[Suivi de Lecture] Mange-Nuages

@Catysprint : Tu as dû revivre avec la fin des vacances scolaires ! J'ai peine à imaginer les trésors d'énergie requis pour gérer des enfants H24, quand je vois mes neveux/nièces c'est jamais plus de trois heures et pourtant ils me drainent pour deux jours :ptdr: C'est surprenant ce qu'un enfant va considérer comme traumatisant ou pas, ça me fascine comment ça peut être super random (comme une peluche a priori mignonne) ou au contraire super compréhensible (le monstre du placard, le truc sous le lit...). Il y a quelque chose qui te faisait irrationnellement peur quand tu étais petite, toi ?
Franchement, Glee j'ai fini par stopper parce que ça tournait un peu en rond, mais rien que pour Sue ça valait le coup ! Moi non plus je ne regardais pas Buffy, j'avais le droit de rester pour Charmed et le second épisode de la Trilogie du Samedi Soir (que j'aimais souvent moins, jamais été fan du Caméléon et je comprenais pas tout à Roswell...), par contre j'ai découvert Buffy quand j'étais au lycée grâce aux DVD de la médiathèque ! Je sais pas où tu en es, mais si tu trouves qu'Alex est un horrible personnage, sache que c'est une constante :ptdr:
Je suis heureuse de t'avoir fait rire à mes dépens, c'est que ma mission est accomplie, et trèèès curieuse d'avoir ton avis sur 20 Raisons d'Arrêter la Lecture ! Tu pourras peut-être m'éclairer sur des charmes que je ne lui ai pas vus !

@Miyuki-Panda : Ouuuhlala, okay alors vraiment c'est sans regret, j'abandonne le cas Olivier Adam, comme tu le dis si bien, d'autres auteurices me font de l'oeil et méritent peut-être davantage mon temps. Au moins, j'aurai essayé ! Pour Sambre, vraiment c'est un rdv raté pour ma part, du coup après avoir écrit ce suivi j'ai appelé ma BFF pour qu'on en discute, parce que ça me frustre un peu, et elle pense qu'elle m'a peut-être un peu survendu le truc ! En fait à l'époque la BD était beaucoup plus cloisonnée qu'avant, et pour une fois qu'une BD était plus recherchée que celles qu'elle avait eu entre les mains, elle a eu un crush massif, du genre qui révolutionne ton rapport à un pan entier de la littérature. Forcément, cette puissance, je l'ai ressentie avec une autre B.D, donc quand elle en parle avec des étoiles dans les yeux c'est bien plus pour l'affect que pour la qualité intrinsèque de la BD. En somme, si tu fais l'impasse, c'est pas grave, tu as déjà lu bien mieux je pense.

Vous vous rappelez des livres que je suis en train de lire en ce moment ?
Tant mieux, parce qu'on ne va parler d'aucun de ceux-là. Vraiment, je suis la pire blogueuse du monde.

La faute à la sciatique, vraiment. Comme je dois passer tout mon temps couchée, et que la seule position qui ne me fait pas mal, c'est sur le flanc, j'ai beaucoup de mal à tenir un livre correctement, et encore plus à le lire dans ma petite chambre mal exposée avec ses trois heures de lumière naturelle par jour. Je pourrais privilégier la liseuse, après tout Rosemary's Baby est en ePUB, mais... vous vous rappelez le confinement, et les gens qui explosaient leurs statistiques de lecture puisqu'ils n'avaient rien d'autre à faire ? Je n'en faisais clairement pas partie. Je découvre en fait que mon moment lecture, c'est vraiment une pause que je m'accorde dans ma journée, pour pouvoir "gérer" le rythme de celle-ci. En somme, pour être une bonne lectrice, il faut que je sois active. Si je suis forcée à l'inactivité, je ne lirai pas plus de trois pages. Factuellement, ça fait trois jours que je tue le temps en décorant mon île sur Animal Crossing. Regardez comme c'est mignon.

