Les partenariats, jouissifs ou nocifs ?

Je ne comprends pas totalement le sens de ton message Anassete mais les éditeurs qui envoient des bouquins dans la nature savent qu'ils prennent le risque qu'ils ne soient pas lus, blogueurs ou pro, lorsqu'ils ne sont pas sollicités (ou envoyés à "l'aveugle" à un listing régulier). Ils savent parfaitement que les critiques (pro ou non) ne peuvent pas forcément lire tout ce qu'ils reçoivent, ça fait partie du jeu.

J'ai tout de même l'impression que certains éditeurs traitent un peu les blogueurs à part comme un truc pas sérieux, quand je vois toutes les règles qui sont imposées par certains (je ne l'ai pas vécu c'est juste ce que je vois chez les autres) de manière un peu infantilisante.
Après il faut voir que la répercussion d'un blogueur est potentiellement moindre que celle d'un critique pro. En librairie on voit arriver des gens "j'ai entendu parler de tel livre à la radio/dans tel magazine" mais je n'ai pas encore entendu parler de gens qui se décidaient uniquement sur des blogs (à part des suiveurs vraiment réguliers, mais en général les avis de blog sont surtout là pour conforter les gens dans leurs choix quand ils cherchent sur google... ça veut dire qu'il faut ressortir dans les requêtes et un journal en ligne pro a plus de chances d'arriver devant la majorité des blogs).
Donc tout ça pour dire qu'en gros un blogueur est moins rentable qu'un critique, dans le cas où les deux lisent le bouquin. Le blog n'est pas négligeable, loin de là, mais il faut investir plus (soit en absolu un SP est moins rentable sur un blogueur, soit investir plus dans le sens où il faut tenter d'envoyer un certain nombre de SP pour être visible dans la blogosphère)(cf. Nathan qui est un innondeur de première et qui arrive à me dégoûter des bouquins avant leur sortie tellement on les voit partout).
Et oui les SP coûtent cher (plus la maison d'édition est petite et plus c'est vrai), donc comme les blogs ont tendance à représenter une "masse", s'ils ne chroniquent pas on va plus facilement être tenté de contrôler que chez les pros dont on espère toujours attirer l'attention et qui sont moins "interchangeables" que la plupart des blogueurs.
Ça peut se faire cordialement tout de même. Ou pas. Ça dépend de l'attaché de presse derrière et de comment il gère son envoi de SP.

Certaines boîte je sais que je peux demander sans soucis un titre de temps en temps, d'autres gèrent du "tout ou rien", d'autres ne répondent jamais aux mails, etc. Les pratiques sont vraiment très variées. Idem pour l'envoi de catalogues. Des fois je l'ai reçu qu'une fois, d'autres je les reçois systématiquement même si je n'ai rien demandé...

Perso je ne me vois plus vraiment demander à part dans certains cas, genre j'ai rencontré l'éditeur et on a sympathisé. Mais j'ai eu quelques demandes dans le vent, c'est hyper désagréable. Même une fois j'ai reçu le bouquin mais aucun retour de mail... Ben j'ai pas recontacté parce que j'avais un peu l'impression d'être un clébard qu'on écarte en lui lançant un os (c'était peut être pas ça mais c'était pas hyper poli comme pratique). Ça fait beaucoup d'énergie pour pas grand chose et déjà qu'il faut obligatoirement chroniquer et lire dans des délais raisonnables, si en plus je dois me faire suer à trouver des contacts, ne pas me faire oublier d'eux, etc... Blêêêh, désagréable.
Mais je suis rarement contactée par ailleurs donc bon... ça aide à se limiter.
Il y a quelques éditeurs avec qui ça se passe vraiment très bien et je préfère quelques bons contacts à une gestion plus vaste et prenante.

J'avais de l'ambition pour mon blog au début, c'était un vrai projet semi-pro. Mais je ne maîtrise pas l'aspect informatique déjà ce qui me bloque. Et puis ma relative timidité (je n'ose pas me promouvoir, j'aime pas avoir à me "battre" pour entretenir des contacts) n'a pas aidé. Ma reprise d'une activité salariée m'a aussi épuisée et j'ai lâché la rampe totalement après un démarrage qui était plutôt honnête. Retour à une case plus "loisir". Ça reste valorisable (mon approche du blogging m'avait aidée à trouver un job après 4 ans de chômage, c'était pas rien, même si après ça n'a pas marché). Mais j'ai vraiment pas réussi à trouver mon équilibre. Le côté SP pour moi c'était surtout un moyen d'étendre un réseau, d'avoir des contacts avec les éditeurs, de les intégrer à ma démarche. Mais avec le développement de la foire d'empoigne, des clubs de blogueurs et ce genre de gestion collective ça ne correspondait pas du tout à ce que je recherchais. Et honnêtement des fois j'avais l'impression qu'il me fallait faire le tapin pour avoir un bouquin et c'était pas super agréable (bon ça tient au fait que j'aime pas me mettre en avant, me vendre ou être en compétition avec les autres, mais n'empêche).
Il y a aussi que je réussissais à avoir les mêmes bouquins que 50 autres blogs et je ne voyais pas trop l'utilité de rajouter mon grain de sel. L'impression de lire la même chose que tout le monde et en même temps c'est pas super agréable, ça fait "usine". On perd un peu le plaisir "moi, mon livre et fuck le reste du monde". Là y'a 30 personnes qui lisent en même temps par dessus ton épaule, brrr, quelle horreur :lol:

