[LC] Les coquillages ne s'ouvrent qu'en été - C. Héraut (16 août)

Re-bonjour,

Chapitres 8 et 9

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La dépression de Phoebe se confirme, et pour moi c'est "pire" qu'un simple épuisement étudiant. Elle a certes une pression continue à cause de ses études et sa propre volonté d'y arriver. Mais ce n'est pas tout: il y a aussi sa mère qui n'est pas tout à fait contente parce qu'elle n'est "que" 11e de sa promotion!!? mais c'est quoi cette mère!!?
Et surtout, il y a son histoire d'amour avortée parce qu'elle a, peut-être, fait les mauvais choix. Qu'elle rêve de devenir avocate et qu'elle fasse ce qu'il faut pour y arriver, c'est légitime... mais de là à sacrifier sa vie et ses rêves pour aller à l'Assas (j'ai dû regarder sur Internet ce que c'est... en Belgique on a nos propres universités renommées pour telle ou telle matière, si bien que les renommées franco-françaises, ben on passe un peu à côté =D ) pour - apparemment - combler le manque qu'a vécu sa propre mère (encore elle!).
Pour le dire autrement: j'imagine qu'il y a une quelconque fac à Bordeaux ( = beaucoup plus proche de Isaac et de ce qui lui fait du bien, elle aurait pu alors retourner à Anglet trrrrrès régulièrement) et qu'elle aurait tout aussi bien pu aller étudier là, par exemple, mais non... Curieuse de voir si l'autrice va orienter la suite vers une telle "solution"... et aussi de savoir si Phoebe rêve réellement de devenir avocate, ou si c'est le rêve de sa mère qu'elle aurait à ce point intégré, qu'elle est persuadée elle-même de vouloir le faire?... mais alors, quel est son rêve à elle? (parce que, on est bien d'accord: tous les autres rêves hors études sont ceux d'Isaac, à croire que personne ne s'est jamais inquiété de ce que Phoebe souhaite vraiment, au point qu'elle ne le sait pas elle-même...)

Et l'attrait de Léna pour Inaya... On ne sait pas encore quelle est son orientation sexuelle (et on s'en fout un peu! en tout cas, moi c'est mon crédo: chacun couche avec qui il/elle veut, tant qu'il y a de l'Amour :pink::pink::pink:, on s'en fout du genre etc.!), mais on la sent tout excitée, et d'une excitation différente de celle qu'elle entretient avec sa mère (encore et toujours elle, grrrr!) : là elle est tout à coup vulnérable, mais aussi plus "vraie" que dans le rôle de la mauvaise fille qu'elle a pris l'habitude de jouer même quand elle sait elle-même que ce n'est pas nécessaire.

Bref, elles sont toutes les deux touchantes, et même si l'ado/YA que j'ai été autrefois était beaucoup plus proche d'une Phoebe, que j'espère voir s'ouvrir d'une façon ou d'une autre (mais là on n'y est pas encore!), j'aime beaucoup l'évolution de Léna jusqu'à présent!

Encore une fois moi... =D

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Ah mais je me suis mal exprimée! ;) Je ne veux certainement pas dénigrer les ados qui sont en souffrance juste parce qu'il existe pire ailleurs!
En revanche, c'est vrai que je suis très sensible à notre situation de privilégiés (et, tu vois, je m'inclus dedans!), par rapport à tant d'autres dans le monde, pour qui une dépression serait un "luxe" - mais ça ne m'empêche pas de comprendre que, quand on est dedans (la dépression, je veux dire, quelle qu'en soit la forme), c'est une vraie souffrance!
Par contre, j'ai parfois lu des livres YA où il n'est question que de ça, et le personnage principal de se plaindre et pleurnicher tout au long d'un livre... pour moi c'est insupportable, limite c'est un pousse-au-suicide pour les lecteurs ados qui se posent eux-mêmes tant de questions! Mais ouf, ce n'est pas du tout le cas ici, c'est sur ça que j'aurais dû insister en disant que je me suis laissé glisser dans ma lecture! ça me rassure, et en avançant dans le livre je me rends compte que l'autrice pousse la réflexion beaucoup plus loin, et ça, ça me plaît! ;)

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Ah, c'est marrant, je ne l'avais pas compris comme ça... Bon, certes, il y a sans doute un peu du cliché grand-mère vs. la femme de son fils (donc la mère), mais je l'avais davantage ressenti comme une inimitié parce que ladite mère n'aime vraisemblablement pas le Pays basque, tout simplement, et que même si elle s'était installée sur place à la demande du mari, les deux femmes ne se seraient pas mieux entendues...

