#27 16 Mars 2011 13:17:53
Mon avis :
Ce roman est presque un coup de cœur. Vous allez me dire pourquoi presque ? Je vous explique, en commençant par le commencement.
Le seul livre sur la dystopie que j'ai lue avant Delirium est Farenheit 451 de Ray Bradbury, indispensable s'il en est dans la littérature SF. J'en garde un très bon souvenir et j'avoue ne pas avoir continué dans ce registre et je ne sais pas pourquoi (pas taper). Pourtant c'est quelque chose que j'aime beaucoup voir en film (Gattaca ou Equilibrium par exemple), alors retrouver les mêmes thèmes en littérature est plus qu'agréable.
Force est de reconnaitre que Lauren Oliver maitrise son univers. L'amour ou l'amor deliria nervosa est une maladie hautement contagieuse qui est « soigné » pour toutes les personnes dès l'âge de 18 ans, il s'agit du Protocole. S'ensuit l'Appareillage : il est assigné un mari/femme de même condition sociale avec lequel il est prévu d'avoir un nombre défini d'enfant. Ici point d'émotion, en effet suite au Protocole l'amour n'est plus, mais avec cela l'amitié, l'envie, la vie en elle-même devient vide de sens pour nous lecteur.
Dans ce monde étrange et sous contrôle permanent on découvre Lena, jeune fille de 17 ans, impatiente de passé son Protocole pour être enfin libéré du point que la maladie à infliger à sa famille. Hana sa meilleure amie est beaucoup moins enthousiaste qu'elle et montre même des doutes sur leur société dictatoriale. Lors de leurs séances de jogging quotidienne elles rencontrent un jeune homme, le premier de leur vie (les contactes entre membre de sexe opposé est interdit, sauf avec la famille), à partir de ça leur vie va changer...
Les personnages sont pour moi trop peu nombreux mais c'est une nécessité étant donnée le contexte. Néanmoins, j'aurais aimé qu'Hana soit plus présent, c'est elle qui montre les premiers signes de rébellions mais au final ne fait pas grand-chose. Lena est par contre LE personnage du livre le plus intéressant, si au départ elle est plutôt « heureuse » de son sort, au contact d'Hana & d'Alex elle se met à réfléchir par elle-même. Ses réactions sont très compréhensibles une fois que l'on apprend son passé, on s'attache à elle, on est en stress lorsqu'elle croise les Régulateurs par exemple. Alex est mystérieux, il cache plus de choses qu'on ne pourrait le croire, il veut protéger Lena le plus possible et lui faire ouvrir les yeux sur ce qui l'entoure mais sans la brusquer. J'ai un gros faible pour lui (et non il n'est pas nu cf. Fièvre).
Le presque coup de cœur c'est pour la première partie du roman un peu lente. Mais qui dit lente ne dit pas inintéressante ! Bien au contraire, elle est là pour bien nous faire comprendre quand quel monde évolue les protagonistes. Les Régulateurs m'ont fait penser aux soldats allemands de la seconde Guerre Mondiale et les Raids aux rafles des juifs, c'est d'ailleurs une question que je compte poser à Lauren. Passé les 250 pages impossibles de lâcher le livre. Un chapitre puis un autre, événement et révélation se suivent jusqu'à cette fin. Une fin plutôt logique vu le contexte mais franchement grève cœur. La dernière page est refermée et une grande frustration s'empare de moi. Je veux la suite ! Mais pour ça il faut attendre l'an prochain.
En conclusion c'est un très bon livre, bien écrit qui malgré une première partie qui sert de mise en place aux décors et aux personnages s'avère être une très bonne surprise. C'est un très bon roman à découvrir de toute urgence, vous n'en ressortirez pas indemne, car oui il pousse à réfléchir sur ce qui pour nous est la liberté.