#45 19 Décembre 2013 15:24:48
C'est une lecture qui ne m'avait pas plus accroché que ça lorsque j'étais en première littéraire. C'est sans doute le caractère obligatoire de la lecture et son étude en détail qui m'avait fait cette impression en demi-teinte. Cela n'en reste pas moins un livre bien écrit, même si les premières pages (si je me souviens bien) sont une sorte de présentation des personnages et des nobles de la cour. Nous avions tenté de faire un ou plusieurs arbres généalogiques (je ne sais plus) à partir des indications du roman. Ce panorama des personnalités de la cour en fait un roman historique. Il me semble que Madame de La Fayette aime bien également décrire les sentiments de ses personnages, ce qui fait aussi de cette histoire un roman plus "psychologique" (c'est d'ailleurs ce que précise la quatrième de couverture de l'édition Librio).
C'est un roman qui s'inscrit dans tout un contexte littéraire : celui du XVIIe siècle. C'est celui du roman pastoral, avec parfois des histoires à rallonge. C'est la mode du roman-fleuve, en fait, comme L'Astrée d'Honoré d'Urfé (dont j'ai eu la chance de visiter le château). Un roman qui semble avoir influencé Madame de La Fayette pour écrire La princesse de Clèves. Son époque l'a beaucoup influencé pour écrire son roman. Le libertinage notamment, qui devient quelque chose de mal vu. Je me souviens avoir eu assez peu de sympathie pour Nemours, mais pas beaucoup plus pour la princesse de Clèves, qui semble bien naïve, même s'il est une victime.
Pour résumer, j'ai surtout apprécié le côté historique et sociologique de ce roman. Madame de La Fayette raconte des histoires qui pouvait sans doute se passer réellement à la cour du roi. Elle montre par exemple que la place des femmes dans la haute noblesse reste bien triste, malgré une apparente liberté. Ce roman d'analyse s'inscrit presque dans la lignée d'un autre chef d’œuvre du genre, plus tardif cependant, Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (que j'avais étudié en classe de terminale). Il me semble que Cécile de Volanges ressemble, par certains côtés de sa personnalité, à la princesse de Clèves.