[Dans la forêt - Mai 2020] - Parlons du roman...

  • Anaissiana

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #21 30 Mai 2020 17:36:45

    Fiiouuu ! Ca y est, j'ai lu tous vos très beaux avis !

    Je suis d'accord avec majorité d'entre vous. C'est un livre que je voulais lire depuis très longtemps, et donc j'étais ravie d'avoir une raison de plus de le sortir de ma PAL. Je l'ai lu en deux jours, et si cela m'a pris deux jours, c'est parce que, comme beaucoup d'entre vous, j'ai été surprise par la narration relativement lente (et sans réelles actions comme on pouvait s'y attendre de prime abords). Il m'a fallut un petit temps pour vraiment me plonger dedans et prendre le même rythme que Nell et Eva et ralentir ma propre vie durant la lecture si je peux dire.

    Pour répondre aux questions principales :

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J'étais vraiment très attachée au père, et donc je pense que sa mort m'a plongée dans le même désespoir que ses propres filles.

    Pour moi le personnage d'Eli est, comme le dit bien Delphine.B, c'est un peu le test de l'émancipation. C'est la seule personne qui arrive à pénétrer à l'intérieur de cette famille.
    C'est aussi, je pense, le symbôle d'un espoir qui s'accroche à la société. Si Nell l'avait suivi, c'était pour reprendre comme avant et aller à sa prestigieuse école. Mais puisqu'elle a choisit sa soeur, elle a aussi abandonnée l'idée d'un retour en arrière.

    L'acte entre les soeurs ne m'a pas tant choquée vu que l'accent était beaucoup placé sur la reprise du contrôle du corps d'Eva. Le viol n'est plus la dernière chose qui lui est arrivé.

    Eva m'a semblée toujours assez froide et antipathique. Entre plus à la naissance d'ailleurs, avec toute cette injustice. Ceci dit, c'est un peu comme quand Nell en veut à son père et qu'elle parle de la rencontre avec Eli, l'alcool & cie. Nell m'a semblé égoïste par moment, et même si ça ne m'a enchantée, ça l'a rendue humaine et je comprends ces moments. Je trouve que c'est important qu'un personnage ait ses défauts, et qu'ils soient remis en cause. Personne n'est parfait :)

    Même si la fin ne m'a pas surprise, brûler la maison m'a par contre pas mal étonnée et presque inquiétée (notamment niveau outils non récupérés). Mais je trouve ça logique, à la réfléxion. Si on veut vraiment passer à autre chose, il faut VRAIMENT couper les ponts. Sinon, c'est trop facile d'y retourner et d'espérer à nouveau. J'ai trouvé ça beau presque. Leur renaissance.



    Ce livre me marque encore aujourd'hui et il n'est pas rare qu'après ces deux semaines post-lecture, il me revienne en tête et bouscule un peu mes choix et mes engagements. Il me donne envie, et malgré le sujet, plein d'espoir. Je ne garde que très peu de livres, mais celui ci devrait être au chaud auprès de moi pendant longtemps :).
  • Cendre

    Gollum littéraire

    Hors ligne

    #22 30 Mai 2020 17:45:53

    Hello,

    Ce fut une bonne lecture avec une vraie lucidité sur l'humanité, la personnalité des gens et leur motivation lorsqu’ils se trouvent dans le besoin. J'ai aussi beaucoup aimé l'angle que prend l'auteure pour nous questionner sur les vrais besoins que nous avons. C'est court et ça se lit vite mais dire que j'ai été passionnée ou que ce fut une révélation serait faux. Le rythme est assez lent et contemplatif. Assez d'accord avec Alhweder pour le huis clos intimiste qui parle de l’humanité. Pas forcément le genre de livres qui me "transporte" en ce moment (ce n'est pas ce que je recherche actuellement). Peut être aurais je été plus profondément touchée si je l'avais lu à un autre moment, allez savoir ?
    Il n'empêche que j'ai bien aimé les pistes de réflexion qu'il amène. Le style utilisé est très abordable. Une très bonne alternative aux essais, livres de développement personnel ou  romans philosophique quand on n'aime pas en lire, comme moi :) Il y a une plus grande part à l'interprétation et si on ne souhaite pas réfléchir fortement sur le sujet; on peut tout de même passer un bon moment lecture en se laissant simplement porter par le récit.

    Catysprint et Grominou à propos de la fin :

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    Je suis d'accord avec vous pour l'incendie de la maison. Quand on est dans le besoin comme ça, n'importe quelle ressource est bonne à prendre... surtout un toit au sec. Ce passage me dépasse un peu.



