#1 28 Février 2013 16:16:58
<image>L’agent Peter Grant ne croyait pas aux fantômes, jusqu’au jour où un étrange personnage lui affirme avoir assisté au meurtre sur lequel il enquête. Un témoin providentiel. .. s’il n’était mort depuis plus d’un siècle ! Et Peter n’est pas au bout de ses surprises : recruté par l’énigmatique inspecteur Nightingale, il intègre l’unité de la police londonienne chargée des affaires surnaturelles. Au programme, traquer vampires, sorcières et autres créatures de la nuit ; faire respecter les divers accords passés entre les forces occultes de Londres ; réconcilier les divinités qui se partagent la Tamise, sans devenir esclave de leurs charmes ; et bien sûr apprendre le latin, le grec ancien et une montagne d’incantations bizarres et pour le moins rébarbatives. Peter doit en passer par là, s’il veut un jour devenir à son tour le dernier sorcier de Londres…
Un univers riche et prenant
Dès les premières pages, nous sommes propulsés dans un univers enchanteur qui est vraiment très bien décrit et développé. Tout comme le personne principal, l’agent de police Peter Grant, nous le découvrons petit à petit, au fur et à mesure de l’enquête et des diverses missions que Nightingale lui confient. J’ai tout de suite été prise dans ce Londres fantastique et un peu fantastique où les fantômes, les vampires et les autres créatures surnaturelles se côtoient.
Le monde mis en place dans Le dernier apprenti sorcier emprunte pas mal à des grands noms de la littérature britannique. Je pense à Harry Potter, bien entendu, pour le côté magie et apprentissage de cette dernière. D’ailleurs, cette référence est citée avec énormément d’humour. Cependant, du point de vue de l’ambiance, j’ai tout de suite pensé aux romans de l’époque victorienne tels que Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et L’étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde de Robert Louis Stevenson. Ce fut un pur régal à lire, d’autant plus que je raffole de ce genre de romans. L’auteur reprend ces éléments en proposant une vision nouvelle.
Ce qui m’a également énormément plu dans ce livre et qui renforce d’autant plus mon coup de cœur, c’est que toute cette ambiance qui se dégage garde une saveur résolument so british. Il y a de très nombreuses références à la culture populaire anglaise telles que les Monthy Python, Doctor Who, leur amour pour les petits chiens … Il y en a d’autres mais c’est ceux qui me reviennent pour le moment. C’est également un petit bijou d’humour anglais. Les répliques sont juste drôles et savoureuses. Il m’est arrivé d’éclater franchement de rire.
Certes, Ben Aaronovitch s’inspire d’une culture anglaise riche mais il arrive à proposer un univers totalement nouveau et incroyablement original. Il y a des fantômes, des vampires et d’autres créatures surnaturelles. Pour autant, l’auteur a su renouveler le genre pour nous livrer quelque chose d’unique qui a vraiment su me séduire. Il y a de très bonnes idées qui ont su être développées. Par exemple, j’ai beaucoup aimé l’idée d’une discorde entre les différentes rivières de la Tamise ou la scène où le personnage principal remonte le temps et l’histoire de Londres, à travers une course-poursuite endiablé.
Pour terminer sur cette première partie, l’univers est un énorme coup de cœur. Tout est pensé dans les moindres détails et il y a un grand nombre d’éléments qui restent des mystères comme la gouvernante de Nightingale et ce dernier, pour ne citer qu’eux. L’ambiance est également très bien retranscrite : à la fois sombre, glauque et inquiétante.
L’intrigue
Un autre point qui vaut le détour, c’est l’histoire en elle-même. J’ai été happée dès le commencement par cette enquête policière teintée de surnaturel où les personnages côtoient des fantômes un peu particulier. Dès lors, tout s’enchaîne très vite : d’autres meurtres et agressions inexpliquées s’enchaînent, Peter Grant apprend à maîtriser ses pouvoirs magiques, tout en essayant de mettre d’accord les différentes divinités qui se trouvent dans la Tamise. C’est vraiment très prenant du début à la fin. Je ne me suis jamais ennuyée même si, à la fin, le rythme ralentit légèrement par rapport au reste de l’ouvrage. Cela ne m’a pas vraiment dérangé car tout est aussi captivant.
Le roman est une succession de retournements de situations et de révélations. Quelques unes sont étonnantes car, malgré le fait que le lecteur ait toutes les pièces du puzzle en mains, l’auteur a tout de même réussi à me surprendre. Un autre aspect qui m’a plu est que ce dernier ne tombe pas dans des facilités, notamment à la fin où tout s’accélère. Je me suis souvent demandé comment il allait s’en sortir. Pour ma part, le pari est réussi haut la main.
Les personnages
Il y a toute une série de personnages. Je dois dire que je me suis attachée à chacun d’eux, même au chien Toby qui est, à mon avis, aussi un personnage à part entière de l’intrigue. Il est amusant et a un sacré caractère. Peter Grant nous livre quelques perles à son sujet et sur les petits chiens de manière générale. Quant à ce dernier, j’ai vraiment ressenti beaucoup de sympathie pour lui. Il a de la répartie et il n’est ni le plus beau, ni le plus fort. Il n’est pas non plus le plus courageux ni le plus doué en magie. Et, finalement, on s’attache plus facilement à lui car c’est un homme ordinaire.
Chacun des personnages dégage un certain charisme ou charme. Néanmoins, en aucun cas et à aucun moment, l’auteur ne tombe dans les clichés ou dans la caricature. Chaque acteur de l’intrigue est patiemment construit et nuancé. Par exemple, Nightingale est quelqu’un de mystérieux qui semble cacher bien des secrets et notamment sur son âge réel. Pourtant, alors que le lecteur commence à penser qu’il est surhomme, une scène vient nous prouver le contraire.
Le deuxième tome est déjà sorti et il s'intitule Magie noire à Soho. Le troisième tome sort le 6 mars.