Les aventures de Lilie et Lilie

 
    • Jundow

      Livraddictien débutant

      Hors ligne

      #1 10 Septembre 2018 21:03:56

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      Il faisait nuit, pourtant je n’arrivais pas à fermer l’oeil. Couchée dans mon lit, sentant le léger déplacement permanent que faisait ce bout de rocher où trônait la maison, je me demandais jusqu’où tout cela me mènerait.
      Ce voyage entamé depuis maintenant une semaine, je l’avais accepté malgré les réticences de ma petite sœur « Tu ne sais même pas où ça va t’amener, et tu n’a aucune chance de fuir si ça tourne mal ! » qu’elle m’avais dit… Bien sûr, elle avait raison, je ne pouvait pas quitter ce bout de caillou tant qu’il ne serait pas arrivé à destination. J’avait de quoi me nourrir, le nécessaire pour l’hygiène, quelque trucs pour m’occupée durant la journée mais en cas de problème, j’étais coincée…
      Je me levais et fit quelque pas hésitant vers le coffre. Ce coffre qui était le but même de mon voyage. Je n’en avait pas la clé, mon boulot c’était de veiller dessus jusqu’à arrivé à destination, pas de regarder ce qu’il y avait dedans. Mais durant ces longues journées, sans cesse me revenais cette question « Qu’y a-t-il de si important dans ce coffre pour qu’on soit prêt à me payer 20 000 Serties juste pour l’accompagné dans ce voyage ? ». Et puis surtout, pourquoi venir chercher une pauvre paumée comme moi au fin fond de la partie la plus mal famée de la ville ? Cet étrange homme avec son œil de diamant aurait très bien pu faire le voyage, et sans débourser un Sertie…
      J’en était là de mes réflexions, en fixant le coffre interdit, quand un bruit étrange se fit entendre ; une sorte de bourdonnement. Cela venait de l’extérieur.
      J’attrapais le pistolet à 7 coups qu’on m’avais donné pour le voyage et sortit prudemment en le tenant braqué devant moi. Ayant fait deux pas dehors, je m’arrêtais net ; un nuage de fumée jaune était apparu à 5 pas de moi et l’on pouvait y discerner une silhouette humaine.
      Sur mes gardes, j’attendis que la fumée se dissipe, le cœur battant. Une voix se fit entendre, presque familière.
      - Détend-toi Lilie, je ne me ferait pas de mal.
      - J’en doute pas, mais moi je n’hésiterai pas !
      Le nuage avait maintenant complètement disparu et la silhouette était maintenant bien visible. Je faillit lâcher mon pistolet et le rattrapais in extremis ; ces longs cheveux gris, ses yeux violets en amandes, cette cicatrices sur la joue gauche, ce sourire un peu moqueur...Cette femme me ressemblais trait pour trait, mais avec au moins 20 ans de plus !
      -Alors Lilie, c’est comme ça que tu accueille la seule personne qui te rend visite depuis une semaine ? » La voix était calme et amusée, tout le contraire de moi en ce moment.
      -Comment...Tu est vraiment qui je crois ?
      -A ton avis ? Tu vois une autre explication ?
      - …
      - Je suis perdue, explique-moi, comment est-ce possible ?
      - Hé bien, dans l’époque d’où je viens, la machine à voyager dans le temps a été inventée. Peu accessible mais, je me suis débrouillée pour faire ce voyage ; tu sais bien, je suis débrouillarde. » Dit-elle avec un petit clin d’œil.
      Je baissais mon arme et me détendis un peu. J’observais cette femme que je serais dans 20 ans et trouvais qu’elle avait l’air sereine, détendue ; heureuse même. Moi qui ne connaissait que le malheur, la tristesse et n’avait jamais même effleuré ce sentiment qu’est le bonheur…
      - Je sais ce que tu pense Lilie, « quand trouvera tu ce bonheur que tu vois dans mes yeux ? » Voilà quelques années déjà que je l’ai atteint, j’avais oublié cette tristesse qui m’a tant rongée à l’époque… Mais si ça ne te dérange pas, pourrait-ont discuter à l’intérieur ? Je commence à avoir froid ici.
      - Bien sûr » lui répondis-je, encore à moitié sonnée.
      Je regagnais donc la maison, suivie par mon moi futur. Je l’invitais à s’asseoir dans un des fauteuils et m’installais dans l’autre, en face d’elle.
      - Alors, dis-moi, pourquoi avoir fait ce voyage dans le temps pour venir me voir, ici et maintenant ?
      L’espace d’un instant, ses yeux reflétèrent le trouble plutôt que la joie, puis elle me sourit en répondit :
      - C’est assez délicat en fait, ce voyage peut amené une excellente chose comme une catastrophe. Te rappelles-tu de la promesse qu’on a faite à ce petit garçon que l’on avais hébergé quelque temps chez nous ?
      - Heu… pas vraiment non. Sûrement une promesse faite pour le rassuré ou lui faire plaisir, rien d’important probablement.
      - Au contraire, cette promesse, il l’a retenue et quand tu le reverras, il te demandera où tu en est dans son accomplissement.
      - Tu est venue pour me faire tenir une promesse que j’ai faite à un gosse sans même y réfléchir ? C’était quoi déjà ?
      - « Je te promet que je retrouverais tes parents »
      - Mais enfin ! J’ai sûrement dis ça pour le rassurer. Je m’en souviens même pas !
      - Je sais, ça te reviendra seulement quand tu le reverra, dans à peu près 10 ans. Lui n’aura pas oublié, il aura alors 22 ans et n’aura encore aucune piste. Mais par contre, il sera ravis de te revoir, il ne nous a pas oublié lui.
      - C’est n’importe quoi… Et alors ? Pourquoi venir ici pour me parler de ces âneries ?
