[L'odyssée de Pénélope - Juin 2024] - Parlons du roman

  • Freyja

    Lecteur timide

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    #11 01 Juillet 2024 09:46:44

    J'ai apprécié ma lecture. J'aime les réécritures mythologiques, c'est toujours intéressant d'avoir un nouvel éclairage, un nouveau point de vue, et de voir les mythes évoluées avec les époques.

    Par contre, je trouve les personnages tous assez négatifs. Les hommes: le père de Pénélope, Ulysse, Télémaque, les prétendants mais aussi les femmes: la mère de Pénélope, sa belle-mère, Hélène, Euryclée...
    Assez peu de personnages positifs. Pour moi, les personnages sont décrits majoritairement avec leurs défauts, et il est donc difficile de s'attacher à eux. Peu de qualités se détachent.

    Le roman est aussi très court, et j'aurais voulu voir plus de choses développées: Pénélope semble assez amourachée d'Ulysse au début, j'aurais voulu voir l'évolution et la façon dont elle réalise qui il est vraiment. Elle se dit aussi rusée et roublarde que lui, mais je trouve que se soit vraiment démontrée dans le livre, j'aurais voulu plus détails: sur sa façon de gérer Ithaque, les prétendants....

    Malgré tout, cela reste une découverte positive.
  • missmolko1

    Guide touristique des librairies

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    #12 01 Juillet 2024 10:24:14

    L’odyssée de Penelope me rendait vraiment curieuse, j’avais envie de découvrir le mythe sous les traits d’une femme. Autant le confesser tout de suite, je ne connais pas grand-chose à la mythologie mais je suis toujours fascinée pour toutes ses histoires de Dieux, de Déesses, de monstres et d’épopées.

    J’ai donc débuté ma lecture pleine de curiosité et j’ai découvert un court roman très moderne et féministe. En effet, cette Penelope casse peu à peu tout le mythe : Ulysse n’est pas le héros que pourrait croire, il aura passé pas mal de temps dans des bordels et le fameux cyclope serait en réalité un aubergiste un peu trapu. Penelope n’aurait peut-être pas été si fidèle que l’on voudrait le croire. Bref, on rétablit une sorte d’égalité des sexes au fil des pages. Leur couple est aussi remis en cause ou en réalité, il faisait tout deux semblants de s’aimer, d’un commun accord. C’est un point de vue intéressant, peut-être difficile à assimiler par le lecteur tellement conditionné par les récits d’Homère. En tout cas, peu importe la vérité, les deux formes un couple qui aime raconter des histoires, en enjolivant sans doute beaucoup les choses et ce livre se lit comme un conte. "Dans la vie, tout est question de point de vue : c'est souvent celui qui raconte l'histoire qui emporte le morceau car, en l'absence de récit contradictoire, on est bien obligé de le croire sur parole."

    Ensuite, le livre nous donne un bel aperçu de la société grecque de l’époque avec ses codes et l’on découvre que certains aspects n’ont pas trop changé. Pénélope parle beaucoup de sa cousine Helene, de sa beauté alors qu’elle est juste une femme intelligente. De nos jours, ces critères de beauté sont toujours présents : dans les magazines de mode, sur Instagram et autres réseaux sociaux. On demande toujours aux femmes d’être belle mais l’on craint toujours les femmes intelligentes, les femmes carriéristes ou les femmes de pouvoir.

    J’ai quand même un point qui m’a dérangé c’est le fil du récit qui est extrêmement décousu. L’auteure tisse son histoire comme Pénélope son linceul et entremêle les récits de l’héroïnes avec des chants des servantes qui continuent d’hanter Ulysse. C’est habile mais parfois extrêmement frustrant pour le lecteur.

    J’ai aussi aimé le prologue de Christophe Ono-dit-Bit qui est tout aussi moderne que la plume de Margaret Atwood mais j’aurais préféré découvrir ce texte dans un dossier a la fin car malheureusement il dévoile beaucoup trop de choses de l’intrigue.
  • Livresovore

    Pèlerin des mots

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    #13 01 Juillet 2024 22:45:57

    Bonsoir tout le monde,

    Livre terminé à l’instant, je viens donc livrer mon avis à chaud même si je suis en retard d’une petite journée.
    J’ai beaucoup apprécié cette lecture de cette autrice qui ne me laisse jamais indifférente : même si le récit comporte des imperfections, je ressors de ma lecture charmée parce que j’ai pu lire l’histoire du point de vue de Pénélope sous l’éclairage féministe de Margaret Atwood. Riche idée d’être remontée aux origines de cette princesse pour comprendre son caractère et son histoire. Si le début est très fluide, lorsque les ruses pour échapper aux prétendants avec la complicité des servantes et le retour d’Ulysse arrive, on perd un peu le fil et l’histoire est éclatée au point qu’on a du mal à bien situer le contexte chronologique. Le choix de la faire intervenir de l’au delà permet à l’autrice de glisser quelques anecdotes drôles sur la vision qu’à Pénélope de notre monde, une manière subtile d’émettre quelques critiques sur la société actuelle.
    Mon petit hic va se lacer sur l’intervention des servantes : riche idée mais finalement peu aboutie. Elles font souvent de la figuration malgré l’apport poétique de leurs interventions : j’ai été déçue de les voir ne former qu’un bloc (l’une se détache mais c’est anecdotique) et leur rôle est finalement surtout rapporté par Pénélope.
    L’aspect rivalité féminine (avec Hélène mais aussi la belle mère et la nourrice d’Ulysse) est assez bien exploité (surtout avec la nourrice, Hélène passe vraiment pour une égoïste narcissique insupportable).
    La plume fluide de Margaret Atwood fait le reste et je ne regrette pas d’avoir proposé ce livre pour le Book club !