- Accueil Forum
- Autour de la lecture
- Suivis lecture
- [Suivi lecture] Artaghos d'Ultaec
- 1
- 2
-
#1 09 Mai 2022 20:57:47
SOMMAIRE
A
B
C
D
► Dumas, Alexandre : Les Trois Mousquetaires (1844) Vingt Ans Après (1845) Le Vicomte de Bragelonne (1850) Le Comte de Monte-Cristo (1844)
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
U
V
W
► Weick, Adrienne : La Septième Diabolique (2022)
X
Y
ZDernière modification par Artaghos d'Ultaec (21 Juin 2024 18:36:59)
-
#2 09 Mai 2022 21:02:46
Les Trois Mousquetaires (1844), Alexandre Dumas
Il y a longtemps que je me répétais "Il faut absolument que je lise Les Trois Mousquetaires, je suis sûr que ça va me plaire". Je me le rabâchais à chaque fois que je finissais un livre. Je me souviens même que plus jeune, j'en entendais parler de la même manière que les profs de Français au collège parlaient des autres classiques de la littérature française, comme Les Misérables, Germinal, Hernani ou encore Don Juan. À chaque fois que je commandais des livres dans la librairie la plus proche de chez moi, je voyais derrière le comptoir un gros livre rouge sur Jules Verne ou Émile Zola, je ne sais plus quel auteur exactement. Ce livre collector regroupait toutes les œuvres de l'auteur. Et en pensant à ces grands piliers de notre littérature, il y avait une homme que je ne connaissais que de nom. Un homme dont l'œuvre la plus connue me tracassait l'esprit tant il me tardait de découvrir l'histoire qu'elle racontait. Je me souviens aussi que durant le mois de février de cette année, lorsque je faisais une heure de conduite, la radio qui comme à son habitude était réglée sur RTL était allumée. Il y avait une journaliste en appel avec une personne. Et soudainement, à l'annonce de la question : Dans Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas père, comment se nomment les trois compagnons de D'Artagnan ? La personne n'ayant pas su répondre à la question, la journaliste l'a donc donnée : Athos, Porthos et Aramis. Je dois dire qu'à ce moment-là, ces noms m'inspiraient un mystère que je me devais d'élucider : l'histoire tant vantée que contée de ces trois héros, qui en réalité dit-on, sont quatre.
Et un mois après, le 11 mars très exactement, n'ayant pas lu depuis trop longtemps, j'ai cédé à mon envie de lire ce roman de capes et d'épées. N'ayant jamais fait de recherches - à tort - sur ce livre, je pensais qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre vu la façon dont mes profs vendaient cette œuvre. Que nenni. Il s'agit en fait d'un roman. Je dois dire que cela m'a soulagé car j'avais peur que ce soit trop lyrique et proche d'un Hernani, avec des personnages et une tragédie stéréotypés. Mes recherches furent donc de dernière minute. Mais qu'importe, une fois en possession du bouquin, je me suis vite familiarisé avec ce magnifique français qu'était celui du XVIIIème / XIXème siècles. Et à une vitesse qui m'effraya au début, je dévorais chapitre après chapitre ce roman dont l'intrigue se révélait petit à petit à moi. Un mois après, le 13 avril, j'avais fini de le lire. Ainsi, après cette rétrospective sans doute trop longue, je vous livre mon avis sur cette histoire, en évitant de la spoiler.
Ma première impression en lisant cette œuvre est un merveilleux étonnement. Jamais je n'aurais pensé qu'une œuvre qui date quand même de 1844, possède une histoire ficelée avec autant de soins. Chaque chapitre est important et laisse des petits indices qui laissent à présager la suite et qui, crescendo, font connaître le vrai visage de chaque personnage important. Cela rend l'intrigue (comme chacune se doit de l'être par essence) : intrigante. Ensuite, je trouve cela très agréable de lire une histoire avec une élocution aussi suave qu'elle pouvait l'être à cette époque. Les gens sont polis entre eux, même quand il s'agit de se battre. (Il est bien dommage que ces mœurs aient disparu avec le temps). D'ailleurs, Dumas nous raconte l'histoire d'un point de vue omniscient mais souvent en parlant à ses lecteurs en employant le "nous" dans des phrases comme "nous y reviendrons plus tard" ou encore "dont nous avons déjà fait la description plus haut". Cette proximité auteur-lecteur rend le récit très attachant, comme si un père contait une histoire à ses enfants. Autre point positif : chaque personnage principal est développé à la hauteur de son importance. C'est-à-dire que d'une part il va être brièvement introduit avec ses caractéristiques physiques et morales, et d'autre part, son passé se révèle autour de l'intrigue qui se resserre. Mais en aucun cas le lecteur est laissé dans le flou pour ce qui est des personnages. Je suis aussi content sur un autre point : les personnages ne sont pas manichéens. Pas même notre héros D'Artagnan. Aussi, les descriptions physiques ne sont pas extrêmement détaillées, ce qui laisse une certaine liberté au lecteur de s'imaginer chaque personnage. D'un côté je trouve cela bien et d'un autre, je préfère et aurais préféré plus de descriptions sur les traits physiques, notamment ceux de nos quatre compagnons. Dans tous les cas, il y en a assez pour s'imaginer les protagonistes. Je ne peux pas compter cela comme un point négatif, car le quotas de descriptions y est, les personnages sont physiquement et moralement cernable et cela relève d'un choix de l'auteur pour son public. En ce qui concerne les quatre personnages, je les trouve vraiment, mais alors, vraiment attachants. Ils ont tous les quatre un caractère radicalement opposé, mais ils se respectent pour ce qu'ils sont et écoutent toujours lorsqu'un des leurs prend la parole, avec chacun une grande déférence pour l'autre, et ça, c'est de la bromance. Je tairais mon avis sur les protagonistes, ainsi que l'histoire en elle-même car cela éveillerait sans doute des spoils, et je veux laisser à chacun la possibilité de découvrir ce livre par soi-même.
