[Misery - Septembre 2020] - Parlons du roman...

  • MiaMiu

    Lecteur averti

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    #11 27 Septembre 2020 10:17:03

    Bonjour !

    J'ai beaucoup aimé lire vos avis car ils font vraiment écho à ce que j'avais ressenti lors de ma lecture.

    Bien que j'ai lu ce livre il y a deux ans, j'en garde encore un souvenir très vif. Je me souviens que j'étais partagée entre répulsion et attirance et que même si je voulais refermé le livre lors des pires passages je ne pouvais pas m'empêcher de continuer ma lecture.
    Ce que j'avais particulièrement apprécié étais le fait que l'action se passe presque entièrement en huit-clos, ce qui procurait vraiment un sentiment d'angoisse.
    J'avais été aussi surprise qu'il n'y ait pas de fantastique dans ce livre (contrairement à beaucoup d'autres livres de l'auteur). Je trouve que cela rend encore plus effrayant le récit puisque l'on est face à une cruauté humaine sans limite.

    J'avais aussi apprécié lors de ma lecture le thème de la création et du pouvoir de l’imagination.

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    Sans son imagination et sans l’écriture (certes, forcée), Paul Sheldon n’aurait pas pu survivre à tout ce qu’il doit endurer. C’est d’ailleurs encore cette imagination qui lui permet de s’en sortir après sa libération car c’est en trouvant le sujet de son prochain livre qu’il tourne la page sur ce qu’il a subi.

    C'est un thème que l'on retrouve dans d'autres romans de King et je trouve qu'il soulève des réflexions très intéressantes.
  • Le_chene_aux_illusions

    A la découverte des livres

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    #12 27 Septembre 2020 10:54:08

    Bonjour tout le monde !

    Misery est le 2eme livre demi King que je lis. J'avais vu le film il y'a très longtemps, de ce fait je ne me souvenais que de lantrame principale.

    Stephen King aborde le principe du "il faut que" dans ce roman et c'est tout à fait ce que j'ai ressentit à la lecture de ce texte.
    La lecture de Misery à était éprouvante car beaucoup de descriptions etaient difficiles à supporter pour moi

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    (les scènes de tortures gores que j'ai largement sauté, les ressentis de douleur, l'angoisse paranoïaque du hero)

    . J'avais souvent besoin de faire une pause dans ma lecture et de lire autre chose. J'avais du mal à y revenir car je savais que la lecture allait me procurer des sensations désagréables. Mais, je voulais savoir la suite, savoir à tout pris ce qui allait arriver à ces deux protagonistes.
    Du coup quand j'ai lu le passage sur le principe du "il faut que" c'était super intéressant puisque c'était exactement ce que j'étais entrain de vivre. J'ai d'ailleurs trouver tous les passages sur les mécanismes d'écriture super enrichissant.

    Le King à réussi à créer une ambiance ultra glauque et une tension insoutenable. J'angoissais de connaître les réactions de Annie quand on la sent au bord du gouffre.

    Aussi, j'ai été très sensible au description des odeurs ! Habituellement ça ne me fait rien mais ici les multiples odeurs désagréables (pourriture, sueueur, haleine,..) m' ont donné la nausée.

    Bref, j'ai été beaucoup plus embarqué par ce titre que le 1er que j:avais lu de l'auteur (marche ou creve) et je retenterais l'expérience King, mais tout de suite (mon petit cœur sensible à besoin de repos XD)
  • Celo

    Lecteur en pantoufles

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    #13 27 Septembre 2020 12:12:12

    Bonjour a tous,

    Pour ma part je suis habituée des romans de Stephen King, j'en ai déjà lu une bonne vingtaine. Ainsi toute les scènes decrites comme gores ou angoissantes par certain(e)s ne m'ont pas paru si horribles.
    En revanche je trouve le personnage d'Annie particulièrement bien construit, d'autant plus qu'elle est décrite uniquement à travers les yeux de Paul, jamais l'auteur ne decrit réellement le personnage de façon objective. J'ai beaucoup apprécié ce point.
    J'ai également adoré le fait qu'il y ai un roman dans le roman : je me suis surprise à ne pas lacher le livre un soir juste pour savoir

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    comment Misery allait rescuciter

    , et non pour connaître le sort de Paul.
    Concernant la fin j'ai du mal à me prononcer. Comme dit plus haut je suis habituée de l'auteur et donc des fins tragiques du style on croit que ca s'arrange et en fait tout le meurt quand même sauf le mechant éventuellement.