    Catysprint se demandait quels étaient les objets de son quotidiens qui n'étaient pas essentiels. Moi je me suis plutôt demandé si j'arriverais à survivre en faisant pousser des plantes, en allant à la chasse ou en faisant de la cueillette en foret. Ou même en bricolant un abri pour rester au chaud et faire la cuisine sans gaz ni allumette. Et la réponse est sans appel : non. Et là ca fait peur. Si un jour, pour une raison quelconque j'avais besoin de subsister par moi même, j'en serais bien incapable alors que finalement ca resterait la base. Ce que nos ancêtres savaient faire avant même de savoir compter. J'ai un diplôme d'ingénieur et je ne serais pas capable de faire l'entretien d'un potager correctement ou cueillir des baies en foret sans m'empoisonner. Effrayant. Des fois, la base, c'est important. Apprenons nous les bonnes choses à nos jeunes ? A force de vouloir aller vers le progrès, ne négligeons nous pas les bases ? Là dessus je rejoins donc Caedy.

    On est finalement bcp plus sur un roman contemporain dans la construction que sur de la SF. Dans le sens où l'action est presque absente et la raison de la chute de la société n'est pas abordée. Ni une quelconque critique réelle du système. C'est plus une excuse pour engager la réflexion sur "de quoi avons nous réellement besoin pour vivre ? Qu'est ce qui est important ?". Je pense que ca rejoint l'impression d'Aealo.

    Certains de vous y ont vu une ode à la nature. Je ne suis pas totalement d'accord. OK, le livre prône le "retour aux sources" et l’appréciation des choses simples mais ce n'est pas pour autant qu'on nous vante la foret et ses bienfaits. Comme Maa, je trouve plutôt qu'on nous présente la dualité de la nature : bénéfique et généreuse (nourriture, etc.) mais aussi dangereuse et cruelle. Rien n'est jamais parfait. Je trouve l'interprétation personnelle d'Aealo très pertinente à ce sujet d’ailleurs.

    Au niveau des 2 personnages, je ne les ai pas vraiment "aimé" ni détesté, ni l'une ni l'autre. Je les ai juste trouvé "humaines". Je leur ai trouvé des qualités mais aussi des aspects antipathiques qui les rendent très crédibles et très réelles. Je suis à peu prêt sûre qu'en vrai, personne à part un "saint" ou quelqu’un d'énormément désintéressée (donc très rare; soyons honnête) n'aurait mieux agi qu'elles. Je rejoins donc l'avis de Truculent_ichneumon.
    Je suis donc loin d'avoir trouvé les soeurs et leurs parents "stéréotypés". Il ne faut pas oublier qu'ils sont présentés à travers le spectre d'une narratrice qui ne va "vouloir voir" que certains aspects de leur personnalités car ce sont ceux qui la touchent le plus émotionnellement.
    Ce qui est étrange c'est de voir les différents points de vue des lecteurs sur l’égoïsme des 2 soeurs. Certains d'entre vous ont trouvé Nell bcp plus égoïste que sa sœur et d'autres le contraire. Je suppose qu'elles ont toutes les deux une part d’égoïsme mais ne la traduisent pas de la même manière (comme tout le monde en somme) . Et certaines manières touchent plus certains lecteurs que d'autres.
    Comme Aealo et Tattoobabydu45, je trouve qu'on sent vraiment l'évolution des pensées et des craintes de Nell au fur et à mesure. Au début, elle parle bcp de sa candidature à Harvard et par la suite cet aspect est totalement éclipsé pour revenir à des choses bcp plus terre à terre comme "comment ne pas mourir de faim, de froid ou de maladie".

    Pour Eli, et la question que se posait Truculent, je rejoins Riz-Deux-ZzZ et Delphine.B sur le rôle de ce personnage. Mon côté fleur bleue aurait aimé plus de développement de ce personnage. Mais vu que le "but" du livre est plutôt de nous présenter des événements crédibles vis  vis de cette situation, finalement je trouve le choix de le faire passer comme une "histoire dont on ne connaîtra pas la fin"/ un "acte manqué" bien plus réaliste. On est pas dans un conte pour enfants ;)

    Catysprint  a écrit

    J’ai été globalement d’accord avec les thèses et projections de l’auteure, exceptée une. Même si l’homme est parfois un loup pour l’homme (et je comprends tellement les deux sœurs qui préfèrent se retrouver nez à nez avec un ours noir plutôt que face à un homme inconnu dans leur contexte) je suis persuadée que si un pareil cas de figure se présentait les gens seraient solidaires. Les hommes vivent en société. Ils en reconstitueraient une plus juste, plus adaptée, mais je ne pense pas qu’ils passeraient leur temps à se tirer dessus ou à vivre en solitaire. On a besoin les uns des autres pour (sur)vivre.


    Oui et non. L’Histoire nous l'a bien prouvé. Oui, l'homme est grégaire et va chercher à s’entre-aider pour s'en sortir, créer des petites communautés, etc. Mais il est aussi sans pitié des fois, surtout quand il est dans le réel besoin. Et on sait combien il faut des règles à certains pour ne pas partir en cacahuète. Les viols et les pillages ont longtemps été monnaie courante lors des guerres et des invasions. En mode "je m'en fiche, ce n'est pas les chez les miens et j'ai besoin de cela pour mieux vivre". Du coup je rejoins pas mal l'avis de Riz-Deux-ZzZ et Grominou.

    Comme Maa, Grominou et Camicam,

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    je n'ai pas vraiment bien saisi l’intérêt de la scène de sexe entre les deux sœurs. J'ai trouvé que ça n’apportait rien. A part un sentiment de gêne pour ma part. Quoi, quand on est seul et triste on est prêt à retrouver du réconfort de n'importe quelle façon ? Même dans l’inceste ? Ce que je trouve étrange c'est qu'à aucun moment les personnages ne se questionnent sur cette action. L'interprétation de Caedy  et Delphine.B est intéressante. Mais on est pas obligé d'en arriver là pour signifier une amour "inconditionnel" à quelqu'un. Il y a des milliers de manières d'aimer quelqu'un très fort sans que ca se traduise de manière sexuelle.

    Dernière modification par Cendre (30 Mai 2020 17:52:33)

  • Julie27

    Administratrice

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    #23 30 Mai 2020 18:50:40

    Re-coucou,

    Voilà, je me pose un peu pour en parler.
    Déjà merci pour tous vos retours !!!
    Oserais-je avouer que je suis un peu rassurée? Car je ne voyais passer que des éloges dans les premières impressions et je me disais que mon avis allait être le seul à être un peu plus nuancé... :sifflote:
    Je trouve ça très intéressant de voir vos avis, pour certains si différents !!

    Je vais rejoindre la team "j'ai vraiment bien aimé mais......".

    Ce roman est effectivement très particulier. J'ai été très surprise au début du livre, voire un peu déroutée. Mais je pense que c'est aussi lié à l'image "post-apo" que je m'en faisais et la façon dont on me l'avait vendu... Pourtant, j'aime habituellement énormément les récits de type "nature writing" mais là j'ai eu énormément de mal à entrer dans le récit. J'ai trouvé ça assez lent et je n'en voyais pas vraiment l'intérêt.
    Mon côté terre-à-terre fait que j'avais envie d'avoir des éléments plus concrets sur ce qui s'était passé... et donc je guettais ces éléments de réponse.

    Je ne me suis pas vraiment attachée aux deux soeurs, ni l'une ni l'autre finalement... même si je me reconnaissais pas mal dans l'une des deux (et comme ma soeur ressemblait davantage à l'autre, j'avais l'impression de retrouver des types de dialogues d'il y a quelques années avec elle). Par contre, comme le dit Cendre, je les ai trouvées plutôt bien nuancées (et pas tellement caricaturées).

    L'un des points forts (mais je crois qu'on est plutôt d'accord là-dessus), c'est la narration avec ce format journal : ça se prête extrêmement bien au contexte et ça permet d'être au plus près de Nell et de sa soeur. En plus, ça donne un côté plus authentique, avec aussi tous ses mauvais côtés qui ressortent, sans filtre (on le percevrait moins avec un format plus classique ou avec l'utilisation de la troisième personne). Et ça permet aussi de justifier le côté un peu déstructuré du récit. Personnellement, ça ne m'a pas gênée de n'avoir que le point de vue de Nell "en direct".

    Et je pense que ce format a aidé aussi dans mon impression d'être "dans une bulle" avec ce roman, impression qui ne m'a pas quittée tout au long du roman et que j'ai trouvée appréciable (c'est assez rare que je ressente ça, même avec d'autres récits de type huis-clos).

    La relation entre les deux soeurs est très intéressante et j'ai aimé sa complexité, entre dépendance, rancune, jalousie et amour.
    Par contre, LE gros point noir :

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    La scène de sexe entre les deux soeurs m'a mise très mal à l'aise. Mais peut-être parce que, comme Caedy ou Aealo, j'ai une soeur de qui je suis très proche (avec moins de 2 ans de différence)...
    Après, j'ai trouvé que c'était assez bien intégré dans la cohérence du récit (et je suis d'accord pour l'interprétation que vous en donnez) mais un gros non quand même pour moi.... elle m'a vraiment dérangée et n'était pas nécessaire à mon sens.


    Je n'ai pas non plus toujours compris leurs décisions....
    Pour Eli, je le voyais aussi comme une porte de sortie. Mais je l'ai trouvé très transparent...

    J'ai eu l'impression de n'accrocher au récit qu'à partir de la seconde moitié (malgré l'épisode trop perturbant).
    J'ai aimé voir davantage cette dualité au niveau de la forêt.

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    J'ai aimé cet apprentissage des trésors de la forêt, même si je rejoins Aealo sur le côté trop peu crédible de certains points, notamment pour le choix des plantes. J'ai un manuel sur les principales plantes dans la phytothérapie... si je vais avec en forêt (comme il n'y a pas forcément de photos/dessins - mais comme sur l'exemplaire de Nell, de mémoire?) et que je teste des mélanges, je suis sûre d'empoisonner mes proches et moi-même :vomi:

    J'ai quand même aimé le message (enfin l'un des messages du livre) sur la nécessité de s'adapter à son environnement et de voir la richesse de ce qui nous entoure.
    Et quand Nell prend conscience de sa place : "Je suis juste un être humain, une autre créature au milieu d'elle" en parlant de la forêt :ok:

    D'accord aussi avec Aealo sur le message fort de l'ego et de la nécessité de rester soudés pour s'en sortir.



    Je suis finalement aussi assez pessimiste sur ce qui se passerait en cas de grand bouleversement. Je pense que la violence et le chacun pour soi ressortiraient, même si des petites poches de solidarité pourraient perdurer.
    Et surtout je rejoins Cendre : Clairement, on n'est pas préparés à ça. Pourtant, quand on voit vers quoi on se dirige, il le faudrait... On sent quand même que les personnes s'intéressent de plus en plus au fait de se débrouiller, à viser le minimalisme et le faire de faire ses produits, d'avoir son potager, etc. Mais on est encore loin, tellement loin.... et en cas de grand bouleversement, ce serait (très rapidement) une catastrophe.
    C'est vrai qu'à plusieurs reprises je me disais que ce livre résonnait quand même tout particulièrement avec ce contexte : quand ils font de grosses provisions, quand la peur de la contagion de différentes maladies est évoquée, etc.

    En tout cas, tout ça pour dire que la seconde moitié m'a nettement plus emballée =D
    La fin m'a un peu surprise

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Je trouve le fait de brûler en accord avec leur choix mais finalement je trouve ça aussi très risqué... pour toutes les ressources qu'elles pouvaient encore trouver là-bas O_O

    mais elle m'a plu

    J'ai surtout aimé l'originalité de ce livre, le style et le message apporté. Même si je reste bien loin du coup de coeur à cause du début et de différents passages...
  • Coper

    Correctrice

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    #24 30 Mai 2020 18:58:22

    Je m’incruste juste pour vous dire que je m’étais inscrite initialement à ce BC mais j’ai abandonné ma lecture à environ 20%...
    Mais de lire vos avis et tous ces spoils (ouais j’ai cliqué) me réconfortent étrangement :) un peu comme si je poursuivais ma lecture ^^ je suis très surprise de tous ces « rebondissements » !!!

    (J’ai vu qu’il y avait une adaptation en roman graphique mais ma médiathèque est encore fermée... je la lirais à l’occasion)

    Dernière modification par Coper (30 Mai 2020 19:00:14)

  • Julie27

    Administratrice

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    #25 30 Mai 2020 19:04:12

    En fait, j'ai bien compris pourquoi tu avais abandonné... le début ne m'a absolument pas emballée...
    Et c'est bien : avec l'ouverture des spoilers, ça te fait un résumé du livre =D
  • LittleGuizmo

    Magicien des lignes

    Hors ligne

    #26 30 Mai 2020 20:04:13

    Bonjour à tous !

    J'avais rédigé un avis avant le book club pour ne rien oublier :D

    Si « Dans la forêt » n’a pas été un coup de cœur, ce livre cependant une belle lecture malgré quelques incohérence qui selon moi aurait pu être évité.
    J’ai tout de suite été happé par la plume de l’auteur. Celle ci est très immersive et agréable à lire. C’est mon premier livre de «nature writing» et j’ai aimé livre des pages et des pages de descriptions.

    Sur la première moitié du livre on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé pour que les deux jeunes filles soit coupées du monde. Finalement le thème de effondrement restera au second plan du livre tout au long de l’histoire mais ça ne m’a pas dérange plus que cela car ce récit est bien mené. Ce qui est intéressant dans ce livre ce n’est pas tant ce qu’il se passe au-delà de la forêt mais plutôt ce qu’il se passe dans la forêt et surtout pour les deux sœurs.
    Même s’il y a peu de passage avec les parents de Nell et Eva, j’ai toujours apprécié le souvenir que nous pouvions voir d’eux.

    Une des grands lignes de l’histoire selon moi, et qui va évoluer tout au long du récit est la relation entre les deux sœurs, et surtout la vision qu’a Nell concernant Eva.

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    Finalement, toute cette histoire n’aura pas eu pour unique but de « réconcilier » les deux sœurs et leurs redonner leur relation d’autrefois (avant qu’Eva commence la danse) ? J’ai trouvé cette évolution très intéressante car d’un côté j’ai eu l’impression que Nell était en opposition continuellement avec sa sœur, faisant des choix juste pour faire aussi bien qu’elle (son entré à Havard par exemple). J’ai même eu l’impression que Nell aurait voulu être sa sœur. Elle a voulu s’approprier son bébé, voulait danser comme elle.



    Parlons un peu d’Eva maintenant. Je l’ai trouvé moins mature que sa sœur (je ne sais pas qui est l’aîné d’ailleurs). Elle est beaucoup plus insouciante, à vivre au jour le jour. Il fallait bien qu’une sur les deux soit un peu irresponsable sinon ça n’aurais pas été drôle pour l’histoire ! Mais j’ai trouvé qu’elle ne se rendait pas assez compte de ce qu’il se passait à mon goût. Et mon côté rationnelle de personne qui pratique aussi du sport se demande comment elle pouvait tenir à danser autant chaque jour sans manger des repas conséquents ?

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Là où j’ai trouvé que la relation allait trop loin et que ça ne devenait plus très crédible c’est lorsque Eli arrive chez elles. Aucune des deux ne mouche. Finalement elle ne le connaisse pas tant que cela et elle l’accepte chez elle avec une facilité déconcertante ! C’est à se moment là qu’Eva va faire preuve selon de moi de maturité en mettant en garde Nell pour ne pas faire de bêtises et ne pas se retrouver enceinte. Mais elle aurait pu pisser dans un violon que ça aurait été la même chose !


    On en vient donc à la partie qui m’a le plus déplus du livre et qui s’étend de l’arriver d’Eli jusqu’à ce que Eva se fasse violer. A quel moment, Eli s’est dit « tiens et si j’allais faire deux ou trois jours de marche dans la forêt pour voir si il y avait quelques ? Mais bon je pense qu’elles sont mortes » avec tout ces copains derrière « oui oui va y nous on t’attends la ». Je n’ai pas trouvé cela crédible pour un sous ! On est en plein effondrement, et il va perdre deux semaines d’eau, de nourriture et de temps pour aller se balader en forêt ! Surtout que « comme par hasard » une fois qu’il a tiré son coup avec Nell, c’est devenu la femme de sa vie (alors qu’ils se sont vu trois fois depuis le début du bouquin), et il faut qu’elle vienne absolument avec elle. Aucun des deux ne se soucis de si Nell ne pourrait pas tomber enceinte.

    Et on en vient enfin au dernier point qui m’a fortement gêné : la relation charnelle entre les deux sœurs. A ce moment là de l’histoire, Eva s’est faites violer il y a environs une semaine. Elle est sous le choc, ne mange plus, ne sort plus, ne parle plus. Et alors que Nell lui fait un massage, elle s’envoie en l’air le plus naturellement du monde. Et après cela, l’histoire du viol est fini, on en entend plus parlé. Je l’avais vu arriver gros comme une maison que Eva allait tomber enceinte (bas oui sinon c’est pas drôle!).



    Toutefois c’est un livre que j’ai vraiment apprécié, j’ai su mettre de côté ces incohérences et profiter du reste du texte qui est un véritable bonheur à lire.
    J’ai notamment aimé le passage concernant les glands.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J’ai trouvé très réaliste le moment où Nell prend conscience que leur vie ne peut pas continuer comme cela à attendre que l’électricité revienne (car elle ne reviendra sans doute jamais). J’ai aimé le moment où elle fait toute ces découverte dans le livre de sa mère et se rend compte que tout ce dont elles ont besoins pour vivre et là, dehors, dans la forêt. C’est un très beau retour au source, qui une fois le livre fini m’a laissé sans voix pendant quelques minutes ! J’ai aussi beaucoup aimé toute cette partie où les jeunes filles travaillent dans le jardin, sèment, récoltent, mettent en bocaux etc.



    Je garderais un très bon souvenir de ce livre malgré les passages que j’ai moins aimé. Je lui ai mis 15/20.


    Concernant vos avis :

    Catysprint a écrit

    J’ai aimé qu’on ne s’appesantisse pas sur la façon dont le monde de l’électricité et de l’essence a pris fin. Il a pris fin, c’est tout. C’était la suite logique des choses.


    Je suis tout à fait d'accord. En fait on s'en moque du pourquoi du comment, les soeurs ne le savent pas et même si au début ça m'a intrigué et je me suis vite rendu compte que l'intérêt du roman n'est pas là.


    Riz-Deux-ZzZ a écrit

    Catysprint a écrit

    J’ai été globalement d’accord avec les thèses et projections de l’auteure, exceptée une. Même si l’homme est parfois un loup pour l’homme (et je comprends tellement les deux sœurs qui préfèrent se retrouver nez à nez avec un ours noir plutôt que face à un homme inconnu dans leur contexte) je suis persuadée que si un pareil cas de figure se présentait les gens seraient solidaires. Les hommes vivent en société. Ils en reconstitueraient une plus juste, plus adaptée, mais je ne pense pas qu’ils passeraient leur temps à se tirer dessus ou à vivre en solitaire. On a besoin les uns des autres pour (sur)vivre.


