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- [LC] La réparation du monde - Slobodan Šnajder (mars)
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#11 14 Mars 2025 10:08:41
Hello,
Merci pour vos voeux pour mon anniversaire! :pink:
Pour revenir à la LC... même si c'est super-fluide, que j'aime plutôt bien, je n'avance pas beaucoup - sans doute parce que je lis plusieurs livres à la fois, et d'autres étant plus "passionnants" (entendez: davantage dans les genres que je lis le plus volontiers), je consacre finalement peu de temps à celui-ci...
Entre-temps, je suis arrivée à 7% de l'ebook:Spoiler (Cliquez pour afficher)
Après une très longue introduction sur les conditions de vie en Allemagne et le voyage quand même hasardeux de l'ancêtre Kempf, on passe très vite (un seul court chapitre!) sur l'arrivée de femmes allemandes pour les marier vite fait et assurer que les "besoins naturels" de ces hommes soient satisfaits... Certes, remis dans le contexte de l'époque, c'est tout à fait "normal" et elles n'ont pas l'air malheureuses, ces braves Allemandes qui ont fait un terrible voyage à peine esquissé pour le coup. Mais ça résonne quand même particulièrement à nos oreilles de femmes du XXIe siècle.
À noter aussi que j'ai été presque choquée de découvrir que les populations locales évitaient de se mêler à ceux qui étaient considérés comme de véritables colons, alors qu'ils étaient juste de pauvres hères recrutés en raison de leur terrible pauvreté par une impératrice expansioniste. L'Histoire se joue décidément bien des pauvres gens!
Bon, et après ces premiers chapitres consacrés aux premiers de la lignée "là-bas" à la fin du XXVIIIe siècle, le nouveau chapitre démarre... en 1919!?! Je ne sais pas encore si je dois me réjouir de ce brusque saut dans le temps. Aurais-je été intéressée par l'histoire de la famille de génération en génération? Peut-être pas, mais passer ainsi d'une masure en bois dans un village à construire, directement à la fin de la 1re guerre mondiale, c'est "violent". En tout cas ça me rend curieuse!! -
#12 16 Mars 2025 19:29:17
Coucou,
J'ai un peu avancé et j'en suis à 11% (jusqu'au chapitre Qui suis-je ?) :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Comme toi, j'avoue que le passage sur "les besoins naturels" m'a fait tiquer. Il a fallu que je me dise que dans le contexte de l'époque couplé à l'isolement lié au refus des populations locales d'accepter ces nouveaux arrivants, cela faisait sens et en effet. En plus, elles ont l'air assez contentes de découvrir un nouvel environnement.
A priori mêmes les hommes devaient se plier au jeu des unions arrangées puisque l'ancêtre Kempf craint qu'on lui envoie celle qui lui était promise dans un autre village.
Et là le petit saut dans le temps me surprend aussi. On voit que c'est un sacré patchwork de populations qui s'est créé en Croatie surtout que tout ce beau monde n'a pas l'air de se mélanger tellement plus.
Le personnage bizarre, tout habillé de noir, avec une figure d'animal, qui s'invite régulièrement dans l'histoire me fait penser à un personnage que l'on voit dans la BD Voleurs d'empires (le sympathique personnage avec sa tête de squelette sur la couverture), une sorte de cavalier de l'apocalypse qui pousse autrui à courir à sa perte... Il me donne des frissons. :goutte:
Ce chapitre est décidément très intriguant.
A nouveau un saut dans le temps, 1941, les populations qui cohabitaient jusqu'alors sont tiraillées entre chacun des camps.
Je ne me souviens plus tellement de qui envahit les balkans pendant la Seconde Guerre Mondiale. Est-ce que ce sont les italiens, les allemands ou les deux ? :grat:
Le communisme a l'air déjà bien implanté.
