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Camille : Tu as parfaitement raison pour Pierre, il a bien muri et évolué tout au long de ce périple (tout comme mes sentiments envers lui), et je crois que c’est Platon surtout qui lui a appris à vivre ! Je suis contente d’avoir vécu cet apprentissage avec lui, et qu’il finisse heureux me réjouis, il le mérite, un vrai homme de cœur ! Mais André a quelque chose de plus, ce truc qui fait de lui un héros magnifique, et que l’on ressent tout de suite en le rencontrant… C’est le personnage qui m’a le plus émue, le plus touchée et qui va le plus me manquer…
Et comparativement, même si Pierre je l’aime bien au final, je préfère le Tolstoï-Lévine de
Anna Karénine, plutôt que le Tolstoï-Pierre de
G&P, je trouve le premier plus brillant :P D'ailleurs, il y a aussi du Tolstoï dans André ^^
En tout cas,
Guerre et Paix a été une vraie révélation pour moi (rien que ça :p) !
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Jul' : Oh :pink: Merci à toi, Jul’, pour ce gentil message, si j’ai pu vous faire partager tout mon bonheur lors de cette lecture, j’en suis plus qu’enchantée ! Merci :heart:
Concernant
Belle du Seigneur, il semblerait effectivement que nous passions là à côté d'une expérience littéraire hors-norme ^^ Laisse-toi tenter comme je le ferai ! :D
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FloXy : Ahaha, et c’est pas fini :P J’en mets encore tout un paquet en dessous, entre celles que j’avais oublié de mettre
principalement par flemme et celles qui viennent de s’ajouter sur la fin du livre, je crois qu’il y a là de quoi faire =D
Cet été, j’ai donné la priorité à mon cher Tolstoï, mais je songe bien à
Belle du Seigneur pour l’année prochaine :p
Euh, et pour Août, je ne suis pas sûre
qu’il y aura un quelconque feuilleton en fait ; sûrement même bien moins de passages sur ce suivi :sifflote: C’est pour ça que j’ai bien distillé celui de
Guerre et Paix, ça va compenser ! Mais rien ne t’empêche de te faire une petite rediff en cas de manque ^^
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Gaellooo : Ça me fait vraiment super plaisir :’)
Merci beaucoup, bonne lecture et bonne journée :bisous:
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La Guerre et la Paix. Épilogue, Première Partie
C’est là où s’achève l’histoire de tous mes personnages adorés (bien que pour certains, elle se soit trop brusquement et prématurément terminée :pleur:).
Spoiler (Cliquez pour afficher)
Pierre et Natacha se marient, comme prévu.
Un évènement vient tout de même entacher le bonheur des Rostov, à savoir la mort du comte, qui lègue ainsi toutes ses dettes (qui atteignent une somme considérable, bien plus que la valeur des biens qu’il laisse à côté…), ce qui fait de Nicolas un homme pauvre et endetté. Et c’est pourquoi il se refuse à épouser Marie Bolkonsky qui, maintenant unique héritière de la fortune des Bolkonsky, est véritablement très riche… (un raisonnement qui montre à quel point Nicolas est noble, mais en même temps traduit aussi sa fierté !) Mais voilà, comme souvent dans la littérature, l’amour triomphe et les deux amoureux finissent par lier leurs destins envers et contre tout ! Ils coulent tous ensemble des jours plus ou moins heureux, avec plein d’enfants, des soucis domestiques, etc ; bref, ils redeviennent des humains et non plus les héros de Tolstoï, ils mènent la banale existence de tout le monde, c'en est fini des histoires extraordinaires – mais on en a eu de vraiment belles tout au long de cette superbe fresque russe !