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Moi et ma sciatique en train d'écrire ce post, huile sur pixel, circa 2022.

MAIS, j'ai quand même quelque chose pour vous !
C'est complètement par hasard que je me suis rappelé que tous les tomes de Heartstopper étaient disponibles sur Webtoon. J'avais lu le tome 1 il y a quelques temps, et la sortie de la série Netflix m'a rappelé que la suite m'attendait gentiment. Quand j'ai commencé à noter mes impressions, je ne venais de lire que le tome 2, mais on m'a offert les deux tomes suivants pour mon anniversaire, et me voilà dorénavant à jour. C'est après les avoir tous relus en 24h que j'écris ceci.

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J'a.d.o.r.e. Heartstopper.
C'est un concentré de premier amour, peu importe notre orientation, ça touchera quiconque se souvient du frisson que se tenir la main pour la première fois a un jour procuré. Les personnages sont doux, attachants, crédibles.  J'ai adoré beaucoup de choses : les personnages secondaires qui ont une vie en dehors du champ de vision des personnages principaux, qu'un personnage soit sûr de sa sexualité alors que l'autre vient à peine de se découvrir et se pose énormément de questions, que les familles soient là pour soutenir leurs enfants, ce qui nous montre de magnifiques scènes de communication honnête et bienveillante (aaaah, Nick et sa famille, je fonds), et ça fait du BIEN, surtout quand on lit les si nombreux témoignages de jeunes balancés hors de chez eux suite à leur coming-out.
En parlant de Nick, J'ai aimé qu'il s'oute en petit comité (et pas sur les réseaux sociaux, car c'est une étape finale additionnelle : on s'oute sur les réseaux sociaux quand on se sent assez solide et sûr de soi pour assumer son identité au grand jour. J'avais peur de passer pour une meuf un peu réac' qui fustige les adolescents qui trouvent plus facile de faire leur coming out à leurs 80000 abonnés TikTok qu'à leurs proches, d'autant plus que je comprends parfaitement qu'on ait plus de facilité à s'ouvrir à des inconnus qu'à sa propre famille, mais très récemment, l'acteur qui incarne Nick à l'écran a quitté Twitter après avoir été forcé à s'outer comme bisexuel. Ecoeuré par l'acharnement des fans de la série, il a préféré quitter la plateforme qui l'a malmené, et c'est très littéralement l'illustration de mon propos initial) , qu'il s'interroge sur son positionnement sur le spectre LGBT+, et surtout, qu'il soit écrit noir sur blanc dans un livre qui a un succès massif que c'est parfaitement okay de prendre son temps pour déterminer son identité, pour découvrir ce qu'on est, et que l'identité sexuelle n'est pas gravée dans la roche, elle peut évoluer, être fluide.

ZONE SPOILER :

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Encore quelque chose que j'ai beaucoup beaucoup aimé, concernant Charlie cette fois-ci. Il est important de rappeler que les troubles alimentaires comme l'anorexie ne frappent pas que les filles, d'ailleurs ils sont étrangement plus présents chez les homosexuels que chez les hommes hétéro. La santé mentale et les TCA de Charlie, qu'on devine dans le tome 2 si on sait ou regarder, prennent une plus grande place dans les tomes 3 et 4 et je ne peux qu'applaudir qu'on évite les clichés puants qui sont si faciles à croiser quand un membre du couple se bat contre la dépression. Nick ne peut pas guérir Charlie par la force de son amour, ce n'est pas comme ça que les choses marchent. L'amour ne triomphe pas de tout comme une sorte de médicament tout puissant, et tout  ce que l'on peut faire dans ce cas, c'est soutenir, aimer et accompagner l'autre sur le chemin de l'acceptation et de la guérison. J'ai adoré que Nick cherche des ressources en ligne pour aborder l'anorexie avec Charlie sans lui faire de mal, c'était trop pour mon petit coeur sensible.

