#224 21 Juin 2018 20:05:58
Bonsoir tout le monde,
J'ai terminé Article 353 du code pénal.
La quatrième de couverture de ce roman est maintenant un peu lointaine. La voici de nouveau, d'autant qu'elle est assez courte.
"Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit".
Avant tout, une remarque sur l'intitulé du roman. Les puristes pourront s'étonner, pour la bonne et simple raison que l'article 353 du code pénal n'existe pas. Au fil des pages, je me suis demandé comment l'auteur allait parvenir à trancher une histoire qui se veut vraie, ô combien (et malheureusement) réaliste, avec un article imaginaire. Et puis à la toute fin, j'ai vu apparaître ce mystérieux article 353, sortant maintenant du code de procédure pénale. Ce qui n'est pas tout à fait pareil. J'ai fait une petite recherche et je suis tombé sur une émission dans laquelle il était invité et où il est justement revenu sur le titre. Il s'agit d'une raison d'esthétique : Article 353 du code de procédure pénale pouvait davantage rebuter que le titre actuel. Ca se tient, mais ça me gêne un peu quand même.
Ce livre m'a beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce roman, plutôt grise avec parfois des teintes de bleu, qui se marie parfaitement avec l'histoire. Difficile de ne pas s'attacher à Martial, Erwan et Le Goff (le maire). J'ai également bien aimé la figure du juge qui détonne de l'image que l'on peut en avoir. Il intervient peu, mais toujours à propos, et dégage un certaine empathie. D'autres le sont moins. Ainsi en est-il de Antoine Lazenec, dont la personnalité est à mon sens plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Est-il vraiment conscient de ce qu'il fait, ou fait-il ainsi son chemin ? A quel point est-il manipulateur ?
L'histoire, en soi, est tragique et émouvante. On lit impuissant en spectateur le récit de quelqu'un qui descend lentement « les marches du désespoir » pour prendre un passage du roman. C'est parfois frustrant, parce qu'on se dit d'un point de vue extérieur que, non, ce n'est pas possible, que non, il ne va pas faire ceci ou cela, mais difficile de dire ce que l'on ferait dans les mêmes circonstances, dans le même environnement. C'est un roman qui, partant, interroge. Il y a beaucoup de beaux passages, de belles réflexions. Si j'ai pu trouver la toute fin un peu simpliste d'un point de vue strictement juridique, elle est indiscutablement réussie d'un point de vue littéraire. Tout comme le roman dans son ensemble.
J'ai commencé Les trois sœurs, de Tchekhov. La quatrième de couverture étant à certains égards trop bavarde, j'ai coupé une partie.
"Dans une ville de province, perdue dans l'immense Russie, trois sœurs s'ennuient, mais espèrent : Moscou, le retour de l'enfance, la vraie vie... Tout est encore possible le deuil est fini, la vie attend. La vie s'écroule, sans événement. Les officiers vont et viennent. Tous s'accrochent aux mots, mais les mots tuent ou s'usent. "