[Suivi lecture] Claire C

 
  • Ciboulette

    Tourneur de pages compulsif

    Hors ligne

    #281 10 Décembre 2023 14:42:37

    J'avoue que Proust et Mme Bovary n'ont pas été ma tasse de thé. En revanche, j'ai bien aimé Tess d'Urberville même si ce n'est pas une lecture facile.
  • Claire C

    Passionné du papier

    Hors ligne

    #282 10 Décembre 2023 15:10:56

    Merci pour vos messages !

    @ Rascar Capac : Wha, j'ai un peu la pression, je souhaite de tout coeur que tu prennes autant de plaisir à lire ce livre que moi !

    @ Delkinger : Merci pour tes nouvelles, bon courage pour tes projets et tes partiels !

    @ Ciboulette : Merci pour ton avis sur Tess d'Uberville ! Ce n'est pas un livre dont j'avais beaucoup entendu parler avant mes lectures récentes. Ce sera à un moment où je suis capable d'affronter une lecture difficile alors.

    En ce qui concerne Mme Bovary, comme je l'avais écrit sur le suivi de Nicolas quand il y était question de Flaubert il y a quelques mois, il me semble avoir commencé Mme Bovary il y a très longtemps, et je crois que je n'avais pas du tout accroché. Je n'en ai aucun souvenir, mais comme ce titre revient de temps en temps, je veux bien retenter pour me faire mon idée, et j'espère qu'en comprenant un peu mieux les enjeux de l'époque, cela passera mieux (ou pas...) !

    Et de Proust, justement je n'ai pas un très bon à priori à cause de certaines personnes comme ta prof de littérature Delkinger. Ca m'énerve cette suprématie supposée de Proust sur tout le monde. Donc je ne m'y suis jamais frottée. Mais quelques avis sur ce forum m'encouragent à tenter l'aventure, au moins le début, Du côté de chez Swan, pour me faire ma propre idée.
  • Livrepoche.fr (Nicolas)

    Lecteur professionnel

    Hors ligne

    #283 10 Décembre 2023 18:09:04

    Pour Proust, j'ai envie de dire que ce n'est pas tant qu'il est au-dessus des autres mais que son style est plutôt unique, d'une élégance rare et d'une densité folle. Auteur français qui nous permet d'apprécier pleinement son style.
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

    Hors ligne

    #284 10 Décembre 2023 18:43:45

    Pour moi l’ennui de Mme Bovary est absolument fascinant et finalement si on le ressent, j'ai l'impression que Flaubert a réussi son pari :lol: J'avais bien aimé Tess d'Uberville à ma première lecture ado, je l'ai relu récemment et j'ai eu plus de mal à apprécier mais je serais curieuse d'avoir ton avis.
    Et Proust, il faut juste se laisser porter par son style et ça passe tout seul :D

    Bonne fin de dimanche !
  • Claire C

    Passionné du papier

    Hors ligne

    #285 11 Décembre 2023 15:13:27

    Merci pour vos messages Nicolas et My, je suivrai votre élan et je me frotterai à Mme Bovary et Du côté de chez Swann ! Je ne sais pas encore exactement quand, mais c'est noté pour 2024.

    ***

    Zweig me touche, encore et encore, à chaque page.

    Paris, évidemment qu'il me parle de mon Paris, cette ville qui m'a vue étudiante et assoiffée de culture et de sciences ! Et il en parle merveilleusement, il fait rêver d'une époque encore plus belle (avant les deux guerres) que celle que nous avons pu connaître.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Malheureusement Zweig quitte la vie avec l'image de la croix gammée sur la Tour Eiffel :
    "Jamais peut-être un malheur qui m'a frappé personnellement ne m'a autant touché, bouleversé, désespéré, que l'humiliation de cette ville favorisée entre toutes du privilège de rendre heureux quiconque l'approchait. Recouvrera-t-elle un jour le pouvoir de donner à des générations ce qu'elle nous a donné : le plus sage enseignement et le plus merveilleux exemple, par se façon d'être tout à la fois libre et créatrice, ouverte à chacun tout en s'enrichissant de cette belle prodigalité ?"

    Et il nous décrit un cercle d'artistes qu'on pourrait imaginer en rêve :
    "Durant des dizaines d'années, seule une élite très restreinte a connu l'existence de Claudel, de Péguy, de Rolland, de Suarès, de Valéry. Dans cette ville affairée et remuante, il n'y avait qu'eux qui n'étaient pas pressés. Il leur paraissait plus important de vivre et de travailler dans le silence et le calme pour un cercle paisible, à l'écart de la "foire sur la place", que de se pousser, et ils ne rougissaient pas de vivre en petits bourgeois un peu serrés pour, en revanche, dans le domaine de l'art, penser avec liberté et audace."
    Encore des noms pour remplir ma WL, que de lacunes dans ma culture littéraire et poétique !


    Il mentionne aussi une poétesse respectée : Marceline Desbordes-Valmore. Est-ce que tu la connais Grimhilde ?
  • Claire C

    Passionné du papier

    Hors ligne

    #286 12 Décembre 2023 16:25:36

    Il m'a fallu près de 250 pages, mais cette fois j'ai une critique aigüe pour Zweig !

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Il me paraît d'une naïveté sans bornes. Il ne quitte pas son milieu social, n'a de goût que pour le grand, le beau, les conversations raffinées, le progrès sous toutes ces formes. Il ne fait pas le moindre effort pour comprendre ce que ça cache de misère ailleurs. Il est heureux de voir les rues des villes s'agrandir, les transports se développer, les construction se faire, les inventions se multiplier, il trouve tout le monde plus beau dans les rues, mais il ne croise que des gens qui vont au ski et qui jouent du tennis...