Hello,

J'avance trop vite dans ce livre, il se lit trop bien!
D'abord une réflexion générale, que tu suscites chez moi à travers ce que tu écris, Maylie:

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Un des problèmes dans les livres jeunesse ou YA où il est question de santé mentale, c'est non seulement que ça peut devenir lassant à lire - pour ça, je suis 100% d'accord avec toi - mais aussi que, très souvent, les parents y ont le mauvais rôle - et, forcément, très souvent ça m'agace, ou me blesse, ou les deux. Je me rappelle un livre - je ne dirai pas lequel, car il a eu beaucoup de succès et je me suis fait incendier par certains, sur Babelio notamment, parce que j'ai osé dire que, en tant que parent, il y avait des choses inacceptables...; bref, un livre où le personnage principal était en très grande souffrance, et à un moment donné, il refuse de dire quoi que ce soit, marmonne dans sa barbe, mais il s'attend à ce que ses parents (qui par ailleurs font tout ce qu'ils peuvent pour qu'il se sente le moins mal possible, l'autrice était claire là-dessus) devinent un point particulier de son mal-être. J'en étais restée abasourdie...
Non mais allô quoi! Le bébé à la naissance n'est pas fourni avec un mode d'emploi, et il n'y a pas un bouton "devin" qui s'allume tout à coup sur la tête des parents!! et encore moins à l'adolescence... Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, même dans une famille où tout le monde va bien!

À propos de préférences entre les enfants, je ne vais pas me poser en mère idéale =D, mais je tiens à expliquer ce que je ressens à ce sujet. Pour ma part en tout cas, je n'ai pas de préféré entre mes trois enfants (même si mes aînés me reprochent souvent que le petit dernier serait le "choucou"!): s'il arrivait quoi que ce soit à l'un des trois, je deviens folle et remue ciel et terre pour les protéger (ou les venger... oui, je lis trop de policiers!). En revanche, on se rend compte dès la naissance, et ça se confirme quand ils grandissent et puis sont ados, presque jeunes adultes, qu'ils sont très différents, que ce soit dans leur caractère, leurs goûts etc. et alors des affinités plus particulières peuvent se créer - ce qui, à mon sens, n'a rien à voir avec une "préférence", mais peut en donner l'impression vu de l'extérieur. Par exemple, mon fils aîné adore les maths et les sciences, et mon mari est chimiste... autant dire que, quand ils sont partis dans un délire scientifique, je les laisse entre eux, parfois limite frustrée, et certains pourraient croire que le préféré de mon mari est l'aîné! mais l'instant d'après, on va se mettre à parler lecture, et alors c'est mon mari qui perd le fil... Ou mon petit dernier, par exemple, ben c'est tout simplement le plus proche de moi point de vue caractère, donc on a des affinités spontanées qu'on ne maîtrise même pas, mais à nouveau, ça n'a rien à voir avec une préférence! c'est comme ça, c'est tout... reste à le gérer et ne pas se détourner des autres dont on est moins proche sur ce plan-là!

Après, c'est vrai que le danger d'en favoriser l'un ou l'autre à cause de ces affinités plus particulières dans un domaine particulier à un moment particulier, c'est très "facile" (et mauvais pour les autres), et ça arrive sans doute tous les jours car on n'en est pas toujours conscient; moi en tout cas, je ris de ces familles (ma propre maman, 86 ans, continue à fonctionner ainsi avec ma soeur et moi, toutes deux adultes et "casées") qui prétendent donner exactement la même chose - que ce soit en affection, en soins, en argent aussi la plupart du temps - à chaque enfant, car ce n'est pas possible, justement parce que chacun est différent et n'a pas les mêmes besoins au même moment. Le tout c'est d'être juste et transparent, et d'expliquer ce qui est explicable... (et pour l'argent, ça peut sembler facile, mais ça ne l'est pas: ma maman par exemple, je lui ai demandé récemment un peu de sous pour l'achat de mon cor, je lui ai promis de la rembourser, mais elle trépigne et veut maintenant donner la même chose à ma soeur, qui n'en a aucun besoin à ce moment, alors que maman ne roule pas sur l'or... Je lui ai alors rappelé que, non seulement je la rembourse dès que je touche mon prochain salaire, mais en plus, si elle veut vraiment être équitable, j'attends toujours qu'elle me donne l'équivalent d'une salle à manger en chêne brut que ma soeur à reçue lorsqu'elle s'est mise en couple à 18 ans, il y a donc plus de 30 ans - je n'ai jamais rien reçu d'équivalent, et j'adorais cette salle à manger, indépendamment de sa valeur financière! Maman m'a répondu qu'elle attendrait que je la  rembourse... =D )

