Je chronique toutes mes lectures "plaisirs" qui sont des romans ou des nouvelles (j'exclus les BD et autres, parce que je ne me sens pas du tout de critiquer ou non le graphisme - qui n'est généralement pas mon premier critère même pour une BD) et que j'ai lu depuis que je tiens mon blog.
Que ma critique soit bonne ou mauvaise qu'importe : je fournis mon avis - aussi argumenté que je le peux quand c'est négatif - histoire que mes lecteurs sachent pourquoi je n'ai pas aimé.
Même lorsque je n'arrive pas rentrer dans le livre et que j'en abandonne la lecture, je chronique aussi. J'indique bien que je ne l'ai pas lu en entier et que du coup, ma critique peut être biaisée, mais je livre mon sentiment sur le pourquoi je n'ai pas aimé.
Je le fais pour plusieurs raisons :
i) Cela me permet de me remettre en tête une histoire lorsque je dois en lire la suite. Car même si je ne parle que très peu de l'histoire dans mes chroniques, entre le résumé, et ma critique, ça me permet de me remettre en tête le livre.
ii) Les gens qui consultent mon blog régulièrement savent (enfin j'imagine) comment je réagis aux livres. Et ainsi ça peut leur être une aide pour choisir de lire ou non un livre s'ils hésitent. En tout cas, c'est comme ça que j'ai tendance à choisir les livres que j'acquiers.
iii) Lorsque j'ai acheté un livre après en avoir parlé avec l'auteur, souvent, ils me demandent de leur dire ce que j'en ai pensé. Et bien je le fais par ce biais, en leur écrivant qu'ils peuvent connaître mon avis en lisant ma prose. Que ça soit positif ou non d'ailleurs.
femmesdelettres a écritJe remonte ce sujet pour faire un petit sondage sur un dilemme qui me tord en ce moment. Voilà :
J'ai lu récemment un roman acheté à la gare, parce que je n'avais pas de livre à lire dans le train. Je l'ai trouvé détestable sous tous rapports : esthétique facile et mainstream, idéologie implicite très désagréable, écrivaine pas documentée sur le sujet qu'elle traite, bref, un livre qui prend son lectorat pour des poires.
Je l'ai ensuite chroniqué, comme je fais toujours des livres que je lis. Mais j'hésite à publier ma chronique : j'y met en cause très clairement le travail de l'écrivaine, et les choix douteux de la maison qui l'édite, le Mercure de France, d'habitude un gage absolu de qualité (en tout cas jusqu'à récemment).
Je me demande pourtant s'il faut publier cette chronique. Le monde de l'édition n'a sans doute pas besoin de polémiques et d'attaques nominales ; il parvient déjà très bien à se porter très mal, boudé par les TV-addicts. En même temps, le livre en question est exécrable.
:grat: Publier ou ne pas publier ? :grat:
Définitivement publier dès lors que tu n'attaques pas ad hominem et que les raisons qui font que tu n'as pas aimé sont détaillées.
Et ce pour plusieurs raisons :
A) Pour la première, on peut se rapporter aux points ii) et iii) qui fait que, surtout si elle est écrite, pourquoi ne pas informer les autres au même titre que tu informes des bons livres.
B) Ensuite, tu sembles penser que le fait de dénigrer un livre va tuer la maison d'édition.
Il faut plutôt voir l'inverse : si je tente un livre dans une maison d'édition / collection que je ne connais pas et que c'est n'importe quoi, j'éviterais d'y revenir sans de sacrés arguments .
Le fait que quelqu'un écrive que ce livre c'est du n'importe quoi mais que normalement dans cette maison d'éditions c'est du super taf et que ça en est étonnant, ça implique :
- que si je lis le livre et que je l'aime pas, bah on m'avait prévenu - je ne tomberai pas des nues en me disant que je suis le/la seul(e) à ne pas aimer ce livre (un peu de diversité, c'est bien quand même)
- le travail de cette maison d'éditions est normalement super, et du coup, si je suis en phase avec tes goûts en matière de lectures, ça me donne plutôt envie d'aller fouiller leur catalogue
- si je ne connais pas la maison d'éditions mais que j'ai envie de tenter de savoir ce que ça vaut, j'évite de commencer par un livre qui peut poser problème.
Enfin, je préciserai qu'il m'arrive de lire des chroniques de livres plutôt mauvaises ou moyennes et qui me donnent envie de lire le livre. Je veux dire par là que les arguments que certains soulèvent pour dire qu'ils n'aiment pas le livre, c'est peut être ce qui me fera moi aimer le livre.
Par exemple, quand on écrit qu'on aime pas (ou le contraire) un livre parce qu'il y a trop d'intrigues à tiroir, moi ça me fait plutôt envie. Je n'ai juste pas forcément les mêmes désirs ou attentes qu'un autre.
Et au contraire, je préfère savoir à l'avance que je risque d'être déçu(e) plutôt que me prendre un mur dans la face vu les seules critiques dithyrambiques qui existaient : la déception sera moindre car j'aurai pris un risque et je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même si ça ne me plait pas au final.
(humm, je crois que j'ai fait un poil trop long moi :-/)
