[suivi lecture] Exuline

 
  • Myina

    Pilier de bibliothèque

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    #751 24 Juin 2025 19:13:23

    J'ai tenté deux fois la trilogie et j'ai abandonné à chaque fois en cours du tome 2. La plume est beaucoup trop compliquée pour même même si l'univers est super passionnant.
  • M.Kate

    Chercheur de mots

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    #752 24 Juin 2025 20:33:49

    Comme quoi on est tous sensible différemment à la même plume (et heureusement d'ailleurs): le SDA est la saga que j'ai relu le plus de fois depuis mon adolescence, et je ne m'en lasse jamais. Après, la traduction est importante, et la nouvelle édition que je me suis achetée il y a quelques années est beaucoup plus fluide à lire à mon sens.
  • Kah Rane

    Mécène des éditeurs

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    #753 26 Juin 2025 18:04:24

    Bonsoir Exuline :)

    J'espère que tu vas bien et que la petite fraîcheur éphémère apportée par le changement de temps te fait le plus grand bien ?
    De mon côté, tout roule mais j'ai hâte d'attaquer mes quelques jours de repos qui approchent.

    Sinon, je viens tout juste de terminer ma dernière lecture en cours et je pense comprendre ton avis au sujet de la littérature japonaise.
    J'estime que la plume de l'auteur est un peu trop douce à mon goût, surtout sur un sujet aussi important.
    Certes, il nous dévoile un pan du passé du Japon mais j'aurais aimé un style plus percutant.
    Je m'en sors tout de même avec un bon sentiment mais je vais finir par croire que j'avais des espoirs trop grands au sujet de ce roman.

    D'ici là, je te souhaite une très belle soirée, d'excellentes lectures avant de te dire à très bientôt :)
    Des poutous :pink:
  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

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    #754 30 Juin 2025 11:54:29

    @Chertograd : oui , je suis parfaitement d'accord avec toi, c'est parfois décourageant et pourtant le fond est tellement bien.

    @Myina : comme je te comprends, j'ai failli abandonné à la moitié du tome 2 - en fait je n'aime pas les partie avec Golum, et j'ai lu en diagonale la deuxième moitié de celui-ci. Mais franchement j'aurai pu abandonné sans regret, je voulais juste avoir une vision de la fin du roman que je savais différente de la version cinématographique.

    @M.Kate : j'ai aussi eu un retour sur le fait que la nouvelle traduction est plus accessible. peut être je tenterai quand je serai très vieille :angel:

    @Kah Rane : je ressens la même chose que toi pour la littérature japonaise, et c'est pour le moment toujours un flop pour ma part. Très bonnes lectures à toi aussi.

    <image> La part de l'autre - Eric-Emmanuel Schmitt

    8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde...

    Je suis encore sous le choc de cette lecture – ou plutôt de cette écoute – qui m’a totalement habitée, dérangée, bouleversée. La Part de l’Autre est un roman d’une intensité rare, à la frontière de l’Histoire, de l'uchronie avec quelques aspects philosophiques. Éric-Emmanuel Schmitt ose un pari audacieux : et si Hitler avait été reçu à l’École des Beaux-Arts de Vienne ? Et si, à la place du Führer, l’Histoire avait donné naissance à un homme ordinaire, peintre, rêveur, abîmé mais non monstrueux ? Un simple changement de trajectoire, et le monde aurait été tout autre.

    Schmitt construit son roman en miroir : chaque chapitre alterne entre la réalité que nous connaissons – celle d’Hitler – et une réalité parallèle – celle d’Adolf H., l’artiste. Deux chemins, deux hommes, deux destinées. Mais un même fil conducteur : l’Art. Le dessin, la peinture, la sensibilité artistique imprègnent ces deux vies, même lorsque l’une s’en éloigne irrémédiablement. Et ce qui frappe, c’est cette écriture puissante, presque hypnotique, qui saisit les émotions à la gorge. Écouter ce roman, porté par la voix magistrale de Daniel Nicodème, a été une expérience presque mystique. Je me suis sentie comme une enfant dans une tente, la nuit, suspendue aux lèvres d’un conteur qui distille l’horreur dans le silence.

