[Quarré, Charline] A contre-jour

 
    • litterature_et_chocolat

      Petit joueur sur les mots

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      #1 16 Janvier 2012 17:48:21

      Quand adolescence rime avec souffrance.

      La relève des jeunes romanciers de l’adolescence à la dérive est en marche. Charline Quarré fait partie de cette génération du vide, autocentrée et désabusée, qui traîne ses guêtres dans les bars comme ses parents à Woodstock ou dans les rues de Paris en mai 68.  A la différence que son héroïne est seule, désespérément seule.

      RÉSUMÉ :

      Margot a 17 ans et a déjà fait l’objet d’une pétition de ses camarades de classe lui demandant de… se suicider. Jeune fille sauvage, au caractère ombrageux et peu commode,  elle navigue dans une existence faite d’angoisses et d’irrésolution, entre de rares amis et des parents riches et absents.

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      MON AVIS : un auteur à suivre!

      Dans ce roman confession, Charline Quarré n’a d’autre prétention que de se raconter à travers son héroïne Margot. Aucun désir d’universalité ne transpire de ses propos, elle ne s’érige pas en porte-parole de sa génération; pourtant, on lui prêterait bien ce rôle. Car ce sont bien les maux d’une certaine jeunesse actuelle qui résonnent dans ce récit. L’existence de Margot est “une vie de rien”, “une vie froide, sans gloire, sans personne”, “une errance sans fin”.  Que peut attendre de l’avenir une adolescente qui déplore, à 17 ans, n’avoir “jamais rien construit”, ni même “jamais rien appris”, et dont l’avenir est un simple “concept” sans consistance?

      A contre-jour est le reflet troublant d’une certaine vacuité qui touche les adolescents en ce début de siècle. Que cachent l’individualisme, l’absence d’idéaux (d’idées?), l’incapacité à se projeter dans un futur sans les plaisirs éphémères de l’hédonisme et du “jouir sans entraves”? Le slogan soixante-huitard n’a rien perdu de sa portée. Face à un présent tellement angoissant qu’il en devient paralysant, Charline Quarré se fait le reflet d’une jeunesse dorée, livrée à elle-même, sans repères. Les parents, forts de leur réussite, affichent un confort matériel insolent dont le corollaire malheureux est l’absence de perspectives et de valeurs à transmettre à leur progéniture. Si on n’a rien entrepris (et réussi) à l’entrée dans l’âge adulte, on n’est personne. Terrible constat.

      L’histoire d’amour dévorante, emblématique de cet âge de tous les émois, est le fil rouge qui guide le lecteur. Qu’on se rassure, c’est presque anecdotique: A contre-jour ne verse (presque) pas dans le roman à l’eau de rose. C’est le roman d’une jeune femme en mal de vivre, qui ne se cherche plus tant elle désespère de se trouver un jour.
    • SophieLJ

      Mange-mots

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      #2 16 Janvier 2012 23:12:34

      C'est un sujet difficile mais je tenterais peut-être cette lecture.
    • litterature_et_chocolat

      Petit joueur sur les mots

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      #3 17 Janvier 2012 11:08:00

      D'autant plus que le livre se lit très facilement.