Combat spatial

 
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #1 08 Décembre 2009 23:43:24

    Allez, c'est mon tour: je vous mets un petit texte de SF que j'ai écrit quand j'avais environ 16 ans. C'est pas particulièrement intéressant et je pense que j'ai piqué l'idée de scénario à quelqu'un d'autre, mais ça me rappelle de bons souvenirs  :D




    Je parvins avec difficulté à m'extraire des restes calcinés de mon vaisseau.  J'avais déjà pu constater qu'il était totalement hors d'usage ; il ne restait de la carlingue que quelques tôles froissées dispersées aux alentours, et je devais la vie au module de survie quasiment indestructible dans lequel j'avais eu le réflexe de m'enfermer quelques secondes avant de recevoir la salve fatidique.  Mon ennemi était décidément étonnement bien armé, je ne m'attendais pas à une telle puissance de tir dans un si petit appareil.  Il m'avait totalement surpris, surtout lorsque, déjà touché et sur le point de s'écraser, il était parvenu, avec une dextérité incroyable, à m'abattre à son tour.  Chapeau.  Il voulait un combat sur le sol, à la loyale ; je ne pouvais pas le lui refuser.

    A l'abri derrière un imposant bloc de rocher, je scrutai les alentours sans parvenir à repérer mon adversaire.  Il devait lui aussi se dissimuler quelque part, ce que sa taille plus petite que la mienne lui facilitait.  Je profitai de cette courte armistice pour faire l'inventaire de l'artillerie qu'il me restait.  J'étais en fait très peu armé ; je ne possédais plus qu'un pistolet léger de petite portée et un laser plus puissant mais de manipulation difficile, ainsi qu'une dizaine de cartouches pour chaque arme. 

    J'accrochai le laser à ma ceinture et, pistolet au poing, je bondis de rocher en rocher pour atteindre l'endroit où j'avais vu le vaisseau en feu s'écraser.  J'aperçus le poste de pilotage, miraculeusement intact, entouré de débris divers.  Certains d'entre eux fumaient encore.  Je demeurai quelques secondes à découvert, scrutant les alentours à la recherche de mon ennemi. 

    Soudain, je fus cloué à terre par un choc violent, et une douleur cuisante envahit mon poignet gauche avant de s'étendre à tout le bras.  Un réflexe me força à me relever et à me précipiter vers le refuge le plus proche, en l'occurrence le poste de pilotage que je venais d'observer.  Ensuite seulement je regardai mon poignet : il ne restait de ma main gauche qu'un moignon calciné.  Le salaud avait été plus fin stratège que moi : il était resté à proximité de son vaisseau et avait attendu la visite que la curiosité ne manquerait pas de me faire faire.  J'avais malgré tout eu beaucoup de chance, car placé comme je l'étais il aurait pu me toucher mortellement sans difficulté.  A moins que ce ne soit une invitation au combat ?  De toute façon, cette faiblesse allait lui coûter très cher.
       
    J'établis rapidement une stratégie.  La forme de ma blessure indiquait qu'elle avait été faite par une balle provenant d'une arme destructrice mais de courte portée.  Je devais donc, pour garder l'avantage, me tenir à distance.  D'autre part, mon adversaire semblait coriace et ma meilleure chance était de l'avoir par surprise.  Je sortis donc de ma cachette en veillant à rester à l'ombre des rochers. 

    Lorsque je me fus éloigné d'une cinquantaine de mètres, je repérai mon ennemi qui me tournait le dos.  Je pris le temps de pointer mon laser, et en profitai pour observer la silhouette que j'allais faire disparaître : la taille fine et galbée indiquait que j'avais affaire à une femelle.  Tant pis.  La galanterie n'avait plus aucun sens, surtout lors de guerres intergalactiques. 

    Au moment de presser la détente, un petit morceau de rocher roula bruyamment sous mon pied et alerta ma cible.  Je tirai malgré tout, mais ne parvins qu'à l'atteindre à l'épaule.  Elle roula par terre.  Je bondis hors de ma cachette pour l'achever mais fus arrêté dans mon élan par une déflagration qui emporta ma botte droite et tout ce qu'elle contenait.  Je m'effondrai sur le ventre dans une mare de sang, sans pour autant lâcher  mon arme.  Je ne sentis bientôt plus la douleur ; le système de cautérisation de ma combinaison faisait son effet.  Lorsque je relevai la tête, j'aperçus à quelques mètres mon ennemie, sérieusement blessée, se traînant avec peine vers un abri.  J'empoignai dans un sursaut mon pistolet et vidai sur elle mon chargeur, tout en hurlant avec rage : "Je t'ai eue, sale chienne, tu m'as défié et je t'ai eue !".  Il me semblait que par ces mots je déchargeais toute ma haine pour elle, ses frères et ses sœurs, ces être inférieurs qui refusaient de se soumettre.  Ensuite, lorsque ma plaie fut totalement cautérisée, je jetai un dernier regard vers le petit tas de cendre qui marquait ma victoire, puis léchai ma fourrure, ouvris mon troisième œil et partis en sautillant.