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EN CE MOMENT...
Cette année commence donc sur les chapeaux de roue : j'ai choisi d'exhumer des tréfonds de ma PàL le quatrième tome de Millenium : Ce qui ne tue pas. Honnêtement, ce livre me fait peur. Déjà, passer après Stieg Larsson, l'auteur original malheureusement décédé en 2004, c'est compliqué, mais quand la seule publication de David Lagercrantz avant de reprendre la saga Millenium est... "Moi Zlatan Ibrahimovic, ma vie"... BON. C'est un double red-flag qui m'a tenue à distance de ces 482 pages pendant huit ans. Je crois me rappeler l'avoir acheté dans un Emmaüs pour 2€, donc si c'est une rencontre ratée, je m'en débarrasserai sans un regard en arrière dans une boîte à livres où il continuera sa vie. Pour le moment j'en suis à la page 40, et je me félicite d'avoir attendu tout ce temps pour me lancer : je me sens prête à accepter ce livre pour ce qu'il est, sans y chercher à tout prix l'ombre de Stieg Larsson. On verra bien !

Et vous, alors, avec quelle lecture commence votre année 2023 ?

J'espère que ça va pour vous, et que vos lectures sont bonnes !
Au programme d'aujourd'hui, un avis très, TRES bavard sur le tome 4 de Millenium ! Comme ce sera bien assez long pour un seul post, je reviendrai un autre jour pour parler des mangas et comics que j'ingère en quantités industrielles depuis le 1er Janvier, et qui ne sont qu'une succession de baffes. Un début d'année qui promet !

@Julie86 : Bienvenue sur mon suivi de lecture ! :heart:
Je suis heureuse que le bilan ciné te plaise, malheureusement le bilan livresque a pris pas mal de retard ! Une amie avait de la peine en me regardant faire mes statistiques, du coup on a mis sur pied un énorme google doc qui fait le travail à notre place. Comme ça l'an prochain je n'aurai qu'à consulter une page au lieu de faire mes statistiques (bourrées d'erreurs mathématiques) à la main !
Ce sont de chouettes objectifs que tu t'es fixée, en particulier de lire de nouveaux pays ! La littérature étrangère c'est vraiment une autre expérience. Tu as déjà des pays en vue ? Je n'avais jamais entendu parler de Steve Cavanagh non plus, n'hésite pas à me dire quand tu l'as fini, si tu as un suivi de lecture j'irai jeter un oeil !

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Mon premier roman de l'année est un thriller, en accord avec mes résolutions flambant neuves ! Et j'ai énormément de choses à dire dessus, eu égard à sa genèse peu commune. Ca fait huit ans que je n'osais pas me lancer ; trop peur d'être déçue, de toujours comparer avec le matériau original, de voir une trilogie que j'adore exploser en plein vol.

Un peu de contexte...
Si Millenium ne vous dit rien, il s'agit d'une saga de trois romans écrits par le suédois Stieg Larsson, qui est malheureusement décédé d'une crise cardiaque en 2004. On y suit un journaliste d'investigation épaulé par une hackeuse de génie au comportement anti-social et au passé très lourd. La saga fait un carton, occasionne une série télé, un film suédois et essayez de modérer votre surprise un remake américain... malheureusement, la mort de l'auteur mettait fin à un projet d'envergure. En effet, il était prévu que Millenium compte dix tomes, et si Larsson a laissé pléthore de notes, elles n'étaient pas exploitables. Les lecteurices éplorés devaient faire le deuil des futures aventures du journaliste et de la hackeuse les plus célèbres de Suède. Mais ça, c'était avant que la famille de l'auteur, à qui il ne parlait plus, décide de nommer un autre auteur pour prendre le relai de la saga dont ils ont désormais les droits, contre l'avis de la compagne de Stieg Larsson, qui l'assistait dans son travail d'écriture et clame qu'il n'aurait jamais autorisé une telle chose.
Libre à chacun de choisir un camp dans l'affaire, il n'en est pas moins que la saga continue. Et l'auteur choisi par la famille de Larsson, c'est David Lagercrantz.
Comme Stieg Larsson, David est un journaliste. Contrairement à ce que j'avais dit quand je vous partageais mes doutes, il a écrit les biographies de l'inventeur Håkan Lans et de l'aventurier et alpiniste Göran Kropp, en plus d'un roman mettant en scène Alan Turing. Donc ce n'était pas le mec débarqué de nulle part après une biographie de footballer.

