#21 18 Juillet 2023 23:04:42
Hello, j'ai suivi avec attention la première page de débat, avec intérêt le début de la seconde, mais après j'admets avoir décroché.
Par curiosité, quel est le livre qui t'a fait pousser ce coup de gueule, Lyzmod?
Dans l'ensemble je me sens féministe, et je tombe plutôt du côté de Theyoubot, même si je trouve que ton premier message fait lourdement peser sur nous la responsabilité du changement sociétal (c'est adouci dans les messages suivants, mais j'ai eu un peu mal à la lecture du premier).
Pour en revenir au sujet, je suis totalement d'accord que le male gaze me gêne profondément. Et par ce terme, j'entends les descriptions sexualisées de femmes hors de tout contexte de séduction. C'est cependant une prise de conscience assez récente, à la lecture d'un article qui m'a donné une belle claque et m'a permis de mettre le doigt sur ce petit truc qui me gênait et me mettait mal à l'aise, notamment lorsque je relisais de la fantasy que j'avais découverte à l'adolescence (et là mon regard louche furieusement sur l'Épée de vérité). Vu qu'on n'a pas le droit aux liens, même lorsqu'ils font avancer le débat (je n'ai pas retrouvé l'interview mentionnée dans ton premier message, Lyzmod) je vous renvoie pour des citations criantes de male gazing à 'article sur le blog planète diversité intitulé "Le Prieuré de l’Oranger ou pourquoi je ne lirai plus la fantasy comme avant (aka le sexisme en fantasy) " . Je dois dire qu'après avoir lu ça, j'ai réévalué mes lectures et fait évoluer mes critères de sélection. Puis, récemment, j'ai parcouru la liste des livres que j'avais lus et appréciés. À mon immense surprise, je me suis aperçu qu'il s'agissait quasi-exclusivement de livres écrits par des femmes - et à l'époque, ce n'était pas du tout une décision consciente, même si depuis j'assume et je prends le genre de l'auteur.ice en compte lorsque je choisis mes bouquins.
J'ai aussi envie d'élargir le sujet et rouspéter contre les auteurs décrivant les femmes comme petite chose fragile ou ayant pour seul horizon la sphère domestique lorsque ce n'est pas justifié. J'ai tendance à relever les citations pour les mettre dans mes chroniques, donc d'emblée j'en ai deux à vous soumettre:
"elle semblait petite et vulnérable pendant qu’elle attendait sous les énormes poutres du hall d’entrée, son beau visage anxieux. Pas étonnant que Palance Buckhannah veuille cette femme pour épouse"
Il s'agit du seul personnage féminin du roman, et qui a pour seule fonction donc d'être protégée, épousée et engrossée dès que possible (bon, j'extrapole pour le troisième, mais vous voyez l'idée).
« Je réprime mon sourire, saluant Marcus et Robert, puis les autres loups. Les femelles font dîner les enfants de bonne heure, tandis que les mâles savourent une bière devant le feu de cheminée du salon. »
(il s'agit de loups-garous, d'où la dénomination mâles/femelles.) et pour en revenir à la querelle ci-dessus, celle-ci sort d'un bouquin écrit par une femme, comme quoi... J'ai failli en tomber de mon siège, parce qu'il s'agit d'un roman récent, alors que la première a l'excuse de sortir des années 70.
Dernière modification par Guenièvre (18 Juillet 2023 23:13:22)