C'est terrible de voir comment peu à peu les relations sont transformées par la montée en puissance du fascisme (italien et nazisme) avec l'exemple de l'oncle Johannes qui parait exclu pour s'être moqué d'Hitler et les "plaisanteries" qui n'en sont plus vraiment et deviennent presque des pièges pour savoir à quel camp appartient l'interlocuteur.
L'engagement idéologique qui fait fonctionner les affaires et permet de gagner des marchés montre tout le cynisme et l'opportunisme qui a pu l'emporter dans l'esprit de certains. :(
Voir l'étau se resserrer sur la communauté juive est tellement difficile. Pour l'instant aucune scène trop dure, mais je m'attends à ce qu'il y en ai. Je ne vois pas Djuka se convertir au nazisme même s'il est de culture allemande, par contre je soupçonne qu'il risque d'être enrôlé de force. Je me demande comment son chemin va croiser celui de Vera et son frère qui appartiennent au camp communiste si j'ai bien compris.
Entre temps, j'ai lu la note de l'auteur et il semble que c'est bien l'histoire de sa propre famille qu'il raconte, ce qui explique les sauts temporels.
Il lui manque sans doute les informations pour certaines périodes. Je m'attends à ce qu'il y ait moins de sauts temporels à partir de ce chapitre sinon je vais me perdre. :ko: -
#13 20 Mars 2025 14:14:10
Coucou :)
Je progresse lentement mais sûrement (j'en suis à 21%) :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Mes craintes se sont confirmés. Georg Kempf/Djuka est bien mobilisé de force, mais je trouve intéressant que le père sous ses airs inféodé au régime soit en quelque sorte perspicace et essaie de préserver son fils. Il obtient satisfaction en faisant de son fils un officier qui n'ira pas à Stalingrad.
Une sage décision si cela lui permet d'éviter la boucherie et d'être attrapé par les soviétiques. Le roman kazakh que j'ai lu précédemment cette année contenait des passages assez crus sur le sort réservé aux prisonniers allemands et je ne souhaite clairement ça à personne. :'S
Par contre, il atterrit en Pologne et là on s'approche dangereusement des camps de la mort donc je vais avoir besoin d'alterner cette lecture avec d'autres plus légères souvent pour compenser. C'est un sujet que j'ai l'habitude d'éviter. :goutte:
Le sort réservé à son ami juif était déjà révoltant. J'espère qu'il s'en sort quand même par la suite.
Pour son autre ami communiste, j'ai le sentiment qu'il a pris le maquis, à voir si cela se confirme. Il n'a sans doute jamais mis un seul pied à Stalingrad, mais Georg ne le sait pas encore.
Les interrogations de Georg vis-à-vis de son identité allemande ou non sont particulièrement intéressantes pour moi, car j'imagine que certains membres de ma famille ont été pris entre deux feux aussi. Ils étaient germanophones et français à la fois comme Djuka avec une famille de culture allemande tout en étant croate.
J'ai aussi eu besoin de me rafraichir la mémoire sur l'histoire de la Croatie. Là j'ai juste vérifié quelques points : le Royaume de Yougoslavie avait un accord avec Hitler et Mussolini qui a été rompu pour un accord avec l'URSS en avril 1941 et les forces de l'Axe ont envahi la Yougoslavie. Donc à ce stade de l'histoire le territoire est occupé par les allemands et les italiens. :ko: -
#14 24 Mars 2025 10:23:22
Hello,
Dis, Maylie, je ne suis pas certaine du tout de terminer ce livre pour la fin du mois... Je poursuis quand même ma lecture, mais tranquillement, et "au pire" je n'aurai pas les 5 points de bonus, mais de toute façon je ne vise pas les points à tout prix dans ce challenge: j'ai déjà lu deux autres croates, c'était inespéré! ;)
Avec ça, je suis arrivée à 31% de l'ebook, et je rejoins plusieurs choses de ce que tu dis!Spoiler (Cliquez pour afficher)
Je t'avoue que, comme toi, je suis perplexe (et très ignorante) à propos de l'histoire de la Croatie. J'ai lu aussi ce que tu écris ci-dessus, il n'en reste pas moins que la Yougoslavie en général était plutôt considérée comme étant du côté de l'Axe que des Alliés (selon mon mari, qui est "passionné" par tout ce qui concerne la 2e guerre mondiale). En outre, tu as lu aussi "Qu'est-ce qu'un homme sans moustache ?" n'est-ce pas? et dans ce livre, l'auteur souligne quand même que le parti fasciste avait un succès très important... notamment avec les Oustachis qui étaient au pouvoir pendant le guerre!!