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    Ici le gentil Paul survit (bon il est quand même dans un sal état...). Du coup j'étais à la fois contente et à la fois déçue par ce que je m'y attendais quand Annie sort de derrière son canapé et le tue. Je commençais à me dire que c'était toujours la même fin quand PAF, en fait c'etait pas pour de vrai. Du coup j'étais surprise et j'ai apprécié cela !



    Sur le thème général du livre, je trouve qu'il montre très bien l'obsession d'un auteur quand il pense ecrire un très bon roman. Misery (le livre, pas le personnage) nous montre qu'un ecrivain préfère souffrir le martyr pour finir son roman que de se laisser mourir ou se donner la mort.
    La folie est egalement très bien dépeinte, avec des phases "normales", "dépressives" et "cruelles" envers les autres. Comme dit plus haut Annie reflète cela parfaitement.

    En résumé donc une très bonne lecture, même si je connaissais déjà par coeur le style de l'auteur, que j'adore soit dit en passant !
  • Invité

    Invité

    #14 27 Septembre 2020 13:30:06

    Bonjour,

    Avant tout, il faut savoir que je suis une trouillarde.
    Il n'empêche que Misery étant un grand classique, j'ai voulu me lancer dans l'aventure...
    J'étais bien partie, puisque je le lisais en lecture commune avec mon amie Julie27.
    Et finalement, je l'ai lâchement abandonnée.
    Annie me faisait droit dans le dos du fait de sa cruauté qui me semblait sans limite.
    L'ambiance étant incroyablement oppressante (bien trop pour moi). J'en venais à craindre ce que j'allais découvrir en tournant les pages, et je ne prenais aucun plaisir.
    Ce huis clos avec cette femme qui n'a manifestement pas toute sa tête me dérangeait profondément.
    Alors oui, vous pouvez vous moquer, je vous y autorise !
    Mais il y a bien trop de livres à lire et qui sons susceptibles de me plaire pour que je me force et hurle de terreur en pleine nuit.

    Note : mon conjoint est un grand fan de Stephen King... Il m'avait prévenu, et je lui avais dit : "Tu me prends pour un bébé ou quoi ?" Force est de constater qu'il avait raison !
  • Julie27

    Administratrice

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    #15 27 Septembre 2020 13:46:24

    Coucou tout le monde,

    J'ai adoré lire vos avis et je vois qu'on se rejoint sur de nombreux points.
    Ce livre est excellent :heart:
    Pas à mettre entre toutes les mains certes mais excellent !

    Je vais commencer par la grande force de ce livre, selon moi : les personnages !
    Comme vous, je les ai trouvés très vrais et convaincants !
    Annie est... extraordinaire ! Complètement folle mais tellement marquante ! Elle est flippante au possible (comme Aealo, elle rejoint la liste des personnages les plus flippants rencontrés jusqu'à maintenant) et chapeau à l'auteur pour avoir créé un personnage de cette trempe. Une "force de la littérature" pour copier Aealo.
    Le pire, ce sont presque les moments où elle est douce... elle est glaçante ! Et tellement imprévisible.
    Quant à Paul, je suis d'accord avec la majorité : je ne l'ai pas trouvé attachant, par contre il ne laisse pas indifférent : impossible de m'empêcher de "craindre" avec lui, notamment quand il sort de la chambre.
    Pourtant, un peu comme Guenièvre ou Clotilde, je n'ai pas été angoissée comme certaines d'entre vous. Très prise dedans, sans aucun doute. Mais je n'ai pas ressenti autant cette crainte physiquement parlant on dira, mes réactions étaient moins violentes (mais c'est aussi le cas avec d'autres livres d'horreur). Après, j'ai quand même été plongée dedans et lu les pages frénétiquement !

    Mais alors un personnage que je souhaite mentionner en plus, c'est... Misery ! Je trouve qu'elle hante ce livre comme elle hante Paul... En fait, on ne la voit quasiment jamais (logique puisqu'elle doit être morte) mais elle est omniprésente dans tout. J'ai trouvé ça très fort et le fait que ce soit son nom qui soit retenu comme titre pour ce livre est juste parfait selon moi !

