Coucou ma Stellade! J'espère que tu auras l'occasion de lire le Benjamin Wood! Si mes collègues me le rendent je te le passerai avec plaisir!
Je suis toujours plongée dans "Le Royaume" d'Emmanuel Carrère et même si ça se lit très bien, j'ai hâte de le terminer! Je commence à en avoir un peu marre de la religion et du "moi je" incessant de l'auteur... Je trouve que ça gâche le plaisir de lecture... :-1:
<image>J'en profite pour vous faire partager mon avis sur "L'amour et les forêts" de Reinhardt:
"C’est peut-être parce qu’elle avait senti, à travers la lecture de ses romans, qu’il pourrait la comprendre et qu’il ne la jugerait pas, que Bénédicte Ombredanne s’est laissée aller à certaines confidences auprès d’Eric Reinhardt, lors de leur deuxième rencontre en septembre 2008. A voir cette jeune mère de 37 ans, discrète et effacée, impossible d’imaginer le calvaire qu’elle vit au quotidien et qui la ronge à petit feu. Pourtant, chaque jour passé aux côtés d’un mari qui la rabaisse et l’humilie en permanence, avec une cruauté non dissimulée, l’anéanti un peu plus. Les cris et les larmes en guise de repentir ne suffisent pas à excuser cet homme mesquin, jaloux, qui la retient prisonnière dans sa propre demeure, surveille ses moindres faits et gestes avec une vigilance sournoise.
Jean-François Ombredanne est ce que l’on appelle un pervers narcissique, qui a compris que les violences verbales et morales peuvent être bien plus destructrices que la violence corporelle et qui s’évertue à briser chaque jour le peu d’estime qu’il reste chez sa femme. Jusqu’au jour où, dans un ultime acte de rébellion, Bénédicte Ombredanne va tenter de recouvrer sa liberté, au risque d’en payer le prix fort…
Histoire vraie ou fiction ? On serait tenté d’y croire en raison de cette mise en scène de l’auteur dans son propre roman par laquelle il se retrouve, malgré lui, devenir le confident de cette admiratrice meurtrie. A travers le destin dramatique de Bénédicte Ombredanne, qui n’est autre qu’une Emma Bovary moderne fantasmant sur une vie meilleure, faite d’aventures et de sentiments exaltés, mais ne rencontrant finalement que la grisaille du quotidien et le malheur, l’auteur nous raconte l’histoire d’une tragédie sociale aux trop nombreuses victimes. Il nous plonge sans ménagement au cœur de ce couple destructeur, dans lequel règne une violence sordide, muette et invisible aux yeux de tous, et néanmoins d’une brutalité sans nom dans l’intimité.
On subit aux côtés de Bénédicte Ombredanne ce cauchemar quotidien, pervers, innommable et d’autant plus révoltant qu’il est vécu comme quelque chose d’honteux. A travers l’histoire de cette femme attachante, cultivée, mais paralysées par ses peurs, il dénonce un tabou de notre société, celui de la violence faite aux femmes. Un roman qui nous bouscule, nous émeut et nous indigne, tout en nous invitant à ouvrir les yeux et à être davantage attentifs à ceux qui souffrent en silence. J’ai trouvé que l’écriture particulièrement vivante, agréable et fouillée de l’auteur rendait le texte d’autant plus poignant et percutant ! Un roman passionnant et parfaitement maîtrisé qui ne laissera personne indifférent !"