Enfin, pour ceux qui ont la même question que celle qui me torturait l'esprit une fois avoir lu ce livre : oui, il y a bien une suite aux aventures de ces quatre compagnons. Et que dis-je ! Non pas une, mais deux suites ! En effet, l'œuvre de capes et d'épée d'Alexandre Dumas est une trilogie, et les deux opus suivants s'intitulent respectivement Vingt ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1846).
Aussi, je ne dirai que ceci pour conclure : des capes, des épées, des chapeaux à plumes, des duels, des intrigues de cour, de l'amour, de la vengeance, de l'amitié, du pardon, des trahisons, des promesses, tout cela au cœur de la France du XVIIème siècle sous Louis XIII ; si un seul de ces mots vous fait rêver, que faites-vous encore ici ? Foncez-donc lire cet œuvre qui en a inspiré tant d'autres et dont on ne dit point assez d'éloge !Dernière modification par Demain Matin À L'Aube (09 Mai 2022 21:44:35)
-
#3 02 Juin 2022 04:07:10
Demain Matin À L'Aube a écritLes Trois Mousquetaires (1844), Alexandre Dumas
Il y a longtemps que je me répétais "Il faut absolument que je lise Les Trois Mousquetaires, je suis sûr que ça va me plaire". Je me le rabâchais à chaque fois que je finissais un livre. Je me souviens même que plus jeune, j'en entendais parler de la même manière que les profs de Français au collège parlaient des autres classiques de la littérature française, comme Les Misérables, Germinal, Hernani ou encore Don Juan. À chaque fois que je commandais des livres dans la librairie la plus proche de chez moi, je voyais derrière le comptoir un gros livre rouge sur Jules Verne ou Émile Zola, je ne sais plus quel auteur exactement. Ce livre collector regroupait toutes les œuvres de l'auteur. Et en pensant à ces grands piliers de notre littérature, il y avait une homme que je ne connaissais que de nom. Un homme dont l'œuvre la plus connue me tracassait l'esprit tant il me tardait de découvrir l'histoire qu'elle racontait. Je me souviens aussi que durant le mois de février de cette année, lorsque je faisais une heure de conduite, la radio qui comme à son habitude était réglée sur RTL était allumée. Il y avait une journaliste en appel avec une personne. Et soudainement, à l'annonce de la question : Dans Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas père, comment se nomment les trois compagnons de D'Artagnan ? La personne n'ayant pas su répondre à la question, la journaliste l'a donc donnée : Athos, Porthos et Aramis. Je dois dire qu'à ce moment-là, ces noms m'inspiraient un mystère que je me devais d'élucider : l'histoire tant vantée que contée de ces trois héros, qui en réalité dit-on, sont quatre.
Et un mois après, le 11 mars très exactement, n'ayant pas lu depuis trop longtemps, j'ai cédé à mon envie de lire ce roman de capes et d'épées. N'ayant jamais fait de recherches - à tort - sur ce livre, je pensais qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre vu la façon dont mes profs vendaient cette œuvre. Que nenni. Il s'agit en fait d'un roman. Je dois dire que cela m'a soulagé car j'avais peur que ce soit trop lyrique et proche d'un Hernani, avec des personnages et une tragédie stéréotypés. Mes recherches furent donc de dernière minute. Mais qu'importe, une fois en possession du bouquin, je me suis vite familiarisé avec ce magnifique français qu'était celui du XVIIIème / XIXème siècles. Et à une vitesse qui m'effraya au début, je dévorais chapitre après chapitre ce roman dont l'intrigue se révélait petit à petit à moi. Un mois après, le 13 avril, j'avais fini de le lire. Ainsi, après cette rétrospective sans doute trop longue, je vous livre mon avis sur cette histoire, en évitant de la spoiler.
Ma première impression en lisant cette œuvre est un merveilleux étonnement. Jamais je n'aurais pensé qu'une œuvre qui date quand même de 1844, possède une histoire ficelée avec autant de soins. Chaque chapitre est important et laisse des petits indices qui laissent à présager la suite et qui, crescendo, font connaître le vrai visage de chaque personnage important. Cela rend l'intrigue (comme chacune se doit de l'être par essence) : intrigante. Ensuite, je trouve cela très agréable de lire une histoire avec une élocution aussi suave qu'elle pouvait l'être à cette époque. Les gens sont polis entre eux, même quand il s'agit de se battre. (Il est bien dommage que ces mœurs aient disparu avec le temps). D'ailleurs, Dumas nous raconte l'histoire d'un point de vue omniscient mais souvent en parlant à ses lecteurs en employant le "nous" dans des phrases comme "nous y reviendrons plus tard" ou encore "dont nous avons déjà fait la description plus haut". Cette proximité auteur-lecteur rend le récit très attachant, comme si un père contait une histoire à ses enfants. Autre point positif : chaque personnage principal est développé à la hauteur de son importance. C'est-à-dire que d'une part il va être brièvement introduit avec ses caractéristiques physiques et morales, et d'autre part, son passé se révèle autour de l'intrigue qui se resserre. Mais en aucun cas le lecteur est laissé dans le flou pour ce qui est des personnages. Je suis aussi content sur un autre point : les personnages ne sont pas manichéens. Pas même notre héros D'Artagnan. Aussi, les descriptions physiques ne sont pas extrêmement détaillées, ce qui laisse une certaine liberté au lecteur de s'imaginer chaque personnage. D'un côté je trouve cela bien et d'un autre, je préfère et aurais préféré plus de descriptions sur les traits physiques, notamment ceux de nos quatre compagnons. Dans tous les cas, il y en a assez pour s'imaginer les protagonistes. Je ne peux pas compter cela comme un point négatif, car le quotas de descriptions y est, les personnages sont physiquement et moralement cernable et cela relève d'un choix de l'auteur pour son public. En ce qui concerne les quatre personnages, je les trouve vraiment, mais alors, vraiment attachants. Ils ont tous les quatre un caractère radicalement opposé, mais ils se respectent pour ce qu'ils sont et écoutent toujours lorsqu'un des leurs prend la parole, avec chacun une grande déférence pour l'autre, et ça, c'est de la bromance. Je tairais mon avis sur les protagonistes, ainsi que l'histoire en elle-même car cela éveillerait sans doute des spoils, et je veux laisser à chacun la possibilité de découvrir ce livre par soi-même.
Enfin, pour ceux qui ont la même question que celle qui me torturait l'esprit une fois avoir lu ce livre : oui, il y a bien une suite aux aventures de ces quatre compagnons. Et que dis-je ! Non pas une, mais deux suites ! En effet, l'œuvre de capes et d'épée d'Alexandre Dumas est une trilogie, et les deux opus suivants s'intitulent respectivement Vingt ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1846). play tic tac toe
Aussi, je ne dirai que ceci pour conclure : des capes, des épées, des chapeaux à plumes, des duels, des intrigues de cour, de l'amour, de la vengeance, de l'amitié, du pardon, des trahisons, des promesses, tout cela au cœur de la France du XVIIème siècle sous Louis XIII ; si un seul de ces mots vous fait rêver, que faites-vous encore ici ? Foncez-donc lire cet œuvre qui en a inspiré tant d'autres et dont on ne dit point assez d'éloge !
In terms of the four characters, I find them quite charming. They're all polar opposites, yet they appreciate each other for who they are and always listen when one of them talks, each with tremendous regard for the other, and that's what bromance is all about.Dernière modification par brimstoneferry (02 Juin 2022 04:08:16)
-
#4 26 Novembre 2022 23:48:42
Vingt Ans Après (1845), Alexandre Dumas
C'est sans attendre que je me suis lancé dans la suite des aventures des quatre compagnons !
Quel plaisir de les avoir retrouvés presque inchangés après vingt années ! Dans ce second opus qui compose la trilogie des Mouquetaires, je dois dire que j'ai été agréablement surpris au niveau du scénario. L'histoire est encore plus complexe que celle des Trois Mousquetaires. Ici, elle est finement tissée, ficelée, nouée à plusieurs intrigues dans lesquelles l'auteur nous emporte si facilement. Je trouve cela formidable qu'au XIXème siècle, il y ait eu des écrivains comme Mr. Dumas qui possédaient une telle qualité littéraire pour nous raconter un récit d'aventures. De nos jours, les auteurs ayant une si bonne connaissance sur les événements politiques, économiques et culturels d'une époque qui a existé se font rares. Surtout qu'aujourd'hui, la plupart des romanciers qui écrivent de la fantasy ou science-fiction essaient de créer leur propre univers et ne reprennent pas des éléments réels et existants (noms, personnages, événements, etc.) à l'instar des pionniers de ces styles. Même si la démarche est très intéressante, bien souvent tous ces "auteurs" ne font que du recyclage de la Terre du Milieu. Et encore, leurs univers ne sont même pas au niveau des premières esquisses de J.R.R. Tolkien, qui lui au moins s'acharnait à créer une cosmogonie. Tandis que dans ce roman, Alexandre Dumas, en reprenant un époque qui l'a précédé de deux siècles, arrive vraiment à nous transporter au cœur des tensions politiques en France qui mèneront à la Fronde.
Mais revenons-en un peu à nos quatre compagnons. Cela m'a fait très plaisir de voir qu'à travers leurs paroles et leurs actes ils ont grandis tout en demeurant authentiques. Disons que leurs qualités - qui étaient déjà à un grand niveau - se sont encore plus bonifiées, de sorte que les épreuves auxquelles ils font face démontrent le panache qu'ils ont su gardé pendant vingt ans. Et là, quand on est passionné de ces quatre camarades qui bravent tous les dangers, on a envie que leurs aventures ne s'arrête jamais. Ils nous semblent invincibles et immortels, indomptables et presque divins. Que dire de plus sans vous spoiler... On ne peut comprendre cet univers qu'en le lisant. Alors plutôt que de devoir vous raconter chaque événement qui m'a marqué, je vous invite à lire cette trilogie qui pour moi, restera LE classique des romans d'aventures écrits par des auteurs français. Chaque phrase dans ce récit, fut pour moi un régal et quelle ne fut pas ma déception en voyant la dernière page. Heureusement, ce n'est pas tout de suite que je vais quitter Paris et ses intrigues, car la véritable conclusion de ces aventures est le troisième et dernier tome : Le Vicomte de Bragelonne.Dernière modification par Demain Matin À L'Aube (09 Mai 2023 20:48:36)
-
#5 09 Mai 2023 20:47:01
Le Vicomte de Bragelonne (1850), Alexandre Dumas
Alors… Que dire… Que dire de la dernière et la plus grande des trois aventures des quatres légendaires… Et pour cause, il s’agit du plus long ouvrage qu’ait écrit Dumas.
Pour commencer, ce qui est stupéfiant chez Dumas, c’est qu’il arrive à reprendre les événements historiques, les incorporer et les modifier pour bien les ficeler à ses personnages. Ainsi, on a le droit à une intrigue qui n’est pas tant différente que ça de la réalité. La véritable chose qui change, c’est qu’il intègre ses personnages, c’est-à-dire d’Artagnan, Athos, Porthos, Aramis et Raoul à son histoire, et même, à l’Histoire. Donc en fait, ce qui se passe dans son œuvre, c’est une facette, une façon dont se sont déroulés les événements racontés, si les personnages qu’il a inventés aurait existé. Même si l’on sait que lesdit protagonnistes sont inspirés, en tout cas pour leurs noms, des rééls d’Artagnan et compagnie.
Toujours est-il que l’histoire se concentre sur le personnage de Raoul de Bragelonne, bien qu’il y ait de nombreux et même très nombreux chapitres consacrés au développement des relations entre tous les personnages secondaires de la cour. Donc évidemment, on peut être déçu et se dire : pourquoi Dumas ne se focalise pas autant sur son personnage principal, et qu’il développe plus l’arrière-plan de la vie de la cour et de ses intrigues ?
Selon moi, Dumas est un auteur qui, à la différence de ceux de notre époque, a la volonté de respecter les faits historiques rééls. Pour cela il est malheureusement obligé de les imaginer, comme la fuite du surintendant des finances Fouquet vers Nantes, ou la romance entre Louise de Lavallière avec le roi Louis XIV. Bien sûr, il y a beaucoup de différences et de nuances notables entre cette fiction et la réalité, mais Dumas a fait ce qu’il a pu pour que son intrigue, mêlée à sa fiction, soit la plus près possible des faits historiques. Et puis, on est dans le siècle le plus glorieux de la France, alors il faut en décrire toutes les ambiances, toutes les mœurs, voilà pourquoi le lecteur a droit à beaucoup de chapitres sur les intrigues de cour et politiques, comme ce fut le cas avec la Fronde dans Vingt Ans Après, l’opus précédent.
Au niveau des personnages principaux : dans le premier livre de leur trilogie, Les Trois Mousquetaires, ils étaient déjà à un niveau de charisme, de panache à la française, de bonhomie et d’honneur stupéfiants. Dans Vingt Ans Après, toutes ces qualités sont portées à un niveau bien supérieur. Mais là, dans Le Vicomte de Bragelonne… Je défie n’importe qui de me trouver ne serait-ce qu’un personnage de littérature ou autre, plus fin, plus élaboré et plus classe que d’Artagnan et Athos. Ces deux amis sont l’incarnation de ce qu’est un gentilhomme et de ce que doit être un homme dans la vie quotidienne. Bien sûr, tout le monde ne peut pas être d’Artagnan ou Athos, mais ces personnages devraient être enseignés et pointés du doigt en exemples pour toutes les générations afin qu’elles s’en inspirent, surtout les jeunes. Aussi, les relations entre les personnages sont toujours plus marquantes et détaillées, c’est vraiment un bonheur d’avoir le droit à une si belle histoire entre toutes ces personnes si chères à notre cœur.
L’écriture est toujours aussi fluide, avec un français suave et assez moderne pour que le français du XXIème siècle puisse le comprendre. C’est beau, c’est doux, c’est prenant, c’est courtois, c’est juste magnifique. Quel dommage que notre langue se soit tant appauvrie avec la modernité…
Pour en revenir à Raoul, oui, il est souvent laissé de côté, mais c’est pour aussi parler des actions que font les quatres légendaires, et quand ce n’est pas cela, ce sont les intrigues de cour et les intrigues politiques. L’œuvre est vraiment partagée, équilibrée entre ces trois narrations. Mais si le jeune Vicomte de Bragelonne n’est pas plus développé que cela dans sa propre œuvre, c’est parce qu’il n’en a pas eu véritablement besoin. Mais cela, on ne peut le comprendre qu’en lisant ce chef-d’œuvre de la littérature française.
De toute façon, si vous avez appréciez Les Trois Mousquetaires, et que vous avez aussi dévoré Vingt Ans Après, il ne vous reste plus qu’à attaquer le plus gros morceau, qui se lit trop vite malgré sa longueur ! Et ainsi se termine la saga des quatres légendes qui ont marqué de leurs empreintes la culture mondiale. -
#6 10 Mai 2023 17:40:22
C'est un plaisir de lire l'émotion de passion que tu éprouves dans tes lectures, tes réflexions, c'est captivant ! -
#7 19 Juin 2023 14:53:53
La Septième Diabolique (2022), Adrienne Weick
Ce roman policier est très original car il se concentre sur une enquête, non pas criminelle, mais d'un intérêt historique, littéraire, patrimonial et même familial, ce qui lui confère un fort point positif.
D'abord, les personnages principaux sont le soleil et la lune : nous avons le jeune homme, peu expérimenté, peureux, tête en l'air mais toujours prêt à rendre service ; et d'un autre côté, nous avons le géant grisonnant, calme et doté d'une belle sagacité bien qu'un peu misanthrope et insensible. Ceci nous donne un binome très agréable à suivre, car même s'ils sont de caractères opposés, ils vont former malgré eux une belle et bonne équipe, ce qui ne manquera pas de créer quelques petites répliques et situations assez amusantes.
Ensuite, par rapport au schéma narratif : je ne m'attendais pas à ce que le véritable "antagoniste" si je puis dire, soit Clamorgan. À aucun moment, je ne l'ai soupçonné, surtout qu'il est arrivé en dernier à la soirée d'Anne. L'autrice nous pousse à croire que c'est Darnley, le Lord qui essaie un peu de se rapprocher d'Anne, afin de peut-être lui dérober les indices permettant de trouver la Septième Diabolique, mais non. Et même pendant tout le récit, rien ne nous indique l'identité du coupable, sauf quand Anne se fait retenir prisonnière. De même lorsque la grille du tunnel se referme sur Étienne, nous ne savons ni ne pouvons trouver l'antagoniste qui sabote la quête des protagonistes.
De plus, il faut dire que l'enquête ne s'éparpille pas, on suit vraiment le point de vue d'Étienne et Anatole - ainsi qu'Anne durant sa séquestration - et l'autrice a très bien raccordé ces deux points de vue, notamment où Anne retrouve ses compagnons derrière la porte de la maison durant son évasion.
Donc, au niveau de l'intrigue, chapeau ! On progresse vraiment en même temps que les deux personnages principaux, nous sommes à leurs côtés et le récit ne nous donne pas la possibilité de déduire à l'avance le méchant de l'histoire, bien que "méchant" ne soit finalement pas le meilleur terme une fois l'œuvre lue, tout est relatif. Ainsi, cela nous garde a cœur de l’incompréhension et nous maintient en haleine.
Autre point, qui pour moi est le plus important : le travail de recherche et d'adaptation de l'autrice. Il me semble avoir compris que Mme Weick est passionnée de Jules Barbey d'Aurevilly, et du XIXème en général et je pense qu'elle a toute la légitimité, les droits, de le revendiquer. Parce que je n'ose imaginer le nombre d'heures passées à rechercher les noms, les dates, les noms des lieux, les personnages, les événements, les actions, la description des décors notamment les châteaux et le village de Valognes. Et après avoir récolté toutes les informations, le temps passé à tisser les fils de l'intrigue fictive, en restant le plus proche possible de la réalité historique et biographique de Jules Barbey d'Aurevilly. Et je sais combien c'est difficile, car il faut faire des choix, des conciliabules, il faut parfois complètement changer une partie du récit, et parfois cela perturbe tout le scénario que l'on avait imaginé. Je parle en connaissance de cause, j'en ai moi-même fait les frais. Voilà pourquoi je salue bien bas ce casse-tête immense auquel Mme Weick a dû faire face et qu'elle a - si je puis me permettre malgré que je ne sois pas du tout spécialiste du Second Empire et encore moins de la vie d'Aurevilly - si bien remodelé pour nouer son intrigue.