    Je vais faire ma rabat-joie mais je ne suis pas sure de ça... Si le contexte actuel a mis en avant certains aspects solidaires de la société, je trouve qu'il a aussi exacerbé, chez certains, cet égoïsme et cet égocentrisme qui montent en puissance depuis quelques temps. Je pense qu'avant de reconstruire une société plus juste comme tu l'imagines, il y aurait surtout beaucoup de violence malheureusement...


    Je suis malheureusement de l'avis de Riz-deux-ZzZ... Et que les choses ne se passerait pas si parfaitement...

    camicam a écrit

    La forêt : pour moi elle apparaît comme un personnage du roman ; elle change au fur et à mesure de l’histoire : elle est un peu effrayante au début et puis devient de plus en plus bienveillante à mesure que l’histoire se déroule.


    Je n'avais absolument pas vu les choses comme cela, ne m'étais pas fait la réflexion, mais maintenant que tu le dis ça me parait comme une évidence !

    Caedy a écrit

    Je reviens pour l'instant que sur la fameuse scène évoquée également par @Maa, @Grominou, @Truculent et @Riz-Deux-ZzZ, puis je répondrai/commenterai vos avis plus tard dans la journée.

    En en parlant lors de notre lecture commune, nous avons plus ou moins déduis que cette scène — qui pourtant m'a, contrairement à vous, bel et bien gêné (peut-être parce que j'ai une sœur avec qui je partage une relation très fusionnelle donc le transfert que j'avais effectué jusqu'alors m'a bien dégouté :ptdr:) — permet une sorte de réappropriation du corps d'Eva.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Après avoir subit le viol, qui est un acte en tout point violent, et reçu des coups. Nell masse et caresse sa sœur, ce qui finit en un acte sexuel qui à l'inverse du dernier ne représente que de l'amour.
    Dans l'un on retrouve la violence, le besoin animal, les coups, la haine et l'homme inconnu ; Tandis que dans l'autre on y perçoit la douceur, une sorte "d'altruisme" de la part de Nell, les caresses, l'amour et la sœur (une femme) qui partage tout ses instants de sa vie.

    Ce n'est pourtant pas parce que je perçois cette écriture en miroir, encore une fois très bien écrite et construite, que je comprends pour autant l'interêt de l'acte en soi qui à mon sens aurait pu se suffire sans que cet amour soit pour autant obligé d'être exprimé de façon charnel.


    Après je dis peut-être des bêtises :goutte:
    En tout cas ça arrive après Eli si ça peut vous aider.


    Je vois aussi que je ne suis pas la seule à avoir tiquer sur le fameux passage entre les deux soeurs ! J'aime beaucoup cette analyse même si pour moi ça ne justifie pas ce qu'il se passe...

    Dernière modification par LittleGuizmo (30 Mai 2020 20:34:57)

  • Invité

    Invité

    #27 30 Mai 2020 21:20:07

    Bonsoir :)
    Il y a véritablement beaucoup de choses dans ce livre mais paradoxalement, je n'arrive pas à trouver mes mots pour en parler.
    Au départ, j'ai véritablement cru que j'allais abandonner ma lecture. Le format "récit" faisait que c'était long et monotone, avec des répétitions et il a bien fallu dépasser le premier tiers du livre pour que cela devienne accrocheur.
    En ce qui concerne les différentes scènes :

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J'ai été plus choquée par la façon de mourir du père et par le dépeçage du sanglier que par la scène incestueuse entre les deux sœurs. Il faut dire que j'avais été lire les spoils sur différents blogs et que par conséquent, j'étais au courant de cette scène. Mais il n'en n'est fait mention qu'une seule fois, si cela avait été répété, là je pense que ça m'aurait gêné.
    Ce que j'ai le plus aimé c'est le rôle de la forêt dans l'histoire, les ressources qu'elle abrite. J'ai trouvé que c'était une véritable ode à la nature et cet aspect m'a vraiment plu !


    Le véritable talent de l'Autrice réside dans le fait de nous faire assimiler tout ça, grâce à une plume vraiment très riche, pertinente et subtile. Elle élabore des portraits et des réactions psychologiques vraiment très justes et réalistes.

    Voilà, je suis désolée, ce sera tout ce que j'en dirai pour ce soir et je n'ai pas eu le temps de lire les précédents posts, mais je vous promets de repasser demain alors n'hésitez pas à me poser des questions et à interagir avec ce premier ressenti et j'essaierai de l'étoffer au mieux.
    Bonne soirée :D
  • A_voir_a_lire

    Baby lecteur

    Hors ligne

    #28 30 Mai 2020 22:13:28

    Bonsoir,

    Vos avis sont vraiment très complets, je ne suis pas sûre d'en avoir autant à dire mais je vais quand même essayer de donner mon avis. Contrairement à beaucoup d'entre vous, je ne m'attendais pas du tout à un roman de SF mais plutôt à un nature writing (grâce à une vidéo de Margaud Liseuse il me semble). Du coup, je n'ai nullement été surprise par le choix de narration sous forme de récit auquel j'ai tout de suite adhéré bien que j'aurais apprécié qu'Eva soit légèrement plus mise en avant.

