Bon, pour une fois je me suis tenue à mon programme! :ok: J'ai donc terminé samedi ma lecture de Kinderzimmer. Un livre bouleversant et douloureux pour public averti! Voici donc mon avis:
<image>"Elle n'est pas juive, et c?est en tant que prisonnière politique et ancienne Résistante que Mila, autrefois prénommée Suzanne, mais ça, c'était avant, dans une autre vie, est déportée vers un camp de travail : celui de Ravensbrück. La jeune femme a tout juste vingt ans et elle ignore encore deux choses : qu'elle est enceinte et l'enfer à venir... Accompagnée de sa cousine Lisette et de plus de quarante mille autres femmes, elles vont devoir affronter la faim, la maladie, la saleté, l'épuisement et les coups au quotidien. Mais surtout, il va falloir faire face à la peur... La peur que l'on découvre qu'il y a une vie qui grandit en Mila et qu'on l'envoie au Revier, l'infirmerie dont on ne revient pas toujours... Il va alors falloir tenir, prendre chaque journée achevée comme une victoire sur la mort, apprendre un nouveau langage, de nouvelles règles, impitoyables, celles du camp. Il va falloir se méfier mais aussi s'allier car l?exclusion, c'est la mort. En parallèle, la jeune fille voit son corps changer, mais au lieu de s'arrondir, il s'affaiblit, s'amenuise. L'enfant se nourrit d'elle pour survivre. S'engage une lutte à deux dans l'horreur des camps...
Difficile de parler d'un tel roman, tant je me sens dépassée par sa puissance et sa violence ! Valentine Goby a un talent indéniable pour transmettre des émotions et des images. Elle ne se contente pas de raconter l'horreur des camps, elle nous la fait vivre et c'est ça qui est dur et en même temps particulièrement réussi. J'ai eu l'impression de voir ces femmes affamées, blessées, ne cachant plus leurs plaies purulentes et leurs corps atrophiés. C'est avec une boule au ventre que je lisais certains passages, obligée de détourner le regard du texte face à des descriptions trop réalistes et particulièrement insoutenables... On pénètre également avec Mila dans une autre partie du camp, cachée mais tout aussi terrible, celle de la Kinderzimmer, la chambre des enfants, dans laquelle on recueille les nouveaux nés, dont l'espérance de vie ne dépasse pas trois mois... A travers ce récit riche en émotions, en tension et en bouleversements, Valentine Goby nous raconte ce qui devrait être la plus belle des expériences pour une femme en la transposant dans la pire des situations... Un roman brutal, intense, qui n'épargne pas le lecteur et agit sur lui comme un électrochoc. Une lecture douloureuse et percutante, impossible à oublier..."
Du coup, j'ai profité de mon we pour avancer ma lecture du "Nom du vent" et j'adore!!! :heart: Bon, reste plus que 300 pages, mais ça va le faire, je suis dans les temps! :P