La Guerre du printemps

 
    • InfoComète

      Petit joueur sur les mots

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      #1 12 Mai 2011 10:56:28

      Il était une fois, une superbe rose dans un petit jardin de campagne.
      Cette rose avait la chance extraordinaire d’avoir trouvé l’amour et d’être aimé en retour ; une chance d’autant plus extraordinaire qu’elle était aimée du prince colibri. Celui-ci se déplaçait tous les jours pour venir lui conter fleurette.
      Dès le premier regard, le colibri fut hypnotisé par la jeune rose, par son parfum, par sa façon de se tortiller aux grés du vent et surtout par son naturel. Elle était si différente de tous ces bouquets sans odeurs qu’il côtoyait tous les jours.
      De son coté, dès que la rose aperçu le colibri, elle fut éprise d’une passion si intense que toutes ses pétales se tinrent en pourpre, un pourpre qui jamais ne faiblit.

      Dans le jardin beaucoup d’autres fleurs, regardaient de loin, cet amour sans fin, soupirant de dédain et de jalousie. Mais jusque-là, aucune n’avait osé dire quoi que ce soit.

      Un jour, une tulipe fut plantée près de la rose.
      Les deux fleurs discutèrent alors gaiement. La rose accueilli très amicalement, et bien naïvement, la tulipe rouge dans le jardin, sans se poser de questions. Lorsque le prince arriva, la tulipe se comporta tout aussi amicalement, peut-être même un peu trop innocemment.
      La nuit suivante, la tulipe révéla sa vraie nature. La lumière de la lune projeta l’ombre de la fleur sur les plates-bandes de la rose qui comprit avec effarement et stupéfaction, que la tulipe n’était pas ce qu’elle semblait être :
      -Tu es une ronce ! J’ai vu ton ombre ! accusa la jeune rose.
      La tulipe ricana.
      -Effectivement je suis une ronce bien plus adulte que toi et bien plus maline aussi. Je mérite mieux qu’un buisson à coloniser, je veux le prince !
      La rose resta coite. D’abord de surprise, puis de haine. Elle se sentait trahie : elle l’avait accueillie dans son jardin sans se douter de rien, quelle naïveté !
      -Demain je libérerai mon parfum et alors toi, misérable petite fleur, tu feras la tapisserie pendant que le colibri s’extasiera sur ma robe de senteur.

      La pauvre rose passa la nuit à redouter la prochaine visite de son prince. La guerre était déclarée, la guerre des parfums, la guerre du printemps.
      Lorsque celui-ci arriva, la rose n’eut même pas le temps de le prévenir que déjà il fut attiré, instinctivement, par ce nouveau parfum plus maturé. Il s’approcha de la tulipe qui lui sauta au bec, mais par ce geste le prince senti se véritable nature.
      Le colibri repoussa violemment la fleur en s’écriant :
      -Tu n’es qu’une ronce et j’aime la plus belle des roses !
      Puis il se tourna vers la rose et lui dit « c’est toi que j’aime, devient ma reine ».
      Le sourire qui s’étira par les pétales pourpre et le regard victorieux que la rose lança à la tulipe, suffit à la faire jaunir de jalousie.
      Et, tandis que la rose partait avec son prince, la tulipe, elle, prenait une couleur qui, pour le restant de ses jours, exprimera, non pas un amour déçu puisqu’elle n’était pas une vrai tulipe, mais une vile tentative de séduction échouée.
    • Floly

      Marin sur les mers du savoir

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      #2 12 Mai 2011 16:05:42

      Toujours aussi sympa ton écriture !
      J'aime beaucoup cette histoire (j'adore les fleurs <3 )
    • InfoComète

      Petit joueur sur les mots

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      #3 30 Mai 2011 15:25:13

      Merci ;)