@ClaireC : J'avoue que les LC c'est sympa mais parfois, moi-même je n'ai pas été très sérieuse...Je m'inscrivais à des LC en me disant "mais c'est totalement faisable" puis au final je me laissais dépasser par le quotidien ! Pour Cosmos, je pensais le commencer Vendredi/Samedi : est-ce que ça te va ?
@LaurentVO : C'est la rançon du succès XD
Bonjour à tous !
Je reviens avec quelques avis tout frais de mes trois dernières lectures.
Walden de Thoreau
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Un livre qui demande du temps et de la patience. Pour le coup, c'est un journal avec bcp de pensées diverses et variées sans - parfois - de lien entre elles. Avec des sujets très vastes comme une liste de course et la description assez sommaire du village le plus proche, à des réflexions bien plus philosophiques et poussées sur la société, les interactions sociales, ses ressentis en vivant seul. Il faut aimer les longues descriptions de la nature, de l'agriculture, du bâtiment pendant des pages et des pages. Si vous adorez ça, foncez !
Toutefois, je vais être honnête, je ne retiendrais clairement pas ce livre dans mes préférés lus cette année ou de ma vie. Je pense qu'on en fait un peu bcp autour de ce livre - à mon humble avis - pour tout dire je l'ai même commencé car une connaissance m'expliquait que c'était son livre préféré de tout les temps ! Force m'est de constater que je ne fais pas partie de ce lectorat fan absolu de cette oeuvre. On m'avait décrit ça comme un style "épuré et simpliste"...Je dirais un grand non : le style fait plus penser au "stream of consciousness". L'auteur suit le fil de ses pensées et les écrit. Il faut de la concentration car parfois, c'est dense (j'avoue que parfois, mes yeux se fermaient au fil de ma lecture XD). De plus, Thoreau développe ses idées sur plusieurs paragraphes en précisant constamment, apportant des éléments additionnels : avec lui, on est très loin de l'esprit synthétique. Et j'avoue avoir apprécié sincèrement certains déroulements de pensées. Mais, c'est comme avec le Marquis de Sade, il faut être patient entre deux descriptions de pêches ou de BTP, puis d'un coup une longue réflexion, puis on revient sur le BTP et l'étang et les haricots parce que... c'est Thoreau !
J'entends pourquoi elle a tant plu : le côté libre de Thoreau, la place de la nature et le côté "je vis en autarcie". Mais, au fil de la lecture, je trouve qu'on occulte les privilèges de Thoreau : c'est un homme, blanc, éduqué (il a été à Harvard), avec un bon réseau pour le soutenir (protégé d'Emerson quand même) qui peut se permettre ce mode de vie. Pour ajouter à cela, dans Walden, il peut avoir un petit côté hautain/ambivalent avec son voisinage qui peut laisser perplexe (et en cherchant quelques analyses de l'oeuvre, ça a déjà été relevé). Donc, une oeuvre bien plus complexe qu'il n'y paraît !
Dans le même registre, j'avoue avoir largement préféré le livre de Krakauer, Into the wild qui montre les limites de cet idéalisme justement. Plus critique, plus réaliste aussi à mes yeux.
Cependant, contente de pouvoir dire que j'ai ENFIN lu ce livre ˆˆ
(Quelques citations - un peu longue mais c'est de la faute de Thoreau pas la mienne ;) )
Une sur le choix de nos priorités :
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"En accumulant la propriété, pour nous-même ou pour notre postérité, en fondant une famille ou un Etat, ou même en acquérant la renommé nous sommes mortels; mais en traitant avec la vérité, nous sommes immortels, et nous n'avons pas de craindre de changements plus que des accidents."
Sur le divertissement et l'importancede trouver de la satisfaction dans sa propre vie sans se reposer constamment sur les stimulis extérieurs :
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"L'homme doit trouver ses motifs en lui-même, c'est certain. La journée naturelle est très calme, et ne réprouvera guère son indolence.
J'avais dans ma façon de vivre au moins cet avantage sur les gens obligés de chercher leur amusement au dehors, dans la société et le théâtre, que ma vie elle-même était devenue mon amusement et jamais cessa d'être nouvelle. C'était un drame en maintes scènes et sans fin. Si toujours en effet nous gagnions notre vie et la réglions suivant la dernière et meilleure de nous apprise, nous ne serions jamais tourmentés par l'ennui. Suivez votre génie d'assez près, et il ne faillira pas à vous montrer d'heure en heure près, et il ne faillira pas à vous montrer un gai passe temps."
