[LC] Cycle Martyrs - Olivier Peru - 30 juin 2025

Coucou, ça fait plaisir d'avoir de vos nouvelles! J'en suis à environ 300 pages (soit le chapitre 16), et malheureusement, mes craintes se sont réalisées... Je suis sérieusement exaspérée par les personnages que je trouve creux au possible, en particulier en ce qui concerne l'histoire d'amour qui me fait tourner en bourrique. :tetemur:
J'ai beaucoup de mal avec l'extrême jeunesse des protagonistes - ça me gênait nettement moins quand j'avais leur âge. Aujourd'hui, j'ai du mal à appeler "homme" ou "femme" un ou une gamine de 16-17 ans. On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans! Surtout que j'ai pas l'impression que leur personnalité soit assez développée pour établir leur prétendue maturité exceptionnelle pour leur âge.

Et pis j'ai commencé à relever toutes les tournures de phrases exagérément masculines, et là, c'était fini... Il y en a toutes les 10 pages!
Vous avez remarqué qu'on parle de taverniers, commerçants, aubergistes comme n'étant que des hommes, et que la seule profession ouverte aux femmes c'est fille de rue? Je grossis à peine le trait! :diablo:

Allez je ne résiste pas à partager un passage qui m'a fait lever les yeux au ciel (pour la énième fois), mais je me retiens de ne pas en mettre plus: c'est à la page 282 (de la vieille édition)

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"Niram Elap était apprécié autant des foules que des seigneurs pour son répertoire. On le disait intarissable sur tout ce qui concernait les grands hommes du royaume. Des guerriers qui avaient marqué l'Antiquité de Palerkan aux aventuriers de ce temps, il savait tout. Certains donnaient dans les contes fantastiques ou la mythologie, lui n'avait que de cœur pour les hommes, les vrais. Les bons, les mauvais, les chevaliers, les tueurs, les brutes, les poètes, les explorateurs, les rois, les traîtres, il aimait leurs histoires, il aimait qu'elles soient authentiques et, plus que tout, il aimait les partager avec un auditoire."

Après tout, ça ne vaut la peine que de parler des "hommes, des vrais"... Non mais je te jure HIStory dans toute sa splendeur. On ne parle qu'en passant d'une femme parce qu'elle est l'intérêt romantique du grand héros! Je vire chèvre... :ko:

Je suis peut-être excessive dans mes critiques, il est vrai que ma sensibilité s'est énormément développée à ce sujet au cours des dix dernières années. Mais je trouve qu'il se passe suffisamment de trucs moches dans notre société patriarcale pour que je ne m'oblige pas à retrouver les mêmes travers dans mes lectures - surtout des lectures fantasy où l'auteur.rice a toute latitude pour inventer une société un peu plus plaisante à découvrir - voire originale, sait-on jamais!

Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas sûre de réussir à venir à bout de cette relecture du premier tome, et encore moins du reste. Quand je pense que le tome 2 patiente dans ma PAL depuis sa sortie, ça me désespère - à l'époque je comptais attendre la sortie du 3 pour le lire, parce que le cliff hanger à la fin du premier livre m'avait désespérée (oui, à cette époque lointaine, j'avais adoré cette lecture... :P) Quel gâchis: aujourd'hui je ne supporte plus!
À mes yeux ce roman n'a pas très bien vieilli... :'S

J'ai fait une pause d'une semaine, donc je vais essayer de reprendre ma lecture, mais autant vous dire que je lis en diagonale autant que possible... :trinquent:

Et me revoilà pour les chapitres 13 à 24
Bon alors je vais commencer par dire que c'est de plus en plus difficile de s'arrêter au bout de 4 chapitres parce que "bon sang de foudre de guerre de … tout ce que vous voudrez" qu'est-ce que c'est bien !!!!!!!
Chapitres 13 et 14
car pour moi ils sont inséparables tant en terme de contenu que de construction et je trouve que c'est un premier tournant dans ce tome

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avec l'alternance de point de vue entre les deux duos : Helbrand et Jarud qui enquêtent et Irmine et Kassis qui se rapprochent petit à petit. Les descriptions des différentes facettes de la ville sont vraiment bien réalisées, surtout avec les regards très différents des deux duos. Evidemment mon petit cœur de midinette craque un peu pour le jeune couple mais l'auteur ne nous épargne pas avec cette petite phrase prémonitoire "Et c'était là un bien mauvais présage, car de telles rencontres n'engendraient que des tragédies."