Le personnage qui sort un peu du commun dans cet épilogue et qui m’a beaucoup plu, c’est finalement le petit Nicolouchka, qui va certainement devenir un homme aussi grand que son père (j’ai nommé André évidemment)…
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La Guerre et la Paix. Épilogue, Deuxième Partie
La seconde partie de cet épilogue est plus complexe, il faut bien se concentrer pour suivre les raisonnements de Tolstoï (dont certains ne m’ont pas entièrement convaincue soit dit en passant, et d’autres encore dont je n’ai pas compris le sens). Ses réflexions portent sur tout ce qui tourne autour de l’Histoire, la causalité des évènements, les notions de nécessité/liberté, le conditionnement spatio-temporelle de toutes choses, le pouvoir (et c’est d’ailleurs la notion abordée qui m’a le plus plu !) et j’en passe. Une partie pas tellement essentielle du point de vue historique et que j’aurai mise en appendice plutôt qu’en continuité du roman lui-même, mais alors sacrément riche intellectuellement et philosophiquement ! Grâce à cet épilogue, j’ai l’impression que Tolstoï, au-delà, de toute cette palette de personnages, de ces histoires de vie, d’amour, de mort, nous offre là un prétexte, un miroir qui nous rappelle notre pauvre et misérable condition d’êtres errants, se débattant contre ce monde trop petit pour nos égos, nos vices et nos (quelques :p) bontés…
Allez, et pour marquer le coup en ce dernier épisode de G&P, je ne fais pas l’avare sur les extraits que je trouve marquant et je prends mon courage à deux mains pour tout bien vous les retranscrire =D
Ne te marie jamais, mon ami ; c'est le conseil que je te donne. Ne te marie pas avant de t'être dit que tu ne peux vraiment faire autrement, avant de n'être plus aveuglé par ta passion pour la femme de ton choix, avant d'avoir vu clair en elle ; sans cela tu te tromperas cruellement et sans rémission. Marie-toi le plus tard possible, quand tu ne seras plus bon à rien... Autrement tout ce qu'il y a en toi de noble et de grand sera perdu. Tu t'enliseras dans les niaiseries. (...) Une fois lié à une femme, tu n'es plus qu'un forçat rivé à la chaîne. Dis adieu à ta liberté, à tes aptitudes, à tes espérances ; plie sous le remords de les avoir à jamais perdues.
Pourquoi donc les choses se sont-elles passées ainsi et non pas autrement ? Parce qu'elles se sont passées ainsi. " Le HASARD a créé telle situation : le GÉNIE s'en est servi ", dit l'histoire. Mais qu'est-ce que le HASARD ? Qu'est-ce que le GÉNIE ?
Les mots HASARD et GÉNIE ne signifient rien qui soit réellement existant, aussi ne peuvent-ils être définis.Ces mots ne désignent qu'un degré déterminé dans la compréhension des phénomènes ; je ne sais pas pourquoi tel ou tel phénomène se produit ; je pense que je ne peux pas le savoir ; par suite, je ne veux pas le savoir et je dis : HASARD. Je vois une force produisant un effet hors de proportion avec les capacités communes des hommes ; je ne comprends pas pourquoi cela se produit et je dis : GÉNIE.
Tout homme vit pour soi-même, utilise sa liberté pour atteindre des buts particuliers, sent par tout son être qu'il peut ou non accomplir tel ou tel acte ; mais, dès qu'il agit, son acte accompli à tel moment de la durée devient irrévocable et appartient dorénavant à l'histoire, où il paraît non plus libre, mais régi par la fatalité.
La vie humaine a deux faces. Il y a d'une part la vie individuelle, qui est d'autant plus libre que ses intérêts sont plus abstraits ; il y a d'autre part la vie élémentaire, grégaire, où l'homme doit inévitablement se soumettre aux lois qui lui sont prescrites.
L'homme vit consciemment pour lui-même, mais participe inconsciemment à la poursuite des buts historiques de l'humanité tout entière. L'acte accompli est irrévocable et, par sa concordance avec des millions d'autres actes accomplis par autrui, prend une valeur historique. Plus l'homme est placé haut sur l'échelle sociale, plus importants sont les personnages avec lesquels il entretient des rapports, plus grand aussi est son pouvoir sur le prochain, plus chacun de ses actes revêt un caractère évident de nécessité, de prédestination.
La difficulté d'atteindre la cause a beau grandir, jamais nous n'arriverons à la représentation d'une liberté complète, c'est-à-dire à la non-existence d'une cause. Quelque inaccessible que soit pour nous la cause de l'expression d'une volonté dans un acte quelconque commis par nous ou par autrui, la première exigence de notre esprit est d'en supposer et d'en rechercher la cause sans laquelle on ne peut concevoir aucun phénomène. Je lève la main pour accomplir un acte indépendant de toute cause, mais le simple fait de vouloir un acte sans cause lui en donne une.
Je vous laisse méditer sur tout cela :P
Pour conclure, il est difficile de trouver les mots justes pour décrire cette œuvre – que dis-je, ce chef d’œuvre ! – magnifiquement magistrale. Un grand monument de la littérature - peut être bien le plus grand que j’ai eu la chance de rencontrer jusqu’à maintenant. Voilà, c’est ça : une œuvre à l’image de son auteur, grande ! Guerre et Paix m'a marquée pour longtemps!
Et pour la suite (parce que oui, il y a une vie -certes différente, mais tout de même- après G&P :lol:), je pense commencer une autre grande auteure, j'ai nommé Virginia Woolf et son non moins célèbre Mrs Dalloway!
Bonne lecture! :heart: