#1 02 Janvier 2013 18:16:05
<image>Dor, qui jusque-là vivait heureux, s’attire les foudres de Dieu le jour où il réussit à créer la première horloge au monde. Banni, il est emprisonné dans une cave pendant des siècles, contraint d’écouter les voix suppliantes de toutes celles et ceux qui, venant après lui, quémandent du temps, toujours plus de temps, quelques années, quelques mois, quelques semaines… Jusqu’au jour où Dieu décide de lui permettre de se racheter.
Pour cela, Dor devra s’acquitter d’une mission : faire comprendre à deux personnes sur terre le vrai sens du temps. Il revient dans notre monde, et entreprend un voyage en compagnie d’une adolescente prête à mettre fin à ses jours et d’un riche homme d’affaires condamné par la maladie, désireux, lui, de vivre éternellement.
Pour se sauver lui-même, Dor doit les sauver, et pour cela, arrêter, à l’aide d’un sablier magique, le cours du monde…
Un conte pour adultes
A savourer sans aucune modération. En effet, dès les premières pages, j’ai été comme hypnotisée par ce récit philosophique et initiatique qui ressemble à un conte moderne.
L’histoire met en avant trois personnages qui ont chacun une vision très précise du temps et la manière dont ils souhaitent l’employer : Dor, Sarah et Victor. Concernant le personnage de Dor, il est le premier homme à avoir mesure le temps, à vouloir tout comptabiliser. L’auteur nous fait vraiment sentir cet avant-après avec la punition que Dieu lui inflige : celle de voir les conséquences de son invention, en entendant les voix des habitants de la Terre qui réclament toujours « plus de temps », « d’arrêter le temps »… Le développement de cette idée est absolument captivant et donne vraiment à réfléchir au lecteur.
Cependant, là où le récit devient véritablement passionnant, c’est avec le clivage, la contradiction que constitue le personnage de Sarah et celui de Victor. Elle est une jeune adolescente qui cherche à mettre fin à ses jours alors que Victor est un vieil homme atteint d’un cancer et qui doit bientôt mourir. Ce dernier désire plus de temps alors qu’il a déjà eu une vie bien remplie. Ils ont tous les deux un usage, une vision très différente du temps, de la vie… Tout au long de ma lecture, je me suis demandé pourquoi ils ont été choisis. Le lien qui les unit est montré que dans les toutes dernières pages.
En attendant, j’ai énormément apprécié le cheminement en chacun d’eux pour reconnaître leurs erreurs, apprendre à vivre avec, prendre conscience qu’on fait son temps, … Le livre est composé de plusieurs petites morales mais la principale est, à mon avis, de profiter du temps qui nous reste, d’en faire un usage tel que nous n’aurons jamais aucun regret. C’est un très beau conte qui m’a su me toucher et me faire réfléchir.
Une présentation étonnante et agréable
J’ai vraiment été étonnée par la manière dont le livre a été mis en page. Au début, j’ai essayé de trouver une logique au fait que certaines phrases au commencement de certains paragraphes. J’ai eu beau chercher mais je n’ai pas trouvé. Cependant, au bout d’un moment, j’ai laissé tomber le fait d’y voir une espèce de lien. C’était juste bizarre mais pas désagréable.
Aussi non, le style de Mitch Albom est vraiment très agréable à lire. Je n’ai eu aucune difficulté. C’est très fluide. Les pages se tournaient toutes seules et, même les passages un peu plus philosophiques et qui auraient pu très bien m’ennuyer m’ont totalement passionné. Il y a également beaucoup de poésie. La manière dont le livre est écrit m’a énormément plu aussi. Ce roman a tout bon, sur tous les fronts.
Conclusion
Pour une première découverte, je ressors totalement enchantée et transportée par ce récit philosophie et initiatique. Il m’a également donné l’occasion de réfléchir au temps qui passe, de l’utilisation que j’aimerai en faire et si j’aurais des regrets. Je recommande vraiment la lecture du Passeur du temps. Un coup de cœur absolu.
