[La nuit des temps - Novembre 2013] Intrigue

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #31 27 Novembre 2013 22:18:15

    Dareel a écrit

    Par téléportations je pensais à cette histoire d'ascenseurs qu'il y a un peu partout, mais j'ai peut-être mal compris ?


    J'ai compris les ascenseurs comme des ascenseurs tous bêtes, juste plus rapides et plus grands, mais là c'est peut-être moi qui ai mal compris !

  • Dareel

    Lecteur confirmé

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    #32 27 Novembre 2013 22:26:00

    Oui c'est peut-être juste ça en fait... C'est juste qu'avec ces histoires de clefs, d'"hologrammes", projection d'images et compagnie, je me suis peut-être inventé moi-même mon décor. =)

    Dernière modification par Dareel (27 Novembre 2013 22:26:23)

  • Gentiane

    Lecteur assidu

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    #33 27 Novembre 2013 22:46:30

    Que pensez-vous de l'intrigue en général ? 

    Ce livre a été publié en 1968 mais présente une intrigue dans le futur. Avec le recul des années, qu'avez-vous pensé de l'aspect science-fiction ? Est-il toujours crédible ?

    Dans ces années là, on avait bien en ligne de mire "l'an 2000" et il y avait beaucoup d'espoir et d'idées folles ou magiques sur ce que cela pourrait être, comment on serait et ce que l'on ferait, etc etc . Il y avait beaucoup de rêve. La réussite et l'aspect visionnaire de Barjavel est d'alerter ses lecteurs sur le côté négatif de cette vision  et des excès auxquelles elle pourrait nous mener. A l'époque l'idée de "progrès" était à toutes les sauces. Aujourd'hui on parle de profit et de croissance, ce qui n'est plus la même chose dans les coeurs et cela fait moins rêver.
    Aussi, la guerre froide faisait peur, et nous avions frolé la 3e guerre mondiale au moment de l'affaire des missiles à Cuba, c'était en 1962. La société était en crise ou en recherche d'un nouvel équilibre, la révolte étudiante en a été un des vecteurs. Maintenant que nous sommes en 2013, cet espoir s'est un peu envolé et j'ai l'impression qu'il n'y a plus de rêves à part celui du "much money".

    - Dès les premières pages, le lecteur apprend que le narrateur revient seul à Paris et que l'histoire s'est mal terminée. Cela vous a-t-il gâché ou encouragé pour le reste de la lecture ?

    Oui cela m'a un peu ennuyé, car je ne connaissais pas les protagonistes dont le narrateur (Simon) parlait, et je n'aime pas savoir que l'histoire se termine mal et encore moins connaitre la fin. Mais bon, il a bien fallu que je m'y plie car j'ai lu le livre jusqu'au bout malgré tout.

    - Une grande partie de l?intrigue est basée sur le suspense. Est-ce réussi ? Y a-t-il eu des passages où vous n'avez pas pu lâcher le livre ?

    J'ai dévoré le livre. Autant  dire que le suspens m'a porté tout au long de la lecture.

    - L'auteur représente une civilisation apparemment parfaite qui s'auto-détruit par la guerre. Pensez-vous qu'il ait voulu nous lancer un avertissement ?

    Barjavel a essayé d'imaginer ce que serait la société à laquelle on rêvait...comme toute perfection, celle ci serait insupportable.

    - La civilisation en Gondawa est très différente de la nôtre. Vous semble-t-elle parfaite, ou y a-t-il des aspects que vous rejetteriez?

    Bien sûr que je rejette tout en bloc, comme je rejette ces images debelles voitures et d'iles paradisiaques que l'on nous vend sur les publicités avec soleil-eau claire et sable fin...je déteste je déteste. je préfère la montagne et les glaciers, désolée!
  • Unity

    Lecteur confirmé

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    #34 27 Novembre 2013 23:13:10

    Bon, quelques imprévus pour ce book club mais voici un compte rendu de ma lecture (en considérant qu'il me reste encore 80 pages à lire)

    Ce livre a été publié en 1968 mais présente une intrigue dans le futur. Avec le recul des années, qu’avez-vous pensé de l’aspect science-fiction ? Est-il toujours crédible ?


    Les 'vieilles' histoires de science-fiction mettent toujours en relief l'état d'esprit et les craintes d'une époque. Rétrospectivement, c'est intéressant à observer. La marque de la seconde guerre mondiale est très présente, le spectre de la guerre froide domine l'histoire. Barjavel montre très bien l'entrée dans une ère où l'Homme se sent dépassé par sa technologie. On réalise que la course à l'armement pourrait bien anéantir une civilisation toute entière, et le texte joue sur cette peur. Le sujet est, me semble-t-il, encore d'actualité, même s'il est développé d'une autre manière : récits d'apocalypses zombies ou de catastrophes naturelles. Ce qu'on remarque cependant, c'est une note moins positive et la volonté de laisser une trace à tout prix. Aujourd'hui, on serait plus dans le fantasme d'une destruction absolue qui permettrait une sorte de résurrection dans la pureté, ce que je trouve dommage.

    Dès les premières pages, le lecteur apprend que le narrateur revient seul à Paris et que l’histoire s’est mal terminée. Cela vous a-t-il gâché ou encouragé pour le reste de la lecture ?

    Ce choix d'écriture ne m'a jamais dérangée, au contraire, c'est intrigant. Les passages à la première personne m'ont cependant semblé assez maladroits. Je pense que le roman aurait pu s'en passer.

    Une grande partie de l’intrigue est basée sur le suspense. Est-ce réussi ? Y a-t-il eu des passages où vous n’avez pas pu lâcher le livre ?


    Oui et non... Oui parce que j'avais hâte d'en découvrir plus sur cette improbable civilisation, et je veux toujours connaître le fin mot de cette histoire. Non parce que les choses restent un peu trop statiques à mon goût. Le flash-back m'ennuie actuellement beaucoup. J'attendais une meilleure immersion, et je dois suivre les "aventures" d'un couple dont je me fiche totalement. Les personnages ont trop peu de présence dans le roman pour qu'une action trop centrée sur eux puisse me tenir en haleine, je suis davantage intéressée par les questions plus politiques que La nuit des temps soulève. Ce ne sera donc pas un livre que j'aurais trouvé plus agréable à lire que ça.

    L’auteur représente une civilisation apparemment parfaite qui s’auto-détruit par la guerre. Pensez-vous qu’il ait voulu nous lancer un avertissement ?


    Nous sommes à une époque où l'avancée technologique, avec l'apparition d'armes chimiques, fait peur. Je ne sais pas s'il y a un avertissement plus qu'une prise de conscience étourdissante sur le fait que tout peut disparaître du jour au lendemain, qu'importe le système mis en place.

    La civilisation en Gondawa est très différente de la nôtre. Vous semble-t-elle parfaite, ou y a-t-il des aspects que vous rejetteriez?

    la perfection de cette civilisation est critiquable, le régime est assez proche d'une idéologie fasciste qui aurait réussi, et où chacun serait donc à sa place, et heureux de l'être (on remarque d'ailleurs que leurs ennemis sont, à l'inverse, plus proche des communistes, guerre froide encore). Ce côté prédestiné peut déranger, mais, pourquoi pas. Nous n'en voyons pas assez (je trouve) pour en juger vraiment. J'ai quand même trouvé très intéressant de présenter un monde où la sélection se fait tout naturellement par le physique et l'intelligence, en montrant que, finalement, tous ceux qui sont trop avantagés ou désavantagés par leur naissance resteront seuls et inadaptés, peu importe le régime en place.

    Dernière modification par Unity (27 Novembre 2013 23:18:04)