    Je passe maintenant au rapport avec les livres.
    Déjà, comme Noémie et Caedy, j'ai aimé avoir un livre dans le livre. Non pas que l'intrigue autour de Misery (certes assez convenue) m'ait particulièrement intéressée mais j'ai aimé ce parallèle. Et j'ai trouvé ça parfait par rapport au fait que Misery est - à mes yeux - déjà partout ! Elle est à l'origine de tout ça donc j'ai trouvé ça logique que son histoire soit intégrée ainsi.
    Comme Babadam et Caedy, j'ai aimé le soin apporté avec la typographie du manuscrit, les lettres manquantes, ... ça apportait un vrai plus au récit, je trouve, encore plus immersif.
    Et j'ai aimé la vision du livre en général : le livre comme "dose quotidienne", comme étant primordial. Avec l'accent mis sur l'emprise des livres sur les gens.
    Comme l'écrit MiaMiu, j'ai aimé ce "pouvoir de l’imagination".

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    On insiste bien sur le fait que sans l'écriture, Paul serait mort... C'est vraiment l'écriture et cette histoire qu'il réinvente qui le maintiennent en vie.


    Et je rejoins plusieurs d'entre vous : tout le procédé créatif est tellement intéressant !! La partie technique est, comme le dit Aealo, assez poussée mais très instructive. La recherche d'idées, les conséquences, ... J'aimerais pouvoir savoir (même au niveau des anecdotes) ce qui relève de l'expérience de Stephen King et ce qui relève de la fiction.

    J'ai adoré le décor.
    Il pourrait sembler finalement assez classique pour un huis-clos : une petite maison isolée, les voisins loin et la neige pour couronner le tout, ... Mais c'est rendu avec brio !
    Et effectivement il faut quand même être doué pour tenir un récit de plus de 500 pages avec deux personnages et un seul lieu (quasi une seule pièce). Souvent, ces récits comportent de grosses longueurs... là, ce n'était absolument pas le cas. C'était addictif, une vraie réussite !

    Vous l'aurez compris, ce livre est une très belle surprise ! À recommander oui.... mais pas à toutes et à tous (mention spéciale à ma Wyndi :heart:).
    Car c'est vrai que ce livre reste violent.

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    Le coup du pied :S Mais aussi du pouce même si j'ai trouvé ce passage plus light...
    Une autre scène qui m'a marquée personnellement : la mort du flic, avec le coup de la tondeuse.........


    J'ai trouvé aussi très forte la violence... psychologique !

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    Notamment quand elle le force à brûler ce qu'il considère comme son chef-d'oeuvre... Ou quand elle lui dit de façon très calme qu'il ne partira pas (après le coup du rat qu'elle tue :vomi:).



    La tension va crescendo, on sent la tension qui monte vers la fin

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    avec l'avancement du livre Le retour de Misery et l'enquête qui progresse. On a une sorte de compte à rebours presque à lire en apnée tant on sent le final qui se rapproche...



    Concernant la fin d'ailleurs, elle m'a bien plu. Au début j'imaginais autre chose :

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    J'imaginais qu'il en ressortirait complètement fou, en fait.
    Il avait déjà des crises hystériques quand il était là-bas (quand il se met à rire d'un coup, ...) et je pensais qu'il finirait dans un centre spécialisé.
    Bon, on ne peut pas dire qu'il s'en sorte sans séquelles, loin de là, mais j'imaginais pire.
    @Guenièvre : Il s'en sort bien à la fin. À un moment, il s'imagine qu'elle revient le chercher pour le tuer mais non, c'est encore l'une de ses angoisses. Et on apprend qu'elle est bien morte.
    D'ailleurs, comme Clotilde, j'y ai cru quelques secondes à cette fausse fin du retour d'Annie... en me disant que ce n'était pas très crédible quand même...

  • Espyvie

    Serial lecteur

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    #16 27 Septembre 2020 15:17:21

    Ça y est je viens de le finir !

    J'aime beaucoup Stephen King bien que je n'ai lu que 4/5 livres de lui jusqu'à present. J'ai toujours hâte d'en découvrir un nouveau. Plus que les histoires en elles même, ce que j'aime chez King ce sont ses personnages et l'ambiance qu'il met en place.

    → Qu'avez-vous pensé des deux personnages? Les avez-vous trouvés bien construits?
    Votre ressenti a-t-il évolué au cours de votre lecture?
    Et quid de la place de Misery?

    Oui j'ai trouvé les personnages bien construit. Annie est glaçante du début à la fin. On saisit vite qu'elle n'est pas nette, capable de tout et on ne peut que se demander comment Paul va s'en tirer. Comme beaucoup je ne trouvais pas Paul très sympathique au début, mais ça ne m'a pas dérangé, tout simplement parce que je l'ai trouvé «normal». Tout le monde a ses défauts, ses mauvaises habitudes et ses moments d'égoïsme, d'orgueil, surtout je pense dans un métier où notre travail et sans cesse jugé, critiqué, approprié par d'autres. Que certains peuvent adorer et d'autre haïr. Il devient difficile de se placer dans tout ça. Les réflexions de Paul sur l'écriture fait aussi partie de ce que j'ai préféré dans ce roman. Le personnage évolue tout en tentant de tenir le coup.
    Quand à Misery en soi sans plus. Ses livres ne m'intéressait pas vraiment et mon envie de voir paul faire souffrir Annie m'a fait souhaiter qu'il les tuent tous à la fin de son chapitre final. Mais sinon pour en revenir à la situation de Paul, il n'aurait pas tenu si longtemps sans Misery et écrire ce livre lui a permis de remettre en cause ce qui le dérangeait temps dans son héroïne et sa saga phare. Mais Misery en soi n'a pas de caractère, les chapitres que l'on voit sont centrés sur Geoffroy. Pour moi elle est plus un symbole qu'un personnage.

    → Qu'avez-vous pensé de l'intrigue? Vous a-t-elle embarqué·e?
    Avez-vous trouvé que c'était prenant / addictif?
    Je n'ai pas été tétanisée d'horreur, notamment parce qu'ayant vu le film je savais comment ça finissait et donc ça a enlevait un poids à la lecture. J'ai un problème avec tous ce qui est os cassé donc j'ai eu beaucoup de mal quand paul évoquait la description de ses jambes. J'ai beaucoup aimé la métaphore des poteaux plus ou moins visibles selon la marée. En dehors de ça, plusieurs personnages m'ont tenu en haleine noramment

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    sa première sortie de la chambre, l'arrivée du jeune flic et le face à face final avec Annie


    Il me manque peut-être un peu l'absence d'autre personnages démontrant la capacité de king à créer des personnages secondaires réalistes en quelques lignes seulement. Mais comme on est sut un huit-clos c'est plutôt normal. Puis Paul saisit suffisamment bien Annie.

    → Qu'avez-vous pensé du décor et de l'ambiance?
    Avez-vous trouvé que l'aspect huis-clos était bien rendu? Oppressant? Avez-vous trouvé difficile de le lire?

    Le décor et les scènes sont très visuelles. On s'y croirait. On pourrait presque faire visiter la maison d'Annie en disant quelles planches craquent, dans quels murs passent les rats. La petite routine que finit par avoir Paul durant un moment permet de faire une pause dans la tension du livre et pourtant cette dernière revient bien avec la dépression d'Annie. Comme le caractère d'Annie on peut passer d'une page à l'autre d'une relative sécurité à un danger imminent !

    → Avez-vous apprécié le procédé narratif? (une histoire intégrée dans l'histoire) J'ai trouvé ça original mais les chapitres de Misery sont plutôt anecdotique. Ce qui est inintéressant c'est la réflexion qui est faite autour.

    → Qu'avez-vous pensé des réflexions sur la littérature et du rôle des livres ? (notamment les réflexions entre la littérature populaire et la littérature sérieuse mais aussi la recherche d'idées etc)
    C'était passionnant. Autant de voir comment un auteur peut vivre les réactions à son livre mais aussi de voir comment certains peuvent vivre ces livres. J'ai beaucoup aimé ce complexe de Sheherazade. Et j'ai trouvé très intéressant la façon dont Paul distingue avoir une idée de trouver une idée, la nuance entre le probable et le réaliste, l'image du trou dans la feuille, etc...
    Pour ce qui est des différents styles de lectures je me dis que c'est injugeable. Un livre peut peut-être avoir des qualités/défauts objectifs en termes de cohérence et d'écritures, mais je pense qu'il est impossible de vraiment dire ce qui fait que les gens aiment un livre ou non. Après tout, aimer c'est un sentiment, subjectif qui défie la logique. Je rejoins Paul finalement sur le fait qu'un auteur écrit avant tout pour lui. Pour moi, il doit écrire le livre qui lui plairait de lire. Et après on verra bien qui aime ou pas ce livre. Au final

    → Qu'avez-vous pensé de la fin? (en utilisant les balises spoiler)
    J'ai adoré le face à face.

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    Qu'il fasse croire à Annie qu'il a brûlé le livre sans qu'elle aitne pu le lire ! Ça j'ai adoré. Son traumatisme sur la fin est tout ce qu'il y a de plus normal et a réussit à me faire douter de la mort d'annie. Puis vient le soulagement horrifié de savoir qu'annie est morte la main sur la tronçonneuse !. Mais on termine sur une note d'espoir avec Paul qui débute un nouveau roman.



    → De façon globale, avez-vous aimé ce livre? Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
    Le recommanderiez-vous?

    Oui j'ai aimé et je le recommanderai à ceux qui aiment les huits clos longs et la tension. A la condition qu'ils n'aient pas vu le film. Car même s'il y a de grosses différences, le fait de connaître la fin enlève une bonne partie de l'angoisse générale provoquée par le livre.

  • Babadam

    Bibliophile

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    #17 27 Septembre 2020 15:53:54

    J'ai apprécié lire vos avis car ils décrivent bien ce que je ressens par rapport à ce livre.

    Sur mon premier post, j'ai seulement dit que je ne m'étais pas attaché aux personnages mais en découvrant vos avis je me suis rendu compte que j'ai oublié de souligner qu'ils ont été vraiment bien construits comme vous l'avez tous dit.

    @Clotilde quand tu parles de la folie d'Anna, tu as totalement raison. On voit bien les différentes phases entre ses moments calme ou alors ces grosses déprimes. Même dans le calme, elle était terrifiante car je me demandais quand elle allait basculer.

    @little_b00k_w0rm tu as relevé les odeurs et moi aussi elles m'ont frappées surtout quand Paul parle de l'haleine d'Annie.
  • Guenièvre

    Puits de lecture

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    #18 27 Septembre 2020 20:39:20

    @Aelo Ça fait plaisir de te lire aussi enthousiaste! Tu as raison de mettre l’accent sur les tours de force littéraires de King, j’avoue que j’avais pas spécialement remarqué, et pourtant c’est vrai que l’effroi que l’on ressent aux pas d’Annie et le huis clos à deux personnages, c’est digne d’admiration.
    Sur la question des métaphores, je suis totalement d’accord avec toi, et c’est l’une des raisons pour lesquelles je râlais contre mon édition Harraps’. C’était une édition censée aider les débutants en anglais, et qui traduisait beaucoup des expressions en marge. L’ennui c’est qu’il s’agissait toujours de traduction terre-à-terre, ce qui retirait au style tout son intérêt. Je suis sûre que qqn n’ayant pas les moyens de comprendre l’Anglais et comptant sur cette édition pour l’y aider passerait à côté du roman…

    @Miamiu J’aime beaucoup ta remarque sur l’imagination de Paul, c’est vrai qu’au final c’est ce qui lui permet de survivre en s’évadant, mais c’est aussi ce qui le met dans la mouise par moment, quand il extrapole sur ce qu’Annie peut encore lui faire subir, ou sur un retour prématuré alors qu’il n’est pas encore retourné dans sa chambre.

    @little_book_w0rmJe ne me souviens pas de ce principe du « il faut que » ça t’ennuierait de me rafraîchir les idées?

    @Julie27Ah, merci pour la confirmation sur la fin, j’étais en plein doute! Excellent florilège de tous les passages horribles du livre, j’avoue que mon esprit a un peu occulté certains aspects de la torture… :lol:

    Dernière modification par Guenièvre (28 Septembre 2020 23:03:09)

  • Celestina

    Baby lecteur

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    #19 27 Septembre 2020 21:09:48

    Bonsoir à tous !
    Après cette lecture incroyable de Misery, il est bien nécessaire de décanter tout ça ! C'est le moins qu'on puisse dire ! Je l'ai lu au début du mois et j'y pense encore aujourd'hui. Je partais pourtant avec des a priori, pas certaine d'aimer l'horreur que je m'attendais à trouver dans les romans de S. King (c'est bien pour cela que je n'en ai lu aucun avant !) et j'y ai finalement trouvé bien plus que ce que je m'imaginais...

    → Qu'avez-vous pensé des deux personnages? Les avez-vous trouvés bien construits?
    Votre ressenti a-t-il évolué au cours de votre lecture?
    Et quid de la place de Misery?
    J'ai adoré les personnages de Misery, que j'ai trouvés extrêmement bien construits psychologiquement, quoique antipathiques au possible ! Annie, bien que folle à lier, voue une passion dévorante à Paul Sheldon, mais elle a semble-t-il un regard assez lucide sur son oeuvre puisque le roman qu'elle lui demande de produire, sous la contrainte, est visiblement le meilleur de la série des Misery. Paul Sheldon, quant à lui, a une personnalité qui ne prête pas franchement à l'affection mais il a une distance critique assez grande pour avoir conscience que les Misery font partie de ses mauvais livres. J'ai aimé la relation complexe qui se tisse entre ces deux protagonistes tout au long du roman : l'écrivain est soumis à la pression psychologie de sa fan, à sa torture physique et, malgré cela, il réalise qu'il est en train d'écrire son meilleur livre.
    Pour finir, le personnage de Misery lui-même est intéressant dans la mesure où il incarne selon moi le stéréotype de la romance sur fond d'atmosphère gothique et ce stéréotype est particulièrement bien incarné dans les chapitres rédigés par Paul Sheldon.

    → Qu'avez-vous pensé de l'intrigue? Vous a-t-elle embarqué·e?
    Avez-vous trouvé que c'était prenant / addictif?
    → Qu'avez-vous pensé du décor et de l'ambiance?
    Avez-vous trouvé que l'aspect huis-clos était bien rendu? Oppressant? Avez-vous trouvé difficile de le lire?
    J'ai trouvé ce roman particulièrement addictif dans la mesure où toute la relation des personnages se tisse à huis-clos et Stephen King prend ainsi le temps de faire monter la pression pour le lecteur. On sent que les choses vont déraper, on le sait. Le crescendo est progressif et bien dosé selon moi. L'ambiance est poisseuse à souhait, tout comme le décor de la maison d'Annie, qui semble presque figé, tout comme son esprit. Rien ne doit y être déplacé, ou dérangé, tout comme le peu de raison que garde encore l'infirmière, au risque de la voir se transformer en tortionnaire...

    → Avez-vous apprécié le procédé narratif? (une histoire intégrée dans l'histoire)
    C'est peut-être ce qui m'a le moins plu ici et pourtant, j'aime les mises en abime. J'ai trouvé que les chapitres du roman que rédigeait Paul Sheldon donnaient de la vraisemblance à l'histoire, mais ralentissaient aussi le rythme de l'action et la montée en tension pour le lecteur. Ça reste malgré tout plutôt bien fichu avec les lettres manquantes de la machine à écrire qu'on ne retrouve pas dans les chapitres du manuscrit.

    → Qu'avez-vous pensé des réflexions sur la littérature et du rôle des livres ? (notamment les réflexions entre la littérature populaire et la littérature sérieuse mais aussi la recherche d'idées etc)
    Je crois que c'est ce qui m'a le plus intéressée dans ce roman, en plus de la complexité des personnages. Au début de l'histoire, le narrateur souligne fort justement qu'il existe deux types de romans : "ceux qui sont bons, et ceux qui se vendent bien". Cela m'a immédiatement interpellée car c'est exactement ce qui me semble se produire parfois en matière de littérature et Misery l'illustre parfaitement. C'est un roman qui se vend bien, qui est destiné à un public ciblé, celui de Paul Sheldon, à l'intérieur d'un bon roman, celui de Stephen King. J'ai également aimé la réflexion autour de la relation entre un écrivain, son oeuvre, et son public. L'écrivain apprécie ses fans (ou les méprise, c'est selon !) et essaie souvent de combler leurs attentes tout en ménageant un vrai travail littéraire autour de son roman, pour ne pas se nier lui même.