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L'histoire a été très lente à démarrer, probablement parce que Lagercrantz avait besoin de réintroduire les personnages et de nous expliquer ce qu'ils avaient fait de leur vie. Je n'ai pas de problèmes avec les livres qui commencent lentement, mais ici j'avais un peu de mal à me lancer. J'avançais mollement, dix pages par-ci, trente pages par-là. Par contre, une fois dépassé le premier tiers, le roman m'a condamnée à garder le nez collé sur ma liseuse jusqu'à six heures du matin, deux jours d'affilée, autant dire que je n'apprends jamais de mes erreurs. Une fois qu'on est bien installé dans sa lecture et qu'on voit la toile qui compose le scénario, qu'on comprend que tel personnage lambda introduit il y a trois chapitres revêt soudain une importance cruciale, le livre devient impossible à lâcher.

Le style est ce qui m'inquiétait le plus : Stieg Larsson brillait par son rythme impeccable et la composition méticuleuse des ramifications de son scénario, mais pour ce qui était de sa plume, elle était plutôt... sommaire. Du genre simple, froide et efficace, on peut presque parler d'un "non-style". J'avais peur que Lagercrantz ait une écriture trop personnelle pour me permettre d'identifier ma lecture comme étant bel et bien un Millenium, et je crois que c'est ma meilleure surprise dans cette lecture : l'écriture est assez similaire, plus facile à lire même, en somme sur le plan du style, j'ai eu l'impression de retrouver un Stieg Larsson trop pressé pour entrer dans les détails, mais un Stieg Larsson quand même. J'ai quand même trouvé un peu trop excessif le nombre de points d'exclamations présents dans les dialogues, on dirait que tout le monde parle d'une manière beaucoup trop enthousiaste pour le ton général du livre. Mais ce qui me pose réellement problème c'est que le découpage de l'action est parfois étrange, qui nous oblige à revivre trois fois la même scène mais par les yeux de trois personnages différents dans le but d'enfin, ENFIN, connaître l'information importante. Est-ce que le petit garçon a été assassiné ou non ? Vous le saurez bientôt, mais d'abord voici la même scène du point de vue du voisin, du journaliste, du berger allemand et de la table basse !
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Ce qui ne me tue pas n'est basé sur aucune des nombreuses notes que l'auteur avait laissé derrière lui, il s'agit donc d'une nouvelle aventure avec juste assez de personnages des livres précédents pour qu'on ne se sente pas perdu, qui se déroule quelques années après la fin du troisième tome. J'ai trouvé une personne en ligne qui affirmait que l'ellipse était de quatre ans, mais je suis sûre de ne pas avoir trouvé cette information dans le livre. De toute manière, peu importe, parce que j'ai trouvé pertinent de ne pas coller l'action du tome 4 à la suite directe du dernier tome de Larsson. Le temps qui passe et change les gens nous laisse un Blomkvist plus fatigué, las, que les nouvelles générations ne connaissent pas ; les revues papier comme Millenium sont confrontées au changement brutal que le numérique a eu sur l'industrie journalistique. En bref, les gens vieillissent, le glissement générationnel est palpable, et il permet à Lagercrantz d'excuser scénaristiquement le léger changement de caractère des personnages qu'il met en scène.
À une exception près, et une exception de taille.

