Hija de la luna

 
    • Arcaalea

      Petit chimiste des mots

      Hors ligne

      #1 30 Septembre 2011 12:30:14

      Résumé : De l'amour impossible entre un vampire et une sorcière naquit une petite fille : Luna...

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      Préface :

      Il faisait nuit noire ce soir-là. Le vent poussait des hurlements à vous faire glacer le sang. Marius n’en avait cure, il l’avait déjà : le sang glacé.
      Marius avait faim, très faim, mais il n’avait pas pu manger.
      Depuis des semaines il ne s’était nourri que d’animaux morts et de sac de sangs commandés à divers bouchers.
      Il ne mangeait plus comme avant. Pas depuis qu’il l’avait rencontrée, elle.
      Marius inspira et ce fut comme s’il avait pu sentir l’oxygène entrer dans ses poumons. Cependant c’était impossible. Tout le monde savait qu’ils ne respiraient pas, les vampires.
      Pourtant, depuis cette soirée où il avait plongé son regard dans ses beaux yeux verts d’eau, il se sentait de plus en plus… en vie. Et c’était bien là le problème.
      Marius admira la lune ; plus que deux jours et les loups-garous sortiraient de leurs tanières et empliraient la ville de leurs hurlements déchirants. Les soirs de pleine lune, les vampires évitaient de sortir. Bien sûr, ils étaient bien plus puissants que les lycanthropes mais leurs attaques en meute faisaient des ravages.
      Marius fronça les sourcils : elle était en retard. Elle n’avait jamais été en retard auparavant. Ce n’était pas normal.
      Tandis que le vampire commençait à s’inquiéter, il la vit finalement arriver. Son cœur s’emballa et Marius se demanda, à cet instant précis, s’il réussirait ce qu’il avait entrepris.
      Elle courut vers lui, ses hauts talons claquant sur les dalles et sa jupe volant de chaque côté.
      Tandis qu’elle arrivait à sa hauteur, elle se jeta dans ses bras et Marius ne put que l’enlacer et se perdre dans sa longue chevelure blonde. Il sentit son doux parfum fruité et lui déposa un léger baiser dans le cou.
      Quand elle se décida enfin à le lâcher, elle le regarda, plus merveilleuse que jamais. Elle était heureuse ! Il sembla à Marius qu’elle était même plus heureuse que d’habitude.
      Tandis que, n’y tenant plus, il approchait sa bouche de ses lèvres roses, il aperçut son regard vert qu’il aimait tant.
      Après l’avoir tendrement embrassée, il lui prit la main pour l’entraîner dans un endroit à l’abri du vent, remarquant son frêle frissonnement.
      -    Marius, lui dit-elle doucement, j’ai quelque chose à te dire.
      -    Oui, moi aussi.
      La voir si heureuse était pour lui un déchirement. Cela ne rendait les choses que plus difficiles.
      Elle sourit et éclata de rire devant la mine sombre de Marius.
      -    Et bien, vas-y, parle.
      Après un instant d’hésitation, il décida de tout lui dire :
      -    Après ce soir, je ne te reverrais plus.
      Elle perdit tout à coup son sourire radieux et ses lèvres tremblèrent légèrement.
      -    Qu’est-ce que tu dis ? Tu plaisantes n’est-ce pas ?
      -    Je suis on ne peut plus sérieux, lui répondit Marius. Tu savais très bien depuis le début que cela arriverait un jour. Nous ne sommes pas du même monde. Tu es en danger quand tu es avec moi.
      Elle pleurait. Il ne devait rien faire. Cela lui déchirait le cœur mais il fallait qu’elle comprenne.
      -    Tu es une sorcière, tu n’as que dix-huit ans et à cause de moi, ta mère et toi, vous ne vous parlez plus…
      -    … ça n’a pas d’importance ! S’écria-t-elle. Tant que tu es avec moi rien d’autre n’a d’importance !
      -    Je suis un vampire, j’ai plus de deux cent ans et mon clan commence à se douter de quelque chose. Je vous mets en danger, toi et ta famille.
      -    Il y a toujours une solution ! On pourrait partir ensemble, très loin…
      -    J’ai des responsabilités. Je suis l’héritier du chef de mon clan et je prendrai le flambeau lorsqu’il me le demandera. Je ne peux pas te garder avec moi.
      Elle éclata en sanglots et le frappait de toutes parts.
      -    Comment peux-tu dire cela aussi calmement ? Tu n’es qu’un menteur ! Tu disais que tu m’aimais, mais si tu m’aimais vraiment, tu abandonnerais tout et tu partirais avec moi !
      Marius lui tenait désormais les poignets, le fait de voir ses yeux verts inondés de larmes fut comme une deuxième mort pour lui.
      -    Mais je t’aime ! Je n’ai jamais aimé personne d’autre comme cela ! Cet amour va nous détruire tous les deux ! Il est hors de question que tu meurs !
      Elle se dégagea et tomba à genoux tout en sanglotant.
      -    Mais moi, sans toi, je ne peux pas respirer…
      -    N’essaie pas de me revoir, lui dit-il sèchement. Je ne te verrais plus et je t’oublierais. Alors, tu seras en sécurité.
      Elle le regarda une dernière fois, son regard suppliant son être. Néanmoins, Marius ne cilla pas : si pour la protéger il fallait qu’elle le haïsse, alors elle le haïrait.
      Quand elle croisa son regard sombre et sans pitié, elle s’enfuit en courant.
      Marius la regarda partir, écoutant ses talons claquer et ses beaux cheveux blonds voler une dernière fois.
      Quand il ne la vit plus, une unique larme coula sur sa joue.
      -    Je t’aime Déborah, murmura-t-il dans un souffle.
      Puis, il disparut soudainement dans la nuit.

      Marius ne revit jamais Déborah. Celle-ci quitta sa famille et abandonna à jamais le monde de la magie.
      Huit mois plus tard, elle mit au monde une petite fille du nom de Luna.