<image>Le Seigneur de Bombay est un véritable pavé de 1265 pages. J'en suis à la page 905 et je fais une pause avec un autre livre,
French tabloïds de Jean-Hugues Oppel. Je n'arrive pas à lire deux livres en même temps, sauf pour les pavés, que j'aime bien couper pour éviter de saturer. D'autant plus que celui-ci a une police de caractère nettement plus petite que celle des romans ordinaires. Si la police était celle couramment utilisée, le roman tournerait aux alentours de 1600 pages.
C'est un roman très intéressant sur l'Inde contemporaine. Il y a deux personnages principaux : Sartaj qui est un policier sikh et Ganesh Gaitonde qui est un parrain de la mafia indienne.
Le Seigneur de Bombay commence en présentant le quotidien de policier de Sartaj, qui va arrêter Ganesh, lequel est retrouvé mort. Le roman procède ensuite par une alternance de chapitres, un consacré à Sartaj, avec une enquête en cours sur la mort de Ganesh et sur ses affaires, mais aussi sur d'autres enquêtes de Sartaj, et un consacré à Ganesh, qui raconte son ascension comme gangster puis sa domination sur les gangs locaux. Les chapitres sur Ganesh, se situant dans le passé, forment un contre-point à ceux sur Sartaj, qui traitent du présent, qu'ils éclairent. Le roman montre bien le fonctionnement des gangs, la corruption , la mainmise des gangs sur le cinéma, la politique, leurs rapports avec la population extrêmement pauvre. Il traite aussi des conflits politiques et religieux passés, comme la Partition, et présents.
J'ai eu du mal au début à entrer dans le roman à cause de la traduction ou plutôt de l'absence de traduction d'un bon nombre de mots, dont la signification se trouve expliquée dans le glossaire à la fin du livre, glossaire qui fait près de 60 pages. C'était très casse-pieds au début de ma lecture d'être obligée de m'arrêter tous les 5 lignes pour voir ce qui signifiait le mot, car chaque page est truffée de mots en hindi, ourdou ou penjabi. Je râlais contre l’absence de notes en bas de page; en même temps, s'il y avait dû avoir une note à chaque fois, le livre aurait fait 1 500 ou 1 600 pages. Mais c'était quand même pénible de devoir m'arrêter régulièrement de lire pour consulter le glossaire. Ensuite, j'en ai eu ras le bol: il y a certains mots, je les ai assimilés vu leur fréquence dans le texte (surtout les insultes. Je peux à présent insulter quelqu'un en hindi, je connais quelques mots bien sentis.) Pour les autres, si je n'ai pas compris, ce n'est pas grave, sauf si je vois que la compréhension du mot est fondamentale pour la compréhension du texte, auquel cas je vais consulter le glossaire.