Sur la solitude (celui-ci est mon préféré !) :
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"Je trouve salutaire d'être seul la plus grande partie du temps. Être en compagnie, fût-ce avec la meilleure, est vite fastidieux et dissipant. J'aime à être seul. Je n'ai jamais trouvé de compagnon aussi compagnon que la solitude. Nous sommes en général plus isolés lorsque nous sortons pour nous mêler aux hommes que lorsque nous restons au fond de nos appartements. Un homme pensant ou travaillant est tjrs seul, qu'il soit où il voudra. La solitude ne se mesure pas aux milles étendues qui séparent un homme de ses semblables."
La Magicien de Colm Toibin
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Terminé cette petite brique qui se proposait de nous raconter la vie de Thomas Mann. J'avais commencé à lire La Montagne Magique de l'auteur (que je n'ai tjrs pas terminé). Et j'avais besoin d'une bonne dose de motivation pour me replonger dans l'oeuvre de l'artiste. Ainsi, j'étais curieuse de lire cette ouvrage de l'auteur irlandais Colm Toibin que je ne connaissais pas dans ce registre de la biographie romancée.
L'avantage est d'en apprendre énormément sur la famille Mann qui était tous dans le monde artistiques/littéraire/politique. Par exemple, j'ignorais que le fils, Klaus Mann, avait été écrivain également et avait laissé une oeuvre littéraire appréciée . Lire ce roman plonge dans les deux guerres mondiales et l'histoire de l'Allemagne par le biais de la famille Mann. Une famille aisée, favorisée qui avaient de nombreux privilèges. On découvre ce couple très atypique formé par Katia et Thomas Mann. Enfin, l'auteur - dans ce roman - voulait montrer toute l'ambivalence de la personnalité et de la vie de Thomas Mann. Un homme de lettre qui ne faisait qu'écrire, vivait dans son monde de fiction au point d'être éloigné autant des gens autour de lui que des affaires réelles qui se déroulaient sous ses yeux. Je dirai que le trait principal de la personnalité de Mann, tel que nous le décrit/construit Toibin, est la dissimulation. C'est un personnage qui dissimule tout pour se fondre en société : son homosexualité, ses opinions politiques, les opinions tranchées de sa famille qu'il peut ne pas soutenir par pure peur.
Ainsi, je ne peux pas dire que c'est un roman où on s'attache aux personnages. Je dirai presque que c'est un fiction qui illustre le délitement lent mais certain d'une famille, dans le silence, le non-dit, la lâcheté ainsi que la déliquescence d'une classe favorisée allemande qui a dû faire face à l'histoire de son pays.
Au niveau de ma lecture, les 300 premières pages sont géniales : c'est prenant, assez addictif. Néanmoins, la fin souffre de longueurs certaines ! Toibin a du faire bcp de recherches et il a voulu mettre - à mon humble avis - des éléments biographiques au détriment de sa fiction. C'est souvent la difficulté des biographies romancées : trouver l'équilibre entre informations factuelles et l'intrigue/l'art romanesque. Sur la fin, j'ai trouvé en tant que lectrice que ce dosage était bien moins maîtrisé que dans la première et deuxième partie du roman...
Toutefois, contente d'avoir lu ce bouquin qui m'a donné envie de lire Thomas Mann (oui Montagne Magique, j'arrive... Enfin, peut-être XD) et surtout de lire son fils Klaus Mann dont j'ignorais l'existence !
Hypatie d'Alexandrie de Brigitte Boudon
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Un court texte qui m'a un peu déçu car je m'attendais à une sorte de mini-biographie d'Hypatie. A la place, on nous donne un panorama scientifique, politique, philosophique et religieux de la ville d'Alexandrie avant/pendant/après la vie d'Hypatie. Son évolution au fil de l'Antiquité et ses personnalité. Alors, j'ai appris des choses (clairement comme la pensée en astronomie de Ptolémé, les traités de mathématique avec Euclide, Archimède et j'en passe). Il faut avouer que cette ville a regorgé d'esprit qui ont contribué à faire évoluer la pensée scientifique. Cependant, on perd le fil principal qui est normalement la figure d'Hypatie. Elle n'est pas tant exploitée que cela j'ai eu l'impression. Donc, lecture en demi-teinte même si j'ai appris des éléments que j'ignorais !
Ce que je lis
J'ai trois lectures en parallèles de livres assez courts qui seront terminés dans la journée (car je suis en vacances, ça aide !).
-Deborah Levy - Le coût de la vie
-Cécilia Commo - Le couple parfait n'existe pas
-Roques et Dormal - Pico Bogue :heart:
Oh et j'ai oublié le livre audio que j'écoute en ce moment :
-Miguel Bonnefoy - L'Inventeur
Et ensuite, j'enchaînerai très certainement avec Cosmos de Carl Sagan et Problèmes à 3 corps de Liu Cixin
De belles lectures à tous !