Bref...
Ah! toute cette histoire de l'identité allemande est très intéressante pour moi aussi, et de façon plus "intime" en quelque sorte.
En fait, tu sais peut-être qu'il y a en Belgique une région germanophone (évidemment à côté de la frontière allemande), qui sont 100% reconnus: ils ont leur propre gouvernement pour tout ce qui est culturel, pour l'organisation de l'enseignement etc., et l'allemand est l'une des trois langues officielles (sans sous-statut, c'est vraiment officiel-officiel) de la Belgique, à côté du français et du flamand!
Mais cette région-là est particulière. Bon, l'histoire n'est pas celle de la Croatie, on serait plutôt dans une Alsace-Lorraine mais à la belge! ;) Région un jour allemande, le lendemain rattachée au Royaume de Belgique, puis ré-approprié par l'Allemagne, etc. - tu vois le genre? Avec ça, ils parlent plutôt un patois germanique que le "bon allemand", mais ils se comprennent sans souci avec des vrais Allemands, et depuis toujours - contrairement aux Croates d'origine germanique, plus éloignés, qui ont peu à peu perdu contact même avec la langue, à en croire l'auteur.
Et il se trouve que mon papa était de cette région-là...
Alors, lui il est né en 1937, donc il était bien trop jeune pour être appelé à la guerre, mais il y a eu des "conséquences" quand même...
Ses frères aînés, par exemple (les deux plus âgés avaient 18 et 20 ans en 1945) ont été appelés, sans surprise, pour le frond de l'Est... Eux qui étaient relativement privilégiés jusque-là (ils n'ont pas eu de travail obligatoire, par exemle, comme tant d'autres), les soldats de la Wehrmacht et même SS étant plus conciliants envers leurs "frères germaniques", ils ont choisi le maquis quand ils ont reçu leur convocation, comme plusieurs autres jeunes de leurs villages en même temps! Et ont reçu une quelconque médaille militaire du gouvernement belge après la guerre.
Plus "drôle" (ou pas):
- mon papa devait s'appeler Aloys, qui est un prénom germanique assez courant (et après 4 frères aînés, il ne restait plus les traditionnels Ludwig et compagnie!), a vu son prénom latinisé, car ses parents voulaient bien montrer leur attachement à la Belgique (pays essentiellement francophone à l'époque) et pas à l'Allemagne, où Hitler était déjà au pouvoir. Mon papa s'est donc appelé Aloysius !!
- il est entré à l'école primaire à la toute fin de la guerre et, à nouveau, pour bien montrer l'attachement à la Belgique plutôt qu'à l'Allemagne, dans cette région frontalière où tout le monde parlait au moins un peu français aussi, il a été inscrit à l'école francophone du village le plus proche !! (et la femme hurle en moi: sa soeur plus jeune, elle, a été à l'école germanophone du village même. Bah oui, comme c'était une fille, on s'en foutait qu'elle marque moins son appartenance "politique", et puis l'école pour une fille, c'était moins important... :fouet::fouet::fouet: )
Donc, comme tu vois, cet enrôlement "forcé" du jeune Djuka me pose question malgré tout... mais on ne sait rien d'une éventuelle Résistance en Croatie!
En revanche, j'ai été sciée d'apprendre ici que:
- les deux grands mouvements de Résistance en Pologne passaient autant de temps à s'opposer qu'à se battre contre la guerre !? Bon, mon mari m'a rappelé que c'était pareil chez nous, entre les factions catho / communiste / neutre et compagnie qui ne s'entendaient pas, et parfois même allaient se dénoncer les unes les autres. À se demander comment les Alliés ont fini par gagner la guerre...
