#25 02 Mars 2018 20:27:13
Voilà à peu près trois mois que je n'avais rien posté sur mon suivi de lecture. Tout à une fin. Trois mois (un peu moins mais on ne va pas chipoter), le temps qu'il m'a fallu pour lire les trois tomes de la Saga moscovite, de Vassili Axionov.
Tout d'abord, le résumé de la quatrième de couverture :
A travers les destinées des Gradov, grands médecins, grands militaires, et celles des petites gens qui les entourent, c'est toute la Russie qui respire... comme elle peut, en l'une des périodes les plus dramatiques qu'elle ait connues : 1924-1953, dates du " règne " de Staline. Les Gradov sont des personnages bien romanesques, pris dans une vie quotidienne faite d'ambition, de dévouement, de contradictions, de passions, de rires. (...) Les véritables sagas modernes sont, dans la littérature universelle, rarissimes. Celle-ci mérite bien son nom tant l'horizon qu'elle embrasse est vaste, tant sa phrase est exubérante et précise, tant ses personnages et leur fortune sont attachants. Telle est la magie d'un grand écrivain.
C'est avec une grande émotion que j'ai terminé la lecture de ce livre. Trois mois (quasiment) de vue commune, ce n'est pas rien (d'un point de vue littéraire, je précise :D) !
Quel livre ! Quelle saga ! Je me suis régalé. Pour aller un peu plus loin, je ferai écho aux premières lignes écrites par A. Koestler dans Le Zéro et l'infini (livre dont je conseille vivement la lecture soit dit en passant) : "Les personnages de ce livre sont imaginaires. Les circonstances historiques ayant déterminé leurs actes sont authentiques". Cette véritable saga à la Tolstoï dont (seuls ?) les russes ont le secret (Guerre et Paix est d'ailleurs expressément évoqué à plusieurs endroits dans ce roman) nous immerge pendant toute la période stalinienne, de sa lente prise de pouvoir à sa mort. C'est un véritable livre d'histoire, romanisé. Tout y passe, tout est évoqué, tout est vécu : la NEP, la dékoulakisation, les purges, la deuxième guerre mondiale, les goulags, les services spéciaux, l'après guerre et j'en passe. Cette saga permet également d'entrer dans l'art soviétique (littéraire bien sûr, mais également cinématographique), avec de multiples références aux artistes reconnus, ainsi qu'aux dissidents. Axionov est assez adroit pour ne pas dépeindre une réalité en noir et blanc, avec d'un côté les gentils et de l'autre les méchants.
Saga de 1500 pages grosso modo, je ne me suis pourtant jamais ennuyé. Il faut dire que l'auteur nous prend par la main. Outre l'intérêt de l'(H)histoire, l'auteur est très habile pour également nous laisser souffler plutôt régulièrement, grâce à des entractes (oui oui) et des coupures de journaux.
En autant de page, on peut parfois se perdre : tiens, il est toujours en vie lui ? Mais qui c'est celui-là ? Une des principales difficultés que j'ai lorsque je lis un auteur russe réside dans la multitude des personnages, et les diverses façons de les nommer : par leur prénom, leur nom, leur surnom... Là encore, l'auteur est très habile, et réussit parfaitement à nous ramener dans le fil de l'histoire.
Bref, il y aurait tellement de choses à dire encore. Je n'aurais qu'un conseil : le lire. Le lire, c'est l'adopter !
J'ai quelque peu modifié l'ordre de mes prochaines lectures. Pour ne pas partir à nouveau sur un long roman, je lirai tout d'abord Les justes, d'A. Camus (après avoir lu l'avis de bibliblogueuse). Suivra ensuite, sur les conseils de Waterlyly L'ombre du vent. Viendra enfin Vie et destin, pour un grand retour dans la littérature russe.
Ces lectures vous inspirent-elles ?
Dernière modification par honha (06 Mars 2018 21:07:45)