    Certains parlent de questionnement vis à vis du fonctionnement de notre société et de notre incapacité à vivre comme nos ancêtres, sans électricité ni essence. Même si j'ai adhéré à l'évolution de Nell en ce sens, ce n'est pas ce passage qui m'a fait me questionner mais bel et bien la première partie, lorsque les personnages sont dans le déni du deuil de leur vie d'avant. Voir que malgré les signes annonciateurs, comme les coupures d'électricité, la fin de leur monde leur semblait impossible me contrariait tant cela présentait de similitudes avec la situation vécu ces derniers mois.. Certes nous sommes actuellement en déconfinement et la situation sanitaire s'arrange mais si tel n'avait pas été le cas, ne serions-nous pas aussi désemparé que nos protagonistes ? Voir plus me concernant, étant donné que je n'ai aucun garde-manger. C'est un peu alarmiste, mais cela m'a ouvert les yeux sur ma capacité de déni face à d'éventuels grands changements.

    Sur une note plus légère, j'ai adoré le style d'Hegland qui m'a permis d'entrer dans le récit malgré une certaine antipathie à l'égard de Nell. En effet, même si j'ai bien aimé son évolution personnelle et par rapport à la nature, je l'ai trouvé désastreuse dans ses rapports aux autres, que ce soit avec son père ou avec sa soeur. Pour moi, ce personnage manque d'empathie et se questionne rarement (voir jamais) sur ce que peuvent ressentir ses proches. A cause de cela, j'aurais aimé une narration partagée, ne serait ce que pour donner voix au personnage d'Eva lors de certains passages.

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    Notamment dans la scène d'inceste puisque pour moi elle représente la réappropriation de son corps et aucunement sa relation avec Nell.
    Personnellement cette scène ne m'a dérangé que parce qu'elle n'apportait rien à la suite de l'histoire pour moi, aucun changement dans leur relation, aucun questionnement... Comme si l'auteur avait tourné la page sur cet incident, pourtant assez important, dès la page suivante.



    Pour ce qui est de la fin

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    Je m'attendais à ce qu'elle soit ouverte mais je n'avais pas vu venir leur vie dans la souche sans prendre les matériaux nécessaires. Je comprends leur besoin de couper les ponts avec leur vie passée, mais pas celui de le faire de manière irréfléchie, surtout de la part de Nell.



    Sinon en tant que lecteurs passionnés, personne n'a été choqué par

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    la scène ou Nell ne choisit que 3 livres, sachant que tous les autres vont finir au bucher?

    Ca m'a fendu le coeur.
  • Bruit de Pluie

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #29 30 Mai 2020 23:15:07

    Hello :cachecache:

    C'est la première fois que je participe à un book club, et j'avoue que je suis un peu perdue au milieu de tous ces avis très différents les uns des autres, je ne sais pas trop comment répondre, comment interagir… Alors je vais simplement vous livrer mon avis à moi.

    J'ai lu "Dans la forêt" en livre audio, c'était mon premier livre audio, et je crois que c'est important de le dire car la voix de Maia Baran m'a beaucoup influencée dans ma façon de percevoir les personnages. Elle utilise une voix plus douce pour Eva, plus lointaine pour mère, plus sèche pour père, plus éteinte pour Eli, et sa voix ordinaire pour Nell. Alors peut-être que j'aurais perçu tous ces personnages différemment si c'est mon esprit qui les avait fait parler…

    Ce que j'ai préféré dans ce livre, c'est la justesse des personnages. On dirait que ce sont des personnes de notre monde, qui vivent pour de vrai dans cette forêt de Californie. Ils sont remplis de défauts et de beauté, et je les ai trouvé attachants, tous. Tous, tous. Car ils étaient des humains comme moi, avec toutes leurs facettes et leurs parts sombres et lumineuses. J'ai aimé la relation entre Nell et Eva, leurs disputes, leur amour, et la façon dont elles communiquent, comme deux individus libres. Leur vie leur appartient, elle leur appartient vraiment, et ça a été une bonne surprise pour moi, car je m'attendais à ce que le récit dépeigne deux sœurs fusionnelles qui ont véritablement besoin l'une de l'autre, soudées et dotées d'une confiance et d'un soutien sans faille l'une envers l'autre, et je crois que beaucoup d'auteurices auraient fait ce choix là en écrivant une histoire telle que celle-ci, mais Jean Hegland ne l'a pas fait. Elle n'a pas choisi la facilité, elle a choisi la justesse, et je la respecte énormément pour ça.