    "Un idiot qui doute est moins dangereux qu’un imbécile qui sait. Tout le monde se trompe, le génie comme le demeuré, et ce n’est pas l’erreur qui est dangereuse mais la fanatisme de celui qui croit qu’il ne se trompe pas. Les salauds altruistes qui se dotent d’une doctrine, d’un système d’explication ou d’une foi en eux-mêmes peuvent emporter l’humanité très loin dans leur fureur de pureté. Qui veut faire l’ange fait la bête."

    Ce roman ne cherche pas d’excuses. Il ne réhabilite pas. Il explore. Il décortique. Il nous livre un Hitler intime, froid, rongé de ressentiments, mais aussi solitaire, humilié, perdu dans son propre chaos. L’auteur ose s’approcher de l’homme derrière le monstre, sans jamais tomber dans la complaisance. Il touche du doigt cette part humaine, dérangeante, celle que l’on refuse de voir dans la figure du Mal absolu.

    Et en face, Adolf H., cet autre. Qui vit, qui doute, qui aime, qui lutte contre ses propres démons. Car la noirceur n’a pas disparu pour autant. Elle est là, en latence, elle affleure. Et c’est là toute la force du roman : nous montrer que le monstre n’est peut-être pas né, mais toujours possible. Tout est affaire de circonstances, de choix, d’égo, de solitude, de frustration.

    "Hitler avait aussi compris quelque chose qu'il ne dirait jamais à personne: il ne s'adressait qu'aux sentiments négatifs des foules. Il réveillait leur colère, leur haine, leur rancœur, leurs déceptions, leurs humiliations. C'était facile, il les trouvait d'abord en lui. Les gens l'idolâtraient parce qu'il s'exprimait avec le cœur, mais ils n'avaient pas repéré qu'il s'agissait de la face noir du cœur."

    Ce roman est un tourbillon émotionnel.
    La colère, l'envie, la dépréciation, la dévalorisation, le doute, la colère, l'orgueil, la violence, la sécurité, l'altruisme, l'égoïsme, le rêve, la solitude, la peine, toutes ces émotions sont décrites avec une telle méticulosité qu'elles nous rendent à fleur de peau.
    L’auteur ausculte l’âme humaine, l’essore jusqu’à la dernière goutte. Et moi, j’écoute, captivée, parfois terrifiée, toujours émue.

    Certes, certains passages sont difficiles, âpres, voire dérangeants. Il faut accepter de descendre très profondément pour mieux saisir la portée du propos. Mais quelle richesse ! Quelle intelligence ! Ce roman est une claque magistrale, une plongée philosophique qui fait réfléchir, ressentir, frémir.

    J’ai adoré cette découverte. Chaque mot semble avoir été ciselé avec une précision chirurgicale. Le style est simple en apparence, mais il recèle une intensité qui prend aux tripes. Et cette couverture ! Hypnotique, symbolique, elle résume à elle seule l’essence du roman : deux visages, deux parts, un seul homme ?

    La Part de l’Autre est sans aucun doute l’un de mes coups de cœur 2025. Ce roman rejoindra ma liste de ceux qui marquent une vie de lectrice. Et peut-être même d’être humain.
  • LaurentVo

    Passionné du papier

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    #755 30 Juin 2025 17:16:36

    Je monte se livre en haut de ma liste de recherche :)
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #756 30 Juin 2025 17:39:28

    Moi aussi !
  • Grominou

    Administratrice

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    #757 01 Juillet 2025 03:00:43

    Je l'avais déjà en WL, il vient de remonter dans mes priorités!
  • Exuline

    Tourneur de pages compulsif

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    #758 01 Juillet 2025 11:03:50

    Je suis très contente de tous vous convaincre à découvrir ce titre exceptionnel, j'espère maintenant que vous ne serez pas déçu et que je ne l'ai pas survendu, mais je vous ai fait un retour honnête comme toujours ;)

    <image> La guerre de Troie n'aura pas lieu - Jean Giraudoux

    Hélène, enlevée par Pâris, est réclamée par les Grecs. Mais la plupart des Troyens, fascinés par sa beauté, refusent de la rendre. D'âpres négociations s'ensuivent. Les partisans de la paix l'emporteront-ils ? Avec cette relecture de la mythologie antique, Giraudoux s'adresse aussi à ses contemporains : en 1935, la Première Guerre mondiale est encore dans les mémoires. Et la pièce, qui interroge le caractère éternel des conflits armés, fait surgir la menace d'une nouvelle tragédie, peut-être imminente.