- les "révélations" sur les Ukrainiens m'ont aussi surprise! Victimes de l'actuelle guerre absurde de Poutine, ils sont souvent idéalisés je trouve, présentés comme des anges (ou presque) sur qui le monstre russe se serait jeté. L'auteur est plus nuancé (bon, le livre a été écrit avant cette guerre) : il y a eu beaucoup d'Ukrainiens dans l'armée russe, mais on oubie désormais que, pour un certain nombre, c'était un choix assumé! et ces braves anges, pour d'autres, avaient choisi la Waffen-SS pour échapper aux bolchéviques!? OK, il s'agissait d'un choix entre la peste et le choléra, mais quand même, ça pose question, et en tout cas ça remet les choses en perspective: leur histoire est ultra-liée à celle de la Russie, ou à ce choix malheureux mais quand même délibéré du nazisme pour certains... Quels choix auraient fait ceux-là dans la guerre d'aujourd'hui? Mais bon, c'est un peu hors sujet aussi, mon but n'est pas de critiquer les Ukrainiens d'aujourd'hui!!
Je te laisse, mon chef m'appelle! -
#15 24 Mars 2025 13:25:24
Coucou,
Aucun souci si tu ne finis pas en mars, il est fort probable que moi non plus et je ne vise pas les points.
J'aime surtout la façon dont les pays bonus du mois permettent de plus échanger sur nos lectures. :D
Je me suis arrêtée juste avant le chapitre Le lazaret (34%)Spoiler (Cliquez pour afficher)
Comme tu as pu le constater mes connaissances sur l'histoire de la Croatie sont plus que lacunaires. Pour les événements de la Seconde Guerre mondiale, je crois que j'ai fait un lien avec les événements décrits dans un autre livre La Mandoline du capitaine Corelli de Louis De Bernières. ça se passe en Grèce, mais à un moment les forces allemandes passent par les balkans pour renforcer les forces italiennes, donc j'avais cette idée d'une invasion des balkans.
Je suis totalement perdue entre les différentes forces en présence dans les balkans. :ko: Il va me falloir un documentaire récapitulatif. :lol:
Je me suis dit aussi que dans ton histoire familiale, il devait y avoir tous ces mélanges entre identité allemande, belge, etc.
Surtout qu'il ne faut pas remonter bien loin pour avoir de beaux mélanges entre la France, Le Luxembourg et la Belgique aussi. ;) C'est dire à quel point la notion d'identité nationale est jeune. ça n'a rien à voir, mais il n'y a pas longtemps j'ai appris que mêmes les différences entre peuples germaniques et celtes sont avant tout une construction romaine. On m'a menti ! :pleur:
De mon côté, c'est la famille de ma mère qui avait cette double identité. Ils se comprenaient très bien de chaque côté de la frontière avec les allemands de la Sarre, mais ça s'est perdu peu à peu. Les langues régionales ont été bannies de certaines écoles à l'époque, mes grands-parents ont donc pris l'habitude de parler français à leurs enfants.
Mon grand-père et ses frères ont tous été mobilisés dans l'armée allemande. Officiellement, c'était volontaire, mais en vrai c'était ça ou leurs parents étaient déportés. Leur beau-frère a réussi à récupérer une personne de leur famille in extremis au camp de concentration du Struthof en Alsace, en échange ils étaient tous engagés. O_O
Plusieurs ont pris le maquis, sauf trois (mon grand-père, son frère et le beau-frère) et ils ne parlaient jamais de la guerre. Je sais juste qu'un des trois a été envoyé sur le front de l'Est et qu'il s'en est bien sorti parce qu'il était barbier. Apparemment, les officiers SS adoraient être bien rasés donc il n'a jamais combattu, comme quoi ça tient à pas grand chose :goutte:
Sur la fin, mon grand-père, un pacifiste convaincu, a été prisonnier des français dans le Sud de la France et il a été traité comme un pur prisonnier allemand, c'est à dire très mal. :( Lui aussi, il avait son prénom allemand pas officiel (Andreas) et sa version française pour montrer l'attachement à la France (André) comme ton papa. Sauf qu'après son séjour forcé sur la Côte d'Azur, c'était râpé, il ne nourrissait plus de fort sentiment d'appartenance à la nation française. Il se sentait Mosellan et c'est tout.
