#18 04 Septembre 2019 03:22:10
J'ai déjà ressenti une certaine honte. Je suis étudiante en littérature à l'université et j'enseigne le français langue seconde. Du coup il vient souvent avec cette image l'idée que je dois lire des trucs compliqués et peu accessibles, ou encore que je dois connaître mes classiques, ou que je dois lire vraiment beaucoup. Mais avec le temps, je me suis détachée de l'étiquette qui était apposée à mon statut. L'été, alors que la plupart de mes collègues de l'université en profitent pour lire, je suis dehors à marcher, j'en profite pour me claquer des séries que je n'aurais pas le temps de regarder en période d'études. Je lis ce que je veux et comme je veux. Je ne compte plus les livres que j'abandonne parce qu'ils m'ennuient. J'ai un faible pour la poésie, je ne jure que par Duras, mais j'adore me plonger dans des romans graphiques ou des séries de bds de science-fiction. Je n'ai jamais lu Proust, je déteste Balzac, et c'est correct. Il y a trop de livres pour tout lire. En ce qui me concerne, l'important dans la lecture est de passer un bon moment et de ne jamais cesser de découvrir et d'apprendre.
En ce qui concerne la littérature plus osée, je n'ai pas peur de la lire dans le métro. Généralement, la personne qui zieute mon bouquin est plus gênée que je le suis et je trouve ça très drôle. Elle n'avait qu'à garder ses yeux chez elle. :-P
@MyFloXyBabY: J'aime ta façon de réfléchir la lecture, notamment en ce qui a trait aux prix XYZ. Je comprends l'intention de démarquer une oeuvre d'une autre, mais il est vrai que c'est souvent aléatoire et que ça favorise le marketing et les comportements élitistes. Il n'y a effectivement pas de sous-littérature. Je pense que si un titre, aussi pitoyable soit-il, amène une personne à découvrir et à apprécier la lecture, alors ce titre a du mérite. Je m'abstiendrai toutefois d'entrer dans le débat du français écrit: je suis une fasciste de la grammaire. Je pense que ce que capuccino voulait dire, c'est que si on a les moyens (éducation, absence de trouble de l'apprentissage, accès à un dictionnaire), c'est assez paresseux de laisser des fautes alors qu'on aurait simplement pu se relire. Je ne sais pas pour la France, mais le Québec a du mal avec son français écrit. Notre parler est à 10000 lieues de l'écrit standard, et l'éducation de même qu'une bonne expression ne sont pas valorisées dans trop de milieux. Je ne vais toutefois pas entrer dans un débat socio-politique ici. :goutte: