[Suivi lecture] Miyuki_

Vos messages :

Cendre : En vrai, c'est vrai que je n'ai plus envie d'être exclue du club Sanderson mais dès que je lis un résumé ou qu'on m'explique les histoires qu'il écrit, je me dis oh mamamia, je veux !

Et comme on dit, le meilleur pour la fin !

Bouledechat : C'est pour ça que j'adore aller en bibliothèque parce que, je pense que chacun fait ce qu'il veut et peut avec son argent, ça ne regarde personne mais, personnellement, je ne supporte pas mettre mon argent dans quelque chose qui ne m'apporte pas de positif. C'est pour ça que je choisis très soigneusement les livres que j'achète et si j'ai un quelconque doute, hop j'emprunte. Rien ne m'empêche d'acheter le livre par la suite !

Allez on se motive pour Sanderson !

Melody : C'est pas Stormbreaker ou quelque chose comme ça ? Sa trilogie inspirée du Japon ? Si c'est celle-là, j'en parle un peu plus bas parce que décidement, Jay Kristoff est un auteur que je n'apprécie pas beaucoup. J'ai terminé Illuminae mais je crois que je ne lirai plus rien venant de lui pas même Aurora Squad.

Emmani : Je ne suis pas Pikiti sur les réseaux mais avec ce que tu as dit, ça m'a intrigué et lancé sur une recherche pour écrire pourquoi je n'aime pas Nevernight :P J'ai aussi terminé mon petit article sur la VO mais tu as tout résumé. Je n'en peux plus que dès que je dis que j'ai aimé ou pas tel ou tel livre, j'ai toujours un : oui mais la VO. Alors que souvent, la plume n'est même pas en cause.

Non mais il faut que tu lises du Stéphane Servant ! :pink: Moi, j'ai bien envie de les relire après la lecture plus que laborieuse du moment.

Pyrrha : Surtout que je pense qu'il ne fallait pas grand-chose pour améliorer La princesse au visage de nuit. Rien que retirer la bande d'amis qui te rappellent qu'à Paris, on mange du quinoa, ça serait pas mal ...

Une ancienne amie m'avait recommandé la série Les piliers de la Terre mais vu qu'on a des goûts diamétralement opposés, je me suis dit que ce n'était pas une priorité. Mais, je vais m'y pencher !

Je n'étais pas du tout au courant de l'ordre des séries de Pierre Bottero sauf quand j'ai commencé à lire le deuxième tome d'Ellana, évidemment ! Du coup, j'ai lu le premier tome d'Ewilan et j'ai tellement déchanté. Je ne retrouvais pas le style que j'aime tant chez Pierre Bottero. Il faut que je continue la saga parce que je sais que ça s'améliore mais, j'ai du mal à m'en remettre ! XD

Wonderbooks : Je suis vraiment désolée mais ma chronique suivante ne va pas peut-être pas te motiver à lire Nevernight.

Oh mais je ne suis presque plus rien assidument sur Instagram sauf Alex bouquine en prada et encore. Je trouve que le contenu est dispensable puisqu'il va être répété sur Youtube. Après voir toujours les mêmes commentaires, les mêmes livres, etc ... ça m'a gonflé. Bref, je cherche des comptes insta vraiment originaux et qui parlent de SFFF et c'est ... compliqué ?

Aealo : Hello ! Moi aussi je me méfie des prix pour pas mal de raisons. La princesse au visage de nuit est finaliste pour le PLIB et quand je vois la sélection, je trouve que c'est pas si varié que ça alors que bon, c'est un prix de l'imaginaire et l'imaginaire ce n'est pas que de la fantasy jeunesse ou YA. Le seul livre primé au Goncourt que j'ai lu c'était Chanson douce de Leïla Slimani et c'est un bon roman mais je m'attendais à tellement plus. Et il me semble que c'est une des seules femmes ayant gagné le prix en 117 ans d'existence, ça pose des questions !

Caty : Mais .... Mais ... Sanderson, Fils-des-brumes, Les archives de Roshar, ça a l'air tellement cool ! Et puis même si j'ai pas encore lu cet auteur : Au bûcher !!!!