    → Qu'avez-vous pensé de la fin? (en utilisant les balises spoiler)
    La fin m'a semblé relativement cohérente. Selon moi, un huis-clos avec une telle tension ne peut qu'aboutir à cela. Mais peut-être, certains jugeront qu'il s'agit d'une facilité... ?

    → De façon globale, avez-vous aimé ce livre? Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
    Le recommanderiez-vous?
    Oui, j'ai aimé ce livre, sans aucun doute. Ce n'est pas l'horreur qui m'a attirée mais bien la réflexion faite autour de la littérature, de la relation d'amour-haine entre un écrivain et son public via l'oeuvre qu'il produit et qui, d'une certaine façon, ne lui appartient plus une fois qu'elle est éditée.
  • calamityjane82

    Livraddictien débutant

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    #20 27 Septembre 2020 21:55:55

    Bonsoir,

    merci pour tous ces retours riches sur Misery !

    Je partage les louanges générales sur l'ambiance poisseuse, les personnages complexes, les scènes terrifiques et je ne m'étends pas dessus. D'autant plus que ce qui m'a le plus marqué de cette lecture, c'est toute la réflexion sur les pouvoirs de la lecture et de l'écriture.

    Pour être honnête, j'ai eu du mal à commencer le roman. Je ne suis pas fan de l'Horreur pure, dans les romans ou au cinéma. Je préfère l'angoisse, la suggestion. Les premières scènes violentes étaient sans surprise (j'avais vu des extraits du film), le rythme me paraissait lent. J'ai commencé à ne plus pouvoir lacher le roman au moment où Paul se met à écrire !

    Ce que je retiendrai de Misery, au delà de l'Horreur dont je ne suis pas friande, c'est un "CONTE", une fable sur le pouvoir des mots : sur ceux qui les produisent et sur ceux qui les recoivent. Je dois avouer que ma vision est sans doute influencée par l'autobiographie de Stephen King ( Écriture : Mémoires d'un métier ) que j'ai lue très récemment. Stephen King raconte qu'il a écrit Misery dans un état second, engoncé dans des problèmes d'alcool, de drogue et une crise existentialiste. Il était déjà auteur à succès. Comment ne pas faire le parallèle avec Paul Sheldon ?

    Il y a certainement un peu de King dans les réflexions de Paul sur les lecteurs et leurs attentes, sur le talent, sur l'inspiration. La fin

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    où Paul lutte pour chercher l'inspiration et finit par en trouver une minuscule flamme

    est très émouvante de ce point de vue.

    Le pastiche de Misery (première version) m'a beaucoup amusée : on cherche les défauts, on imagine ce que Paul écrit pour faire plaisir à Annie. J'étais presque du côté d'Annie pas du tout emballée par le nouveau roman "Fast Cars". La deuxième version de Misery est un peu mieux, mais reste quand même cliché. Je n'ai pas trop compris la fin du Retour de Misery dans la tribu et toutes les référence à l'Afrique. Une nouvelle lecture me sera nécessaire.
    J'ai beaucoup aimé toutes les interrogations de Paul sur son écriture. En le séquestrant, Annie le force à sortir le meilleur de lui-même.

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    Au final, n'a-t-il finalement pas échangé un pied, un pouce, sa santé contre une meilleure écriture ? L'échange est ignoble mais les évènement n'ont-ils pas obligé Paul à boulverser sa plume ?

    Un message de King qui avance qu'il faut renoncer à son confort, ses habitudes, sa routine pour prétendre bien écrire ? Possible, King n'est pas tendre avec certains de ses confréres dans son autobiographie !
    Pour moi, Paul a fait un voyage initiatique avec Annie . Comme lorsque l'on connaît mieux son pays quand on le quitte, Paul connaît mieux son métier d'écrivain quand il est placé dans des conditions tragiques. Écrivain, un métier à risque !

    Il me reste une question :
    - Comment Annie pouvait-elle ne pas avoir lu le dernier Misery publié ? Elle, la plus grande fan ?

    Dernière modification par calamityjane82 (27 Septembre 2020 21:59:48)