    Et il se sent profondément européen parce qu'il voyage d'une capitale à l'autre de l'Europe, et qu'il y croise les mêmes amis dans les musées, peut-il imaginer qu'il y a d'autres gens que des bourgeois dans ces pays ? Il voyage même en dehors de l'Europe en touriste avant l'heure, sans aucun but que d'observer et il pense qu'il a tout compris des Etats-Unis quand il "joue" à trouver un emploi. Jeu dont il ne va évidemment pas jusqu'au bout (je pense que l'idée de travailler ne lui est juste jamais passée dans le crâne). Ca me rend triste de voir que les voyages, même dans d'autres continents, peuvent être quasiment stériles.

    Lui qui comprend jeune que la bienséance et la bien pensance de sa société va de pair avec des réalités obscures et troubles pour ce qui concerne les rapports sexuels, là, il pense juste qu'il n'y a aucune contrepartie au "progrès" et que tout le monde en est le plus heureux et le plus libre, comme lui.



    C'est dans ces moments que je tire mon chapeau à Zola d'être allé voir aussi l'envers du décor et la réalité ouvrière et minière. Ou Simone Weil qui, en tant que philosophe, qui est allée travailler comme ouvrière pour se rendre compte. Zweig me semble d'une naïveté impardonnable sur ce point.

    Dernière modification par Claire C (12 Décembre 2023 20:21:40)

  • Exuline

    Petit chimiste des mots

    Hors ligne

    #287 12 Décembre 2023 17:20:22

    Claire C a écrit

    Il m'a fallu près de 250 pages, mais cette fois j'ai une critique aigüe pour Zweig !

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Il me paraît d'une naïveté sans bornes. Il ne quitte pas son milieu social, n'a de goût que pour le grand, le beau, les conversations raffinées, le progrès sous toutes ces formes. Il ne fait pas le moindre effort pour comprendre ce que ça cache de misère ailleurs. Il est heureux de voir les rues des villes s'agrandir, les transports se développer, les construction se faire, les inventions se multiplier, il trouve tout le monde plus beau dans les rues, mais il ne croise que des gens qui vont au ski et qui jouent du tennis...

    Et il se sent profondément européen parce qu'il voyage d'une capitale à l'autre de l'Europe, et qu'il y croise les mêmes amis dans les musées, peut-il imaginer qu'il y a d'autres gens que des bourgeois dans ces pays ? Il voyage même en dehors de l'Europe en touriste avant l'heure, sans aucun but que d'observer et il pense qu'il a tout compris des Etats-Unis quand il "joue" à trouver un emploi. Jeu dont il ne va évidemment pas jusqu'au bout (je pense que l'idée de travailler ne lui est juste jamais passée dans le crâne).

    Lui qui comprend jeune que la bienséance et la bien pensance de sa société va de pair avec des réalités obscures et troubles pour ce qui concerne les rapports sexuels, là, il pense juste qu'il n'y a aucune contrepartie au "progrès" et que tout le monde en est le plus heureux et le plus libre, comme lui.



    C'est dans ces moments que je tire mon chapeau à Zola d'être allé voir aussi l'envers du décor et la réalité ouvrière et minière. Ou Simone Weil qui, en tant que philosophe, qui est allée travailler comme ouvrière pour se rendre compte. Zweig me semble d'une naïveté impardonnable sur ce point.


    Waouh, tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère mais attention ce n'est pas un reproche surtout !! Je n'ai pas lu le monde d'hier et ce que tu dis ne m'a pas choqué dans mes précédentes lecture.

    J'ai ce roman dans ma PAL, tu me donnes envie de le lire pour confronter ton ressenti.

    Merci pour ce partage très enrichissant.

    Dernière modification par Exuline (12 Décembre 2023 17:21:18)

  • Claire C

    Passionné du papier

    Hors ligne

    #288 12 Décembre 2023 20:33:32

    Merci Exuline pour ton message ! Ce serait chouette d'avoir ton point de vue sur Le monde d'hier !

    Je pense aussi que chez moi tout est vécu très fort. Un livre représente des montagnes russes d'émotions pour moi. Chaque mot, chaque phrase me fait réagir. C'est un bonheur de libérer ma tête dans ce suivi pour alléger un peu la charge de toutes les pensées qui me viennent lors d'une lecture, et de pouvoir les partager avec vous. Merci !

    Je garde un profond respect pour Stefan Zweig bien sûr, malgré nos petites mésententes, et j'aime son idéal de beauté et d'humanité.
  • Grominou

    Administratrice

    Hors ligne

    #289 12 Décembre 2023 21:20:46

    Ton point de vue est très intéressant!  J'avais noté moi aussi qu'il ne s'intéressait pas trop à la condition ouvrière, mais je m'étais dit que ce n'était pas son propos, tout simplement, donc cela ne m'avait pas choquée.
  • pontdeslivres

    Lecteur assidu

    Hors ligne

    #290 12 Décembre 2023 22:14:24

    J'ai lu pas mal de Zweig mais pas encore celui-ci. Tes retours sont extras a lire. Après je rekoins Grominou, même dans son œuvre, la classe ouvrière ne tient pas forcément une place de choix. Ce qui l'intéresse c'est plus les "mouvements de l'âme" de ses personnages et il les décrit tellement bien !

    Une belle lecture avec ce livre : tu me donnes clairement envie de le lire également ^^