    En quelques mots :

    Une lecture laborieuse, à laquelle je n’ai trouvé que peu d’intérêt, malgré quelques éclairs d’intelligence politique. Ce sont finalement les annotations laissées dans le livre qui m’ont le plus captivée, bien plus que le texte en lui-même. Une expérience mitigée, vite refermée… et vite déposée dans une autre boîte à livres.

    En beaucoup plus de mots :

    J’ai trouvé cette pièce un peu par hasard, en piochant dans une boîte à livres. Et comme j’ai récemment acheté La Malédiction de l’Oracle de Bea Fitzgerald, je me suis dit que ce serait une bonne mise en bouche : mêmes personnages mythologiques, même époque, même tension autour de Troie. Une belle idée sur le papier… mais dans les faits, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’œuvre.

    Il faut dire que mes souvenirs de mythologie grecque sont un peu flous, et je me suis vite sentie perdue entre les noms et les enjeux. J’ai dû faire quelques recherches pour mieux situer qui était qui, et ce que chacun venait faire dans cette histoire de paix fragile. Une fois cette remise à niveau faite, j’ai pu un peu mieux apprécier la lecture.

    Cela dit, soyons honnêtes : je n’ai pas trouvé un grand intérêt à cette pièce. Bien que son intention de départ soit claire – une satire des gouvernements d’entre deux guerres, écrite en 1935 alors que l’Europe glisse dangereusement vers un second conflit mondial – le texte m’a semblé daté, trop bavard, un peu pompeux parfois. Je m’attendais à plus d’intensité, de tragédie, ou du moins à une tension palpable. Or, j’ai trouvé celui-ci un peu soporifique par moments.

    Seules les apparitions symboliques de la Guerre et de la Paix m’ont vraiment réveillée, mais ce fut bref, presque frustrant. Je me souviens avoir été totalement happée par Andromaque de Racine, pourtant plus classique et ancien, mais ici, malgré une écriture plus moderne, la magie n’a pas opéré.

    Mais ce qui m’a tenue dans cette lecture, c’est le hasard des annotations que j’ai trouvées au fil des pages. Le livre était annoté par un précédent lecteur ou étudiant, et j’avoue que j’ai apprécié cette lecture parallèle du texte. Des analyses rapides, des interprétations du climat politique, une réflexion philosophique parfois très juste : j’ai souvent préféré lire les notes griffonnées dans les marges que la pièce elle-même. Comme si l’œuvre se réveillait enfin à travers un autre regard.

    Il m’a fallu un voyage en train pour en venir à bout, et j’ai finalement décidé de le déposer dans une autre boîte à livres. Il est ainsi devenu un livre voyageur. Peut-être tomberez-vous dessus un jour… et qui sait, y ajouterez-vous à votre tour quelques mots en marge ?

    Bref, une lecture qui ne me marquera pas, mais qui aura au moins le mérite de m’avoir remise dans le bain des héros troyens avant d’attaquer ma prochaine lecture plus romanesque. À suivre !

    <image>

    Dernière modification par Exuline (01 Juillet 2025 14:31:57)

  • Magmeeko

    A la découverte des livres

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    #759 01 Juillet 2025 11:29:12

    Coucou Exuline,

    Je suis tellement contente de lire ton super retour sur la part de l'autre ! Je te rejoins sur ta conclusion, ce livre nous change ! Je suis d'accord avec tout ce que tu en dis, je trouve ta chronique très complète !
    J'avais lu La Guerre de Troie n'aura pas lieu quand j'étais à la fac, et j'en garde un bon souvenir. J'aime bien l'écriture de Giraudoux et je le trouve assez juste dans la manière où il dépeint ses personnages. Je pense que cette pièce est difficile d'accès pour les références politiques pas forcément explicites, et pour les liens entre les personnages de la mythologie évoquée assez rapidement (de mémoire...) . Sans des connaissances en amont, je crois que c'est un livre exigeant. Après, Racine a une écriture unique, et on sent que là il y a un vrai travail de prosodie !

    Bonnes lectures !
  • Grominou

    Administratrice

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    #760 02 Juillet 2025 02:18:56

    On a lu La Guerre de Troie... il y a quelques années au Book Club, pour ma part j'avais bien aimé, à part quelques passages où effectivement il me manquait des références et d'autres où l'humour semblait un peu «forcé».  J'ai trouvé le message pacifiste très fort.