  • Taliesin

    Correcteur Bibliomania

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    #2 08 Décembre 2009 23:49:57

    Très sympa ce petit texte, on a bien les images en tête, et puis arrive la fin, et là c'est la surprise !! Bravo !!
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #3 08 Décembre 2009 23:56:19

    Merci Tal  :)  C'est vrai que s'il n'y avait pas la fin, ce serait un texte sans intérêt, et même avec c'est un gros morceau de clichés, mais il n'est pas suffisamment mauvais pour que j'en aie honte.  Je m'amusais à écrire ça à l'époque, juste pour le plaisir et sans même avoir envie que personne ne le lise, mais maintenant je me dis que c'est un peu dommage de ne pas partager des petites nouvelles pas trop mauvaises, même si j'en vois de mieux en mieux les défauts.

    Je viens de faire le tour de mes fichiers et j'ai encore un conte de Noël, un récit fantastique à la Edgar Poe et une nouvelle sur l'écriture, plus quelques poèmes.  Je vous en mettrai à l'occasion.
  • baba

    Admin développeur

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    #4 09 Décembre 2009 07:05:35

    J'aime bien quand y a de l'action :ok: Belle écriture Nath.
  • Miss Spooky Muffin

    Mange-mots

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    #5 09 Décembre 2009 09:57:24

    Très bon petit texte, le style est agréable (un peu trop de phrases à la voie passive peut-être) et l'ensemble se lit facilement. Je ne trouve pas qu'il n'ait pas d'intérêt sans la fin, même si l'effet de surprise est bon le reste de l'action est déjà assez bien mis en scène pour survivre sans la fin. Je dois dire qu'il réfléchit beaucoup, pour "quelqu'un" qui a perdu une main et un pied :D Cela dit, ça lui a plutôt réussi !

    Si je peux faire une requête, je voudrais bien lire le récit fantastique pour ton prochain post dans cette rubrique !
  • Enara

    A la découverte des livres

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    #6 09 Décembre 2009 10:41:39

    L'histoire se tient. Et bien même. La fin est... surprenante, c'est le moins que l'on puisse dire. C'est vrai que dans l'ensemble, le "héros" est très résistant. Une mains et un pieds en moins, pas un cri de douleur... et en plus il arrive encore à marcher!

    Le plus gros "reproche" que j'aurais à faire, c'est que je n'aurais pas placé la ponctuation comme tu l'as fait. Mais chacun son style, et ça correspond bien avec l'histoire.

    Conclusion, j'aimerais pas croiser un de ses "gars" dans la réalité... ça doit être légèrement flippant.
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #7 09 Décembre 2009 13:04:27

    Enara, tu peux me donner des exemples où tu aurais placé la ponctuation différemment ?  Par curiosité. Je ne pense pas que je vais modifier quoi que ce soit, c'est un petit exercice passé que je ne chercherai jamais à publier, mais j'aimerais bien savoir quand même  :)

    Le gros monsieur poilu, c'est vrai qu'il est résistant, mais il a un système de cautérisation des plaies hyper-avancé dans sa combinaison spatiale, au bout de dix secondes il n'a plus mal quand on lui arrache un membre.  Il est aussi entraîné à ne pas perdre son sang froid et vétéran de centaines de combats et il sait qu'une fois rentré sur sa planète, on lui fera une petite injection qui fera repousser son bras et sa main en une nuit. Ne vous inquiétez pas pour lui  :D

    @Miss Spooky Muffin: le récit fantastique fait 5 pages word et un p'tit bout, alors que le combat spatial n'en faisait qu'une...  Si la longueur ne te fait pas peur, je peux le copier ici.
  • Miss Spooky Muffin

    Mange-mots

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    #8 09 Décembre 2009 14:28:15

    Nathalie a écrit

    Ne vous inquiétez pas pour lui  :D


    Je ne m'en fais pas du tout :lol:

    Nathalie a écrit

    Si la longueur ne te fait pas peur, je peux le copier ici.


    Rien ne me fait peur, tu penses bien ;) C'est juste les capacités du forum dont tu dois te méfier !

  • Enara

    A la découverte des livres

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    #9 09 Décembre 2009 20:42:39

    En relisant, je me suis rendu compte qu'il n'y avait qu'une phrase qui me dérangeait vraiment.

    Nathalie a écrit

    J'avais déjà pu constater qu'il était totalement hors d'usage ; il ne restait de la carlingue que quelques tôles froissées dispersées aux alentours, et je devais la vie au module de survie quasiment indestructible dans lequel j'avais eu le réflexe de m'enfermer quelques secondes avant de recevoir la salve fatale.


    Je n'aurais pas mis de point virgule, mais un point. La phrase est trop longue. Voilà ce que j'aurais mis "J'avais déjà pu constater qu'il était totalement hors d'usage. Il ne restait de la carlingue que quelques tôles froissées dispersées aux alentours . Je ne devais la vie qu'au module de survie [...]

    Voila pour l'exemple que tu m'a demander. Ravie de pouvoir rendre service. Et avec le sourire! =)

  • Miss Spooky Muffin

    Mange-mots

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    #10 09 Décembre 2009 21:39:00

    A mon avis, le premier point virgule est très bien, mais la phrase aurait en effet pu être coupée pour la deuxième partie. Cela dit, même longue, je ne la trouve pas spécialement lourde.