Sinon, chapitres 9 à 13:

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On entre enfin dans la "romance", même si à ce stade c'est plutôt contrarié!
Léna approfondit sa relation avec Inaya, et se rend compte qu'elle a envie de l'embrassser... mais le chapitre se termine ainsi un peu abruptement, argh! en tout cas, on ne sait même pas si Léna se pose des questions par rapport à cette attirance femme-femme, ou si elle savait déjà (cf. sa relation passée avec Alix, dont on ne sait rien, mais qui avait l'air du même acabit). En tout cas, j'aime toujours beaucoup ce personnage, sa spontanéité.
Je suis plus mesurée sur la mère. C'est évident qu'elle ne sait pas gérer sa fille "différente", elle qui ne pense que réussite, et guérir de ses propres blessures passées à travers ses filles - il faudrait l'un ou l'autre chapitre pour elle, qu'elle se rende compte que ainsi, non seulement elle fait du mal à ses deux filles, eh oui!, mais en plus elle ne va rien guérir du tout!

Quant à Phoebe, je la trouve vraiment gravement atteinte... elle ne sait clairement pas qui elle est, elle me fait penser à cette poupée mécanique qui fait non quand on la touche (pourtant je n'aime pas particulièrement Polnareff) - et ici, Phoebe fait plutôt constamment oui-oui, que ce soit dans ses études, face à sa mère, ou ici à accepter un job d'été alors que dans le fond, elle n'en a pas vraiment envie! Bon, au moins, elle est claire par rapport au fait qu'elle ne veut pas de stage juridique, comme sa mère voudrait tant qu'elle fasse, et pour le coup elle a un prétexte tout trouvé! La fin du chapitre 13, et la conclusion du dialogue tellement tendu avec Isaac, semble montrer une ouverture vers une certaine paix entre eux... ou peut-être "mieux"?

Je vais plonger dans la suite, maintenant que j'ai écrit tout ceci! (c'est trop dur de noter mes pensées après chaque chapitre, je suis emportée par ma lecture! et je ne suis pas assez à l'aise avec l'engin pour le faire sur mon téléphone... mais je vais essayer)

J'ai pu récuperer le livre ce matin, je commence au plus vite !

Coucou,

Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a déjà été dit, sinon je vais encore écrire des pages et des pages! =D
mais je trépigne d'avancer dans ma lecture, alors voici quelques réflexions sur la suite, sachant que je suis arrivée entre-temps au chapitre 25 (sans pouvoir m'arrêter!):

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Je commence par les personnages secondaires:
- la mère des filles a clairement un problème de communication avec Léna en particulier (qu'elle n'arrive pas à appréhender) mais aussi avec Phoebe (qu'elle voit comme la fille parfaite qu'elle aurait voulu être elle-même, et pas comme la fille qui se cache derrière Mlle Parfaite justement). En tant que "vieille" =D, j'aurais aimé que cet aspect soit plus développé, qu'on donne une chance à cette mère paumée de se retrouver elle-même (car c'est bien là le noeud du problème, indépendamment de ses filles!), mais je crois bien que ça ne va pas avoir lieu...

- le père et son "refuge" qu'est le travail... M*****! Au risque de me répéter: nos (arrières-)grands-parents se sont battus pour avoir droit à des congés payés, et un gros c* comme lui qui ne jure que par le boulot, sous prétexte de responsabilités, alors qu'il a posé des congés, je ne peux pas accepter, il bafoue tout le combat de nos ancêtres! Il veut retourner à la mine et travailler 6j/7 toute l'année ou quoi??? (et aller le dimanche à la messe, tant qu'à faire...) Et son comportement d'évitement des conflits - autrement dit, sa fuite constante face à ses responsabilités de père! - ça m'agace considérablement! OK ce n'est qu'une fiction, malheureusement j'en connais trop, dans mon entourage professionnel notamment, qui fonctionnent ainsi... et à mes yeux c'est inacceptable. Bref, un gros c* tellement réaliste, désolée d'être aussi dure, mais ça me fait vomir!

- toute la bande d'amis des filles: ils ont des rôles plus ou moins importants, mais qui restent quand même "en retrait" d'une certaine façon. J'aime bien Eneko, comme vous l'avez souligné, et son amitié indéfectible, mais aussi les anciens amis de Phoebe, qui ne vont cependant jamais assez loin pour la faire sortir de sa coquille - en même temps, c'est difficile, quand on a quelqu'un en face de soi qui répète sans cesse que ça va, même si on voit que ça ne va pas, un moment on a "peur" d'insister encore, et la personne reste avec sa souffrance qu'elle est de toute façon incapable de dire...
Même si ça a un petit côté lassant (eh oui!), j'aime bien le réalisme de l'autrice par rapport à ça, et le fait que les amis ne laissent pas tomber, mais sont quand même vachement démunis malgré toute leur bonne volonté!

Enfin, venons à nos deux héroïnes:
- bizarrement, alors que je suis beaucoup plus proche de Phoebe par le vécu (même si je n'ai pas été aussi loin dans le mal-être, en tout cas pas lors de mes études!), et que je comprends vraiment ce qu'elle est en train de vivre, je ne me trouve que peu d'affinités avec elle. Cela dit, son anxiété est vraiment bien décrite, avec toutes ses hésitations, son incapacité à s'ouvrir - tellement on l'a réduite à un rôle de "fille parfaite" comme je relevais plus haut, aussi, et son caractère plus "docile" a permis que ça marche, jusqu'à l'effondrement, parce que finalement elle ne sait pas qui elle est vraiment... Bon, au moins, elle s'en est rendu compte encore très jeune, elle n'a que 19 ans, et même si c'est une année très dure qu'elle vient de vivre (et que je ne souhaiterais à personne), elle a encore toute la vie devant elle pour "rebondir" quand elle aura retrouvé la force, quand elle aura enfin osé parler. Avec son amatxi?  J'attends un vrai rôle pour cette grand-mère depuis le début, on dirait bien que ça arrive enfin...

- quant à Léna, même si son attitude un peu "extrême" et toujours provocatrice peut déranger, c'est un personnage que j'aime beaucoup!
Et surtout, j'aime beaucoup la façon très délicate dont l'autrice aborde la découverte de l'homosexualité (ou bisexualité, à ce stade on ne sait pas vraiment, Léna elle-même non plus d'ailleurs!), avec toutes les questions que se pose Léna, le fait qu'elle ne rejette pas du tout son attirance pour Inaya (et avant ça pour Alix), qu'elle se rend même compte que ça pourrait la combler, mais qu'elle ne parvient pas à franchir le pas - pas à cause d'une vague homophobie qui subsiterait dans notre société "hétéronormée", comme dirait Inaya, en tout cas ce n'est pas l'impression que j'ai eue, mais parce qu'elle a souffert une grosse désillusion la première fois où elle s'est laissé aller à de vrais sentiments, avec Alix justement, qui l'a rejetée. J'ai un peu de mal à comprendre, toutefois, comment une jeune fille aussi à l'aise avec elle-même (du moins en apparence!), et aussi proche de ses amis, Eneko en tête, n'en a jamais parlé à personne... Elle n'a pas les mêmes blocages que sa soeur, on l'imagine trop bien confier ses doutes et ses peurs à son ami, mais non - ce qui, en plus, rend l'image d'ami qu'est Eneko un peu paradoxale: l'autrice compte à mort sur lui pour les soirs de beuveries et les tracas entre soeurs, mais pas pour des trucs plus "intimes", alors qu'il n'y a vraisemblablement aucune ambiguité entre eux deux? c'est un peu dommage, comme une petite occasion manquée...
Mais bon, au moins elles ont prévu de se parler avec Inaya, très curieuse d'arriver à ce dialogue!!