Vacances spatiales
Jean-Louis Le May et Doris Le May1972

Les voies suivies par la pensée d'un Réarque sont insondables, c'est bien connu. Cependant Carsen paraissaît sincère et l'était, sans doute, en offrant cette mission de tout repos en récompense de pénibles moments.
Certes, pas plus Kerl Etang que Charm Selic ne doutèrent qu'il devait y avoir quelque piège sur la route mais ils acceptèrent avec d'autant plus de bonne humeur qu'il leur était accordé des compagnes particulièrement intéressantes.
En embarquant dans le comma spécial, les deux hommes avaient déjà en tête une bien agréable possibilité d'agrémenter le voyage et les jeunes femmes ne devaient pas se faire beaucoup plus d'illusions sur leurs chances de demeurer à l'écart comme elles faisaient semblant de le désirer. Mais ni les uns ni les autres ne se doutaient de ce que le destin, aussi malicieux qu'impitoyable, avait préparé dans un repli de l'espace-temps.
Les tambours de peau grondèrent, les aubes battirent les vagues, la mer projeta les éperons sur la grève et la citadelle demeura dressée contre un ciel de nuit, flamboyante... Jour, nuit, lumière, obscurité, réel et magie de l'inconnaissable, tout est mêlé, devenant impossible à séparer en éléments compréhensibles jusqu'à l'accord d'un son, d'une onde, sous la caresse d'un doigt frôlant l'isolpe.