Il faut que je lise Âme de sorcière ! J'ai un autre livre qui s'appelle La puissance du féminin et qui a aussi des petits DIY que je ne ferai pas parce que je n'ai absolument pas les mains bricoleuses ! Et puis lisez aussi Stéphane Servant, je vais bientôt faire une affiche avec écrit en grand et en gras : Lisez Stéphane Servant :ptdr:

<image>Nevernight, tome 1 : N'oublie pas, Jay Kristoff, Ed. De Saxus

« Dans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d'assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille.
Fille d'un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l'anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d'un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père. Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu'elle n'a jamais imaginé.
À 16 ans, elle va devenir l'une des apprentis du groupe d'assassins le plus dangereux de toute la République : L'Église rouge. La trahison et des épreuves l'attendent dans les murs de cet établissement où l'échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu'elle désire : la vengeance. »

Il faut bien que je reconnaisse quelque chose : La maison d’édition De Saxus a une équipe de communication et un service marketing au top puisqu’ils pourraient faire acheter un frigo, un ventilateur et un abonnement d’un an de cornetto à un pingouin perdu dans l’Antarctique. Alors quand j’ai vu la sortie de Nevernight, je me suis dit « oh, je veux le lire » sans me poser davantage de questions. Il avait de bons échos, même venant de personnes qui ont très souvent des avis mitigés ou négatifs sur les livres qu’ils chroniquent, alors je me suis dit de manière très naïve que ça allait me plaire.

Sauf que pas du tout. Et c’est là que je suis très contente de l’avoir emprunté parce que plus de 20 euros pour un abandon … Bof.

Je n’ai pas l’habitude de faire des avis sur des abandons parce que j’estime que je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de l’histoire pour pouvoir proposer une critique éclairée. Mais là, à chaque fois que je parle de Nevernight, vous en reparlez en émettant des doutes et, moi j’aurai aimé avoir ce genre de chronique pour pouvoir me demander si j’avais réellement envie de le lire. Je ne doute pas de la facilité avec laquelle vous trouverez des avis positifs, moi-même, j’ai dû fouiller sur Youtube et sur les réseaux sociaux livresques pour avoir une autre voix. Et plus j’y pense, plus ça me travaille, plus j’ai envie d’écrire mes impressions sur ce livre.

Donc, dans cette histoire, on va suivre Mia qui est une jeune orpheline qui a vu sa famille massacrée à cause d’un coup d’état qui n’a pas fonctionné et qui ne souhaite qu’une seule chose : la vengeance. Elle va rejoindre une école d’assassin pour avoir la possibilité d’assouvir son souhait. Le postulat est basique mais, ce n’est pas ça qui me dérange. J’ai adoré des histoires de fantasy ou autres qui reprennent tous les codes du genre et revoient des scénarios qui ont été maintes fois travaillés. Mais quitte à lire une histoire basique autant qu’elle soit bien exécutée. Le Prieuré de l’oranger est basique et pourtant, c’était un coup de cœur. Alors ici … Il n’y a rien de ce que j’ai pu lire qui va …

Premièrement, c’est bourré de métaphores, d’effets de style, si bien que bon, je n’ai rien compris à ce qui était écrit et que j’ai lu assez de métaphores à la phrase carrée pour toute une vie. C’est totalement imbuvable, c’est complètement flou et c’était très très très lourd. Ecrire un livre, c’est un savant mélange entre des phrases simples et des effets de style. C’est-à-dire que le lecteur doit comprendre ce qui est en train de se passer mais pour qu’il faut qu’il y ait de temps à autre une belle phrase avec un vocabulaire plus recherché, une description de paysage qui soit poétique, des dialogues bien pensés, etc. Jay Kristoff ne fait rien de ça et j’ai même eu une impression de forcing (c’est bien simple, il y a du forcing sur à peu près tout), qu’il a une plume, un style, etc. Sauf que non. Avec lui, tout prend une ampleur dramatique incroyable, ce qui m’a très vite fatigué. Avec l’auteur, boire mon café prend une dimension dramatique au même titre que, je ne sais pas moi, si j’avais failli me faire renverser par une voiture parce que le conducteur n’a pas adapté sa vitesse à proximité du passage piéton. Bref, tout chez Jay Kristoff est prétexte à cet élancement dramatique. Le pire, c’est que certaines métaphores lues m’ont fait hausser les sourcils et m’ont fait formuler un : Mais quel est le rapport ? Oh, je n’ai … pas compris ? Ça m’a mis mal à l’aise et je dois avouer que lire certaines chroniques négatives qui ont été écrites dans le même genre que le roman m’ont fait bien rire.