Si je peux pardonner que les membres de la rédaction de Millenium ne servent plus à rien, que Lagercrantz ne fasse pas manger un seul sandwich à Mikael Blomkvist en 400 pages alors qu'il s'agissait de sa seule alimentation solide pendant une trilogie entière, ce qui ne passe pas, c'est ce qu'il a fait du personnage de Lisbeth Salander.
Ma théorie personnelle, c'est que Lagercrantz avait peur de Lisbeth : il a bien compris qu'elle était le personnage à ne pas rater, celui que les fans attendaient tous, le symbole de la saga. C'est probablement parce qu'il avait peur de s'y attaquer frontalement qu'elle n'est qu'une présence fantomatique pendant les cent premières pages. Et même une fois enfin réellement introduite, on la croise plus souvent depuis le point de vue d'autres personnages que depuis sa perspective directe.
J'ai dit que je comprenais que Blomkvist n'ait plus le même caractère, parce que le temps a un effet sur nous. Mais s'il existe bien une personne que rien ne fera jamais changer, c'est Lisbeth Salander. On parle d'une minuscule femme qui carbure à la colère pure, qui voue le reste d'une vie mutilée à anéantir l'empire criminel de son père, fondé sur la traite des femmes, à traquer et punir les "hommes qui n'aimaient pas les femmes". Et on voudrait nous faire croire qu'après avoir découvert qu'un enfant handicapé se faisait abuser, elle autorise son agresseur à faire ses valises et s'enfuir? La Lisbeth de Larsson l'aurait attaché à poil en pleine tempête dans une rue passante avec un tatouage "POURRI" sur le front. Et une fureur pareille, aucune unité de temps ne peut l'éteindre.
Autre point qui m'a laissée pantoise : Lisbeth est une hackeuse très douée, d'une intelligence hors-norme. Alors pourquoi elle passe la moitié du livre à prendre des décisions stupides ? Pour un génie qui réfléchit toujours avant d'agir, elle fait d'énormes erreurs comme hacker la NSA et continuer à vivre dans un appartement acheté via une société-écran du même nom que son pseudo de hackeuse.
C'est très facile pour un lecteur de remarquer que ce qui fait l'essence d'un personnage que vous aimez n'est pas au rendez-vous.

Pour autant, ce n'est pas un mauvais livre. Dans sa globalité, le livre comporte plus d'action et une intrigue qui, bien que difficile à expliquer quand on parle de sa lecture en cours à des copains, est beaucoup plus simple que celles mises en place par Larsson. La violence graphique n'est plus qu'un lointain souvenir, et la critique sociale omniprésente ainsi que le parti pris contre la violence faite aux femmes ont perdu toute substance. On en fait mention rapidement parce que c'est un passage obligé pour "sonner Millenium" et hop, c'est plié, on peut passer à la suite. Le roman est aussi bien plus court, ce qui donnera à n'importe quel fan de Millenium une sensation de survol constant là où l'auteur originel adorait nous inonder de détails. En gros : la "saveur" Millenium n'est pas là. Il reste donc un thriller sympathique et distrayant, mais qui n'est pas du calibre de la trilogie de Larsson.

Et honnêtement, je n'imaginais pas une seconde que ça puisse être le cas ! Je ne me considère donc pas comme déçue. C'est un thriller très correct, mais un mauvais Millenium.

L'un dans l'autre, j'ai été agréablement surprise par la tentative de Lagercrantz : elle était bien meilleure que je ne l'espérais. Je m'attendais à un tel ratage, à une telle trahison du matériau d'origine, que je ne peux en toute conscience pas dire que c'était une mauvaise lecture. Mais, si je peux comprendre qu'il soit difficile de prendre en main des personnages qui ne sont pas issus de notre imagination propre, un tel manque de caractérisation à l'égard de l'une des meilleurs anti-héroïnes de l'histoire de la fiction est un énorme point noir sur le front de ce séquel. Je ne suis pas opposée à l'idée de lire le cinquième tome, pour noter une éventuelle progression chez Lagercrantz, mais eu égard à ce que je sais maintenant concernant les volontés de l'auteur, je me contenterai de l'emprunter en médiathèque.