      - J’avais oubliée que j’étais si agressive à l’époque,dit-elle en riant un peu. Hé bien c’est simple, dans le coffre que tu as promis de ramener, se trouve un carnet avec des noms, des adresses et diverses informations sur les parents de l’enfant.
      - Je t’arrête tout de suite ! Hors de question d’ouvrir le coffre, Oeil de diamant va me donner 20 000 Serties, mais seulement si je n’y touche pas.
      - Tu ne m’apprends rien et, c’est pourquoi je disais que ça pouvait être une très bonne chose ou une catastrophe. J’ignore quels seront les conséquences du changement que je suis venue te demander de faire. Mais c’est la seule façon de retrouver les parents de Ralphie. »
      J’en avais assez entendu !
      - Même si j’ouvre ce coffre pour te donner ces informations, qu’est-ce que ça changera ? Depuis le temps, ses parents sont peut-être déjà morts, et même si c’est pas le cas, après tant d’années, une adresses ne veut plus rien dire, ça ne permettra pas de les retrouver ! Et surtout, j’en ai rien à faire de toute cette histoire ! Je vais pas faire une croix sur 20 000 Serties juste pour faire plaisir à un mioche que j’ai vu 48 heures dans ma vie ! J’arrive même pas à croire que tu ai traverser le temps pour quelques choses d’aussi insignifiants que ça ! »
      La femme que je serais dans 20 ans me regardais d’un air mi-amusée, mi-sérieuse. Elle commençait vraiment à me taper sur le système !
      Elle me dit alors, d’une voix assurée :
      - Quand tu aura entendu ce qui va suivre, tu aura autant envie que moi de l’ouvrir ce coffre : Ce « mioche » comme tu l’appelle, c’est l’enfant de Hélène et Jack Clyden. Le livre, d’après mes sources, retracent une partie de leur voyage depuis leur disparition, mais aussi, la destination de ce voyage ainsi que la raison pour laquelle ils l’ont fait.
      - … Les Clyden ? Ralphie est leur fils ?
      - Exact. Donc tu sais ce que ça signifie…
      - J’arrive pas à y croire…
      - Si Ralphie retrouve la trace de ses parents, s’il remonte jusqu’à leur destination finale, il pourra reprendre le flambeau. Et tel que je l’ai vu, je peux t’assurer qu’il est le digne héritier de ses parents. On peut changer les choses !
      - Je comprend maintenant le but de ta démarche. Mais je comprend aussi le risque : si on l’ouvre, on ne finiras pas cette mission, on ne touchera pas la récompense et, on ne rencontrera peut-être jamais Ralphie…
      - Voilà, tu as tout comprise. Mais il faut essayer, je suis sûr que c’est pas un hasard tout ça. Le risque en vaut vraiment la peine, tu le sais maintenant. »
      Il n’y avais rien à ajouter. On se levas en même temps et on se dirigeas vers le coffre. Je sortis mon arme, visais le cadenas et, après une petite hésitation, j’appuyais sur la détente. Le cadenas vola en morceaux et j’ouvris précipitamment le coffre.
      Je me penchait pour voir ce qu’il contenait : divers livres, des armes que je n’avait jamais vues, des carnets, une sphère bizarre et enfin, au-dessus de tout ça, un papier où il était marqué en grand : « Mauvais choix, il fallait refuser la proposition de Lilie, le contrat est annulé, préparez-vous à mourir ! »
      L’autre Lilie derrière moi avait aussi lu la lettre et, toutes deux étions aussi abasourdies l’une que l’autre. Un bourdonnement se fit alors entendre dehors. Cette fois-ci, je n’eus pas à me demander ce que c’était, j’avais compris : des gens arrivaient pour nous tuer.
      Nous nous lançâmes un regard entendus et je vis Lilie sortir deux pistolets noirs, avec un petit sourire aux lèvres.
      - L’aventure peut commencer ma petite !
      - Comment peut-tu sourire à un moment pareil ?
      - J’aime l’action et combattre le mal, tu avais oublié ? »
      Elle éclata de rire alors que moi je fronçais les sourcils ; nous étions la même personnes mais, tellement différentes l’une de l’autre.
      La porte d’entrée s’ouvrit brutalement et des hommes, tous habillés en costume blanc avec un tatouage bizarre sur le front, en franchirent le seuil, armés eux aussi d’armes à feu. Lilie et moi ouvrîmes le feu sans hésiter tout en nous jetant derrière le canapé. On entendis des râles d’agonies et je me redressais brièvement pour évaluer la situation : 2 ennemis à terre et 3 debout. Lilie me glissa un petit « Go ! » et sans devoir y réfléchir, on se sépara, chacune partant dans une direction opposée pour sortir de notre cachette. Les armes tonnèrent, je sentis une douleur au bras gauche et vit les 3 autres ennemis tombés au sol. Je me rapprochais des corps et, sans hésiter, achevais les ennemis d’une balle dans la tête. Je vis que de son côté, l’autre Lilie en fit autant.
      - Lilie 1, Le mal 0 ; on fait une belle équipe tu trouve pas ? » Me dit-elle d’une voie enjouée.
      - T’es vraiment pas normal Lilie…
      - Aller, arrête de râler en permanence, souris un peu, la vie est belle ! »
      Je rangeais mon arme en murmurant « vraiment pas normal » alors qu’elle remettais également ses armes à leur places.
      - Bon, et si on prenait ce carnet dont on a besoins ? On l’a bien mérité après tout. »
      Pour le coup, j’étais d’accord avec elle.
      J’espérais de tout cœur qu’on avait pris la bonne décision, on ne pouvait plus reculés maintenant. Comme Lilie l’avais si bien dit, l’aventure pouvait commencée...