#147 22 Avril 2018 16:18:09
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Les sœurs Brontë: la force d'exister, Laura El Makki.
Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent.
Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entregent, vont-elles devenir des auteurs qui comptent ? Quel rôle tient leur frère Branwell, artiste raté, dans cette fratrie à la fois soudée et rongée par les non-dits ?
Partie sur les traces des soeurs Brontë, Laura El Makki nous plonge dans leur intimité, leurs alliances, leurs déchirements, et nous raconte le destin de trois femmes aux prises avec l’adversité, qui ont su trouver en elles la force d’exister.
C'est toujours un réel bonheur pour moi de me replonger dans les écrits ou bien le monde des sœurs Brontë, mes écrivains préférés.
Et je n'ai pas été déçue avec ce livre car j'ai vraiment passé un bon moment. Forcément, je n'ai rien appris de neuf, mais j'ai beaucoup aimé le style vif et sans lourdeur de l'auteur, qui rend la lecture fluide et passionnante.
Ce livre tord le cou a plusieurs idées reçues sur les sœurs: à bas le mythe des recluses sauvages et tristes vivants dans une ville austère. J'ai toujours pensé que Charlotte, Emily et Anne étaient passionnées. Sinon comment expliquer la force de leurs écrits? Et qu'on ne me dise pas qu'Anne n'est pas passionnée, ça me hérisse le poil! Il y a de la passion dans "Agnès Grey", mais une passion sociale. Et quelle féministe pour l'époque avec "La dame du manoir de Wildfell Hall"! Et l'auteur confirme tout cela.
D'après différentes lectures que j'avais faite, j'en était venue à avoir une tendresse toute particulière pour Anne (grâce au magnifique "Take courage" de Samantha Ellis) et je percevais Charlotte différemment. Ce livre m'a conforté dans cette voie. Certes j'adore la passion de Charlotte ("Je méprise les subterfuges et jamais je n'épouserais un honnête homme dont je saurais ne pouvoir faire le bonheur, dans le seul dessein d'accéder à la dignité de femme mariée et d'échapper à la condition ignominieuse de vieille fille") mais elle diminue sans cesse Anne et lui a fait grand tort après sa mort, la rabaissant et faisant de ses 2 livres des livres mineurs.
Laura El Makki termine son livre sur les 2 mêmes questions que je me pose depuis quelques années, à savoir: Comment Charlotte a-t-elle pu trahir la mémoire de ses sœurs? et Anne parviendra t-elle un jour à la reconnaissance qu'elle mérite?
Ce livre me conforte donc dans la tendresse que j'ai développé pour Anne, dans mon amour indéfectible des œuvres des 3 sœurs, et dans le fait que je pense que dans la vraie vie j'aurai eu bcp de mal à apprécier la personnalité de Charlotte.