Je sais que c'est un gros morceau que je vous écris là, mais vraiment j'avais beaucoup de choses à dire sur ce roman, ne serait-ce qu'à cause de sa genèse. Je reviendrai sûrement d'ici la fin du weekend pour un point BD/Mangas qui sera sûrement plus court !

Bonne année 2024, Livraddictiens et Livraddictiennes !

Et qui dit "nouvel an" dit "nouvelle tentative de tenir mon suivi de lecture".
L'an dernier, c'était clairement pas un succès, mais beaucoup, beaucoup de choses ont changé dans ma vie personnelle et professionnelle, accompagnées d'une rigueur toute neuve (qui me manquait cruellement jusqu'ici). Je vais donc tenter à nouveau de m'astreindre à cet exercice difficile. Je sais j'ai déjà dit ça par le passé, c'est bien pour ça que je ne ferai aucune promesse.

Micro-bilan
En 2023, j'ai lu 208 livres, ce qui est plus ou moins la même quantité que l'année d'avant, enfin un peu de constance ! Et il y a eu très, très peu de mauvaises lectures (deux livres seulement sous la moyenne, on applaudit la performance). Tous les genres se sont côtoyés, des pièces de théâtre, des essais, des romans fantastiques ou de fantasy, quelques thrillers, une floppée de mangas et de BDs. J'ai eu un passage à vide de trois mois, ou je ne lisais que 4 ou 5 livres dans le meilleur des cas, et eu des mois de frénésie intense, où je pouvais lire jusqu'à 35 livres. Cette année, j'ai un gros projet professionnel qui nécessite beaucoup de mon temps et de mon attention, donc j'imagine que mon rythme de lecture en pâtira... Et c'est pas grave, c'est la vie qui veut ça !

Et cette année ?
En 2024, je ne compte m'astreindre à aucun challenge, à aucune résolution. C'est le hasard qui décide de mes lectures. Enfin, pas toutes. L'an dernier, ça m'avait bien réussi, je n'ai emprunté en médiathèque que des formats graphiques : le but était de descendre dans ma pile à lire les romans que j'ai déjà achetés, plutôt que d'en emprunter d'autres qui n'étaient même pas au programme et de les favoriser au détriment de tous ces titres qui attendent désespérément que je leur jette un regard. Je compte donc continuer à emprunter mes lectures graphiques en médiathèque, quant aux romans et essais... J'ai pris le temps de mettre sur pied un bocal rempli de petits papiers, chacun comportant un titre de ma pile à lire, qui compte à ce jour 1138 livres. Ma manière de fonctionner sera toujours la même: je tire un premier bout de papier, et si le titre ne me dit rien, je pioche un second titre et je demande à Instagram de choisir pour moi. C'est comme ça que je me retrouve, actuellement, à lire le premier tome de la Tyrannie de l'Arc-en-Ciel.

Ca lit quoi en ce moment ?
La Route de Haut-Safran, de Jasper Fforde, est un roman de science-fiction avec un arrière-goût très britannique de Terry Pratchett. C'est un bon petit bébé de 640 pages: je sais bien que 640 pages c'est de la rigolade comparé à l'intégrale des Rois Maudits ou l'intégrale 5 de Game of Thrones, mais cela fait maintenant quelques années que j'évite (intentionnellement ou non) les pavés de ma pile à lire... Donc 640 pages , pour moi c'est une pavasse ! J'en suis presque à la moitié et j'ai hâte de vous en parler en détails quand j'aurai fini, mais pour le moment c'est une très belle découverte ; je suis immergé dans l'histoire, le world building est déjanté et je ne comprends toujours pas la moitié des termes inhérents à ce monde loufoque, mais je ne boude pas mon plaisir ! Ce qui m'inquiétait, c'est que le tome 1 est sorti en 2010 et que le tome 2 n'est toujours pas sorti... J'avais beaucoup de réticence à commencer une saga dont je ne savais pas si elle aurait une suite (sans même parler d'une fin, certains tristes sires nous y auront habitués...), mais il a été annoncé par l'auteur que le tome 2 sortirait cette année en Angleterre! C'était donc la bonne année pour me lancer !

