#306 19 Février 2014 10:37:45
Je viens de terminer les deux premiers tomes de cette saga (avec une petite préférence pour le deuxième), et je suis contente que le nombre de pages ne m’ait pas rebutée, car cela aurait été vraiment dommage !
Au contraire, j’ai même envie de dire que, pour moi, cela a été l’un de ses nombreux atouts, car il m’a permis de ressentir le côté très immersif de l’histoire, à aucun moment je n’ai ressenti de longueurs ni d’ennui, mais plutôt l’impression de devoir m’enfoncer en douceur au fil des pages afin de pouvoir mieux apprécier le cœur de l’histoire.
Évidemment, la patte de l’historienne contribue abondamment à cette impression, car on ressent rapidement que Déborah Harkness fait évoluer ses personnages en terrain conquis, et même si elle ne côtoie pas au quotidien sorcières, vampires et démons (quoique, qui sait ?), on sent tout de suite qu’elle a le souci du détail.
Dans le premier :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Dès le début, dans la bibliothèque Bodléienne, elle nous plonge dans son monde de vieux manuscrits, de grimoires, on imagine les enluminures, les anciennes calligraphies, et presque l’odeur qui s’en dégage, preuve qu’elle parvient immédiatement à plonger ses lecteurs dans cette ambiance qu’elle connaît si bien.
En parlant d’odeurs justement, un élément qui m’a frappé, c’est l’intérêt qu’elle porte aux goûts et aux odeurs, éléments quasi omniprésents tout au long de l’histoire.
J’ai vraiment eu l’impression qu’elle souhaitait faire ressentir à ses lecteurs toute la fascination que peuvent exercer ces deux sens.
C’est peut-être pour cela que je la trouve généreuse dans son écriture car elle ne ménage pas ses efforts pour nous immerger (et oui encore ce mot…) au plus près de ses personnages, sans pour cela donner l’impression d’en faire des tonnes.
En tout cas, avec moi cela a marché, puisque la cannelle et la girofle planaient presque dans l’air quand Matthew était dans les parages (c’est-à-dire souvent).
J’ai également ressenti le plaisir qu’elle avait de retranscrire les différents arômes du vin, et ses petits passages de Blind-test obligatoires pour Diana au moment de chaque dégustation, m’ensorcelaient presque.
Dois-je préciser qu’une tasse de thé bien fort m’a très souvent accompagnée durant cette lecture ? Pas pour me tenir éveillée, mais bien pour accompagner Diana dans ses petits instants de réconfort.
Pour ne pas faire trop long et répéter ce qui a déjà été dit, je ne m’attarderai pas sur tous les aspects de l’histoire, mais simplement confirmer que les références historiques et scientifiques sont vraiment passionnantes comme une sorte de valeur ajoutée à l’histoire.
J’adore quand un livre me donne envie d’aller butiner sur le net pour tenter de m’instruire, et là les occasions n’ont pas manqué :
Qui étaient Elias Ashmole, Lazare de Béthanie ? Qu’est-ce que l’Alchimie exactement ? Comment est la Bibliothèque Bodléienne, l’université d’Oxford, connaître l’histoire et regarder des photos des lieux en question, etc…
La part de romance est assez importante, mais elle s’intègre parfaitement au contexte, elle n’est pas niaise, et symbolise tout à fait cette notion de désir, un des deux éléments essentiels de l’histoire avec la peur.
Avant de terminer mon commentaire, j’ai tout de même deux infimes regrets :
Quasiment tous les chapitres sont écrits du point de vue de Diana, ceux venant de celui de Matthew sont un peu trop rares.
Mais surtout, l’absence de crocs chez les vampires, une vrai carence pour moi, mais sans doute voulue et assumée par l’auteure….
C’est un peu comme d’imaginer un loup-garou sans poils :euhnon:
Dans le deuxième :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Grâce à ce voyage dans le passé, dans le Londres de l’époque élisabéthaine, j’ai trouvé que l’auteure nous faisait, une fois de plus, bien profiter de ses talents d’historienne, toujours dans le souci du détail. L’ajout des membres de cette Ecole de la nuit, personnages historiques (dramaturges, mathématiciens, aristocrates anglais, et autres…) ayant vraiment existés, est ingénieusement intégré dans cette histoire surnaturelle, elle lui donne un relief supplémentaire et colle à merveille avec les aventures de nos deux héros, Diana et Matthew.
En parlant de Matthew justement, il s’avère être un personnage bien plus complexe qu’il n’y paraît, et à l’instar de Diana, on se pose des questions sur lui pendant une bonne partie du livre tellement il est difficile à cerner.
Décidément, je trouve que Déborah Harkness ne cède jamais à la facilité quant à la construction de ses personnages, que ce soit dans leurs caractères, leurs désirs et leurs peurs les plus intimes, et c’est aussi ce qui augmente le charme de l’histoire. Même l’environnement dans lequel ils évoluent est achevé. La géographie des ruelles du Londres de 1590, la description des vêtements de l’époque, les us et coutumes de la cour et ses extravagances, etc…, tout y a sa légitimité !
On y perçoit également l’atmosphère trouble, propre à cette période marquée par la chasse aux sorcières qui sévissait aveuglément et tendait à se généraliser, laissant planer derrière elle un climat de suspicion et d’effroi, qui nous fait craindre le pire pour notre héroïne et ajoute un certain suspense tout du long.
Je n’ai pas trouvé de ressemblance avec Twilight, c’est une histoire d’adultes, pas d’adolescents, les personnages sont beaucoup plus fouillés et complexes, l’environnement est d’une richesse incroyable, bref pour moi aucun rapport entre les deux !
J’ai vraiment passé un super moment avec cette saga, et je suis évidemment un peu frustrée de devoir attendre le dernier tome de la trilogie, mais s’il est à la hauteur des précédents, cela aura valu le coup de patienter quelques semaine :P (je n'ai pas dit "quelques mois" pour que l'attente paraisse moins interminable :tetemur:)
Dernière modification par Lup'addict (19 Février 2014 10:43:12)