(désolée pour l'anglicisme dans le titre, la citation ne sonne pas si bien en français !)
300 words a day keep the doctor away
Bonjour à toustes, ici je viens vous présenter un petit concept de mon cru.
Alors voilà. Depuis toute jeune, j'aime écrire. Des poèmes, des textes, des histoires, des journaux. Mon grand rêve serait de dérouler le fil d'une intrigue assez longuement pour écrire (et publier ?) un livre. Seulement, malgré mes idées à foison et ma passion toute singulière, je n'y arrive pas. Ce n'est pas l'intrigue qui me bloque, non, bien au contraire. C'est le processus d'écriture. Je démarre en trombe, et puis, au bout d'un millier de mots, je perds le fil, mes personnages m'échappent et tout arrête de couler de source. Mettant d'abord tout cela sur le compte de mon esprit (trop) occupé qui a tendance à vagabonder, de la maturité qu'à 21 ans je n'ai pas encore tout à fait, j'ai fini par mettre le doigt sur quelque chose que je peux corriger : mon manque d'entraînement.
J'ai donc décidé de me mettre à un petit exercice, que le titre de ce topic résume bien : écrire 300 mots par jour (+/- 10%) à partir d'un mot tiré aléatoirement dans le dictionnaire. Je ne cherche pas à m'imposer un rythme d'écriture autour d'une intrigue, mais bel et bien à décrire des saynètes sans rapport les unes avec les autres. Je cherche à court terme à améliorer ma visualisation des scènes que je décris, à affiner mon style et à travailler ma concentration. Mais je pense qu'à long terme, j'essaie de rencontrer des personnages, des situations et à réellement comprendre autour de quel pot mon esprit tourne infructueusement depuis si longtemps.
Ce topic a deux vocations :
- Vous partager mes scènes, écouter vos retours (constructifs). Je ne retravaille pas mes textes car je n'ai pas le temps de le faire avec attention. Je vous transmets la matière brute.
- Vous offrir un espace pour prendre 15-20 minutes par jour (qui suffisent en général pour créer 300 mots de manière non guidée, sans retravail) et partager vos scènes. Vous pouvez choisir d'écrire sur le mot que j'ai pioché ou en choisir un vous-même s'il ne vous inspire pas.
En ayant très hâte de vous lire, je vous souhaite une bonne écriture !
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Le mot d'aujourd'hui : charge
Ecrit en 17min - 300 mots tout rond
Les gouttes de sueur perlaient sur mon front alors que j’avançais péniblement, un pas après l’autre. Je ne ressentais pas de fatigue physique, ou du moins pas encore ; mais mon mental était sévèrement entamé par les événements de la matinée. Le poids de mon sac, dont les bretelles sciaient mes épaules, m’emportait en arrière comme pour me faire revenir là d’où je venais. Alors que je n’avais pas la moindre envie d’y retourner. Cette charge sur mes épaules pourtant robustes m’évoquait une triste métaphore, puisque toute ma vie était dans ce sac à dos élimé. Et toute ma vie me ramenait à mon point de départ, à la maison. Tout semblait agir contre moi.
Mes bras ballants, perclus de bleus et de griffures, étaient parcourus à intervalles irréguliers de frissons d’angoisse. Et s’Il me rattrapait ? Et s’Il me retrouvait ? Peut-être, songeais-je, que sans le savoir, j’étais déjà morte. J’avais porté pendant trop d’années le poids du secret dans ma poitrine, et je l’avais laissé échapper de ma bouche, limpide comme de l’eau de roche. Comme si tout à coup le rocher qui entravait ma respiration s’était liquéfié et avait coulé dans mon estomac qui se tordait de faim et de soif et me brûlait vaguement – j’étais trop abasourdie par la chaleur qui régnait sur ce sentier de montage pour me concentrer sur de telles sensations. Abasourdie par la chaleur, oui, mais surtout par l’angoisse, qui circulait le long de ma colonne vertébrale telle un serpent fantomatique. J’avais dû fuir après toutes ces années à culpabiliser. J’étais partie. Je n’étais pas en sécurité, loin de là, je devais encore surmonter la charge du sac qui contenait mes seules possessions qu’il n’avait pas détruites et grimper en haut de la montagne… Là-bas, peut-être, je pourrais me laisser enfin aller.
Ce que j'ai pensé : Le mot ne m'a que très peu inspirée à cause de toutes les significations qu'il portait. J'ai eu beaucoup de mal à écrire les 100 derniers mots par rapport aux 100 premiers, mais je ne suis pas mécontente du résultat. Pendant mon écriture, je voyais des paysages de montagne, et une femme avec un chapeau et un gros sac à dos, et j'ai essayé de décrire ce qu'elle ressentait.