Tout ça pour dire que j'interprète l'enrôlement volontaire de Djuka comme une façon de faire patte blanche pour son père qui se sait la cible potentielle des croates "pure souche", surtout qu'il a un commerce et il aurait facilement pu être visé parce qu'il faisait des affaires avec des juifs. On voit bien depuis le début que les commerçants juifs sont des cibles privilégiées pour effacer les dettes et s'accaparer les commerces.
C'est fou de s'imaginer que les différents mouvements de résistance se tiraient tous dans les pattes. Après ça explique mieux comment les nazis pouvaient imposer leur loi, surtout avec leur supériorité dans le domaine technologique.
Les révélations sur les ukrainiens me surprennent moins, car j'avais déjà croisé cette allusion aux nazis ukrainiens dans un roman de Kourkov (j'adore cet écrivain ukrainien :pink:), Le caméléon. Il me semble que c'est un mouvement qui voudrait en quelque sorte que la culture ukrainienne catholique de l'ouest du pays supplante le russe et la religion orthodoxe en Ukraine de l'est. L'actuel président ukrainien étant russophone et issu d'une famille juive, c'est d'ailleurs un peu fort de café quand Poutine le relie à ce mouvement. :angry:
Je trouve que ma lecture de ce roman devient de plus en plus fluide, sans doute parce qu'il y a moins de sauts temporels. L'auteur montre bien le côté absurde de la guerre. On a cette nette impression que plus personne ne sait vraiment contre qui il se bat. En tout cas, Kempf essaie surtout de survivre et de s'arranger avec ses propres valeurs. Il se sent parfois emporté par l'esprit de groupe comme quand ils combattent les jeunes résistants polonais ou qu'ils peuvent enfin se laver.
Le passage sur Sofija, son ex fiancée m'a paru très triste. Le style conte adoucît le récit de sa mort, mais cela ne change rien au sentiment de gâchis de toutes ces personnes qui sont presque mortes par hasard. :'S On dirait vraiment que survivre cela relevait surtout de la chance, être au bon endroit au bon moment.
La visite du ghetto m'a donné le sentiment que dans ce conflit trop de choses se sont enchainées, la plupart des gens ne réalisent pas et même ceux qui tirent leur épingle du jeu n'ont pas vraiment conscience de toutes les conséquences de leurs actes. Ils sont dans une sorte de flou.
Le passage qui parle des affrontement avec les bolchéviques en Yougoslavie est très intéressant. C'est dingue de voir à quel point un homme est déstabilisé d'avoir à affronter des femmes. Il me semble qu'en Syrie, les Kurdes faisaient aussi ça : mettre des femmes soldats face aux islamistes rien que pour avoir un avantage psychologique.
J'aime beaucoup les passages où c'est l'enfant non né de Kempf qui s'exprime. Le fait qu'ils soient bien distincts du reste du récit rend leur lecture plus aisée en plus ce qui m'arrange, car j'ai beaucoup peiné dans ma lecture kazakh en raison de tous les récits enchâssés. :goutte:
Voilà je retourne au travail aussi =D -
#16 03 Avril 2025 20:05:25
Coucou,
J'ai avancé dans ma lecture jusqu'au chapitre Treblinka inclus (49%) :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Dans ces chapitres, j'ai trouvé le parcours de Georg Kempf très intéressant, on voit que son refus de tuer les polonais a des conséquences puisqu'on lui propose d'intégrer la résistance polonaise.
