[Pasolini, Pier Paolo] L'odeur de l'Inde

 
    • Suzy-Anne

      Apprenti Lecteur

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      #1 29 Mars 2011 20:55:25

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      L'inde ! J'ai commencé à m'intéresser d'un peu plus près à ce grand pays grâce au séjour d'une personne de ma connaissance là bas. 
      L'auteur raconte en quelques pages ses émotions lors de son voyage en Inde. L'Inde du début des années soixante. Il y a donc cinquante ans et comme sur toute la planète beaucoup de choses ont changé depuis. La population a triplé et l'indépendance a maintenant soixante-quatre ans. :)

      Mais revenons en 1961. L'Inde compte 400 millions d'habitants et son indépendance a seulement quatorze ans.

      Pasolini est attentif et observateur, il tient comme un journal de bord de son voyage. :journal:  On sent beaucoup d'émotion dans les 6 courts chapitres de son livre.

      Je vous livre deux extraits, un au début du livre et le second vers la fin. :)

      L'auteur rencontre deux jeunes gens :

      "Le premier se nomme Sundar, le second Sardar, l'un est musulman, l'autre hindou. Sundar vient de Hyderabad, où se trouve sa famille; il cherche fortune à Bombay, comme un jeune calabrais peut le tenter à Rôme : dans une ville où il ne connaît personne, où il n'a pas de maison et doit s'arranger pour dormir au petit bonheur, pour manger quand il peut. Il tousse, avec son petit thorax d'oiseau : peut-être est-il phtisique. La religion de Mahomet imprime sur son visage doux et délicat un certain air de timidité finaude, tandis que l'autre, Sardar, est tout entier douceur et dévouement : hindou jusqu'au bout des ongles."

      L'auteur voit une femme étendue par terre et s'approche d'elle :

      "je fis encore quelques pas vers elle, vers le soubassement,et vers le petit égoût à sec qui se trouvait au-dessous. Le vert éclatant de l'étoffe, la peau sombre et rabougrie...mais, de près je m'aperçus que les mouvements de la bouche, qui semblaient l'expression même de la douleur, la convulsion de l'intolérable, étaient en fait des paroles, des sons. En fait, la vieille mourante chantait."

      Au dos du livre est écrit : ce livre intensément lyrique qu'il en rapporta (Pasolini) n'est pas vraiment un récit, mais une "odeur" respirée au cours de ses errances nocturnes. Les visions de l'extrême misère, les spectacles d'une étrange spiritualité sont pour lui comme autant d'étapes d'une descente au sein d'une humanité primitive, moins éloignée qu'on en pourrait le croire du décor des Ragazzi ou d'Une vie violente.

      Quelques pages pour ceux et celles qui ont envie de connaître un peu l'Inde de ces années passées.   :booky2:

      Dernière modification par Suzy-Anne (10 Avril 2011 11:22:19)

    • Well-read-kid

      Super-Livraddictienne

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      #2 30 Mars 2011 19:09:05

      Un livre qui me tente bien ! J'aime beaucoup l'Inde, même si je n'y suis jamais allée.