Chapitre 15 et hop, comment faire monter la tension ? en passant complètement à autre chose et même à une autre façon de raconter puisqu'il passe par le conte pour dévoiler le passé

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d'Opimer… et le faire contraster un peu plus avec le présent.

Au passage une petite phrase m'a fait sourire "Le roi avec des projets secrets pour ce bateau et sa cargaison". Je ne me souviens pas de la cargaison finale mais par contre je me souvenais très bien

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que sur cette partie-là du chemin, le roi est dans le bateau (mais on ne l'apprend que bien plus tard d'où mon sourire à cette relecture).

Chapitres 16 et 17

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l'intrigue revient à Alerssen - oui toujours cette construction qui me frappe - où peu à peu l'action se noue de plus en plus étroitement que ce soit autour de Kassis que de la cité-souveraine et le pauvre Guyarson a fort à faire. Puis ce sont aussi des chapitres plein de révélations sur le plan politique, sur les Arsekers et aussi sur les sentiments et émotions des uns et des autres

Chapitre 18 Où l'on apprend enfin

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ce que cache le fameux bateau noir et qui est le futur mari de Kassis/spoiler]Pas de surprise vu que je me souvenais de cette partie-là par contre [spoiler]il y a un autre destin au bateau

et là je sèche totalement (ce qui me donne encore plus envie d'accélérer ma lecture :sifflote:
Chapitre 19 le passage "obligé" par la cité des morts (enfin là des fantômes); figurez-vous que ça a un nom "la catabase" Bon j'avoue que je l'ai trouvé un peu long,

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surtout que j'attendais d'en voir davantage sur le rôle des fantômes mais ce n'est pas pour ce moment-là. Enfin ce sont les Liranders, je les aime toujours autant alors :pompom:

Chapitre 20

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Irmine commence à réfléchir un peu plus … et Kassis rencontre son futur époux. Que dire d'autre ? plein de petits détails importants pour la suite dans ce chapitre. Comment ne pas être inquiet pour les deux héros, ne pas ressentir un peu d'empathie face à ce qui les attend ? et les trouver quand même courageux dans leur attitude et leur réponse ?Bref c'est un chapitre que j'ai lu avec une pointe d'angoisse.

Chapitre 21

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Un chapitre d'action pure - ça ferait une scène magnifiquement violente au cinéma et pas facile à voir à mon avis. Par contre, quel style, visuel, enlevé, précis et pourtant mouvementé ! Chapeau !

Sur les chapitres suivants, j'ai envie de dire que cette l'intrigue est bien lancée et on continue de passer d'un personnage (ou un groupe) à un autre :

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Karmalys tisse sa toile, Kassis essaie de trouver un moyen de garder sa liberté sans fâcher le roi et sans perdre Irmine, Helbrand continue à rechercher des informations, Irmine joue avec le feu - où est passé son recul du début ? - et puis arrive la Grande Vague qui vient bousculer tout le monde semblant presque reléguer tout le reste au second plan … pour combien de temps ?

Je repasse vous lire plus attentivement et vous répondre (ou pas… suis un peu énervée) demain.

Merci Sia et Camille7, je me sens rassurée de savoir que je ne suis pas la seule à avoir ce ressenti... :P Je suis juste moins charitable en ce que je n'ai pas envie d'excuser un livre sous prétexte qu'il a 10 ans. Du coup je m'excite toute seule... :grimaces:

Et non je suis ravie de cette LC, toute seule j'aurais jamais eu le courage de me lancer. En plus ça me donne l'occasion d'extérioriser mon exaspération...

J'adore ce genre de théories, hâte de voir si tu as raison ou si l'auteur est moins perché... :P

Ah c'est vrai, j'avais pas vu la chose sous cet angle. C'est juste que j'ai l'impression que la narration les présente comme extraordinairement matures. J'ai cherché des passages pour étayer mon ressenti, mais j'ai eu du mal à mettre le doigt sur quoi que ce soit. La description d'Irmine (p15 "il avait le même air impitoyable que son aîné, l'air d'un jeune homme déjà fané par la vie. Il venait tout juste d'avoir dix-sept ans.") La mention qu'Irmine a voyagé partout et tout vu (p55 "Irmine avait vu bien des endroits du monde et il en avait apprécié certains, mais cette ville mariait ombre et lumière dans une alchimie qu'il n'avait admirée nulle part ailleurs."), ou alors le passage relatant la mort de leur mère (p69) "A onze et neuf ans, ils devinrent des hommes en un instant, à genoux, devant une dépouille dont la vision hantait encore leurs cauchemars". C'est mince je vous l'accorde. Mon attitude courroucée doit me pousser à voir des défauts là où il n'y en a peut-être pas.

Et me revoici (enfin ! ) avec ma lecture des derniers chapitres : tout se précipite, je trouve très difficile d'en parler précisément sans juste raconter l'histoire. Alors un peu en vrac -
Petit retour en arrière d'abord parce que je m'aperçois que j'ai oublié de souligner la violence de certains passages

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en particulier la torture d'Helbrand

J'ai admiré encore une fois la construction de l'intrigue et toutes les imbrications et les fausses pistes mais aussi les plans à long - trèèèès long - terme des différents protagonistes (et bravo à l'imagination et la logique de l'auteur, je serais bien incapable de penser à tout comme ça). C'est quand même très machiavélique.
J'ai détesté Karmalys à plein de moments (oui il ne me fait plus vraiment pitié)

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- la peste, l'ordre de tuer Irmine etc -

et puis j'ai été marquée par cette petite phrase, pensée de Kassis mais qui montre bien qui il est et ce qu'il veut : 

Politiquement c'est rudement bien joué et ça m'a fait penser à certaines actualités
Au contraire j'ai aimé l'attitude de Kassis qui ne craint pas de le remettre à sa place même si elle ne peut pas faire grand-chose d'autre.
J'étais contente de voir arriver les Liranders à Alerssen mais j'avais oublié

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qu'ils étaient liés aux Arserkers et à Akinessa ;

j'ai adoré les différents face à face : Akinessa / son frère - Cavall / Karmalys … et j'ai été bluffée de nouveau par le déroulement des derniers événements. Puis même si ce qui s'y passe est atroce, j'ai beaucoup aimé la façon d'écrire les combats et batailles.
Je me souvenais d'un certain nombre d'événements, notamment la toute fin mais j'avais oublié

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qu' Helbrand aussi devenait un fantôme.

Et on est bien d'accord qu'on ne sait pas

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ce qu'il s'est passé pour lui et comment il en arrive à cet état ni pourquoi il est avec Kassis ?

Je finirais bien en disant "vivement la suite" mais ça n'est pas très utile, vu qu'on enchaine.
En tout cas, j'ai relu ma chronique de l'époque et j'ai autant aimé cette relecture que la première fois. J'avais noté il y a 10 ans que l'univers était plutôt classique - ce qui est vrai - , que je n'avais pas accroché dès le début avec les deux frères (ce n'était plus le cas parce que je savais beaucoup de choses sur eux) et que j'avais particulièrement aimé tous les personnages secondaires, et si il y a une chose que je ne ré-écrirai pas c'est justement le mot secondaire car hormis ceux de passage aucun des protagonistes ne l'ait vraiment. Et je le trouve toujours aussi réussi qu'à l'époque.

Je n'ai pas enchainé avec le tome 2 et comme je commence un pavé de fantasy en VO, je ne le reprendrai qu'après mais je ne doute pas de vous rattraper rapidement. Alors à bientôt :)

Coucou, bon alors j'en suis toujours bloquée à 300p, j'ai pas eu la foi. Mes vos messages me motivent, je vais finir deux de mes bouquins en cours et essayer de me relancer dedans ce we.

Merci de nuancer Mypianocanta, je l'ai dit dès le départ : je suis "sensible" sur le sujet. Après, je ne plaide pas DU TOUT pour une censure... Vu que j'admets qu'il y a des tas de lecteur.rices que ça ne va pas du tout choquer - voire qui ne vont rien remarquer. Je poursuis en spoiler pour pas alourdir le fil:

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Mais à titre personnel, j'évite ce genre de lectures - voire c'est un facteur clef qui peut me conduire à abandonner un livre. Par exemple j'ai eu une forte envie de cramer l'intégrale de l'Epée de Shannara (même si c'est de beaucoup moins bonne facture que Martyrs) après avoir lu un tome et demi. Mais je vous rassure, j'aurais limité mon autodafé à ma bibliothèque personnelle. C'est une résurgence de ma colère face à l'immobilisme de la société. A la réflexion, c'est sans aucun doute excessif (voire pas très malin) mais... c'est un sujet où j'arrive pas à être rationnelle. Et si j'avais autant d'appréhensions pour cette saga, c'est justement parce que ce problème m'avait tellement horripilée quand j'avais voulu relire Druide que j'avais abandonné au bout d'une soixantaine de pages, et j'ai mis mon exemplaire dans la boîte à livres pour qu'il vogue vers des cieux plus cléments. (Tu vois j'ai été sage, pas d'incendie... D'ailleurs les bouquins de Terry Brooks ont fini au même endroit - mon bûcher métaphorique à moi :lol:)
@Mypianocanta Je ne suis pas sûre de voir ce dont tu parles sur la question musicale, aurais-tu un exemple? Parce qu'on a dit beaucoup d'idioties effectivement sur la "capacité" des femmes à faire certaines choses, mais je vois pas le lien avec le fait de tout mettre au masculin comme si c'était réellement un genre neutre et du coup invisibiliser les femmes. Surtout au XXIe siècle O_o Merci! :D

EditNotre débat m'a donné envie de me rafraîchir les idées sur la question de la masculinisation /féminisation de la langue française, et je me suis replongée avec délices dans non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin! de l'historienne réputée Éliane Viennot. Elle y cite de nombreux écrits du Moyen-âge - période dont semble s'être inspiré Olivier Péru et elle y démontre que l'entreprise de masculinisation est largement postérieure.

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J'aime beaucoup l'énumération des métiers du Livre de la Taille de 1296-1297 (page 46 en NDBP) qui inclut apprentisse, doyenne, emperière, financière, officière, mais aussi plus détaillé: aiguillere, archere, blaetiere, blastiere, bouchere, boursiere, boutonniere, brouderesse, cervoisiere, chambriere, chandeliere, chanevaciere, chapeliere, coffriere, cordiere, cordoaniere, courtepointiere, coutureire, crespiniere, cuilliere, cuisiniere, escueliere, estuveresse, estuvirere, feronne, foaciere, fourniere, from(m)agiere, fusicienne, gasteliere, heaulmiere, la(i)niere, lavandiere, liniere, mairesse, marchande, mareschale, merciere, oublaiere, ouvriere, pevriere, portiere, potierer, poulailliere, prevoste, tainturiere, tapiciere, taverniere... Il y en a j'arrive même pas à voir de quoi il s'agit :P
A titre d'exemple, la disparition "officielle" du mot autrice date du dictionnaire de l'Académie de 1762 - mais les contemporain.es continuaient de l'utiliser.

Donc techniquement on peut reprocher à Monsieur Péru son manque de réalisme et sa modernité déplacée en ce qu'il masculinise tout... Voilà c'est tout pour moi :D #dropthemic #jesors :lol: