#1 14 Mai 2010 11:57:38
<image>En 2001 à New York, un professeur d'Harvard fait l'acquisition d'un étrange manuscrit. Il publie l'année suivante ce qui s'avère être le premier roman écrit aux États-Unis par une esclave ayant réussi à s'échapper, et très certainement le premier livre écrit par une noire, avant même la guerre de Sécession.
Ainsi, dans les années 1850, à l'époque de l'immense succès de La Case de l'oncle Tom, œuvre d'une blanche, Hannah Crafts rédigeait dans l'intimité de sa chambre une autobiographie romancée qui ne connaîtrait le succès qu'un siècle et demi plus tard. Cette œuvre nous fait directement pénétrer dans la conscience et le cœur d'une ancienne esclave ayant choisi le roman populaire pour décrire et comprendre le monde impitoyable qu'elle avait fui.
Fiche Bibliomania
Je viens de finir ce livre, que j'avais plus acheté pour son intérêt historique, étant donné que c'est un récit d'époque écrit à la fin des années 1850 (juste avant la guerre de Sécession) par une ancienne esclave.
Et bien, c'est une très bonne surprise, à la fois pour la qualité du texte que pour celle de l'édition en elle-même.
Déjà, au niveau de l'édition, le texte à été retrouvé en 2001 sous forme d'un texte de travail manuscrit (non publié). Les (apparemment nombreuses) fautes d'orthographe et de typographie ont été corrigée à la traduction, par contre, en plusieurs endroits, le manuscrit comportait des mots / phrases barrés, qui ont été ajoutés au livre en tant que notes de bas de page. Le fait de voir la première idée de l'auteur puis l'idée retenue est assez sympa, et original.
De la même façon, la présentation du manuscrit (comment il a été trouvé, ce qui à amené à penser qu'il était réellement l'œuvre d'une ancienne esclave, ...) est raconté de façon agréable et vivante.
Mais surtout, le texte en lui-même est très bien. Bien écrit, avec une histoire qui se déroule de façon fluide, des personnages bien caractérisés ... De plus, l'auteur à réutilisé des descriptions (parfois des paragraphes entiers) d'autres livres (en particulier Bleak House, de Charles Dickens). Et bien ces emprunts (indiqués en note dans l'édition présente) sont très bien intégrés au reste du texte. Sans les indications, je ne les aurait pas identifiés en tant que tels (surtout que sur les 240 pages du récit, la somme des emprunts doit tenir sur une ou deux pages, cela reste assez léger).
Bref, j'ai beaucoup aimé :)
Dernière modification par Louppatient (18 Juillet 2010 16:52:14)