    L'écriture était très belle aussi, et je salue la traductrice, Josette Chicheportiche, parce qu'elle a fait un travail admirable, je crois. Chaque mot, chaque expression semblait être à sa place, un peu comme les notes d'une partition, et ça m'a éblouie plusieurs fois, car j'écris des histoires moi aussi, et je sais combien ça peut être difficile de trouver la justesse dans les mots qu'on utilise. À la fois, j'ai trouvé que l'écriture manquait un peu d'émotion quelquefois, tellement tout semblait parfait. J'ai pleuré, j'ai ri, j'ai été en colère et j'ai vu des choses extraordinaires dans cette histoire, mais parfois, je trouvais que ça manquait un peu de spontanéité, et de simplicité.
    C'est aussi pour cette raison qu'étrangement, Nell a été pour moi le personnage le plus difficile à cerner. Eva, je la voyais devant moi, je l'entendais, j'entendais son souffle quand elle dansait, je sentais l'air bruisser quand elle tournait dans les airs, mais Nell, elle n'a été pendant longtemps qu'un torrent de mots et de phrases magnifiques. Comme si son âme était drapée d'étoffes et de soies somptueuses. Mais ensuite, après plusieurs heures d'écoutes, j'ai fini par la comprendre.

    Par rapport à l'histoire en elle-même, j'ai été très étonnée de découvrir que cette histoire a été écrite en 1996, tellement elle est parlante. Et j'y repense tout le temps maintenant, j'ai l'impression que ça va vraiment arriver, tant ça me semble réel et possible. Et ça m'effraie, et à la fois, je me dis que si ça arrive, Nell et Eva seront avec moi, avec nous. Quand elles évoquaient les virus, j'avais l'impression qu'elles parlaient de maintenant, c'était glaçant, et même aujourd'hui, quand j'y repense, ça me serre à l'intérieur.
    Au début, j'ai été un peu gênée par les flash-backs, je me demandais si ça allait être comme ça tout le temps, mais je ne les regrette pas, ils étaient nécessaires. Chaque chose de ce livre, chaque cheminement, chaque action était nécessaire. C'était comme un puzzle, chaque pièce en mène à une autre jusqu'à ce que la fin se dessine, comme une évidence. Alors que si on m'avait raconté au début comme ça se terminerait, je ne l'aurais pas cru. Et c'était extraordinaire de voir ça, de vivre ça.

    La seule chose qui m'a déçue, je crois, c'est le rapport à la forêt. Nell et Eva vivent au cœur de la forêt, et pourtant, ce n'est pas très organique comme histoire je trouve, en tout cas, moi je n'ai pas vu les arbres bruisser sous le vent, je n'ai pas senti l'odeur de mousse et de feuille morte, je n'ai pas entendu les craquements et les petits cris d'animaux. Et même à la fin, j'ai trouvé que ça manquait un peu de sensorialité. Et puis j'ai trouvé que l'apprivoisement ne se passe pas assez progressivement, il y a comme un basculement à un moment, j'ai eu l'impression de ne pas aller aussi vite que Nell dans ce cheminement. J'aurais aimé être plus effrayée au début, et plus émerveillée à la fin. Mais c'est vraiment la seule chose que je reproche à cette histoire, et la seule chose qui m'en a séparé du coup de cœur absolu.

    Voilà, je crois que j'ai dit tout ce que j'avais à dire… Pour moi, c'était une histoire aussi indéfinissable et riche que ma propre vie, et je crois que c'est pour ça aussi que ce n'est pas un coup de cœur. C'était trop juste pour être un coup de cœur. Trop réel. Et c'est ce qui fait justement que ce livre est aussi extraordinaire.

    Dernière modification par Bruit de Pluie (31 Mai 2020 02:31:41)

  • Grominou

    Modératrice

    Hors ligne

    #30 31 Mai 2020 01:16:15

    Tous vos avis sont super intéressants!

    Je reviens sur un point soulevé par Aealo:

    Et puis le fait de ne pas le dater nous fait perdre la notion de temps autant qu'elles... Je me suis plusieurs fois posé la question du temps écoulé depuis le début du livre...

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Même pendant la grossesse de Eva on ne sait plus toujours où en est


    L'idée étant vraiment de nous mettre au plus près de leur expérience à elles j'ai l'impression et pour moi ça a marché du feu de dieu!


    J'avais remarqué qu'on perdait souvent la notion du temps, mais je n'avais pas pensé que c'était peut-être fait intentionnellement par l'auteure!  Or on sait maintenant que c'est très réaliste, car plusieurs personnes ont remarqué durant le confinement qu'elles perdaient la notion du temps, n'ayant plus de repères.