Donc vive l'approche coolos :P

Coucou Kyradieuse,

J'ai la flemme de lire tous les longs messages des autres (ouuuh pas bien) mais je vais quand même te répondre.
Cette année j'ai eu beaucoup de mal à gérer les SP que je recevais, je n'en voyais plus le bout d'autant plus que mes études me prenaient plus de temps que ce que j'imaginais. J'ai donc rattrapé tout mon retard cet été avec l'accord de mes partenaires qui m'avaient tous accordés des délais comprenant que j'étais submergée.
Septembre arrive et je dois t'avouer que j'avais peur de recommencer cette erreur, en prendre plus que ce que je peux lire et ne pas avoir le temps de lire ce que je m'achète. Alors j'ai pris une décision simple : Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre !

Car c'est toujours un plaisir pour moi de recevoir un partenariat, de savoir qu'une maison d'édition me fait confiance et me permet d'avoir ce roman. Mon enthousiasme est toujours présent et je veux continuer cette aventure. Je ne prendrai donc plus que ce que je suis sûre de vouloir, sûre d'avoir le temps de lire, quitte à laisser passer certaines choses je préfère faire ainsi et je me suis même créé un petit planning pour estimer ce que je vais lire dans le mois de façon équitable avec mes propres romans.

Je ne suis pas dégoutée par le Service Presse, ça me plaît. Par contre j'ai été dégoutée cette année par l'attitude de certains blogueurs qui font vraiment tout pour avoir des partenaires (harcèlement, lèche bottes etc.). Je ne comprend pas ceux qui font ça pour le "prestige" plus que pour le plaisir et qui, de fait, deviennent des machines à Service Presse sans âme. Mais ça c'est probablement un autre débat !
En tout cas je pense que si tu fais ça pour toi, pour le plaisir et que tu ne t'impose pas trop de contraintes alors ça ira mieux =)

Je rejoins Lelf sur le fait que tout dépend de qui tu as "en face de toi / de l'autre côté de l'écran".

Selon les maisons d'édition et surtout les attachés de presse / chargés de comm', le feeling ne se fera pas de la même façon, voir ne se fera pas du tout parfois. Dans ce cas là (comme tu dis Lelf, un os donné à un chien), je ne réitère pas l'expérience. Tant pis si ça m'éloigne d'une grosse maison d'édition. Rassurez vous, on n'en meurt pas =D
En revanche, j'ai quelques contacts très sympa avec qui les choses se font très naturellement et dans un respect mutuel. D'un naturel optimiste, je garde en tête ces échanges ci :)

Conversation tres intéressante.
Je reçois des SP de certaines maisons d'édition avec lesquelles j'ai une bonne et "longue" expérience. Nos relations sont cordiales et enrichissantes.
Bien évidemment, la lecture (et surtout la gestion d'un blog) étant une passion addictive, je me laisse parfois déborder par le nombre de propositions. Je peine à refuser les propositions spontanées d'auteurs ou de maisons moins connus.
Il ne faut pas nier que je considère ces marques d'attention comme une reconnaissance du travail que je peux faire sur mon blog. Et ça, c'est vraiment gratifiant.
Le côté jouissif vient donc de la reconnaissance d'un travail par des professionnels.
Je vais aussi tenter de mieux choisir mes partenariats, de mieux gérer le flux de livres entrants par rapport à ma capacité de lecture. Il est très facile de se laisser déborder. Et je mets un point d'honneur à respecter mes engagements envers ceux qui me font confiance.
Mais, je n'arrêterai pas car mon blog est pour moi une activité à part entière. Ne travaillant plus, c'est  une activité "intellectuelle" nécessaire. J'ai beaucoup de temps à y consacrer et j'aime cette activité.
Alors je prends des SP, je vais dans les librairies et à la bibliothèque, je participe à des jurys.
Rien de nocif pour moi. Le jour où ce sera un poids, je réduirai mon activité.
Mais pour l'instant c'est à la fois un plaisir et une nécessité.

Je n'ai pas de SP et comme Kyradieuse au départ, cela fait longtemps que je vois chez les autres mais pas chez moi.
Je profite de cette discussion pour savoir comment en profiter ?
Il faut attendre qu'on nous contacte ? Est-ce que le blog doit être vu un certain nombre de fois ou être mis à jour tous les jours ? Ou encore est-ce à nous d'aller voir les maisons d'éditions au culot ?