The Real Nightmare

 
    • Patatras

      Bibliophile

      Hors ligne

      #1 18 Octobre 2010 22:01:05

      The Real Nightmare





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      C’était une pièce assez petite, une chambre d’hôtel des plus communes. Deux lits  s’y trouvaient, quelques meubles garnis de vieille dentelle, un vase ornait la petite table de chevet entre les deux lits, il contenait des lys, symbole de pureté et de la création universelle, elle est à l’Occident ce que le lotus est à l’Orient ou la fleur de papyrus est à l’Egypte. Sur les murs on pouvait voir une tapisserie aux minuscules fleurs abandonnées par le temps. Cette chambre n’avait rien d’exceptionnel, elle semblait juste vouloir rappeler à chacun de ses occupants, les souvenirs du passé. La vue que l’on y avait, était déplorable. Les gratte-ciel chatouillaient les étoiles de leurs pointes félonnes. Tout ces géants battis les uns sur les autres ressemblaient à une forêt, une forêt de bâtiments une forêt d’immensité, cette forêt s’étendait à perte de vue, tel l’avenir de l’humanité. Plus rien n’existait, plus rien ne vivait, plus rien ne mourrait, seul subsistait ces géants des airs. Ils trônaient, tels des rois sur leurs vassaux, sur les pauvres humains de la ville, insectes vivants de plaisirs et de douleurs, de souvenirs et d’oublis, de pardons et de vengeances. Méprisants insectes, qui sans leurs murs seraient perdus. Empereurs du nouveau monde, du monde moderne, ces monuments, ces statues, ces immeubles, symboles de l’égocentrisme des hommes, étaient comme une menace planant sur le monde. C’était de cette chambre que je voyais l’ombre s’étendre. Je me trouvais dans un coin obscur avec ma sœur, nous étions même précisément dans le coin longeant la fenêtre entrouverte, jamais le soleil ne nous aurait trouvé, s’il existait encore. C’était comme une prison où nous aurions voulu être de notre plein gré. Ainsi protégées des menaces du dehors, cachées dans un coin où personne ne pouvait nous voir, nous attendions que la menace passe…




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      Nous attendions, nous L’attendions, lui, qui faisait trembler les murs de tout les gratte-ciel. IL venait à nous. Les hurlements se firent alors entendre, de toutes part des cris stridents résonnaient, les voitures s’emboutaient, les camions se renversaient, les trains déraillaient et les hommes s’affolaient. C’était un fracas digne de la colère de Zeus. Puis plus rien. Vide complet dans le bruit, silence pesant sur nos vies, repos du guerrier, calme avant la tempête. La ville avait peur ou plutôt elle était terrorisée, épouvantée, l’angoisse et l’effroi s’accrochaient à la moindre parcelle d’espoir. Toutes nos cellules du petit orteil à la pointe de nos cheveux frissonnaient de terreur. Le silence n’est pas dans la nature de l’homme, ce silence n’est pas humain. On évite toujours les personnes silencieuses, les timides aussi car sou leur apparente froideur on sait qu’ils pensent et ne pas savoir ce qu’ils ressentent est une profonde angoisse pour les petits curieux que nous sommes. Nous vivons avec une règle créée par nous même, un besoin d’être tous semblables, la parole est la règle et le silence l’exception. Nous vivons au milieu d’un torrent de mots et de phrases, le silence nous échappe. Ce silence nous pétrifiait. Puis le tremblement revînt. Un tsunami d’épouvante s’abattait sur nous. Ce tremblement se précisait, semblable à un lourd pas, angoissant. L’horreur étouffait le cœur des gens. C’est ce que je ressentais à ce moment là, comme si d’un seul de ces pas, mon environnement, mon atmosphère allait s’effondrer. Ce pas sillonnait la ville de part en part, il ne touchait rien, ne détruisait rien, comme si, en un instant, il allait disparaître à jamais de nos vies. Mais il s’approchait. Il cherchait quelque chose ou quelqu’un. Son œil parcourait les fenêtres des immeubles. Puis je le vît, son œil, son formidable œil, son œil de faucon…





      {La suite bientôt. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez pour le moment.}