<image> Elia : La passeuse d'âmes, tome 2 : Saison froide - Marie VareilleEn rentrant avec Solstan au Conclusar, le centre de détention pour mineurs du Palatium, Elia n’a qu’un seul objectif, sauver sa soeur. Mais elle est loin d’imaginer les dangers qui l’attendent derrière les murs de béton où le secret de ses origines ne doit être découvert à aucun prix ! Dans un monde impitoyable où l’ennemi n’est pas toujours celui que l’on croit, Elia survivra-t-elle ? Arrivera-t-elle à sauver sa sœur et à retrouver ses amis ? Elia, Solstan, Tim et Arhia sauront-ils défendre leurs idéaux jusqu’au bout, quel que soit le prix à payer ?Dans la plupart des trilogies dystopiques, le schéma classique suit une certaine montée de la violence avant la délivrance finale du peuple opprimé à la toute fin du troisième tome, où éclate la liberté, la fin des préjugés et le retour du libre arbitre, comme un ciel bleu après l'orage. Ici, Marie Vareille casse les codes en proposant un deuxième tome sombre, dur, et d'une intensité surprenante.
Loin d'être le tome de la transition, ce second tome se caractérise par sa noirceur et son intensité. Chaque personnage doit faire face à des choix cornéliens, dictés par ses propres convictions et un sens de l'honneur qui les pousse dans des directions opposées. Elia est totalement perdue : elle ne sait plus quelle est sa place ni vers qui se tourner. Sol, toujours fidèle à sa volonté de protéger ceux qui comptent pour lui, reste un planté dans ses bottes et à du mal à faire un pas. Tim est rongé par les regrets, tandis qu'Arhya, bien que plus en retrait, joue un rôle essentiel dans l'ombre. Seul Argo, donne cet air d'insouciance enfantine et illumine les moments de part sa présence.
Ce tome nous présente également de nouveaux personnages qui viennent enrichir l'intrigue et complexifier les rapports de force. Entre manipulations, alliances incertaines et trahisons, la tension monte crescendo. Le combat pour la liberté est sur le point de commencer, et personne ne sera épargné. L'auteure met en avant des scènes de torture physique et psychologique puissantes, ainsi que des entraînements dignes d’un parcours du combattant.
Si le premier tome posait les bases de cet univers dystopique, ce second tome permet d’en explorer certaines nuances. Le système politique se révèle de plus en plus cohérent et oppressant, tandis que les indices semés çà et là laissent entrevoir des révélations. J’ai particulièrement aimé la manière dont Marie Vareille joue avec nos attentes en multipliant les fausses pistes et les rebondissements inattendus. Cette fois-ci, j’ai enfin trouvé le twist final que j’attendais dans le premier opus, et il m’a réellement déstabilisée !
Au-delà de la violence et des enjeux politiques, ce tome est presque une étude des sentiments humains. Loin des clichés de la romance facile, on explore ici les émotions profondes de ces jeunes hommes et femmes obligés de survivre, de faire face à leurs propres doutes et de lutter pour ceux qu’ils aiment. L’auteure illustre de manière très crédible la manière dont les oppressions, les manipulations et les idéologies façonnent les esprits.
J’ai particulièrement apprécié les scènes de calme avant les tempêtes nombreuses qui secouent ce tome, rendant l’ensemble encore plus addictif. Ce récit, bien que sombre, est très réussi et promet un troisième volet explosif.
<image> Elia : La passeuse d'âmes, tome 3 : Saison chaude - Marie VareilleSuite à l'échec de l'attaque du Conclusar, les combattants de l'Aube ont été décimés, Tim a disparu et Solstan est passé à l'ennemi.
Elia, activement recherchée par le Palatium, doit fuir la Cité pour survivre.
Dans un monde fait d'injustice et de violence où les Passeurs d’Âmes ont désormais les pleins pouvoirs, elle devra affronter le pire.
Seule face à la puissance du Palatium, saura-t-elle se relever et sauver ceux qu'elle aime ?Avec ce troisième et dernier tome, Marie Vareille clôt son histoire en mettant en lumière une idée centrale : seuls, les personnages vacillent, mais ensemble, ils deviennent une véritable force. L’oppression semble totale, le gouvernement qui contrôle vie et mort est plus puissant que jamais, et pourtant, l’espoir demeure. Car l’envie de liberté finit toujours par s’élever, même dans les pires ténèbres.
Si les thématiques abordées restent classiques pour le genre – rébellion, lutte des classes, espoir d’un monde meilleur – l’autrice a réussi ) ma captivé même si, il faut l'avouer, un peu moins que dans les tomes précédents. J’ai trouvé que le dernier affrontement s’étirait un peu trop en longueur, mais l’ensemble reste cohérent et bien rythmé. L’univers, et je le regrette est limité en termes de décors et d’exploration, pourtant il est compensé par une analyse de l’évolution psychologique des personnages. J4avais pu le constater dans le tome 2, mais ici cela prend tout son sens : les personnages grandissent, acceptent leurs failles, ont des doutes et leurs certitudes vont être brisées.
Ainsi, l’essentiel du roman se déroule entre la Ville Éphémère et le Palatium, où tout converge vers un affrontement inévitable. Tous se retrouve pour s'unir et défendre leur vie, leurs valeurs. Ce troisième tome met moins l’accent sur la brutalité que son prédécesseur et a une part de fatalité et de reconstruction jusqu'à la délivrance, où chacun tente de se reconstruire malgré les blessures du passé. Si la conclusion est relativement prévisible, elle n’en reste pas moins satisfaisante et apporte une véritable clôture à cette trilogie.