Je suis dans le deuxième, le premier roman vient d'être édité...

Bonjour

Je viens de m'inscrire dans ce site que je trouve très bien fait...

Mon premier roman est là:

https://www.livraddict.com/biblio/livre … ser-4.html

Mais trêve de bavardage, voici le tout début:

Toute vie est une phrase. Elle se déroule, comme le papier, elle s’épelle ou se comprend, file dans le mur comme un poing, se lancine en virgules, et de toutes les façons, de n'importe quelle manière, elle se construit avec le pauvre verbe, qui s'est fait chair. Le roman est son étirement à l'infini, une multiplication de la même ligne, de la majuscule au point, portée par le blanc de l'écrivain, qui s'escrime, joue au furet avec les mots, les coupe, les arrondit, jusqu'à obtenir la césure parfaite. Il faut toujours trancher. Autant l'immensité se compose en musique, il se décompose en littérature. Cela rend les visages blêmes, les peurs sautillantes, les mers glacées, c'est notre lot, c'est le mien, l'extrême pauvreté de la vie, enrichie du sens et des sons, par pur bonheur, pure bonté d'âme, d'un être qui penché dans la nuit, tape sur des lettres, pour passer le temps, pour l'entendre venir, à pas de loup, se distribuer dans la conjugaison, sauter du futur au présent... Il y a une heure, j'étais perdu. Et me voilà pris dans les filets, moi qui me glissais simplement dans le grand courant, traversant les rivières jusqu'à l'ultime chute, et l'océan. Qu'est-ce qui fait qu'un jour on s'arrête ?
J'étais en écriture automatique, se lever, se placer près de sa tasse, pour la sentir, humer l'habitude, la prendre en silence, laisser se dérouler la pensée, ruban mécanique, les trous percés par les pointes du plaisir. C'est une chose incroyable, ce texte qui ne s'écrit de personne, du destin, de Dieu, de Shiva en fatras. Le sang même de l'être coule en encre pour les dieux. Cela peut être un temps de miel ou du venin, durer un instant ou une vie, faire des guerres ou une petite tristesse, il n'y a pas de point d'appui, c'est un saut dans le vide, une éclatante victoire dans le plus banal possible.

ça suffit ! Toute personne qui lit est en train déjà d'écrire, de mettre de la couleur, de la vie et de lui dans le texte sous ses yeux...