Comme annoncé, voici (avec du retard), mon avis :

→ Qu'avez-vous pensé des personnages?
Vous ont-ils plu? Les avez-vous trouvés intéressants / bien construits?
Qu'avez-vous pensé de leur nombre et de leurs relations?
Et du changement de point de vue?
J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux différents personnages de ce roman : ils ne sont pas tellement approfondis sur le plan psychologique et au final, on en sait très peu sur eux. Beaucoup ne sont présentés que sous l'œil politique ou financier. En plus de ça, comme on est plongés directement dans le truc, on a à peine le temps de saisir les possibles contours de l'histoire qu'on est noyé sous les différents personnages : du coup, je me suis très vite mélangé les pinceaux sur qui était qui et faisait quoi. Et en ayant fini le livre, il y a certains personnages qui restent encore trop flous pour moi. Ils sont souvent présentés sur un seul plan avec une seule relation et du coup, on en connaît pur sur eux.

→ Qu'avez-vous pensé de l'intrigue? De sa complexité?
Avez-vous été embarqué·e?
Qu'avez-vous pensé du rythme?
Pour ce qui est de la complexité : on peut dire qu'elle est d'un haut niveau ! C'est un livre très exigeant qui me demandera plusieurs lectures pour bien l'appréhender. Du coup, je n'ai pas été vraiment embarquée : sans détester, il y a beaucoup de choses que j'ai lues sans comprendre. La plupart des parties un peu politique étaient vraiment obscures pour moi. Le rythme est donc plutôt égal, peut-être une petite accélération sur la fin avec la recherche d'Abendsen.

→ Qu'avez-vous pensé du contexte imaginé?
Avez-vous trouvé que c'était bien mis en place?
Et qu'avez-vous pensé de mise en abyme avec le "roman subversif" ?
Non, je n'ai pas trouvé ça bien mis en place : plongée directement dedans, on est complètement perdu dans cette organisation qu'on ne connait absolument pas. Et comme je le disais plus haut, la profusion des personnages n'aide absolument pas à prendre le temps de s'imprégner du contexte.
J'ai trouvé la mise en abyme originale et réussie : même si la fin m'a complètement retourné le cerveau, je trouve que l'idée était géniale.

→ Qu'avez-vous pensé des réflexions disséminées sur l'identité, l'occupation et la culture?
Comme je n'ai pas tout compris, je pense que j'ai raté pas mal de détails sur les réflexions exposées dans ce livre. J'ai tout de même retenu quelques parties intéressantes comme l'interdiction de lire certains livres dans certains états.

→ Qu'avez-vous pensé de la fin? (en utilisant les balises spoiler)
Je ne m'y attendais pas et, bien que ce soit original et bien amené, je n'ai toujours pas bien compris toutes les implications de cette "révélation".

→ De façon globale, avez-vous aimé ce livre? Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
Le recommanderiez-vous?
Et du coup, je ne sais pas si j'ai aimé ou pas aimé. Je sais que j'ai aimé Mr et Mme Frink, peut-être les personnages qui m'ont le plus intéressée. Je sais que je n'ai pas détesté, mais je suis restée trop détachée du roman pour dire que j'ai apprécié. Du coup je le recommanderai peut-être mais avec beaucoup de prudence. Je pense que Dick est une plume qui est difficile à apprivoiser et que cet ouvrage n'est pas le plus simple pour commencer !

Coucou,

Oups, j'avais oublié de repasser par ici.
Merci pour vos retours ;)

@Tatti : J'ai la même interprétation que Grominou. Pour moi, il s'agit d'un monde parallèle, une autre réalité en fait.
Et j'ai aussi l'impression que chaque personnage sert à montrer un pan de la société, pour avoir les points de vue à plusieurs niveaux. Pour moi, il permet de montrer la situation très précaire des juifs.

@MahaultMots : Je comprends complètement qu'on puisse abandonner ce livre, en fait.
C'est très particulier et froid (et ça ne s'améliore pas après pour le style ou le traitement des personnages, donc ça ne sert à rien de se forcer).
Même si je suis mitigée, j'ai quand même mieux aimé que plusieurs d'entre vous en tout cas. Et je pense aussi me tourner vers d'autres de ses titres.

@Livresovore : Pas de soucis, chacun fait comme il / elle peut ;) J'espère que tu pourras bientôt souffler !
Et j'ai hâte de lire ton avis dessus (je pense que c'est le type de livre vraiment adapté à des lectures communes / BC car il peut clairement diviser, avec pas mal de pans intéressants).
Bonne fin de lecture !

Je lirai ton avis avec intérêt, bonne fin de lecture! :)

Bonjour tout le monde,

Tout d'abord, je m'excuse de ne pas être venue au rendez-vous. J'ai un planning très chargé et compliqué en ce moment qui me met sur les rotules (vivement les vacances). Ce n'était pas prévu mais on a eu des déconvenues niveau pro et je me suis retrouvée avec la charge de 3 personnes sur moi (et en édition, les délais sont les délais).
Mais, comme je tenais à donner mon avis, je viendrais ce week-end le faire (même si je pense que peu de monde me lire) déjà parce que je me suis engagée à le faire (en plus c'est le livre que j'avais proposé qui a été sélectionné) et aussi parce que j'ai très envie de lire les différents avis puisque de mon côté, j'ai du mal à mettre les mots dessus (je termine les dernières pages aujourd'hui !).

Bonjour à toutes et tous,

Je passe un peu tard sur cette discussion, car je voulais me laisser le temps de continuer ce livre dans lequel je n'arrivais pas à avancer. Cependant, c'est peine perdue et j'ai donc décidé de l'abandonner à contre-coeur, car c'est un "classique" que je désirais absolument lire ! :chaispas:

Je n'aurais pas dépassé la centaine de pages.

Je vois que je ne suis pas la seule à avoir eu un démarrage compliqué, mais même une fois les différents éléments davantage en place, j'ai trouvé ce roman terriblement hermétique dans son écriture et sa manière de relater les choses. Dommage, mais je tenterais probablement autre chose de l'auteur, ayant déjà lues et appréciées des nouvelles notamment.

Tatti, moi de ce que j'ai compris, c'est que ça se passe dans un genre de monde parallèle où les Allemands et les Japonais ont vraiment gagné la guerre, et là on voit ce qui en résulte aux États-Unis.

Ta question sur Frank est intéressante, j'imagine que c'est pour montrer l'impact du nazisme tel qu'appliqué aux États-Unis?  Sinon ça reste abstrait.

Salut
Je vient de terminer ce livre et je n’ai rien compris.
Au fait j’ai compris le message, qu’on peut avoir et apprendre une histoire fausse et il faut faire gaffe. Mais comment ils ont pu pendant 15 années   

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faire croire aux gens que Allemagne avait gagné la guerre?

J’ai vu Juliana avec son histoire et ses actes, très belle ambiance du roman policier noir, mais à quoi sert le personnage de son ex-Mari Frank??

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Alors, il est juif, il fait son petit travail, il est arrêté, puis libéré…

En général c’est un bon roman.

C'est un passage qui ne m'a pas semblé absurde non plus. Globalement j'ai trouvé que ça se "tenait", même si on n'a que peu d'explications...

Je vous rejoins en tout cas sur la belle trouvaille pour Le Poids de la sauterelle. Justement initialement je m'attendais à ce que le roman décrive notre réalité mais j'ai aimé que ce ne soit pas le cas :-)

Concernant l'Oracle, j'ai trouvé peu crédible son influence sur la vie des Américains (en si peu d'années) mais j'ai trouvé ça intéressant.

Je n'ai pas la suite dans mon édition mais je trouve ça intéressant de savoir qu'il avait cette idée en tête, pour aller plus loin. Même si finalement je trouve que ce livre "se suffit".

Et je radote mais je suis d'accord sur les personnages froids et c'est un peu dommage.
Finalement, on sait peu de choses d'eux, ils sont presque accessoires (je n'ai pas non plus forcément compris Juliana).

Je pense rejoindre la plupart des avis précédents dans mon ressenti de cette lecture.