Je finirai en disant que ce livre fut pour moi une belle découverte, qui change beaucoup de ce que j'ai pour habitude de lire, et où l'autrice a su brillamment me plonger dans l'ambiance de la Normandie autant que dans celle du Second Empire, aux côtés de personnages attachants, notamment grâce à un style d’écriture fluide, soutenu, teinté de descriptions qui n’ont rien à envier à personne. Ce fut un régal.
Pour un premier roman, Mme Weick commence en grande pompe ! -
#8 21 Juin 2024 18:06:43
Le Comte de Monte-Cristo (1844), Alexandre Dumas
Il fut impossible pour moi de réprimer le désir de dévorer le second chef-d'œuvre d'Alexandre Dumas : Le Comte de Monte-Cristo.
Il y a tellement de choses à dire concernant ce roman que je ne saurais où commencer.
Ce qui est intéressant avec le personnage principal, Edmond Dantès, c'est d'abord qu'il est aussi grandiose que D'Artagnan. En lui, brûle le même feu, la même intelligence, la même sagacité qui fait qu'il a toujours - ou presque - tout prévu, ce même calme imperturbable qui le porte vers ses objectifs et cette même prestance qui fait de lui l'homme quasi-parfait, quasi-divin.
Ensuite, ce personnage victime d'une infâme machination, et grâce à l'énergie du désespoir (et espoir) va petit à petit réussir à assouvir sa vengeance. Mais je préfère utiliser l'expression "se faire justice" car une vengeance est aveugle et souvent démesurée. Ici, elle n'est même pas sanglante, elle est réfléchie, planifiée et surtout, il punira ses ennemis en leur infligeant les mêmes souffrances que ces derniers lui ont sans remords, infligé à lui, son père et ses amis.
Malgré cette quasi-divinité, Dantès, au début comme à la fin, est en proie au doute, et seule la foi qu'il a placé en Dieu le fait tenir et marcher vers la lumière et l'accomplissement de ses desseins.
C'est un homme qui en a tellement vu et a tellement vécues de choses, qu'il a assez de clairvoyance pour comprendre que lui-même est faible, mortel, et que la frontière du bien et du mal est intangible.
D'ailleurs il ne se fait pas simplement vengeur de l'injustice qu'il a subit, il se fait véritablement instrument de la Providence, c'est-à-dire de la volonté divine. Il ne répand pas le mal, et sûrement pas de manière visible et destructrice au premier abord ; il sème parcimonieusement ses actions et laisse ses ennemis vaquer à leur habituelles occupations et vanité, jusqu'à ce qu'un jour, l'épée au dessus de leur tête frappe de manière à ce qu'ils ne puissent plus se relever, que ce soit dans la société, ou en tant qu'homme. Aussi, il répand autant le bien que le mal. C'est un homme qui va réparer l'injustice. Il va recoller les morceaux pour les personnes qu'il aime, et va briser un à un les échelons de ses ennemis, pour qu'eux, du haut du toit où ils se tiennent - toit qu'ils ont d'ailleurs acquis qu'en le trahissant - n'aient d'autre choix que de tomber et se faire assez mal pour ne plus jamais se relever.
Enfin, je dirais que c'est un héros, même si lui-même a assez d'humilité pour ne pas se l'avouer ou s'enorgueillir, car hormis devant la fin de chacun de ses ennemis où il lui fallait bien le faire, il n'a jamais révélé sa véritable identité. Bien qu'il ne se sacrifie pas, il pense plusieurs fois que si cela est nécessaire d'en venir à là, il l'accepterait sans rechigner car il sert un plus grand dessein que lui. Preuve est qu'il arrive à s'effacer pour laisser Dieu rendre justice, gardant à l'esprit qu'il n'est que Son instrument.
Enfin, il ne s'enorgueillit pas de toutes ses qualités et de tout ce qu'il a subi pour en devenir l'homme accompli qu'il est dans le récit. Il connaît ses limites et ses faiblesses et bien qu'il ne les montre pas à ses ennemis, ses amis ont pu voir le véritable homme qui se cache derrière tant de noms et de visages.
Comme dirait Frédéric Delavier : " Le héros, le vrai, est celui qui se sacrifie sans que personne ne le sache".
J'ai envie aussi de parler d'un autre personnage, qui n'est autre que Mercédès. Elle est selon moi la mère par excellence. Quoiqu'il arrive, elle aime et protège son fils, malgré qu'il soit celui de l'ennemi, pour ne pas dire rival, de son ancien fiancé. Sa seule faute à elle, et c'est malheureusement la plus grande, c'est son infidélité. Pourtant, elle a tenu près de dix ans, attendant des nouvelles d'Edmond, mais son cœur a perdu espoir, pendant que celui de son fiancé s'est ragaillardi et elle succomba aux charmes de Fernand. Cependant, il semble dans le récit que, si elle n'aime plus Edmond, elle a toujours un sursaut d'amour pour lui. Elle est la première à l'avoir reconnu sous les traits du Comte de Monte-Cristo. Autre chose, Mercédès a deviné et même compris en l'entendant de la bouche d'Edmond que ce dernier l'avait pardonnée, notamment lorsqu'elle se balada avec lui dans son jardin à la soirée que son fils Albert organisa. De plus, lorsque Monte-Cristo devra se battre contre Albert de Morcerf, elle lui demandera de ne pas le tuer. Dantès, cédant à l'appel du cœur de cette mère, son ancienne fiancée, qu'il lui promettra de ne pas tuer son fils, quitte à se suicider ou se laisser tuer par ce dernier.
Ainsi, l'action qui montre toute l'étendu de l'amour que Mercédès a pu avoir pour Edmond, réside dans le simple fait qu'elle avoua toute la mésaventure de ce dernier à son fils, et que sans cette vérité révélée à Albert, le duel aurait eu lieu, le Comte de Monte-Cristo n'aurait alors pas accompli sa justice comme il le prévoyait, et ne l'aurait peut-être pas accomplie du tout en perdant le duel qui l'attendait. C'est sa façon à elle, de lui rendre la grâce qu'Edmond a consenti à lui faire. Si ce n'est pas la femme parfaite, c'est néanmoins une femme ayant compris son erreur, dont elle se repentira jusqu'à la fin de sa vie, et dont elle essaiera de réparer, en faisant preuve de la noblesse d'âme qu'elle a su garder au fond d'elle.
Ensuite, Caderousse. Ce personnage est intéressant parce qu'il symbolise la déchéance morale d'un individu qui pourtant était le seul à avoir défendu Dantès au début de l'histoire. Il vole, il va au bagne, il est libéré. Puis il tue le joaillier. Puis sa propre femme. Et après il prévoit de voler Monte-Cristo. Par trois fois il pécha pour de l'argent, notons ici le péché de l'avidité et de l'orgueil, alors qu'à chaque fois Dantès était là pour lui montrer le droit chemin. Il se fit poignarder par son compère et sur le point de renier Dieu, Dantès lui dévoile son identité et ce qu'il a fait pour lui, et l'homme se repent amèrement avant de mourir. Heureusement, son âme est sauvée à temps, et ce grâce à Dieu et Dantès qui dans l'œuvre, se fait Son instrument. Caderousse est l'homme qui ne croit en rien d'autre qu'en lui même, c'est-à-dire le culte de la personnalité, et cet idole qu'est l'argent, comme dans notre société du XXIème siècle. Heureusement pour lui, Dieu a pitié de tous, et son repentir ainsi que la foi dans celui-ci n'est pas passé inaperçu.
Fernand, c'est la lâcheté incarnée. C'est l'homme qui, incapable d'arriver à la cheville de son rival qu'il envie parce qu'il a un meilleur métier, un père aimant et la plus belle femme au bras, va malgré le doute, poster cette lettre incriminant Dantès. Tout ce que Fernand est incapable d'avoir et d'accomplir, il l'envie à son prochain, le seul homme qu'il admire. Mais plutôt que de l'admirer ou du moins, prendre exemple sur lui pour devenir meilleur, il va très tôt le détester, faute de pouvoir détester les limites qu'il s'impose lui-même. Fernand va donc poster la lettre infamante, voler la femme de son rival et n'aura pas le courage de l'affronter dans un dernier duel. En plus de trahir le roi qu'il servait durant son service militaire. Il se suicidera, rendu fou par toute l'intelligence de son rival, revenu d'entre les morts pour se venger, et qui en plus a démontré toute la noblesse dont il était capable, cela en sauvant son fils Albert de Morcerf, qu'il aurait pu simplement tuer pour se venger sauvagement. Fernand aura fui la vérité et lui-même toute sa vie.
Danglars est un peu comme Caderousse, il est cupide, orgueilleux et égoïste, ne croyant en rien qu'en son pouvoir que lui donne l'argent qu'il ne gagne pas toujours honnêtement. Danglars est d'une nature encore plus dédaigneuse à l'égart de tout ce qui n'est pas son égal dans la société. Il n'hésite pas à voler l'argent des hôpitaux et s'en moque pourvu qu'il se tient toujours au sommet. Là où Caderousse symbolise l'homme pauvre qui se dégrade moralement, Danglars représente l'homme riche imbus de lui-même, foncièrement méchant qui évince sans remords sa concurrence de manière lâche (comme en envoyant Dantès en prison), et qui, parvenu au sommet de manière assez douteuse, veut s'y maintenir et même s'élever plus encore. Dantès voulait le faire mourir de faim comme ce dernier a, à cause de sa jalousie, laissé crever de faim son père. Mais Edmond est au-dessus de cela. Il a compris, en tout cas à ce stade du récit où il n'a pas tout prévu et que le fils de Mme de Villefort meurt avec elle, qu'il a eu la justice qu'il souhaitait et que trop de personnes sont mortes, dont un innocent, le petit Édouard. Alors, Dantès ne laissera pas entièrement mourir de faim Danglars, mais le dépouillera néanmoins de toute sa fortune. Encore une preuve de la justice qu'incarne la vengeance de Monte-Cristo.
Notons d'ailleurs l'Exotisme qui parsème ce roman, qui est un mouvement culturel propre de ce XIXème siècle dans lequel l'auteur est né et a vécu. On reconnaît ce goût pour l'orient avec plusieurs fois la référence aux contes des Mille et Une Nuits, les nabab, le haschich, ou encore Simbad le marin dont Dantès reprend le nom. C'est ce même goût pour ce qui vient d'ailleurs que l'Europe, qui poussera Victor Hugo, ami de Dumas, à écrire les Indes Orientales.
Je dirai ensuite que l'histoire est aussi belle que celle des Mousquetaires. Elle a d'ailleurs une plus belle conclusion dans le sens où tout est accompli et le bien triomphe sous chaque action de Dantès. C'est bien la patte de Dumas qui ressort, toujours cette même angoisse, ou plutôt cette attente fiévreuse entre les chapitres, pour savoir quel sera le fin mot de l'histoire, toujours ces allégories puisées dans l'expérience même du monde, toujours cette façon de lier les personnages entre eux, même les plus insignifiants, et de décrire leurs états d'âme à chaque conséquence. Et ce qu'il y a de superbe avec cet auteur du XIXème, c'est que presque chaque chapitre est un rebondissement. Souvent, le chapitre se termine comme le personnage principal l'avait prévu, mais lors des phases les plus importantes de l'histoire, non, c'est même tout l'inverse qui se produit, hors de contrôle des plans de Dantès. Ainsi se noue le suspense de cet histoire que l'on doit à nul autre chose que le style de Dumas.
Ce livre est bien plus qu'une histoire, c'est une leçon. Une leçon sur la vie, l'amour, l'amitié, la haine, le courage, la peur, le doute, la jalousie, la cupidité, l'orgueil, la vengeance, la soif de justice, l'injustice, l'espoir, le désespoir, et enfin, la foi. Cette foi qu'il faut avoir quoi qu'il arrive en ce qui nous fait tenir. Cette foi qui nous dit que même si tout semble perdu, il ne faut pas perdre espoir et qu'il faut attendre et espérer !
Que ce soit les actions de Monte-Cristo et les valeurs véhiculées à travers celles-ci, un seul mot ressort pour qualifier cette littérature : sublime.
Cette histoire est le sublime incarné. -
#9 23 Juin 2024 17:53:27
Si :Le héros, le vrai, est celui qui se sacrifie sans que personne ne le sache.
alors pourquoi le représente-on en permanence dans la littérature et les films comme étant le protagoniste à suivre ? Reconnaître un héros invalide le raisonnement de la citation, cela veut admettre à la limite deux choses, l'une est que seul un héros le devient en se l'autoproclamant par le sacrifice, sans aucune communication (ce qui est paradoxal car comme toutes les grandes choses, a priori, le sacrifice est visible et communicatif) et de l'autre également s'infliger à soi en tant qu'héros, l'affront perpétuel de la reconnaissance de celles et ceux qui ne sont pas héros ni héroïnes. En somme s'infliger une grande responsabilité tout en refusant toute communication extérieure, toute rétribution sociale de ses sacrifices me semble particulièrement étrange. Je vois plutôt cette forme comme une fuite en avant suicidaire, étant l'exact antagoniste de la personne égoïste, marchande libérale qui ne pense qu'à son taux de rendement interne, faute d'avoir une âme sauvée et remplie. Ce n'est plus la caricature du consommateur avide de nourriture, d'objet qu'il ou elle pourra ostensiblement exhiber à ses proches qui est représenté dans cette citation mais la fuite en avant dans le sacrifice d'un ou une inconnue pour une cause qui lui ou elle est profonde (comme la cause animale par exemple), voyant son âme non sauvable dans le monde dans lequel il ou elle vit. Au fond, ces deux caricatures ont le même problème : il et elle tentent d'échapper à la mort ou bien, pour ne plus être accablé de regret, de remord, fuient vers le vide pour ne plus penser. Le consommateur fuit vers les crédits à la consommation et/ou à la recherche du profit, de la prochaine prime lui permettant d'acheter le nouvel iPhone sortit la semaine dernière pour filmer le nouveau match de foot des bleus ou bien filmer de manière amateure ses exploits intimes. Le "héros" fuit vers le sacrifice inconnu de tous et toutes pour se satisfaire à lui-même qu'il ou elle fait les choses biens, sans jamais avoir à être contredit par l'altérité que peut être le réel, les personnes qui l'entourent. -
#10 26 Juin 2024 15:08:39
Très bel avis sur Monte-Cristo !
Et oui l'exotisme est "à la mode" à l'époque et va aussi irriguer la musique jusqu'aux premières décennies du XXe siècle.
Penses-tu aller voir la nouvelle adaptation ciné ?
- 1
- 2
- Accueil Forum
- Autour de la lecture
- Suivis lecture
- [Suivi lecture] Artaghos d'Ultaec