#1 28 Juin 2012 15:03:16
<image>Quatrième de couverture: "Mais ce jour-là, lors de son dernier concert donné à Chicago le dimanche 28 mars 1964, quelque chose s'était effrondré dans le troisième mouvement de la Sonate opus 110 de Beethoven, quand se déplore le Klagender Gesang, le chant de douleur. Il n'avait pu faire le crescendo qui sous-tend la plainte. Il ne pouvait faire cela. Pas devant eux, les deux mille qui regardaient, attendaient la fin. C'était comme se dévêtir, ou mourir. Il fallait se cacher. Il savait que la fugue allait venir très vite, où il pourrait se masquer de sérénité. Mais il reviendrait aussi, encore, voilé, perdendo le forze, l'Arioso de douleur, et alors, la pédale una corda ne suffirait pas à teinter d'absence la phrase qui s'efface. Il faudrait encore moins de son."
Cela fait quelques mois que je n'avais pas mis les pieds ici, et je reviens comme ça, sans prévenir, veuillez m'en excuser =P
Glenn Gould piano solo est un essai de Michel Schneider sur l'un des pianistes les plus étranges du XXème siècle. Ce phénoménal spécialiste de la musique de Bach, connu pour son excentricité, est une énigme à lui tout seul. Glenn Gould est considéré, au même titre que Richter, Horowitz, Rubinstein, Schnabel, comme figure incontestable du Panthéon des pianistes. A la fois aimé et détesté, ce pianiste canadien est décrypté en partie dans ce livre justement, bien écrit malgré des tournures de phrases un peu étranges. Je pense qu'il faut connaître un peu le sujet avant de l'aborder, donc connaître Gould (savoir qu'il est canadien, qu'il est né en 1932 pour mourir en 1982, qu'il a abandonné la scène à 31 ans...) et le milieu de la musique classique. Il n'y a aucune notion musicologique, ou très peu, en tout cas le livre est accessible aux bons lecteurs (j'entends par là celles et ceux qui ont l'habitude de lire des choses un peu ardues), bien que par moments il faut s'accrocher. Je ne regrette absolument pas la lecture de cet essai, moi qui suis un adorateur absolu de Gould. J'avais connu Michel Schneider par l'intermédiaire d'un autre essai sur Robert Schumann, qui fera sans doute l'objet d'un autre commentaire. Sur ce, je vous dis à biental les gens!