Coucou !
J’ai bien aimé ce livre, mais je pense que j’aurais pu l’abandonner si je n’avais pas alterné mon epub avec l’audiobook !
Dickens était un de mes auteurs fétiches de jeunesse (Oliver Twist et David Copperfield, lus et relus !) donc j’avais hâte de le redécouvrir (car je parle d’un temps que les jeunes de vingt ans… bon bref, ça fait longtemps que je n’avais rien lu de lui à part Scrooge !). Je ne sais pas si c’est pour cela que j’ai trouvé du réconfort dans ma lecture (Anne et Charlotte Brontë me font le même effet, madeleine de Proust ou littérature anglaise du XIX ?) et même un sentiment de retour à l’enfance. Il faut dire que certains personnages sont jeunes…
Concernant les personnages, mon préféré entre tous est
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le poney ! Et je suis sérieuse, j’ai vraiment adoré ce personnage qui n’en fait qu’à sa tête… sauf quand, comme par hasard, il s’agit de participer à une mission sauvetage pour Kit. Les passages qui le concernent sont vraiment drôles à lire.
Le deuxième est Kit, un chouette gamin ! Et puisqu’il est lié avec le poney…
Je suis mitigée sur le personnage de Nelly.
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Le problème de Nelly est qu’elle est vraiment trop « parfaite ». Kit aussi en un sens, mais il vit moins d’épreuves donc cela transparait moins… et je trouve que Nelly a vraiment une dimension sacrificielle. Cela ne m’a pas énervée (comme ça peut avec des Mary-Sue), mais ça m’a rendu ses passages plutôt prévisibles… sauf sa mort, mais là c’était trop !!! De manière globale, c’est difficile de vraiment s’attacher à un personnage parfait.
Et je trouve que sa mort confirme la dimension sacrificielle car il dit clairement que sa mort donne une leçon.
J’ajoute que je suis d’accord avec ce que dit
@Alhweder qui a mis le doigt sur le style entre pathos et ironie… Cela a vraiment influencé mon ressenti vis-à-vis de Nelly et Kit.
Mitigée aussi sur Quilp
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C’est vraiment l’antagoniste par excellence, et c’est un peu trop aussi. Ses descriptions m’ont parfois gênée Je n’ai pas d’autres exemples, mais le nain fourbe, cupide et mauvais, j’ai une impression de déjà-vu et cela m’a même semblée discriminatoire avec mes yeux de lectrice de 2022. En dehors de ces considérations, on est vraiment dans le cliché du personnage dont la laideur extérieure reflète la laideur de l’âme. D’ailleurs, même si Kit n’aime pas Nell amoureusement, il la décrit comme une beauté incomparable… comme la beauté de son âme en gros !
Bref, pour moi c’est « méchant daté ».
Bon et que dire de Sally décrite comme une sorte d’homme parce qu’elle n’a pas un caractère habituel et qu’elle a plus d’audace que son frère… -_- mais sinon j’ai aimé les personnages du cabinet d’étude dont Richard, qui est un des rares personnages gris de cette histoire…
Vous me direz qu’il y a le grand-père, mais il fait du mal en essayant de faire le bien. Je n’ai pas pu m’empêcher d’être agacée lorsqu’il s’enfonce à nouveau dans le jeu… et après je me suis dit qu’il était surtout gâteux, un vieillard qui s’accroche à la vie car il ne veut pas laisser sa petite fille dans le besoin, seule. Il est tout de même touchant. Et je ne pense pas que l’Angleterre du XIXème offrait beaucoup de possibilités pour son cas. Son histoire, sa vieillesse et son défaut en font un personnage intéressant bien que n’ayant même pas de nom pour le nommer.
En parlant des personnages, j’ai déjà dévoilé les défauts que je trouve à ce livre. C’est un peu daté (une partie de moi aime pourtant ça par « nostalgie »), certains topos clichés avec des personnages trop manichéens pour la plupart et pour finir c’est parfois un peu longuet… mais c’est une conséquence du côté roman-feuilleton. Je l’ai lu en une semaine et demie et j’aurais aimé l’étaler sur plus de temps. Pour moi il se savoure au gré des aventures.
Les aventures, c’est un des points positifs. On voyage avec les personnages. J’ai aimé la comparaison de la vie au magasin versus le vagabondage. J’ai aimé les personnages rencontrés au cours du voyage avec une préférence pour la femme qui réalise les figures de cire.
J’ai eu l’impression que c’était un voyage initiatique et j’ai apprécié la chronologie qui n’est pas trop cloisonnée. On revoit certains personnages apparus plus tôt et quittés par Nelly et son grand-père
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quand Quilp ou le gentleman les cherchent et remontent la piste. Cette dimension ajoute un peu de suspens et nous permet de revoir des visages familiers. J’aurais été déçue si à chaque fois qu’on passait à autre chose, on oubliait les personnages secondaires. J’ai bien cru que les premiers (Harris et Codlin) allaient vendre des informations pertinentes…
Bref, intrigue assez sympa tout de même.
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Je ne sais encore que penser de la mort de Nelly. Est-ce que j’aurais vraiment préféré qu’elle s’en sorte ? C’est un moment où son abnégation ressort, où la morale est très datée, mais très élevée aussi. Bon bon… toutefois Oscar Wilde va trop loin haha (voir citation plus bas). Moi j’ai embrayé sur la suite en me disant que non, ce n’était pas possible !
« Il faudrait avoir un cœur de pierre pour lire la mort de Nell sans fondre en larmes… de rire » (Oscar Wilde)
Je n’irai pas jusque-là mais je reste assez mitigée sur ce moment. Ca reste « too much », le pathos est à son paroxysme !
J’aime beaucoup le style de Dickens, dans ma traduction de longues phrases avec des détails subtils et un humour « sans avoir l’air » parfois.
Pour finir avec l’ambiance, j’ai aimé les décors (notamment celle de la ville industrielle du XIX). J’aime les thèmes soulevés par Dickens, bien qu’ancrés dans leur époque.
PS : En revanche, le titre est trompeur car il aurait très bien pu faire un autre métier, ça n’aurait pas changé grand-chose ! Je m’attendais à une histoire en lien avec des antiquités…