J'apprécie qu'il y ait une certaine variété de personnages féminins. La fameuse Ania a l'air sacrément coriace et les résistants polonais semblent être de vraies têtes brûlées avec peu de moyen.Je ne connais pas du tout l'histoire de la résistance polonaise.
Vera sort enfin de l'horrible camp de Jasenovac et par curiosité j'ai été voir la page Wikipédia et comment dire... :vomi: A priori, le traitement des prisonniers par les oustachis choquait même les nazis. O_O
J'aime beaucoup le fait que l'auteur apporte des respirations au lecteur avec des passages plus "oniriques" comme le rêve de Djuka avec les fourmis (même s'il y a des fourmis en vrai :goutte:).
Le chapitre Les chats donne enfin une autre image des polonais qui cette fois-ci viennent en aide aux juifs, sauf que juste après on comprend que la traque n'est pas finie et il y a la mort du bébé. :'S
Les soviétiques sont tout prêts, car Treblinka est déjà transformé en ferme. Je me suis arrêtée pour une lecture plus légère après ce chapitre, car l'idée des polonais qui pillent les charniers m'a révoltée. :x Bien sûr, je sais qu'ils ont sans doute perdu beaucoup au cours de la guerre, mais de là à piller ce genre de tombes...
Maintenant, j'appréhende le moment où Georg risque de croiser la route des soviétiques et en même temps j'ai hâte qu'il rencontre Vera. :-)
Je me demande toujours si son ami Franjo est en vie puisqu'il est juste déclaré disparu sur le front de l'Est.
Voilà j'avance petit à petit.
Cette lecture m'intéresse beaucoup, mais elle reste assez dense donc je progresse lentement et puis comme toi je lis trop de livres en même temps. :lol: -
#17 13 Avril 2025 09:37:34
Coucou,
J'ai bien avancé depuis la dernière fois et j'attaque la dernière partie (Révolution à l'âge d'airain)
je dois le rendre avant la fin du mois donc il faut que j'accélère :PSpoiler (Cliquez pour afficher)
J'ai beaucoup aimé la relation qui se noue entre Mordekaï et Kempf, leurs réflexions sur le monde et tout. Autant dire que la fin du chapitre et la mort de Mordekaï m'a brisé le coeur :'S et mise sacrément en colère. :rrrh:
D'ailleurs depuis je me suis rendue compte que le titre VF vient de ce chapitre alors que le titre en croate se traduit par L'âge du bronze.
La réparation du monde correspond à un concept philosophique juif : Tikkoun Olam. Je n'ai pas regardé à quoi ça correspondait en profondeur, car j'ai du mal avec tout ce qui est religieux et pourtant je lis la BD Le chat du rabbin avec un chat dans l'histoire tout passe mieux ;)
Clairement en cas de montée de l'antisémitisme et de l'intolérance en général, un homme a plutôt intérêt à ne pas être circoncis (il y a eu exactement le même phénomène en Inde avec les Hindous extrémistes qui identifiaient les musulmans facilement comme ça au moment de la partition).
Au milieu de tout cet antisémitisme polonais, il reste une lueur d'espoir avec ceux qui gardent des "chats" (après je me demande s'ils ne les protégeaient pas par intérêt aussi :grat:)
J'aime bien la façon dont l'auteur montre qu'il y a une grande part de bourrage de crâne et d'ignorance dans l'antisémitisme de certains. Cela apporte de la nuance et surtout on devine que l'on n'amène pas certaines personnes à commettre des atrocités du jour au lendemain.même s'il y a quelques individus disposés à en commettre dès qu'ils le peuvent...
L'errance de Kempf trouve une sorte d'issue avec le sauvetage du chien, et cet acte de bonté va l'aider sur la durée puisqu'il obtient le précieux sésame pour être identifié comme un communiste grâce à Sergej.
Les chapitres qui suivent montrent à quel point l'embrouillaminis né de la guerre entre polonais nationalistes, soviétiques, bandits, nazis en fuite, juifs libérés, parfois encore pourchassés, etc. a pu mettre chacun dans une situation difficile. Cela me fait réaliser que les pays de l'Est et d'Europe centrale sont tombés de Charybde en Scylla pendant presque tout le XXe siècle. J'avais déjà entendu parler de ça : d'un côté la dislocation de l'empire austro-hongrois a fait naitre beaucoup d'espoirs, mais de l'autre sous l'empire il y avait une forme de sécurité et de stabilité.
L'épisode du train est intéressant aussi, car je comprends que les soviétiques et les nationalistes polonais se disputent certains succès contre les SS en fuite. Bref, les historiens doivent s'arracher les cheveux. :S
Vera a semble-t-il choisi le bon camp même si on devine déjà que le nouveau régime va être tout aussi tyrannique. Je suis curieuse de découvrir l'époque Tito. A priori, il avait la réputation d'être moins extrême que les soviétiques de l'URSS et bon on voit bien qu'il y a plein de communauté prêtes à se massacrer dans les Balkans. -
#18 20 Avril 2025 11:22:10
Voilà j'ai fini le roman hier. Ma liseuse n'arrêtait pas de me dire que je devais le rendre bientôt.Spoiler (Cliquez pour afficher)
Dans la troisième et dernière partie, le parcours de Djuka reste le fil conducteur, il y a donc une forme de mélancolie qui teinte le récit, car la lecture de ces pages fait réaliser peu à peu que le père de l'auteur a survécu à sa "petite guerre polonaise" et échappé à l'élimination des SS en Yougoslavie.
Sauf qu'il ne peut plus devenir un bon yougoslave, il reste un descendant d'allemand. D'ailleurs, je trouve très symbolique qu'il meurt après que l'Allemagne lui rappelle qu'aux yeux du pays il est un disparu (sous entendu il a droit à une aide). C'est le pays d'origine de ses ancêtres qui l'a mené en enfer et lui tend la main à la fois, car on voit bien que son oncle Johannes s'en est bien sorti en Allemagne et que le pays a aussi pris soin de la mère de Franjo à distance.
Il y a un rappel terrible à l'enfermement dans une certaine loi du sang. Jusqu'à la mort avec la gerbe à son enterrement, la Warren-SS fait planer une ombre sur sa vie.
Djuka rejeté par ce qu'il considère comme son pays se réfugie dans l'alcool, ses poèmes et les livres ce qui lui coûte son mariage et le pousse à renoncer à toute vie sociale.
Le point positif est qu'on sait qu'il a pu renouer avec son fils qui a pour ainsi dire hérité de son amour de l'écriture sans avoir été élevé par lui.
Vera, est très différente de son mari, marquée elle aussi par la guerre, elle s'engage avec énergie pour la transformation de son pays. Seule sa vie de mère célibataire laisse supposer qu'elle est moins sauvée par son pragmatisme qu'on ne pourrait le croire. Si je pense que son caractère et sa volonté ont du beaucoup jouer dans son évolution, ses origines et son engagement précoce côté communiste l'aide aussi.
Dans ce roman, il y a des passages que j'ai trouvé très beaux. Parfois l'intrigue non linéaire ou mon mon manque de connaissances sur l'histoire des Balkans m'ont perdue, mais j'ai trouvé le parcours de Djuka/Georg très touchant. Les différentes parties se complètent bien et je me suis sentie immergée dans l'histoire. Ce qui m'a aussi donné envie d'en sortir à plusieurs reprises, car cela reste une histoire très dense et dure bien que le style de l'auteur apporte une "douceur" aux événements. Pour les pires passages, son choix du recours aux contes et aux rêves m'ont bien aidée.
Au fond, mon seul regret est qu'on reste assez peu en Croatie ou dans les Balkans en général et la période Tito est moins abordée.
J'espère que tu auras envie de continuer ta lecture @Domi comme ça se sera l'occasion de discuter de certains passages. ;)
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