Et sinon, quoi d'autre ?
:heart: Ma première de lecture de l'année, c'était le tome 3 de Minuscule, de Takuto Kashiki. La plupart d'entre vous connaissent Minuscule, que vous l'ayez déjà lu ou que vous en ayez entendu parler : j'avais bien besoin de mignonnerie et de douceur pour commencer cette année 2024, autant dire que c'était la lecture parfaite. J'ai été étonné du tour que prenait l'une des aventures présentes dans ce tome, beaucoup plus orienté aventure/action ! J'ai cru lire dans les commentaires de ce tome que ça n'avait pas pu à tout le monde, mais j'ai trouvé de mon côté que ça offrait un excellent contrepoint à la douceur et la "cosiness" des tranches de vie qui ont lieu avant et après cet épisode. Par contraste, ça m'a rendu les chapitres suivants encore plus douillets et agréables. Le visuel est toujours mignon comme tout, et même ma peur panique des insectes a du mal à me décourager de trouver une machine à rapetisser, afin de rejoindre Hakumei et Mikochi pour une tasse de thé et une tranche de gâteau.
:heart: J'ai aussi lu, pour les besoins du travail, Comment gérer les personnalités difficiles, de François Lelord et Christophe André. J'avais jamais entendu parler de ces deux personnes, mais apparemment ce livre est une référence : il dresse mais une liste assez complète des types de personnes avec lesquelles on peut être amené à travailler, et qui par leurs traits de caractère, peuvent rendre le collectif difficile, pour eux-mêmes comme pour les autres. J'ai beaucoup aimé que le livre alterne les témoignages et les exemples pratiques avec des parties plus théoriques. Nonobstant certaines parties de ce livre sont plutôt datées (beaucoup d'exemples rendus caducs par la démocratisation d'internet, passage très limite dans ses propos sur les femmes et leur "besoin d'attention chronique"), et pour beaucoup de profils, des parties liées directement à la médication conseillée me semblent peu pertinentes pour le grand public. En somme, une lecture intéressante mais à ne pas prendre comme parole d'évangile, qui proposait en plus une excellente réflexion sur la pertinence des outils et des tests utilisés pour classifier notre personnalité depuis le 4e siècle avant J-C. Je pense que ça peut être utile en dehors du monde professionnel, et c'est difficile de lire ce livre sans penser à une sœur, un collègue ou un patron !

Et après ?
Eu égard à ma manière très spéciale de choisir mes livres cette année, je ne vais pas dresser une liste de livres que j'ai l'intention de lire d'ici là prochaine mise à jour de ce suivi, mais j'ai hâte de voir ce que le hasard me réserve ! Par contre, j'ai un peu de visibilité sur les formats graphiques :
:heart: Au programme, la suite du manga Gannibal, qui malgré son titre et ses couvertures, s'inscrit davantage comme un thriller que comme un manga d'horreur. On suit un policier de campagne qui vient de s'installer dans un village dont on soupçonne que les habitants sont cannibales. Comme vous pouvez vous en douter avec le titre. J'ai lu les trois premiers tomes, et j'aime pas mal le traitement, ça a une petite vibe de thriller coréen dans lequel personne n'est innocent, et où on ne sait pas à qui se fier.

Et voilà, c'est tout pour cette semaine !
Et c'est déjà pas mal, j'ai l'impression! Et vous, qu'est-ce que vous lisez en ce moment ? Est-ce que vous participez à des challenges cette année ? Comment appréhendez-vous votre année 2024 ?