Cette dernière fut loin d'être passionnante, et m'a demandé pas mal de volonté pour en arriver à bout. En deux mots, je n'ai pas accroché. Alors, je m'y attendais un peu au vu de la myriade d'avis négatifs que j'avais vu passer, c'est pour quoi je n'ai pas été déçue, mais je suis restée sur un grand sentiment de vide en refermant mon livre.

Tout d'abord, le contexte. L'idée de départ me plaisait beaucoup, et puis j'adore les uchronies, mais je n'ai juste pas compris l'intérêt de celle-ci. Le roman commence sans aucune mise en contexte, aucune explication, et tout ce qui aurait pu m'intéresser, et notamment des détails sur la guerre, est totalement inexistant. Et puis, s'il y a bien une chose qui m'a fait grincer des dents, c'est l'explication que l'auteur donne pour ce changement dans l'histoire. La mort de Roosevelt, sérieusement ? Il n'y a que moi qui ai trouvé cette explication peu plausible, et surtout, extrêmement centrée sur les États-Unis ? En lisant le roman, j'ai eu l'impression que l'URSS n'existait dans AUCUNE temporalité (ni la "réalité", ni dans Le poids de la sauterelle), si ce n'est pour perdre misérablement à Stalingrad, alors que ce pays a eu bien plus de poids dans la guerre que les USA... Il me semble même qu'il y avait une phrase disant que c'est à cause de l'absence d'aide américaine que la Russie avait perdu. Rien qu'en m'arrêtant à ça, je savais que je n'allais pas apprécier ma lecture.
(et les nazis qui colonisent Mars, à une époque où nous n'avions même pas envoyé un homme sur la Lune, mais n'ont pas la télévision m'ont aussi fait grincer des dents)

Et puis, les personnages : fades, inutiles, et parfaitement inintéressants. Il m'a semblé lire l'histoire d'inconnus, comme si l'auteur avait sauté l'étape qui consistait à créer un lien entre eux et le lecteur. Vraiment, j'en avais tellement rien à faire d'eux, que je n'ai rien à dire dessus à part exprimer l'étendue de mon indifférence à leur égard.

Quant à l'intrigue, c'est sensiblement la même chose... Je ne peux même pas dire en une phrase de quoi parle ce livre. Toutes les intrigues secondaires entre les personnages me semblent inachevées et pas abouties, ce qui m'a (un peu) déçue. La seule qui ait présenté un quelconque intérêt à mes yeux a été celle de Juliana, qui, bien que menée par un personnage que j'ai eu du mal à comprendre, a amené une conclusion intéressante, remettant en cause notre réalité. Une autre chose que je n'ai pas particulièrement aimé : l'omniprésence du Yi King... De base je suis très hermétique à tous ces "oracles", mais là en plus ça entrecoupait ma lecture de manière désagréable.

Bref, à part peut-être l'idée de fin, qui aurait pu être à mon sens mieux amenée, je n'ai vraiment pas aimé la lecture, mais bon, ça fait toujours un livre de moins dans ma PAL ! ;)

Wow Aealo, tu es vraiment observateur! Je n'avais pas du tout remarqué cette histoire de transition d'un personnage à l'autre. Je pense que ma réaction face au livre s'approche de la tienne, mais tu l'exprimes tellement bien!

Laurine, je l'ai lu en VO également et j'ai moi aussi trouvé que cela demandait beaucoup de concentration, notamment car les tournures de phrases sont particulières, ce que j'ai interprété comme l'influence du japonais sur la langue des Américains.  Je ne sais pas dans quelle mesure ceci transparaît dans la traduction française...

Freyja: J'avais remarqué moi aussi quelques différences dans le monde décrit par le livre Le Poids de la sauterelle.  J'aime ton explication.

Je ne suis pas étonnée de vos réactions face à cet ouvrage qui est assez complexe.

Je l'ai moi-même lu deux fois, en entier, à plusieurs années d'intervalles.

C'est un roman assez lent, qui prend son temps pour dérouler les événements. Nous ne sommes clairement pas dans de l'action, mais dans de la réflexion. A plusieurs niveaux.

D'abord, l'uchronie ne démarre pas à la fin de la guerre, avec la victoire de l'Axe sur les Alliés, mais en 1933, avec l'assassinat de Roosevelt, et qui change donc l'économie des Etats-Unis et le résultat de Pear Harbor. La guerre prend donc fin en 1947, et non pas en 1945.

Au sujet du roman dans le roman: Le poids de la sauterelle. Ce roman ne décrit pas du tout notre réalité. On le croit souvent mais il y a de nombreuses différences entre Le poids de la sauterelle et notre réalité. Le poids de la sauterelle est en fait, de notre point de vue, une autre uchronie, décrivant encore une autre réalité.

Et c'est ce qui est intéressant avec Le Maître du Haut-Château et la quête de Juliana: Le poids de la sauterelle remet en cause la réalité dans laquelle vive les personnages.  C'est comme si nous, en lisant Le Maître du Haut-Château (ou tout autre livre), nous remettions en doute notre propre réalité. Et c'est bien ce que questionne Philip K. Dick ici: la réalité et la conception que nous en avons. Qu'est-ce qui est réel? Qu'est-ce qui ne l'est pas? Notre monde est-il plus réel que celui du Maître du Haut-Château?

Je ne sais pas dans quelle édition vous avez lu Le Maître du Haut-Château, mais j'en ai une où, à la fin, on a quelques chapitres d'une suite qu'avait commencé à écrire Philip K. Dick. Dans cette suite, les nazis découvrent un "portail" permettant de voyager entre différentes réalités. Philip K. Dick voulait donc clairement explorer plus loin son sujet. Il n'a pas été au bout de cette suite, car il lui devenait insupportable de se mettre dans la tête de nazis (ce que je peux comprendre).

Ce n'est pas mon roman préféré mais il est génial dans les réflexions qu'il peut apporter.

J'ai trouvé cette lecture ardue, exigeante, terriblement touffue et moyennement satisfaisante. Quand je suis obligé de prendre des notes pour ne pas me perdre c'est quand même signe que la limpidité n'est pas au rendez-vous!

L'auteur ne fait pas de cadeau et c'est à nous lecteurs de démêler personnages et  différentes histoires, de recréer le fil des évènements de la dernière guerre et de ses suites, d'appréhender graduellement les sociétés qu'il en a résulté. Je n'ai pas trouvé l'exercice facile, d'autant plus que je suis plutôt poche coté Histoire et que certains personnages réels auxquels il fait allusion me sont inconnus.

Ceci étant dit aux environs du premier tiers les choses commencent à tomber en place et mon intérêt s'est accentué. L'utilisation extensive du Yi King m'a surpris et induit un aspect un peu ésotérique dans le récit. J'ai aussi bien aimé qu'il traite à la fois de destinées individuelles, comme Frink, d'aspects sociologiques et de politique internationale. L'utilisation du livre "Poids de la sauterelle" est une belle trouvaille non seulement par son contenu mais aussi par le positionnement des acteurs envers ce livre à l'index.

La structure très lâche m'a d'abord dérouté et, à la longue, plutôt agacé; il y avait déjà assez d'efforts à fournir pour suivre, et reconstruire, le contenu sans qu'en plus l'auteur nous glisse ces peaux de bananes. Bref je ne suis pas mécontent de cette lecture mais pas emballé non plus.

Merci Aealo pour cette analyse très complète ! ça me conforte dans l'idée que ce n'est pas pour moi : je suis beaucoup plus intéressée par l'aspect historique d'une uchronie que ce que l'auteur souhaite en faire mais je comprends l'idée générale qui, au final, est effectivement intelligente et cohérente.

Je n'y pensais déjà plus mais en vous lisant, je me rappelle encore d'un détail qui m'a complètement perdue : l'Oracle. Inséré dans le quotidien des personnages, à l'instar de la culture asiatique que je connais très peu, je n'ai pas réussi à lire entre les lignes.

J'avoue ne m'être absolument pas interrogé sur la période durant laquelle ça se déroulait... O_o