Coucou ! J’avais oublié le BC et j’ai lu le livre ce matin (il me reste les deux petites enquêtes à lire, que je lirai ce soir)
A chaque fois que j’entendais parler de ce livre, je ne m’imaginais pas un livre aussi court. J’imaginais un essai plus détaillé. Et sur cette attente, je suis partagée. Je suis d’accord avec
@Celo ou encore
@Riz-Deux-ZzZ sur le manque de détails, mais au final je pense que ça m’a suffi. Le seul truc qui me fait rester sur ma faim, ce n’est pas tant la longueur, mais j’aurais aimé quelques chiffres de base sur le financement de ces institutions, le nombre d’infirmières et médecins par patientes, etc. Juste un petit encadré pour avoir une vue d’ensemble.
Je me demande si cette attente de détails n’est pas une attente de lecteur du XXIème siècle dans le sens où on est déjà informé des traitements de l’époque alors qu’au XIXème, ce n’était pas le cas. Nellie Bly le dit elle-même, elle ne s’attendait pas à observer ces conditions d’internement tyranniques. Et cette forme courte devait correspondre à l’attente du journal de parution de l’époque. La préface dit qu’il a été publié en feuilleton alors que dans son intro, Nellie Bly parle d’un seul numéro.
Je suis d’accord avec
@Riz-Deux-ZzZ sur le fait
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qu’elle est relativement épargnée. Je pense qu’il y a plusieurs facteurs dans son aventure qui expliquent cela et notamment son milieu social. De manière sous-jacente, il y a plusieurs remarques sur son apparence avenante, et sur le fait qu’elle n’a pas l’air pauvre. On la suppose de bonne famille bien qu’elle se dise amnésique. De plus, puisqu’elle est internée de son plein gré, elle est plus réactive pour « se défendre », par exp vomir des traitements inutiles qui sont en réalité des drogues. Et psychologiquement, elle le dit que ça joue, alors qu’on voit dépérir une autre jeune fille qui était simplement malade mais n’avait aucun espoir de sortir (Tillie Mayard). En gros, il est probable que les brimades étaient ciblées sur les profils les plus vulnérables et qu’elle n’en faisait pas partie. Je pense qu'elle a supporté certaines choses, comme l'épisode du bain, parce qu'elle était journaliste et qu'elle pouvait se dire « quand je veux, je sors d’ici ».
De même, j’ai été d’abord surprise par le début…
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Je me suis dit que la partie avant l’asile prenait beaucoup de place. Je l’ai trouvé intéressante, mais « sans plus ». Elle est sûrement nécessaire dans le récit cela dit, pour rendre crédible le reste de l’enquête dans le sens où le public aurait pu douter du côté « undercover » ou se poser beaucoup de questions si elle n’avait pas pris les devants.
Globalement, j’ai trouvé intéressant et aimé que Nellie Bly reste sur une position observatrice, mais j’aurais peut-être aimé plus de structuration dans les thèmes que l’on peut entrevoir. J’ai parlé de la pauvreté, mais il y a aussi le fait d’être une femme. Ici, on est plus sur des scènes et moments de vie que sur des thématiques.
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A un moment, il y a une femme déclarée folle parce qu’elle a eu un amant. Et je pense que c’était une situation courante et qu’il y avait ce côté misogyne qui aurait pu être exploré davantage. Par exemple, on comprend sur beaucoup de ces femmes ne sont pas réellement folles, mais je trouve que ça manque d’analyse à ce propos et qu’on passe vite dessus. En dehors des mauvais traitements, j’aurais aimé une analyse de « pourquoi ces femmes dérangent au point de les interner ». Même si elle n'insiste pas dessus, on comprend tout de même puisqu'on lui pose à elle aussi beaucoup de questions sur ses fréquentations, ses amants, etc.
De même que si son travail a pu apporter des meilleurs soins, on n'insiste pas assez sur le fait que certaines n'ont rien à faire dans un asile.
Pour les émotions, je n’en ai pas beaucoup eues mais comme
@angelebb, ce n’est pas forcément ce à quoi je m’attendais avec de la non fiction. Même quand des thèmes difficiles y sont abordés, on ressent rarement les mêmes émotions qu’en littérature. Donc cela ne faisait pas partie de mes attentes.
Si j'avais été une lectrice de l'époque, non informée, je pense que j'aurais quand même eu des émotions (au moins choquée, car il y a des passages vraiment choquants). La distance se fait aussi avec l'Histoire.