#1356 28 Décembre 2015 15:35:33
Bonjour,
J'achève la lecture de
Boussole et je suis absolument ravie.
J'ai lu beaucoup d'avis négatifs de personnes disant que le livre était une démonstration d'érudition qui leur était tombé des mains.
Je n'ai pas lu ce livre comme cela, mais comme un roman d'amour. Franz vient d'apprendre qu'il est très malade. Il ne parvient pas à dormir et revoit tous les moments qu'il a passés avec Sarah, la femme qu'il aime plus que tout. Franz et Sarah sont des universitaires, la plupart de leurs fréquentations également. Leur passion commune, l'orientalisme ou plutôt, les orientalistes occidentaux. Alors, oui, ils échangent des références, des anecdotes, mais ces références, on les retrouve plus loin dans le texte, ce sont des fils qui tissent leur histoire d'amour. A mon avis, si l'on accepte l'idée que l'on sera parfois dépassé par une culture que nous ne maîtrisons pas, la lecture du livre de pose pas problème, d'autant que l'introduction des références culturelles sont introduites au moyen d'anecdotes, elles sont contées, et Franz est notre Shéhérazade aux mille et une histoires qui tiennent en haleine.
La vraie difficulté du livre à mon sens: la longueur des phrases. La première occupe l'intégralité de la première page. La raison d'une telle construction: le foisonnement de digressions, presque plus intéressantes que le propos essentiel. Mathias Enard maîtrise à la perfection l'usage de la ponctuation, de sorte que si l'on est attentif on n'est jamais perdu.
Alors un exercice d'endurance, oui, mais qui apporte tellement au lecteur qu'il en vaut la peine. Mon conseil: éviter de prendre des notes tous azimuts pour ensuite tout checker sur wikipedia, perte de temps et aliénation garantie.
Le petit plus, La Grande Librairie a créé une
playlist sur deezer qui permet de retrouver l'ensemble des morceaux évoqués dans le texte, la bande son du livre en quelque sorte.
Si vous vous en sentez le courage, foncez, j'ai rarement été aussi enchantée par un Goncourt!