#80 21 Septembre 2015 12:27:33
Unity a écritAu risque de dénoter un peu...
J'ai découvert l'existence de ce livre et de son auteur au cours d'une mission dans l'enseignement il y a quelques mois et je me demandais pourquoi il semblait tant étudié au collège. Donc, curieuse, j'ai voulu découvrir par moi-même ce titre. Il m'a profondément agacée. Je lui ai trouvé une écriture nombriliste qui m'insupporte dans l'auteur français bobo à l'évidence pistonné, avec l'éternel thème des différents qui s'attirent, une situation plus vraisemblable que crédible, cette tendance à confondre surdoué et autisme... (bon je suis méchante, mais enfin, la gamine n'est qu'un cliché insipide de ce que le grand public attend d'un personnage dit surdoué) et il n'y a que le comportement de No qui sauve un peu l'affaire. Le souci, c'est qu'il n'est pas vraiment exploré, et se justifie par des ficelles faciles.
Bref, roman faible d'un auteur qui ferait mieux de sortir de ses beaux quartiers parisiens et plates certitudes.
J'ai terminé ma lecture hier, et j'ai aimé le livre. Cependant, je comprends ce point de vue. C'est vrai que tu as raison, le roman est très parisien, bien sûr, comme souvent chez les auteurs français, et c'est relativement agaçant. Je suis pourtant moi-même parisienne, mais certains auteurs français donnent simplement cette impression de ne connaître que ce microcosme et de tout décrire et regarder d'en haut, alors qu'ils ne connaissent pas le monde. Ici, c'est un peu moins le cas, car l'ouvre reste tout de même sensible et pose les bonnes questions.
Pour la description de la surdoué en revanche, je ne suis pas tout à fait d'accord. Elle me semble plutôt réaliste, cette gamine qui s'intéresse à tout et qui veut tout savoir, il ne faut pas oublier qu'elle a juste 13 ans et que c'est encore une quasi-enfant, d'où la bizarrerie ou la candeur de ses réactions. Alors, après, l'auteure en fait la seule personne à se soucier du destin de ces gens qu'on oublie facilement, elle n'est pas égoïste, n'a jamais envie de baisser les bras, etc ... C'est effectivement un peu trop "tout blanc".
Pour le comportement de No enfin, et les "grosses ficelles" comme tu dis, je te rejoins également. Il y a presque du misérabilisme dans sa situation familiale passée, je pense que n'importe qui peut se retrouver à la rue un jour où l'autre, se retrouver avec ce point de rupture parce qu'il se sera passer des choses, un enchaînement d'évènement qui font que. C'est à mon sens le gros point noir du livre, même si en revanche, son personne et la difficulté de "quitter la rue" sont des thèmes abordés avec justesse.