Sue, la voleuse élevée dans du coton et Maud, la fille de bonne famille élevée dans la débauche.
L'auteur, selon moi, narre excessivement bien les croyances, valeurs et limites dans le système de pensée de ses personnages.
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Même au delà des deux protagonistes, la rencontre de Maud et M. Hawtrey à Londres dans le magasin de ce dernier, par exemple, montre les limites de ce que ce dernier s'autorise et de ce qui est socialement acceptable ou non pour lui.
Le personnage de Mme Sucksby m'a particulièrement intéressée, tout au long du livre.
On vit, avec les personnages, leurs espoirs, leurs attentes et leurs illusions. Chacun à son niveau recherche ce qu'il y a de mieux ou de plus juste pour lui-même, et reste enfermé dans le carcan de ses croyances et de son ignorance.
J'ai beaucoup apprécié le caractère froidement réaliste de la vie des personnages du livre, où finalement
personne n'est innocent, personne n'est épargné.
J'ai été troublée par le jargon argotique au début de la lecture, mais cette sensation s'est rapidement estompée au fil des pages.
Les descriptions de lieux font sentir à chaque instant les ambiances, qu'elles soient sonores, olfactives, visuelles ou physiques...
Je me suis laissée prendre de plus en plus par le livre, comme happée par des sables mouvants, ignorant si j'allais finir par poser le pied (ou le regard ?) sur quelques chose de concret pour finir.
Et puis, la chute est arrivée. Le livre dévoilait ses derniers secrets, les intrigues se dénouaient encore et encore.
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J'ai la sensation de n'avoir pas compris pleinement Mme Sucksby. Cela nécessitera peut-être une seconde lecture un jour prochain.
J'ai trouvé la fin très belle, touchante, presque poétique.
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Un peu comme si, après avoir tant décrit de laideur et de dureté, mettre un peu de douceur noir sur blanc devenait gênant pour l'auteur. Elle fait le choix de rester pudique. Sue et Maud se retrouvent à tâtons, après s'être ainsi cherchées pendant tout le livre. Sur le bout des doigts.
Je rejoins également l'idée que le résumé sur la quatrième de couverture en dit beaucoup trop sur le livre, à l'instar de ces bandes annonces de films qui dévoilent presque l'intrigue jusqu'au bout et gâchent une grande partie du suspense.
Oui, j'ai aimé ce livre.
J'ai apprécié de découvrir l'envers du décor, bien loin des salons mondains et de la haute société. Beaucoup de livres, surtout les romances historiques (dont je raffole), s'échinent à n'offrir à l'imagination du lecteur qu'une vision éthérée et idéalisée de la société anglaise du 19ème siècle.
Ce livre a l'avantage de donner corps aux classes moins favorisées, de mettre en scène tout ce qui, par souci du respect des bonnes manières ou de la morale, ne sera abordé qu'à demi-mots si ce n'est pas du tout par la bonne société.
On entraperçoit, dans toute son hideuse splendeur, dans toute sa flamboyante décadence, le monde de ceux dont on ne parle pas.
Le thème LGBT+ est également savoureux pour moi dans ces pages. Trop rarement traité, le voilà ici abordé de face, simplement, naturellement,
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comme il vient aux demoiselles éprouvant ces préférences. On ne cherche pas à l'expliquer, mais simplement à décrire l'amour simple, comme il se déclenche. On se découvre, on se méprend, on se fâche, on se venge, on s'aime.
Je vais regarder la série BBC et le film coréen, maintenant que la lecture est faite. :)