Je ne finis (presque) jamais mes textes.

 
    • Myquietsilence

      Livraddictien débutant

      Hors ligne

      #1 12 Février 2012 12:52:35

      J'ai cette sale manie de ne jamais finir mes brouillons, en voici un tout récent. Avoir quelques avis me ferait plaisir, juste histoire de voir ce qu'en pense de bons lecteurs comme ceux de livraddict.


      Les ombres dessinaient des arbres, quelques fois des fleurs ou peut être bien des monstres. Elle les fixait, rêveuse et éteinte à la fois. Morte, mais pourtant si vivante. On venait de la tuer. Il l’avait tué. Son corps nu reposait sur le lit. Il était recouvert par un joli drap blanc, et portait en lui la trace de cette douleur encore si vive à son cœur. Les bras tendus vers le plafond, elle semblait vouloir s’échapper vers cette forêt enchantée. Elle se l’imaginait vaste, pleine d’oisillons, et de pétales dorées. Elle toucherait le vent du bout des doigts, le sentirait glisser dans ses cheveux un peu comme sa main. À l’exception faite qu’elle ne le craindrait pas, parce qu’il ne risquerait pas de s’enfuir.

      [q]L’air est toujours là, elle file toujours sur notre peau. Brise ou rafale.
      On la sent, même si elle nous échappe.[/q]

      Lui aussi lui échappait, tout le temps d'ailleurs. Seulement si elle ne le rattrapait pas, elle ne pouvait plus le sentir. Elle croyait qu‘elle sortait avec le vent. Qu’elle riait avec le vent. Qu’elle couchait avec le vent. S’imaginait qu’elle disposait d’un pouvoir, d’une sorte de privilège. Elle se pensait forte dans les rares moments où elle le possédait. Comme si elle avait une prise sur lui, alors qu’il l’avait sur elle.
      La tornade l’avait emportée il y a bien longtemps déjà, l’envoyant valdinguer d’un extrême à l’autre. Car c’est un grand pas qu’il y a entre l’amour et la haine. Un pas de géant. Bien trop gigantesque pour elle. Elle avait essayé de le franchir un nombre incalculable de fois. Hématomes, et cicatrices parsemaient ses jambes. Il ne les voyait même pas.
      Et tout ça parce qu’elle en avait redemandé. Anesthésiée et droguée au mal. Toujours plus. Toujours cette passion dévorante. Elle se trouvait maintenant les deux genoux à terre, implorant la fin. Cette fin qu’il lui avait donné sur un plateau d’argent. Une fin méritée et longuement négociée. Un souffle tremblant s’échappa de ses lèvres alors qu’il remuait les siennes. « C’était bon. »