#259 01 Septembre 2018 19:36:39
Un cycle de lectures s'est achevé, un autre commence. Rapide survol des derniers ouvrages lus :
- La Noce chez les petits bourgeois, suivi de quatre autres pièces en un acte de Bertolt Brecht : pièces faciles à lire, souvent ironiques, parfois malines mais au final sans grand intérêt ;
- La Ravine de Sergueï Essenine : récit de jeunesse plein de promesses, chronique cruelle mais charmante et pleine de couleurs d'une bourgade de la campagne russe portée par un superbe style ;
- Les Entretiens d'Épictète : relecture de ces conversations, reconstituées par son disciple Arrien. Classique du stoïcisme dit impérial (davantage porté sur l'éthique et la pratique de la vie philosophique), il me séduit toujours autant par sa simplicité, sa cohérence et son bon sens (paradoxalement parfaitement inhumain) ;
- Finances Publiques de Jean-Luc Albert : pas la plus divertissante des lectures certes, mais ce cours est exhaustif, sérieux et à jour - il remplit parfaitement sa fonction ;
- Le Génie du christianisme (premier tome) de Chateaubriand : apologie principalement esthétique du catholicisme (nous sommes loin ici du projet pascalien), cet essai amuse par sa mauvaise foi, séduit par la sensibilité et son érudition, charme par son style et ravit par quelques passages magnifiques ;
- L'Homme sans qualités (second tome) de Robert Musil : subtil, dense, intelligent, souvent stimulant, son statut flatteur n'est pas usurpé. Peut-être un peu moins emballé par ce second tome, dans lequel le ton et les thèmes évoluent (suite aux retrouvailles entre Ulrich et sa soeur) et son caractère inachevé ; un petite réserve également sur la qualité globale du style, relativement plat et parfois même laborieux - à part cela, passionnant d'un bout à l'autre ;
- La Docte Ignorance de Nicolas de Cues : bref exercice philosophico-théologique se proposant, rien de moins, d'entrapercevoir par analogies (géométriques et algébriques), ce qui par essence est inaccessible à la raison, c'est-à-dire les réalités divines du théologien (ou l'Un du néo-platonicien qu'était l'allemand). D'élégantes démonstrations et de suberbes passages - notamment sur les conséquences cosmologiques de ces vues, qui rencontreront un large écho (notamment chez Giordani Bruno).
Le nouveau cycle de lectures est prometteur :
- L'Iliade (qui sera bien sûr suivi par l'Odyssée) d'Homère
- Les Mémoires d'outre-tombe (tome 1) de Chateaubriand
- Le Journal Intime (tome 1) d'Amiel
- Histoire de la philosophie de Bréhier
- Le minimum théorique : tout ce qu'il faut savoir pour commencer à faire de la physique, un petit ouvrage de vulgarisation de Susskind et de Hrabovsky
Beaucoup de lectures - à mon avis - enthousiasmantes. Il était grand temps de lire Homère et les Mémoires de Chateaubriand : j'ai un peu honte d'avoir attendu jusque-là pour m'y atteler, surtout après avoir lu tant et tant sur ces oeuvres. Les lectures philosophiques et scientifiques sont censées inaugurer un long cycle : j'ai constitué deux belles bibilographies - une philosophique et une autre relative à l'astrophysique, que je vais essayer de respecter. Quant à Amiel, son journal compte presque 17 000 pages : c'est un petit pas dans une oeuvre qui risque de m'accompagner pendant des décennies. Un peu de trac donc mais beaucoup d'envie : il y a après tout peu de risque que ce journal ne me plaise pas.
Je lirai sans doute un peu moins ces prochains mois. Je vais déménager dans deux semaines et demi, changer de ville et d'activité professionnelle - un nouveau rythme quotidien sera à trouver, j'espère qu'il sera compatible avec ce programme de lectures (légèrement) ambitieux.
Désolé pour ce message encore une fois bien trop long ; belles lectures aux quelques-uns qui passent par ici, belle fin d'été (enfin !) et bonne rentrée aux concernés !