L’univers, quant à lui … il sonne creux. Je suis assez navrée parce que c’est un point qui m’avait intrigué et mon leitmotiv pour continuer à lire malgré un ennui persistant. Je n’ai jamais compris où j’étais, où ça se déroulait et pourquoi j’avais l’impression de ne pas comprendre une seule seconde la mappemonde et l’imbrication des lieux. Pourtant, il y a une carte … Pour donner un exemple, dans le Seigneur des anneaux, on comprend où sont les lieux, comment ils s’imbriquent les uns aux autres, pareil pour Le Prieuré de l’oranger, on comprend où sont les personnages, où ils vont, etc. Là, je n’ai absolument rien compris et pourtant, je lis beaucoup de fantasy donc, je connais les règles, je sais prendre en main un univers. Ici, j’étais trop occupée à me demander où j’étais atterrie et bon sang, pourquoi l’auteur écrit comme ça, c’est fatiguant, que je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire.
Et puis, les notes de bas de pages … Je n’ai pas d’autre mots pour résumer ce que j’en pense que : fénéantise.
Les notes de bas de pages, c’est génial pour la non-fiction, pour citer tes sources ou apporter un complément d’informations. Dans les romans, c’est de la paresse. Ces notes ne servent à rien, ils n’apportent rien à l’univers, rien au lecteur, si ce n’est se couper de l’action et rendre la lecture encore plus pénible. Je n’ai pas envie d’avoir la page wikipédia des créatures de l’univers, si tu veux m’expliquer leurs particularités, introduis-les dans un dialogue. Les légendes ? Fais une mise en abime, ajoute un personnage conteur, que sais-je mais, pas des notes de bas de page ! C’est trop facile et ça revient à miroiter un univers super complexe et bien fourni alors que si tu ne lis pas les notes de bas de pages, tu n’as plus rien.
En lisant ce livre, j’avais l’impression d’être prise dans une boucle temporelle : j’avais un prof de droit pénal qui adorait mettre des notes de bas de page partout dans son syllabus. Si bien que parfois le corps du texte faisait trois lignes et le reste, c’était du commentaire, de l’annotation et dans les examens, il y avait parfois des questions où des éléments de réponses se trouvaient dans les notes de bas de pages. J’avais beau adorer son cours, si je l’ai réussi, c’est pas pour lire un roman qui ressemble à mon cours de droit pénal et avoir l’impression d’être de nouveau dans l’auditoire le vendredi de 13h30 à 15h30.
Qui plus est, certaines ne servent à rien. Mais, alors à rien du tout. C’est-à-dire que je me demande encore quelle est la plus-value à expliquer le passage d’un groupe de chameaux quatre heures avant celui de nos protagonistes ? Oui, cet exemple m’a vraiment marqué.

D’ailleurs, c’est la transition parfaite pour parler des protagonistes !

Et Mia, c’est un personnage qui rentre parfaitement dans le prisme du male gaze. C’est quoi le male gaze ? Pour résumer de manière très simple, le male gaze est le regard masculin, que les images que l’on voit vont devenir des fantasmes pour les hommes hétéros. Pour mieux comprendre ce concept, je vous invite à écouter les épisodes 56 et 57 du podcast Les couilles sur la table : Male gaze, ce que voient les hommes et Female gaze, ce que vivent les femmes. Ces épisodes parlent de séries et de films mais, ils peuvent totalement être transposés à l’univers littéraire.

Je me suis sentie très mal à l’aise avec le traitement de la protagoniste et ça va bien plus loin qu’un simple haussement de sourcils.
Mia est un personnage qui répond à différents clichés mais qui est hyper sexualisée. L’auteur insiste lourdement sur le fait qu’elle est maigre, qu’elle a la peau très pâle, sa frange coupée de travers et tu n’en retiens que ça. Ah aussi qu’elle fume tout le temps. Quand j’ai fait mes recherches pour voir si j’étais la seule à être dans le cas, j’ai vu que des personnes ont souligné le fait qu’il fallait absolument que Mia ne soit pas comme les autres filles, ne soit pas comme les autres meurtriers, ne soit pas comme les autres héros et héroïnes. Oui, c’est le fameux « pas comme les autres filles » très clivant et sexiste et qui au final est vraiment problématique.
Le personnage masculin est totalement creux et inintéressant. En fait, tu peux faire un roman avec des personnages intéressants peu importe leur genre, comme le fait si bien Le Prieuré de l’oranger.
Le seul personnage un peu marrant et qui a trouvé un peu de grâce à mes yeux est le chat. Et c’est dommage que ce soit un familier qui m’apporte un peu de réconfort et de positif face au constat plus que négatif sur les personnages.

Il me semble également important de signaler que Jay Kristoff est un auteur qui pose question. Mais encore une fois en cherchant sur internet, j’ai remarqué qu’il avait des propos qui blessent les minorités ethniques et les recherches pour l’écriture de ses romans me laisse perplexe. Ecrire une trilogie de fantasy sur un univers japonais et avoir pour seule recherche la lecture de mangas, le visionnage d’animés et manger des sushis ? Non, en fait, non.
Moi-même ayant pour projet d’écrire une histoire de fantasy avec des sorcières, je ne passe pas mes journées à regarder Sabrina, l’apprentie sorcière et Willow dans Buffy contre les vampires. Je ne peux pas me contenter de ça ... Ca ne fait pas sérieux du tout.

Bref, je ne vous conseille pas ce livre. Il y a des meilleurs livres de fantasy adulte (?) ou young-adult qui ont un vrai world-building, des personnages intéressants et une belle plume qui se lit facilement.